GOOD MORNING ♦ Oksanna

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Cela fait un moment que Ian tourne en rond dans le camping. Il en a fait trois fois le tour sans même s'arrêter un instant. Ce matin, rien n'est assez inspirant pour lui. Il n'a envie de rien, son corps lui demande juste de marcher, encore, et encore. Il est environ sept heures du matin, le soleil n'est pas encore tout à fait haut dans le ciel, ce qui permet à Ian de profiter des premières températures de la journée, probablement les plus agréables avec celles du soir. De temps en temps, il s'allume une cigarette mais n'en termine jamais ne serait-ce que la moitié. Une légère brise vient lui caresser le visage, ce qui lui arrache un sourire. Une demi-heure plus tard, il s'arrête enfin devant un petit coin de verdure. Il prend le temps de s'asseoir sur un banc, en dessous des arbres, profitant alors de leurs ombres. Sa tête bascule légèrement en arrière, tandis que ses yeux se ferment. Il analyse chaque son, chaque odeur. Il profite de ce moment présent, de cet instant de sérénité qui s'offre à lui. Lentement, son esprit s'égard, loin dans ses pensées, et parfois, il se surprend à ébaucher des sourires quasi satisfaits. Ses muscles se relâchent, une agréable sensation monte le long de ses jambes. Le fait d'être assis, là, sur ce banc, après près de deux heures et demi de marche continue, semble lui avoir un effet bénéfique.

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good morning

OKSANNA & IAN

J'ouvre les yeux et jete un coup d'oeil sur mon portable. C'est pas possible, comment se fait-il que je me réveille si tôt. J'entends pas un bruit ni dans le chalet, ni dans les alentours. Je suis sortie de mon sommeil comme ça, sans raison, sans prévenir. Je me retourne dans mon lit, pensant que je finirais bien par me rendormir pour quelques heures supplémentaires. Mais Morphée refuse de m'enlacer. Mon esprit flâne, il vagabonde. Je pense à tout et à rien et je me rends compte que je suis trop préoccupée pour dormir. Je pense à trop de choses à la fois, je ressasse mes précédentes journées, je pense à ce qu'on m'a put me dire, à ce que j'aurais put répondre. Je me creuse la tête alors que je sais que cela ne servira à rien. Ce qui est fait est fait, ce qui doit arriver arrivera. Je dois arrêter de m'inquiéter sans cesse pour tout et rien. J'enfile alors un gilet et ferme doucement la porte du chalet derrière moi histoire de réveiller personne. Il faut que je marche, je pense. A ce qu'il paraît, ça aide à se vider l'esprit. Puis j'ai envie de profiter de la fraîcheur du matin avant de mourir de chaud d'ici quelques heures. Ma peau de russe n'a pas encore eu le temps de s'acclimater aux températures estivales des Etats-Unis. Je me promène depuis déjà quelques minutes quand je tombe sur quelqu'un assis sur un banc. Au début, je me dis que je dois pas être la seule à ne pas retrouver le sommeil. Puis au fur et à mesure que je m'approche, j'ai l'étrange impression de connaître cette personne. Comme si elle venait tout droit d'un souvenir lointain. C'est en arrivant à sa hauteur que je découvre qu'il s'agit de Ian, un ami que j'avais rencontré à Londres. « Ian ? » je lui demande en me penchant vers lui, pas encore certaine de pouvoir en croire mes yeux. Je sais pas ce qu'il fait là, ça fait tellement longtemps qu'on s'est pas vus.

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« Ian ? » Son coeur fait un bond. Il n'ose pas ouvrir les yeux, de peur de se retrouver face à une personne faisant partie de sa catégorie " à éviter ". Mais cette voix l'intrigue. Il l'a déjà entendue auparavant, et elle est loin de lui inspirer de mauvais sentiments. Non, tout au contraire. Cette voix a un délicieux timbre, une voix qui a un goût de vacances. Alors, Ian tente de se remémorer. Les secondes passent, le silence s'installe. Trop impatient et poussé par la curiosité, il finit par ouvrir les yeux. C'est alors qu'il la voit, dans son champ de vision. Il se redresse légèrement, prend le temps d'analyser la situation. Cette jeune femme, à la silhouette à la fois svelte et généreuse qui se tient devant lui, il l'a déjà vue. Même mieux, il la connait. Un large sourire vient alors déformer ses lèvres humectées. Oui, il connait ce visage, ces yeux bleus, ces cheveux blonds. Cette peau laiteuse et ce parfum d'antan. Cela fait tellement longtemps. Que fait-elle ici ? A moins qu'il ne s'agisse que d'une illusion, l'effet secondaire d'une longue et fatigante nuit. Non, impossible, il n'est pas fou à ce point. Après une longue réflexion qui en réalité s'étale sur quelques secondes, il finit par se lever. « Oksanna ! » lance-t-il, sans cacher sa surprise. Il s'autorise à l'étreindre, en l'espace d'un instant. « Comment ? Toi, en Arizona ? » tente-t-il d'articuler, tout sourire. Il prend le temps de s'asseoir à nouveau sur le banc, après l'avoir invitée à faire de même. Puis, il se met à rire. « Et puis dans ce camping ! Que fais-tu ici ? Et, comment vas-tu depuis le temps ? » Trop de questions, trop d'expressions. Ian ne sait plus où donner de la tête. Il se contente de sourire, une fois de plus, attendant patiemment une quelconque réaction de sa part.

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good morning

OKSANNA & IAN

J'espère que Ian va me reconnaître. J'aimerais pas me retrouver comme une idiote face à quelqu'un qui ne se rappelle même pas de moi. Mais je doute qu'il m'ait oubliée. Je ne prétends pas être une personne spécialement marquante, le genre de fille qu'on oublie jamais parce qu'elle reste profondément ancrée dans votre esprit. Je suis trop modeste pour ça, je me trouve pas vraiment extraordinaire. Mais je me souviens qu'avec Ian, on s'entendait plutôt bien. Qu'on avait apprécié les moments qu'on avait passé ensemble à Londres. Lorsqu'il plonge son regard dans le sien, je lui adresse un timide sourire, preuve que j'étais contente de le revoir. Puis il s’exclame enfin en prononçant mon prénom. Mon sourire s'élargi, je suis rassurée. Ça me fait tellement plaisir de le revoir que je ferme mes bras autour de lui alors qu'il m'étreint. Je ris face à sa surprise. Il se demande ce que je fais ici, et je me demande ce que lui fait ici. « Oui, c'est vraiment fou ! » Ça l'est. Le monde est tellement petit. Je viens alors m'asseoir à côté de lui sur le banc, posant mes mains sur mes genoux. « Je suis ici pour le Summer Camp d'Harvard. J'y étudie depuis quelques semaines. » je lui réponds. Depuis mi-avril pour être précise. « Et toi alors ? Qu'est-ce que tu fais aux Etats-Unis ? » je lui demande, de manière plus générale. Nous nous sommes rencontrés en Angleterre, je ne m'attendais pas à le retrouver autre part que là-bas. Mais c'est une agréable surprise car je ne l'avais pas vu depuis un petit moment. Je suis d'ailleurs curieuse d'entendre sa réponse car elle me permettra peut-être de savoir ce qu'il est devenu dernièrement. Je suis plutôt curieuse comme fille, j'aime me renseigner sur les gens qui m'entourent. Je croise presque les doigts pour qu'il me réponde que lui aussi est venu pour le Summer Camp, car il étudie aussi à Harvard. Mais je ne me fais pas trop d'espoirs, ce serait trop beau pour être vrai.

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Désolée pour le temps de réponse

Lorsqu'elle prend place à ses côtés, Ian affiche un sourire satisfait. « Je suis ici pour le Summer Camp d'Harvard. J'y étudie depuis quelques semaines. » dit-elle, avant de lui retourner la question. Les yeux du brun s'écarquillent de surprise. A-t-il bien compris ce qu'elle vient de dire ? Est-elle vraiment ici pour le Summer Camp d'Harvard ? C'est vraiment fou, oui ! Quelle coïncidence. Quel hasard ! Il tousse, tentant d'aligner quelques mots sans paraître idiot. « Bah euh... » risque-t-il, en passant une main dans ses cheveux. « Moi aussi ! » ajoute-t-il, en levant les mains au ciel. Il lui sourit. S'il avait su qu'il fallait venir jusqu'en Arizona pour la retrouver ! Il aurait probablement rit. Comme à cet instant, justement. « J'ai intégré l'école juste après les soucis, tu sais... » dit-il en hochant la tête. Il fait allusion à la prise d'otages, aux agressions, tout ça. Elle avait dit y étudier depuis quelques semaines seulement, c'était probablement pour ça qu'ils ne s'étaient pas croisés, en dehors du fait qu'ils n'avaient peut-être pas le même emploi du temps. « C'est génial ! J'y crois toujours pas. Toi, à Harvard ? Ouah. On va se voir plus souvent comme ça, ça fait plaisir ! » enchaîne-t-il, sans lui laisser le temps de lui répondre. Les yeux de Ian brillent, comme ceux d'un enfant émerveillé devant une chose qui, aux yeux des adultes n'est plus si remarquable. « Je, hm... Tu dors où dans le camping alors ? T'as eu le temps de te faire ton petit groupe d'amis ? » demande-t-il finalement, la tête reposée, en croisant ses bras.

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good morning

OKSANNA & IAN

Quand je vois l'expression de son visage après que j'ai enchaîné les mots "Summer Camp" et "Harvard", un sourire s'étire doucement sur mon regard. Je vois bien à l'éclat dans ses yeux et à sa bouche bée qu'il est ici pour les mêmes raisons que moi. Et qu'il est tout autant surpris que je le suis. Le monde est sacrément petit. Il n'y avait pas tant de chances pour qu'on se retrouve dans la même Université, lui l'Anglais, moi la Russe. Séparés par des milliers de kilomètres, nous avons tout de même réussi à nous retrouver dans ce même camping. Le hasard fait parfois bien les choses. Je hoche doucement la tête lorsqu'il fait référence aux dernières catastrophes qu'a connu l'université. J'avoue qu'elles m'ont convaincues à étudier à Harvard. Ca peut paraître dingue dit comme ça, mais j'y avais beaucoup de proches et j'en avais marre d'avoir peur pour eux à chaque fois qu'il s'y passait quelque chose. Je voulais être près d'eux tout simplement. Et à présent, Ian fait partie de ces personnes avec qui je vais pouvoir passer plus de temps. « T'imagine même pas comment je suis contente ! J'ai presque hâte de la rentrée maintenant, pour te croiser dans les couloirs. » je lui réponds en riant. C'est vrai que ça va me faire bizarre de le croiser entre deux cours. Ca peut paraître un peu con mais c'est le genre de détails qui peuvent illuminer ma journée. Je suis un peu comme une gamine pour ça. « Tu me connais, j'ai opté pour un chalet. » je lui dis en lui adressant un clin d'oeil. « Pas trop pour le moment. Mais j'espère que ça va pas trop tarder. Puis je sais que t'es là maintenant ! » J'ai l'espoir qu'on se recroisera pendant ce Summer Camp. Car pour l'instant j'ai pas trop eu l'occasion de me faire des amis. Au contraire, je me suis embrouillée avec quelques personnes ces derniers jours. « Et toi alors ? Raconte moi tout ! » je lui demande, préférant ne pas penser à mes soucis. Je me demande bien qui il connaît ici. L'avenir nous diras si nous avons des amis en commun ou non.

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Ian est content de voir que ce sentiment de joie et de satisfaction est partagé. Lorsqu'elle les imagine se croiser dans les couloirs de l'université, il ne fait qu'acquiescer, sourire aux lèvres. C'est une chose qu'il imagine plutôt bien, d'ailleurs une de ces choses qu'il a encore du mal à réaliser. Il l'écoute, l'observe, opine du chef en buvant ses paroles. « Oui, je suis là ! Et pour un bon bout de temps. » lance-t-il avec fierté. « Je te présenterai des gens bien, t'inquiète. J'en ai encore en stock. Et puis de toute façon, ici, une fille comme toi n'a pas de mal à se trouver son petit entourage. » ajoute-t-il, lui rendant son clin d'oeil. A son tour, elle lui retourne la question. Tout lui raconter ? Ce serait quelque peu indécent. Surtout ces temps-ci. Surtout depuis qu'Ian ait cédé à certaines folies. Il sourit, rêveur, le regard dérivant vers des lieux incertains.« Moi aussi je suis dans un chalet.. avec une sacrée troupe, d'ailleurs. » affirme-t-il, en replongeant son regard dans le sien, d'un air presque désespéré en appuyant bien sur la fin de la phrase. « J'ai rencontré beaucoup de gens cools. D'autres un peu moins. Mais ça reste raisonnable. » dit-il en haussant inconsciemment les épaules. Il se frotte les yeux, puis se met à soupirer. « Au début j'avais un peu peur. Tu sais, les gens et moi, parfois ça colle pas trop... mais finalement je suis content d'être ici. » termine-t-il, en étouffant un petit rire esquissant une auto-dérision. « Bon en tout cas, je suis là hein. Si tu as le moindre problème, n'hésite pas à m’appeler. Je répondrai présent. » souffle-t-il d'un ton solennel, avant de se redresser afin de lui tendre la main, l'invitant à attraper celle-ci, ayant une idée bien précise en tête.
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