THEO O. DUMONT ► dylan sprayberry

Voilà, j'ai terminé ma valise. Tout ce que j'ai prévu durant ces dernières semaines se concrétise enfin : j'allais partir en Amérique, faire mes études à Harvard, devenir peut-être un vétérinaire de renommé. Peut-être que je ferais des découvertes majeures, peut-être que j'accomplirais des miracles. C'est donc des rêves plein la tête que je me dirige vers l'aéroport pour partir débuter une nouvelle aventure. Accompagné de ma petite sœur, de mon père et de mon meilleur ami, j'attends que mon avion à destination New York arrive. L'atmosphère est lourde, je vais leur manquer, c'est clair. Je les regarde un à un et me remémore tous ces instants passés en leur compagnie.

ϟ FLASHBACK ϟ

Mon père nous annonce que c'est terminé. Bien sûr, Lydia ne comprend pas : elle n'a que 2 ans. Mais bizarrement, elle pleure tout de même. Peut-être comprend-t-elle plus que je ne le croyais ? Notre mère est décédée, enfin. Je dis « enfin » car après ces années de douleur, il était normal que je veuilles qu'elle arrête de souffrir. Le cancer peut faire des ravages sur une personne et les dernières semaines, je ne reconnaissais même plus ma chère et adorée mère. Celle qui m'avait appris tout ce que je sais à ce jour. Mon père est dévasté, je le comprend, moi-même je n'arrive pas à réfléchir correctement. Je prend juste ma petite sœur dans mes bras et la berce doucement, mes larmes tombant sur ses cheveux.

ϟ PRESENT ϟ

Non, je ne veux pas me rappeler de mauvais souvenirs, pas juste avant de partir. Je met un bras autour des épaules de Lydia qui a à présent 16 ans. C'est devenu une jeune femme magnifique, il faut le dire. Elle est petite, des longs cheveux dorés et un regarde de braise. Enfin, c'est comme ça que son petit copain la décrit. Ah qu'est-ce que je le hais.

ϟ FLASHBACK ϟ

« Allez Theo ! Saute ! » me crie Lydia, assise sur la pelouse, un regard admirateur posé sur moi. Mes amis, venus passé l'après-midi chez moi sont assis à côté d'elle, avec ce même regard. Tous sauf un, Matthieu, qui était adossé plus loin contre un arbre, il a un an de plus que moi, et m'observe avec un regard de défis. J'ai 10 ans, et je suis perché sur le toit de notre petite maison, prêt à faire le grand saut, avec un cabas de course comme parachute. Je m'apprête à le faire quand des mains m'attrape de derrière, et me force à rentrer dans la maison par le velux de ma chambre. Rouge de colère, je hurle de me lâcher : ce saut allait être raconter par mes amis durant des années, je serais une légende dans mon école ! Peut-être même que Cassandre, impressionnée, m'aurait embrassé ! Je me débat comme je peux et réussit finalement en me défaire en mordant le bras de mon agresseur, qui n'est autre que la baby-sitter (qui a démissionné le soir-même d'ailleurs) et cours sur le toit avant de sauter, sans hésiter ni réfléchir une seconde de plus. Verdict ? Le bras cassé, mais ce n'était pas grave, pas comparé à la foule qui applaudissait quand je suis retourné à l'école. J'étais devenu une star.