NATALINA V-E. SPINELLI ► sasha pieterse

Je suis Natalina Spinelli, la dernière enfant de la famille et accessoirement la non désirée. Je suis venue au monde quatre ans après mon frère Valentin. J'ai longtemps considéré ce dernier comme étant mon père. Pourquoi ? Parce qu'il est réellement celui à qui je dois ma vie. Il m'a élevé jusqu'à mes huit ans. Un enfant de son âge aurait autre chose à faire, mais lui, il a eu la lourde tâche de s'occuper de sa petite soeur. Ce n'était pas son rôle et il l'a fait sans broncher. J'ai un autre frère Leandro qui lui n'a jamais daigné s'intéresser à moi alors je ne vois pas l'utilité d'en parler. J'ignore pourquoi mais à mes huit ans le comportement de mes parents a soudainement tourné. Je suis passée du vilain petit canard à la princesse Spinelli. Ils se sont concentrés sur moi au point d'oublier mon frère. Je n'ai pas fait attention à ce qui s'est passé à cette époque. J'étais minuscule et j'avais enfin tout ce dont je désirais, être choyée par mes géniteurs. Je m'en veux aujourd'hui, pendant que j'accaparais mes parents, Valentin sombrait. J'ai grandi sans m'apercevoir des déboires de mon premier ange gardien. J'ai été heureuse lorsqu'il nous a présenté sa première petite amie, elle était belle, divine. Rosalia. J'étais bien plus jeune qu'eux mais le courant est rapidement passé entre elle et moi. Elle est devenue ma confidente. Je les observais un peu jalouse. Je n'ai jamais eu de petit ami, je n'arrivais jamais à me jeter à l'eau. Pourtant, des demis-dieux il y en a en Italie mais j'étais trop timide et je n'y voyais jamais l'intérêt d'être avec un homme. Je n'y pensais pas souvent, j'avais plutôt la tête dans les bouquins. J'ai toujours eu l'impression d'être une enfant plutôt effacée, Valentin était un homme d'action qui n'avait pas froid aux yeux. Je l'envie souvent. Quelques temps plus tard, il a fait un échange avec une américaine, il est parti là-bas et il est revenu avec elle. Babylone qu'elle s'appelait. Je sais pas quels pouvoirs elle avait mais en sa présence mon macho de frère devenait une guimauve. Je vivais toujours dans son ombre bien que mes parents me vouaient pratiquement un culte. Tout a basculé lorsque j'étais au collège. J'ai vu les flics embarqué mon frère, le menotter. J'ai pleuré des mois et des mois, je n'ai jamais excusé son comportement. Poignarder un type pour une fille c'est absolument ridicule, il m'a privé de lui pour sa copine, c'était injuste. J'ai très mal vécu sa détention. Alors que je croyais retrouver ma moitié, mes parents l'ont renié. Je n'ai pas pu retrouver mon papa précoce. Il est parti, me décevant encore. Il s'est réfugié chez sa Babylone à Miami, abandonnant Rosalia et moi-même par la même occasion ! Mes parents ont toujours apprécié Rosalia. Après le départ de mon frère, elle est venue quasiment vivre avec nous, remplaçant ainsi un des enfants Spinelli. Elle m'a consolé et je l'ai adopté comme étant ma soeur, une soeur que je n'ai jamais eu. J'ai encore grandi n'arrêtant jamais de penser à mon frère au bout du monde. J'ai donc mis les bouchées double, me noyant dans le boulot. En dernière année de lycée, j'ai eu des résultats impressionnants et j'ai décidé de postuler pour Harvard.  Je savais que Valentin y était, c'était une bonne excuse pour le retrouver non ? Et puis j'avais enfin compris que Rosalia était une traîtresse qui avait conduit mon frère à sa perte. Il fallait que je fuis, Capri, c'est fini. Du haut de mes minuscule dix sept ans et demi, j'ai pris l'avion pour les États Unis avec ma bourse d'étude. Les retrouvailles avec mon frère demeurent pour l'instant le plus beau moment de ma vie. Moi qui n'avait jamais cru en l'amour et à l'attraction charnelle, le meilleur ami de mon frère Priape me renversa le coeur et la tête. Comme une imbécile au lieu d'avertir le principal concerné, j'ai avoué mon attirance pour Priape à mon propre frère. Il a pété une durite et a collé une droite à son meilleur ami. Depuis, j'ai peur des excès de colère de mon frérot. Ça peut se comprendre, à cause de moi, Priape avait un cocard. J'ai rencontré un autre homme qui a bien voulu de moi, mais notre relation a été bousillé par Valentin et son sang chaud. Je vous jure, les italiens sont de vrais machos incontrôlables. Mon frère se prend toujours pour mon père j'en peux plus. Je ne peux pas vivre ma vie de femme, il me surveille toujours. J'ai même l'impression qu'il a engagé des gens pour me surveiller, c'est probablement mon côté parano ça. Bref, actuellement, j'ai renoué avec Rosalia, j'éprouve toujours quelques résidus de sentiments pour Priape et j'ai papa sur le dos. Capri commence à me manquer...