LEYNAXYM ◊ away from the sun

Sans aucun doute, cet été était certainement le plus bel été que j’avais eu l’occasion de passer depuis des années. Pas de prises de têtes, d’histoires sans dessus dessous, non juste du plaisir avec mon meilleur ami, la petite fille la plus adorable qui soit et mon père par intervalle. Cependant après un peu plus d’un mois à New-York, Marshall comme moi étions d’accord sur un point : nos amis nous manquaient. Nous avions très peu de contact avec eux en raison des activités respectives que nous avions et des emplois du temps qui ne concordaient pas. Et très franchement c’était beaucoup plus dur que je ne le croyais. Torrey et Maxym surtout, que j’avais l’habitude de voir dans mon quotidien. J’avais besoin d’elles. Voilà pourquoi nous avions décidé d’un commun accord de faire une petite escapade pour aller les rejoindre le temps de quelques nuits. Nous avions emportés notre propre tente puisque l’établissement des leurs était déjà fait. Notre avion ayant atterri en Arizona en pleine nuit, ça avait été bien difficile de trouver la caravane de Max’ mais non pas impossible. L’insouciante n’avait même pas verrouillé la porte d’entrée… Dommage pour elle. C’est un réveil brutal auquel elle aurait droit à deux heures du matin, alors que je ne me gênai pas pour sauter d’un bond sur son corps confortablement installé dans ses couvertures.

Leyna & Maxym

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Pourtant elle aurait dû comprendre, Maxym, après l'incruste de Leandra, que les portes, ça se verrouille. Mais non, demoiselle s'entête à garder l'accès ouvert à sa caravane. Comme un appel à ce qu'on vienne la déranger. A ce qu'on lui rappelle qu'elle a encore des proches  qui s'imposent. Ces proches qui lui manquent. Il faut dire que la jeune femme se sent parfois bien seule dans ses vacances. Sans ses meilleurs amis, sans Ricardo. Sans Antwan, dont elle s'est détournée au début des vacances, s'enfermant dans une certaine amertume. Juste.. parfois triste, parfois joyeuse. Qui se réveille dans un cri quand un poids s'effondre sur elle, ouvrant les yeux en grand, d'un coup. Couinant tout en essayant de dégager l'envahisseur. « AAAH ! LACHEZ-MOI ! » Arrive à pousser la masse sur le côté, se jetant dessus pour échanger les rôles. Affalée sur … Elle sait pas, attrape son téléphone qu'elle fout devant le nez de .. Leyna. « LEYNAAAAAA ! » Du coup, l'attaque devient un espèce de câlin. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Grand sourire sur ses lèvres, restant bien sur sa meilleure amie. « Aaaah, j'suis trop contente de te voir ! » Surexcitée comme une puce.

Sa réaction, quelqu’un aurait dû la filmer. C’était typique de la McAllister d’essayer de se défendre alors même que sa seule arme c’est son téléphone. Voilà pourquoi je l’aime d’amour. « Je sais pas je crois que j’avais envie de faire peur à quelqu’un et je suis arrivée ici par hasard. Si j’avais su que c’était toi je me serais abstenu. » Qu’elle ment la petite Qu’elle ment la petite vacancière. Mais c’est tellement bon de pouvoir à nouveau narguer sa meilleure amie et lire l’expression sur son visage. « Je suis venu te voir qu’est-ce que tu crois ? » Et tellement que je suis contente de l’avoir fait, je la sers tellement fort que j’aurais presque pu lui faire perdre le souffle. Si j’avais été un mec du moins parce que ce n’est pas avec ma petite taille que je pourrais étouffer qui que ce soit. Encore moins Max, s’il fallait que je la perde je crois que ma vie n’aurait plus de sens. « Je suis contente aussiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » dis-je avec une magnifique voix de fillette de trois ans. Mais putain ce que je suis contente sincèrement, j’aurais dû venir beaucoup plus tôt, quand bien même je pensais tout de même de superbe vacances. Rien n’était pareil sans elle.

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Evidemment qu'elle va se défendre. Attends, tu crois quand même pas que McAllister va se laisser assaillir de la sorte sans essayer de mettre KO son attaquant. Qu'importe l'identité de la personne. Il n'y a qu'une fois les traits de Leyna dans la lumière de son téléphone que la demoiselle calme ses hardeurs. Pour d'autres. « J'te manquaiiiiiiiis ! » Ouais, j'résume ça comme je veux. T'es mauvaise menteuse en plus. Moi je vois juste ce qui me plait : t'es venue me voir. Moi et d'autres, mais j'suis dans le lot. Alors je le clame avec une voix de gamine heureuse. « J'te manquaiiiis Poppy Ellington ! » C'est comme si l'absence lourde de ses amis s'envolait d'un coup de ses épaules endolories. Et le calin qui suit y participe aussi. « T'es là depuis quand ? T'es installée où ? » Se laisse retomber sur le côté afin de laisser respirer sa meilleure amie. « Faut plus qu'on passe des vacances séparées. » Elles ont trop l'habitude de se voir tous les jours désormais, alors deux mois loin l'une de l'autre, c'est vraiment trop demander.

Je n'essayais pas de le cacher car je savais très bien que j'étais un livre ouvert pour elle. Je crois que si elle avait cru à ma première histoire ça m'aurait blesser parce que j'avais besoin qu'elle sache qu'elle me manquait. Qu'elle sache combien je tenais à elle et à notre amitié. « Allez fait pas genre que ce soit étonnant ! » Parce que bien que nous soyons toutes deux un peu handicapés des sentiments et loin d'être le genre de filles à se rappeler sans cesse combien on s'aime d'amour, s'il y a une évidence c'est que passer deux mois sans Maxym McAllister c'était l'horreur. Heureuse oui je l'étais. Mais j'avais toujours ce manque, ce vide dans mon coeur. Je ne voyais pas l'intérêt à mon bonheur si elle n'était pas là pour le partager avec moi. « J'arrive tout juste et j'suis pas installée nulle part mais je trouverai bien un toit. Tout le monde se battra pour ma compagnie. » Affalée sur le lit près du corps cramé par le soleil de mon amie, j'éclate de rire. La modestie on ne l'a pas encore bien comprise je crois. « Promis. » Et mes promesses je les tiens toujours ma chérie. Très vite je me retourne vers elle, souriante, heureuse. Pleinement maintenant. « Raconte moi tout de ton été ! » Faisons donc comme si nous n'étions pas au beau milieu de la nuit et que nous risquions de ne pas fermer l'oeil. Faisons même semblant que c'est normal.

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« Non, ça l'est pas. » Sourire mignon aux lèvres, de la meilleure amie contente de retrouver la sienne. En pleine forme en plus. Surement dans une meilleure que la sienne, mais tout allait mieux maintenant. « Tu t'installes avec moiiiii ! Allez ! Marsh et toi, vous vous ramenez dans ma caravane ! » Toute surexcitée qu'elle est, limite à taper des pieds dans le vide comme une gamine. « Parce que je suppose qu'il est venu avec toi.. » Se pince les lèvres, essayant de croiser son regard pour lui en jeter un entendu. J'ai des questions sur ce sujet, tu t'en doutes. Pleins de questions. Mais pour l'instant, Maxym se met surtout à glousser en riant : « On dirait une gitane tiens. Venez dans ma caravaaaane ! » Fallait bien que l'Eliot ressorte un peu, surtout en compagnie d'une ancienne. Avec Leyna, pas de faux semblant. Assume ses défauts, sa nature parfois peu généreuse. On est pas si parfaites que ça, mais on s'aime de cette manière. « Pas grand chose à dire ! Je parle plus à Antwan, il a préféré sa rousse là.. Et Ric est venu me voir une semaine. » Voilà les deux plus gros événements de cet été, auxquels on peut rajouter quelques rencontres. « Du coup il me faut des potins.. gennnnre... l'avancée de Marsheyna. » Se tourne vers la brune, les yeux attentifs et l'impatience présente.[/color]

J’étais contente de l’entendre dire ça. D’une part que ça n’avait rien d’étonnant qu’elle me manque mais aussi que j’étais la bienvenue à partager sa caravane. Que nous étions les bienvenus tous les deux. Car elle me connaissait mieux que moi-même et savait que je n’aurais pas laisser mon partenaire de vacance derrière moi. Je l’avais fait aussi pour elle hein, n’est-il pas son meilleur ami après tout ? Je n’ai donc pas besoin de répondre à cette affirmation tout de suite, notre échange de regards voulait déjà en dire tellement. Par contre je ne pus rester froide à la suite des choses qui me fit éclater de rire, imaginant la belle en gitane. Nous étions tout sauf le genre de filles à vivre dans des caravanes et c’est probablement ce qui nous avait réunies. Bourrées de qualités, on le savait, mais aussi des défauts qui n’en était pas en totalité. Est-ce si mal d’apprécier le luxe ? « Bientôt tu feras de la sorcellerie et tu te promèneras seins nus avec un joint dans le bouche. Y en a qui kifferait !» J’ai pas besoin de nommer de noms elle connait l’identité des pervers en question. Son meilleur ami étant en haut de la liste, suivi des deux hommes dont elle me parle. Je ne peux m’empêcher de rouler les yeux à entendre parler de cette Liz’ là. Elle n’est rien, moins que rien, aux côtés de McAllister. Antwan s’en rendra compte lorsqu’il sera trop tard. « Ce n’est qu’éphémère tu sais. Personne ne peut se frotter à toi sans en finir perdant. » Parce que je serai toujours là pour faire en sorte que ces gens soient hors-jeu. Même pas que j’ai le temps de continuer à commenter sur la suite car sa curiosité est plus rapide que mes paroles. Je garde tout de même le silence un instant pour la laisser dans la soif. « Et que veux-tu savoir exactement ? Qu’il adore sentir ma langue passer tout doucement sur… »

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Des points communs, des différences aussi, entre les deux demoiselles. Maxym ne lui avait d'ailleurs pas encore conté qu'elle allait changer de confrérie à la rentrée, tracant ainsi le même parcours que sa meilleure amie. Une évolution de la superficialité vers la maturité. Même si elle venait de balancer un espèce de stéréotype, faisant ressortir les quelques restes de bleus qui composent sa personnalité. On sera toujours celles qui aiment se voir belles dans le miroir, qui aiment les choses harmonieuses, même si elles ne sont pas les plus luxueuses. « Ouais, j'pense que ça pourrait donner un beau spectacle.. » Qu'elle répond d'un air songeur, bien que rieur, comme si elle envisageait réellement cette situation. Assez consciente du fait que certains regards seraient réjouis. Oh, elles pensaient aux mêmes. Ca pouvait paraître étrange, qu'elles puissent discuter librement d'attrait des hommes, vu leur passif. Mais les choses étaient claires. Marsh et Max avaient cette amitié parfois tactile, joueuse, mais les sentiments n'étaient pas de la partie. Non, ceux-là se dirigeaient vers d'autres personnes, comme celle devant ses yeux. « J'en sais rien, on verra. » Ca l'affectait, et demoiselle ne voulait pas s'attarder sur le sujet. Elle était sûre que Leyna la comprendrait. Parlons plutôt de l'avancée des événements avec le Winthrop de leur vie. La dunster la laisse apprendre la patience, les yeux de la typée s'écarquillant légèrement quand elle finit par lui lâcher une info. Se redressant, appuyée sur son bras. « SUR ? » J'suis bon public, d'accord. Complètement curieuse. « Tout ! Je veux tout savoir ! » Et si possible, que vous vous êtes décidés à être heureux ensemble.

Par moment j'aimais repenser à ce à quoi ressemblait notre amitié, au début. Vous savez dans les premiers temps où je suis arrivée ici et qu'on traînait ensemble chez les bleus à jouer les deux parfaites petites Eliots. On en avait fait du chemin depuis ce temps là et malheureusement on avait dû passer par la haine intense, le sentiment de trahison. Pourtant je ne ressentais aujourd'hui aucune rancune à ce sujet là. Je voyais ça comme un truc de couple vous savez, les obstacles qu'on appelle, qu'on surmonte pour mieux se retrouver ensuite. La dernière année nous avait fait grandir autant dans nos caractères que dans notre relation. Seulement parfois il était bon de revenir un peu à nos origines pour ne pas non plus perdre qui nous étions. Ça m'amusait quand même de l'imaginer dans ce rôle là tellement je le savais faux. Non pas qu'elle ne partageait pas quelques traits de leur personnalité mais seulement les bons. Pas de ceux où ils se foutent du reste du monde. Max se souciait des autres et surtout des gens qu'elle avait pu appeler des "amis" à un moment ou un autre comme Antwan. Je préférai ne pas continuer là-dessus car je voyais la souffrance dans son regard. J'allais trouver un moyen d'arranger les choses, il le fallait. Je lui devait bien ça après tout ce qu'elle avait fait pour moi. Seulement ses plans là je les garde pour moi lui offrant plutôt une histoire qu'elle avait envie d'écouter, celle de Marshall et moi. Je sais que je pourrais tout lui dire sans que ce ne soit étrange car elle était juste heureuse. « Sur des parties de son corps que je préfère garder pour moi. » C'est pas de la gêne ne vous méprenez pas, juste qu'il y a certains détails que j'aime garder pour moi parce que je suis une égoïste. J'aime me les remémorer quand je suis seule. « Mais ces vacances ont confirmées exactement ce que j'ai toujours su au fond de moi : c'est l'homme de ma vie. Je sais qu'un jour on se retrouvera et on sera plus heureux ensemble que Roméo et Juliette. » Un jour, oui évidemment qu'on finira notre route lui et moi. Mais pas tout de suite, c'était ça le plan.

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Ce n'était pas inné, de savoir comment aimer les autres. Surtout pas pour elle, vu ses parents. C'était un miracle qu'elle arrive à accorder du temps aux amitiés, qu'elle puisse penser aux autres, faire passer parfois leurs intérêts avant les siens. Il arrivait que ses démons la possède. De moins en moins, cependant. Demoiselle commencait à devenir l'adulte qu'elle désirait être. Et Leyna n'était pas étrangère à ce comportement. Elle l'avait aidé à devenir meilleur, vous savez. A la voir évoluer, Maxym avait suivi son chemin, admirant son changement. Mais la belle conservait cette malice que la McAllister aimait tellement chez elle. Pouffant à sa réponse, comme une adolescente qui parle de sexe pour la première fois. « Oh j't'en prie, garde pour toi.. Tant que j'ai l'assurance que c'est interdit aux moins de 18 ans. » Qu'elle souligne d'un rire, lui accordant un clin d'oeil complice. Allez, laissez-la se faire des idées, vous parlez à une demoiselle qui a son mec à l'autre bout du monde là. Calme son rire quand elle continue, abordant l'autre pendant de leur relation : les sentiments. Présents, débordants. « Essayez quand même de ne pas vous empoisonner. » Romeo et Juliette d'accord, mais pas la même fin. « Je doute pas qu'il le sache, au fonds de lui. Quand il aura le courage de se l'avouer, tout sera plus beau dans ta vie mademoiselle Leyna. » Plaque un baiser sur la joue de la meilleure amie, avant de carrément se relever sur le lit. « On va montrer à tout le camping ce que ça donne, Ley et Max qui se retrouvent ? » J'ai plus du tout envie de dormir, maintenant.