TIAGYR ♔ Let your body talk

La fraîcheur du vent me fait du bien. Avec la chaleur d’aujourd’hui et l’alcool, j’ai l’impression de l’apprécier davantage. Moins que l’air climatisé à mon chalet, mais assez pour ne pas retourner en courant jusqu’à celui-ci. C’est officiel, à l’avenir je ne vais plus me laisser emporter par les idées de Zéphyr. Déjà, l’alcool et moi ça ne fait que deux, mais avec Zéphyr il semble qu’il faut en boire comme on doit boire de l’eau. Elle est vraiment dans l’esprit du Summer Camp et elle m’entraîne avec elle. Je ne me plains pas, j’en ai besoin. Avec le retour de Tiago, Walter, Tamsin et Adrian je ne sais franchement plus où donner de la tête. Alors, je laisse Zéphyr me refiler des verres de je-ne-sais-trop-quel-alcool et j’avale ceux-ci. Je déteste le goût, mais je préfère faire croire que j’adore alors que c’est tout le contraire parce que je veux oublier. Oublier que j’ai une vie merdique, parfois. Sauf qu’à un moment, ma tête tourne et j’ai besoin d’air frais au plus vite. Genre maintenant. Alors, je me lève du canapé, je ne dis rien à Zéphyr qui squatte chez moi depuis le début lorsqu’elle en a envie et je fous le camp à l’extérieur. J’inspire profondément, remerciant Dieu de m’avoir donné une bonne tolérance à l’alcool. Puis, tout ce que je sais c’est que je me retrouve les deux pieds dans le sable sans réellement savoir comment je suis arrivée ici. Un mystère. Y une silhouette que je reconnais bien parce que c’est Tiago. Kid. Tiago. Je ne sais plus comment l’appeler. Le mec qui m’a brisé le cœur, qui est mort, mais qui est vivant. Il est ici ? Surprenant. Un quart de minute, je suis tenté de m’approcher de lui et l’autre quart de minute, je me dis que je dois foutre le camp. Sauf que je n’apprends jamais de mes erreurs alors je m’approche. Je le déteste, mais c’est plus fort que moi. « Salut… » J’y vais fort. Digne de moi-même. Je suis fière de toi, Palmyr ! me dit ma conscience. Osef, c'est l'alcool qui parle. Sans lui demander la permission, je m'assis près de lui avec un soupir. « Aaaah! On est mieux comme ça. » Encore l'alcool. Je devrais avoir honte. « Qu'est-ce que tu fais ? » Il faut bien de l'alcool pour me faire faire une discussion avec l'homme qui m'a brisé le cœur.

❝ if people were rain i was
drizzle and she was hurricane. ❞
PLAMYR & TIAGO.

Mes yeux se fermaient peu à peu, je pouvais enfin respirer dans un endroit où je n'entendais pas gueuler toutes les cinq minutes et c'était un luxe que je m'offrais à cet instant. La fatigue me tombait dessus sans rien me demander, se contentant d'accéder à mes prières en me permettant de dormir. Du moins c'est ce que je croyais jusqu'à ce que j'entend un « Salut… » sortir de nul part, n'ayant nullement entendu un autre bruit que les vagues s'écrasant sur les rochers. Qui osait franchement m'emmerder à cet instant ? Alors que je trouvais enfin le repos ? Penchant la tête doucement, je voyais Palmyr s'installer à mes côtés l'air de rien, et un peu trop bavarde à mon goût. Je l'a connaissais et pour me parler comme si de rien n'était, il n'y avait qu'une seule solution. Me redressant d'un air perplexe sur mon fessier, j'approchais mon visage du sien en plissant les yeux et m'arrêtait à seulement quelques centimètres. La proximité entre nous n'était pas une gêne sur le moment, non j'étais concentré sur sa bouche et plus précisément sur son haleine. Gagné. Elle sent l'alcool à plein nez. « Aaaah! On est mieux comme ça. » M'écartant d'elle, je ne cessais de me dire que si c'était un inconnu, ce moment aurait très pu se révéler être affreux pour elle. J'imaginais déjà le pire et ça me foutais en colère. Summer camp peut être mais te ramène pas en début de soirée sur la plage alors que le soleil commence à décliner. « Qu'est-ce que tu fais ? » Bon au moins, on s'engueulait pas, ça avait le mérite de servir dans un bon sens.  « J'allais m'endormir. » Répondis-je honnêtement en clignant plusieurs fois des yeux, mais à cet instant, j'étais bien plus inquiet pour elle qu'autre chose. « Par contre si possible, la prochaine fois que tu te bourre la gueule toute la journée, te ramène pas sur la plage avec un inconnu. T'es vraiment inconsciente. » Répondis-je toujours avec la même honnêté, je n'aimais pas garder les choses en moi, c'était ainsi. Et malheureusement pour elle, Palmyr en faisait les frais.  

© LOYALS.

J'ai un mouvement de recul retardé de mille ans lorsque je constate la proximité de Tiago et moi. Qu'est-ce qu'il fait ? Je fronce les sourcils prête à lui demander, mais trop tard mon cerveau part pour une autre question. J'oublie le fait qu'il soit à deux centimètres de moi en regardant un point au loin. « J’allais m’endormir. » Endormant. Je réprime un bâillement en levant les yeux vers le ciel. Comment est-ce qu’il peut dormir alors qu’il y a tant à faire ici ? Ou là-bas. Là-bas est définitivement bien, mieux même. C’est amusant. Y a beaucoup à faire d'où j'arrive et des gens qui sont partants pour les faire. C'est ça qui est bien avec Summer Camp, les gens veulent s'amuser. Moi également. C'est le moment parfait pour lâcher prise et j'essaie de tout lâcher pour m'amuser un peu. Moi, Palmyr, celle qui préfère veiller au bien-être des gens autour de moi. Ce côté est mort pour les prochains mois. « Par contre si possible, la prochaine fois que tu te bourre la gueule toute la journée, te ramène pas sur la plage avec un inconnu. T'es vraiment inconsciente. » Je fais les gros yeux ayant l'impression de me retrouver auprès de mon père. Même pas, mon père ne me fait pas la morale de cette manière. « Chef, oui, chef. » Je fais le mouvement, sourcils froncés à nouveau avant d'éclater de rire. « Et pour ton information, je ne me suis pas bourré la gueule toute la journée. J'ai seulement commencé il y a quelques heures et ça va, c'est toi. T'es pas un inconnu afin pas totalement. » J'hausse les épaules et je sens que je vais avoir le hoquet. Merde. J'ai le hoquet et avant de reprendre la parole, j'inspire profondément et garde ma respiration pour moi pendant dix secondes puis j'expire. « Et arrête de me traiter comme un enfant. Oui, y a de l'alcool qui circule à l'intérieur de moi, mais pas au point d'être inconsciente. » Je pivote la tête, le regarde et fait des yeux avant que je recommence à hoqueter. « Tu devrais te détendre un peu, t'amuser et arrêter de froncer tes sourcils, ça donne des rides. » J'acquiesce à mes propres mots et divaguant légèrement, mais ce n'est qu'un petit détail.