Ne me laisse jamais ► Arwën

Je n'en pouvais plus, Arwën, Elysia, laquelle ? Cette question entraînait de plus en plus de tensions dans nos relations. La preuve : Elysia et moi nous étions déjà engueulé, me poussant ainsi à aller dans un bar pour boire, encore et encore jusqu'à ce que le malaise disparaisse, que je sois trop saoul pour penser à quoi que ce soit. Ceux qui n'ont jamais vécu ça diront que boire est stupide mais attendez un peu et vous verrez. Vous pensez être heureux, avoir tout ce qu'il vous faut et là une mauvaise nouvelle tombe, vous agissez comme une ordure laissant ainsi cette souffrance vous dévorer de l'intérieur. Alors vous n'avez plus qu'un choix : vous tourner vers ce liquide qui vous brûlait la gorge et vous faisait tourner la tête. Complètement bourré et inconscient, je me dirigeais vers la seule personne capable de me réconforter à ce moment là. Devant sa tente je criais son prénom : « ARWEN ». Pourvu qu'elle ne m'engueule pas elle aussi, que tout se passe bien car mon cœur ne supporterait pas un autre refus.

On était tout deux en piteux état, chacun une bouteille à la main, la buvant comme si c'était la solution à nos problèmes. On fuyait la réalité, courait après un bonheur impossible à atteindre. On se voilait la face, et on s'en fichait, parce que ce monde c'était de la merde et que nous étions deux âmes brisées se cherchant l'une l'autre, en quête de réponse. Était-ce elle que j'aimais ? Etait-elle vraiment celle avec qui je voulais passer le restant de mes jours ? Je l'ignorais, préférant me poser et boire cette bouteille d'alcool plutôt que de réfléchir à un avenir incertain. Tournant la tête à l'entente de sa voix, j'éclatais de rire. Arwën, une bouteille à la main ? C'était une blague ? Où était passé la fille douce et optimiste que je connaissais ? M'avançant vers elle, je l'embrassais désespérément, fougueusement, il fallait que je sache si elle m'aimait toujours, si j'avais encore une chance avec elle. J'avais tout ruiné avec Elysia, m'étant comporté en connard. Elysia.. Elle me manquait tellement, je sentais la culpabilité me ronger mais décidait de l'ignorer. Tout était fichu avec elle, autant aller de l'avant : « Je sais que t'es là, Arwën, on te repère de loin »

Elle éclata de rire en réponse à mes paroles, m'arrachant à moi aussi un petit rire. On était désespérants, immature et maintenant dépendant de cette liqueur. L'alcool amplifiait mes sentiments les plus positifs, brouillant le reste, comme si cela n'avait plus d'importance. Voilà pourquoi quand elle me caressa la joue, je ressentis de la fierté, elle m'aimait moi, m'avait choisi parmi tout les autres hommes. J'arrêtais de rire pour lui sourire, la regardant amoureusement, réalisant qu'elle pouvait être à moi si seulement je la choisissais. « Dis, dis pourquoi tu me cherchais mon chériiiiiii. » me demanda-t-elle complètement bourrée, comme le témoignait la voix qu'elle venait de prendre. Je me laissais tomber à ses côtés, buvant ensuite encore une gorgée de ma bouteille avant de lui répondre : « Parce que j'ai forcément besoin d'une raison pour te chercher ? Peut être que j'avais juste envie de te voir.. ». Il y avait une part de vérité là dedans, j'avais envie de la voir mais uniquement pour me consoler après mon engueulade avec Elysia. Mais, malgré la compagnie d'Arwën, je ne pouvais m'empêcher de penser à elle, noyant alors un peu plus mon chagrin dans l'alcool.

Pourquoi on se faisait du mal comme ça toi et moi ? Pourquoi on ne se disait juste pas que ça ne pouvait pas aller plus loin ? T'étais trop pur pour un mec comme moi, un mec qui couche à droite à gauche. Avec toi, je me sentais minable, comme si je ne valais rien alors que le véritable amour est sensé nous revaloriser, faire ressortir en nous la meilleure partie, celle que l'autre pensait percevoir. Mais là c'était pas comme ça, là on se torturait, refusant de s'avouer la vérité : tant que l'un de nous ne changerait pas, cette relation serait impossible, elle serait constituée de reproches, jalousies, coups bas. Cependant, malgré cette évidence, t'étais là à m'embrasser comme si ce baiser était le dernier, comme s'il était un aveu. Et comme un idiot je te le rendais, te donnant plus de faux espoirs qu'autre chose, ne sachant pas comment t'avouer qu'à côté de toi j'avais un passé d'ordure que je n'arriverai jamais à accepter, pas tant que tu seras toujours aussi parfaite. Mais te demander de changer juste pour que j'aille mieux serait injuste et cruel. J'étais un lâche, un défaut qui se rajoutait à la longue liste de ce qui n'allait pas chez moi, rendant plus effarant encore ton aveu, tu avais besoin de moi. « Pourquoi Arwën ? » demandais-je la voix brisée, ayant besoin de raisons, de preuves qui montraient que j'avais tort. Si seulement j'avais pu être un véritable connard insensible.

Ne me laisse, jamais.

Blake e faisait perdre la tête depuis que je savais que mes sentiments étaient partagé j’avais le sentiment de le sentir proche de moi puis tellement loin ensuite, comme si il savait qu’il avait besoin de moi, que j’étais important pour lui seulement il se refusait d’être à mes côtés. J’étais pas idiote, je savais qu’on se faisait énormément de mal tous les deux, s’aimer nous détruisaient pourtant j’en crevais de le voir s’éloigner de moi, il n’avait pas idée à quel point il était essentiel pour moi. Je venais de lui donner un baiser comme je ne l’avais encore jamais fait, sans doute le dernier car je savais que je n’étais pas ce qu’il voulait, après tout j’étais déjà à lui et ça ne suffisait pas, ou plus. C’était comme si je venais de comprendre que la seule manière d’être à nouveau ensemble, c’était que je le laisse partir et que je fasse comme lui, que je vois d’autres hommes que j’arrête d’être toujours la gentille Arwën, parce que les gentils perdent toujours la partie. « Pourquoi Arwën ? Mon regard se pose sur lui, comment pouvait il me demander, comment pouvait il encore douter de ça ? Je me laissais tomber dans l’herbe regardant les étoiles, en essayant de trouver mes mots, après tout ce que je dirais ne changerait plus rien, j’avais déjà perdu face à sa Elysia. « Parce que tu es la meilleure partie de moi, tu m’as sauvée la vie Blake putain. Je pouvais pas rire, je pouvais pas sourire, je pouvais pas avancer, j’étais seule, j’avais plus personne. J’aurais sans doute fait une connerie depuis longtemps si on ne s’était pas trouvé toi et moi. Tu sais pas ce que je ressens quand on est ensemble.. Cette façon que tu as de me faire me sentir la seule à tes yeux, cette façon de voire que je suis meilleure que les autres, que ma richesse elle est à l’intérieur de moi.. Je suis morte en même temps que mes parents mais dans tes yeux, je me sens vivante. » Ce sont les derniers mots que je prononçais, avant de sentir une larme glisser sur ma joue.