After fight

La défaite avait mauvais goût, surtout quand on savait qu'on vous avait empêché d'être à votre maximum. Chacun avait sa technique, certains se concentraient sans rien dire, ou en pensant à leurs gamins pour ensuite les auréoler dans un ennuyeux remerciement de victoire. D'autres, comme Eugene, étaient d'un type plus agressifs. Ici, il n'était pas question de frapper l'adversaire ou de se montrer brusque, lâcher la corde reviendrait à faire perdre toute l'équipe, même pour mettre son poing dans le nez de l'individu qui vous faisait face. L'allemand avait une préférence pour les attaques par les mots, affûtant chacun d'entre eux comme des lances avant de les lancer dans son adversaire. Là, c'était Devyn et Dieu seul savait à quel point ces deux avaient une histoire passionnante. Du moins, Dieu seul savait comment cela avait débuté car Eugene ne s'en souvenait pas, il se rappelait juste de cette envie de martyriser le loser Lowell chaque fois qu'il le voyait. Cette épreuve n'avait pas échappé à la règle de l'affrontement verbal entre les deux, qu'Eugene savait qu'il avait dominé. S'il y avait pas eu l'autre conne pour venir défendre le faux Saint. Son pétard en bec, Eugene était toujours entrai de digérer sa défaite et sa frustration qu'on l'ait fait taire. Quelqu'un allait manger sa rancoeur, cela allait faire tout drôle à cette personne. Il tira une latte et quelle surprise ne l'avait pas guetté lorsqu'il se retrouva quasi nez à nez avec Devyn. « Tiens, t'en redemande toi ? » lui lança-t-il, avec une voix mauvaise et un sourire tout sauf sympathique. Devyn avait juste gagné du temps finalement, il allait déguster.

On aurait pu croire que le pétard qu'Eugene tenait entre ses lèvres aurait comme effet de le tranquilliser, limite de l'anesthésier de toute sa méchanceté ainsi Devyn pourrait respirer sans se sentir agresser quelques instants dans ce monde. Mais c'était sans compter le caractère contradictoire du jeune homme qui allait à l'inverse totale des effets de la drogue: pétard ou pas, il allait en prendre pour son grade le petit ingénu. Alors Eugene fit rapidement le tour pour se poster de nouveau devant lui, il n'allait pas s'échapper nan. « T'as rien demandé ? Tu faisais le petit malin une fois qu'Alexys est intervenue, tu te sentais plus uriner mon ami ! Y'avait juste à voir ta sale petite tête de batracien pour s'en rendre compte. Maintenant qu'elle est plus là tu vas faire quoi hein ? » l'intimida l'allemand en s'approchant de lui doucement, le regard noir et le pétard toujours au bec. D'ailleurs, le bout allumé de celui-ci était à quelques centimètres du nez de Devyn. Eugene resta immobile, comme pour paraître plus menaçant, puis il tira une latte et la recracha au visage du garçon. Eugene était pas du genre à taper et Devyn l'avait certainement compris avec le temps, mais ça ne pouvait pas non plus signifier qu'il était inoffensif le petit Gégène. Il se recula alors, pensant s'être bien fait comprendre et articula alors: « Je veux des excuses, en bonne et due forme, sincères ». Il ne se laissait pas prier le garçon, il ne sera satisfait qu'une fois que Devyn aura une fois de plus prouvé qu'il était misérable face à lui.