nataël - il a les yeux revolver, il a le regard qui tue.

il a les yeux revolver

Si je suis allée au summer camp, c'est surtout pour rester proche de mon frère. Je ne me vois pas me bourrer la gueule comme tous les autres étudiants ou ouvrir les jambes à tout bout de champ dans une caravane. Loin de moi ces idées peu catholiques. Je profite de la météo et des paysages dès que Valentin a du temps pour moi. Sinon, j'ai le nez dans les bouquins et je dévore chaque mots des romans comme s'ils étaient les derniers. Durant l'année universitaire je ne peux pas m'offrir ce plaisir, mes lectures sont forcément orientées pour mes cours. Aujourd'hui j'ai décidé d'aller me baigner au lac Havasu mais avant ça, je me suis équipée d'un bouquin. Je me suis carrément installer un campement, je vais pouvoir passer une après midi du tonnerre. Je suis allongée sur ma serviette de bain et mon bouquin me sert autant de distraction que de pare-soleil. Il fait une chaleur torride, je transpire mais je lutte pourtant contre l'appel d'une baignade. Je ne peux pas fermer le livre maintenant, je suis en plein dans une déclaration d'amour maladroite, mes moments préférés... Je lis chaque ligne en me mordillant les lèvres lorsqu'une voix bien masculine m'interpelle.  

© flappy bird.

Le Summer Camp était idéal pour décompresser de mon année à Harvard. Une sorte de thérapie que mon psychologue m'avait conseillé. Pour une fois mon planning n'était pas programmé. Et cela me faisait le plus grand bien. Je ne pensais plus au cancer et j'arrivais comme à mes habitudes à me noyer dans la masse des autres étudiants.. Je logeais dans un chalet avec un groupe d'étudiant que je ne connaissais pas. Histoire de faire de plus amples connaissances. Levé de bon matin, je décida de faire un jogging près du Lac Havasu. Le temps était agréable, il faisait chaud. Je transpirais et j'avais très envie de me baigner. Me précipitant à l'eau, je remarqua une jeune femme assise sur la plage. Elle lisait et était bien pensive. Je me rapprocha d'elle et son visage m'était très familier. N'était-ce-pas la jeune femme réservée de la bibliothèque d'Harvard ? En effet, c'était bien elle ! Ce sourire, ce regard perdu me m'étaient dans d'atroces états. Se rendait-elle de l'effet qu'elle me faisait ? Je tremblais tel un jeune adolescent à la découverte d'une femme. Je la rejoins et lui dit : "Est-ce bien sérieux de lire en vacances ?". Elle se mordit les lèvres et elle me fit littéralement fondre.

il a les yeux revolver

Je suis bien obligée de retirer mon livre des yeux, à moins que je ne joue à la sourde ? Je suis bien trop bonne pour ça. Mon bon coeur me tuera. J'abaisse mon bouquin et me me fais éblouir par le soleil entourant une silhouette musclée. J'utilise ma main pour me créer une casquette. J'aperçois enfin le visage du jeune homme qui vient de m'interpeller. Il me paraît familier, j'ai probablement dû le croiser à Harvard. Ce n'est pas ça mais il doit se demander pourquoi je demeure muette. Je n'ai pas l'habitude de me faire accoster de cette façon. Surtout par un homme aussi séduisant et étincelant. Il sort de l'eau c'est obligé. Sa peau ruisselle encore. Des gouttes d'eau glissent entre ses muscles, je suis captivée par ce spectacle et j'en perd les mots. Je balbutie avant de prendre la parole " Eum, eh bien si l'on voit la lecture comme un loisir il n'y a pas de quoi s'inquiéter non ? " je souris pleinement comme à mon habitude. Il est toujours debout et supérieur à moi. Je commence à me sentir mal à l'aise et si je n'étais pas encore rouge à cause du soleil, la présence de ce jeune homme vient de m'empourprer. " Vous voulez une serviette pour vous sécher ? J'ai emporté ma maison avec moi " dis-je en pouffant de rire comme une idiote. Je n'en ai pas dit beaucoup mais assez pour qu'il comprenne à quel point je suis ridicule.

© flappy bird.

Elle avait le don de me faire fondre. Sous ses airs de petite intellectuelle, elle avait l'air perdu dans sa rêverie littéraire. Le lieu était magnifique à la rencontre. Et serait-ce le fait que je sois torse nu qui me donnait en moi des élans de testostérone ou une soudaine envie de l'embrasser. Brièvement cela me donnait envie. Elle était belle et son visage d'ange me laissait tout chose. Je lui répondis :"Il fait beau, il fait chaud. Profites de l'environnement qui t'entoure et viens avec moi te baigner !" Elle me proposa une serviette pour m'essuyer. Amusé je lui dis : "Je n'ai pas besoin de serviette puisque je reviens me baigner avec toi !" Il attendait d'un pas ferme devant elle. Droit comme un I, il s'amusait de la situation. Qu'allait-elle faire ? Venir avec lui ou sagement finir son livre ?