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Décembre 2014, Londres, gala de charité.
Si mes parents n’avaient pas cru bon de faire acte de présence à ce gala qu’ils sponsorisaient, ils trouvèrent la solution de leur absence, en ma présence. J’entends encore mon père me dire de cette voix, celle que je n’aime pas plus que ça. « Tu iras. » Ni plus, ni moins, étant conscient que mon avenir, il le tient aux creux de ses mains. Alors j’ai maquillé ma peau, ressassant avec insistance en pensées le moindre de mes idéaux. Le faire tomber, et tout récupérer. Annuler mon mariage imminent, me rendre libre avant deux ans.
Mes yeux se perdent un peu dans les lumières qui parsèment l’entrée des lieux. Plissant les paupières je soupire et je cherche une de mes amies, ou tout du moins une héritière que je connais à qui j’ai envoyé un message avant de prendre le taxi qui m’a mené jusqu’ici. Quelques secondes s’écoulent avant que je ne l’aperçois, d’un signe de main elle me dit de la rejoindre et lorsque je me trouve enfin proche d’elle je lui dis tout sauf innocente. « On a intérêt de se trouver quelque chose pour rigoler, sinon je jure que je me bute avant la fin de la soirée. » C’est un rituel, une habitude, elle sourit, et je sais, qu’à la soirée nous allons y trouver un nouvel intérêt.
A l’intérieur, on ne perd pas de temps pour trouver un serveur, se retrouver avec coupe de champagne à la main et sur les lèvres, chacune, un sourire fin. Pour bien faire on écoute les blablas, et je réalise que je ne sais même pas ce que soutient notre argent cette fois. Peu importe, de mes prunelles je jongle sur toutes les personnes dans la salle avant d’entendre mon avis prononcer. « A droite, je te parie ce que tu veux que tu n’arriveras pas à le décoincer. » Alors je détourne le regard vers la direction indiquée, déjà convaincu que son petit défi, je vais l’emporter. C’est donc ma conviction qui m’incite à répondre à sa provocation. « 500$. » Et je me dirige déjà vers le garçon qu’elle a bien voulu choisir pour moi. Grand, brun, typé, c’est vrai que c’est le candidat parfait, n’est-ce pas ?
A la volée j’attrape une coupe de champagne, puis une deuxième, pour parfaire le cliché des prochaines actions que je vais réaliser. Je m’approche doucement, avec une prétention certaine qui brûle au fond de moi. Et lorsqu’à sa hauteur se trouve mon âme et mon cœur, je lui dis en toute innocence. « J’ai remarqué que t’avais pas de verre. » Prisonnière de ma confiance qui parfois détermine de ma vie son errance.
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