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« you're so cold. » feat. maya.

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On venait de finir les cours, les longues vacances d’été commençaient donc. J’avais déjà commencé à rassembler mes affaires pour quitter ma chambre dans la confrérie des Winthrop. Pour dire vrai, j’allais m’ennuyer de plusieurs mecs ici. On est comme une grande famille, des frères, on se soutient, on se taquine, on se chicane, on se fait des coups, mais c’est bien mieux que d’habiter dans un appartement seul, ou chez ses parents… En attendant que le Summer Camp débute, j’allai retrouver mes parents. Bien sûr, ils étaient très contents d’avoir leur fils unique pendant un moment avec eux. Personnellement, ça ne me faisait pas beaucoup plaisir, mais je n’étais pas pour mes prendre un appartement que pour quelques semaines avec le Summer Camp. J’y avais bien hâte d’ailleurs, cela me permettrait de rencontrer de nouvelles personnes et d’arrêter de penser à d’autres. Enfin, c’était plutôt compliqué ces temps-ci avec ma fiancée qui était revenue de je ne sais où… L’été était finalement arrivé et c’était le temps! Donc ce soir, vendredi soir, j’avais prévu avec quelques potes de sortir dans un bar, pour fêter la fin des cours bien sûr. Le Lord Hobo était très fréquenté par les étudiants et il y avait une ambiance géniale. Donc vers 22 heures, après que mes parents se soient couchés, je quittai la maison en direction de ce bar. Comment ils se couchaient trop. Bien sûr, maintenant que j’étais majeur je pouvais bien faire ce que je voulais. Je pris ma voiture et roulai en direction du Lord Hobo. Après seulement quelques minutes de route, j’arrivai finalement au bar qui était déjà très rempli. Plusieurs étudiants d’Harvard étaient présents, venant sûrement comme moi pour fêter le début des vacances, même si nous n’avions pas vraiment besoin de raison pour faire la fête. Je repérai rapidement plusieurs visages qui ne m’étaient pas inconnus, mais aucunes traces de mes potes. Bien sûr, ils allaient sûrement être en retard, comme toujours. Je décidai donc d’aller au bar, seul, pour me chercher une bière. J’aurais bien sûr pu aller trouver d’autres amis puisque ce n’était pas les gens qui manquaient ici mais je repérai une jolie fille, seule également, assise où le bar. Étrangement, c’était justement où je me dirigeais, sans y penser vraiment. On a tous notre genre de fille oui, certains aiment les blondes pulpeuses, les rousses flamboyantes, mais personnellement j’ai un faible pour les brunes naturelles. Les filles «fausses» ce n’est pas pour moi. Et cette jeune femme était justement mon genre, brune, petite et elle avait l’air si délicate, enfin de dos. Bizarrement, elle ne me disait vraiment rien comme ça. Comme si je ne l’avais jamais vu et pourtant elle semblait avoir l’âge des autres étudiantes d’Harvard. Mais après tout, peut-être me trompais-je, ce n’était pas comme si je connaissais toutes les étudiantes de l’université, une bonne partie, disons. Je marchai donc en direction du bar, m’assis juste à côté de celle-ci. Un barmaid arriva et me demanda ce que je voulais. « Une bière… » Répondis-je tout simplement, ne la regardant même pas. Je me fichais bien de la sorte. Je commençai à me tourner lentement vers la jeune femme et reconnus Maya. Enfin, tout ce que j’avais réussi à savoir d’elle était son prénom. Je la connaissais! Enfin, on s’était déjà croisé en ville où je-ne-sais-où et elle était vraiment mignonne, mais des plus distantes avec moi. Je ne savais pas si elle avait un problème contre moi, ou les gens en général mais ça ne me dérangeait pas. « Hey Maya! Content de te voir ici. » Lui dis-je en la regardant, le sourire aux lèvres. Elle était une personne assez gênée et ça la rendait tellement belle...
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Ezra & Maya
"Conversation should be pleasant without scurrility, witty without affectation, free without indecency, learned without conceitedness, novel without falsehood." - Shakespeare


Les gens commençaient à quitter le campus petit à petit, et moi, j’étais juste super excitée. Plus que cet été, et j’aurais l’argent nécessaire pour pouvoir me payer des cours à la fac. Oui, j’avais dix-neuf ans, et je n’étais toujours pas à l’université. Je bossais en tant qu’assistante / stagiaire chez un petit photographe dans le centre-ville de Cambridge, afin d’avoir assez d’argent pour pouvoir me payer des études dans la photographie. Mais c’était long, vraiment très long. Et aujourd’hui, il ne me restait plus quelques petits mois, avant de pouvoir enfin me faire entrer à la fac. C’était encore tellement bizarre, de vivre avec des gens. Ça peut paraitre fou, mais quand on vous enferme chez vous pendant les dix-sept premières années de votre vie, devoir vivre en société du jour au lendemain, c’est dur. Je ne savais même pas comment me comporter avec les gens. Je détestais vivre toute seule, et devoir dormir toute seule, aussi. J’avais une peur horrible de la nuit, du noir et de la solitude, alors que je détestais la présence des gens également. C’était assez…étrange, et je ne me sentais pas normale du tout. Mais ce soir, c’était différent. J’avais compris que si je devais faire des études à la fac l’année prochaine, j’allais devoir apprendre à me sociabiliser un peu. J’avais entendu parler d’un bar, assez populaire en ville et fréquenté par beaucoup d’étudiants. J’avais pesé le pour et le contre toute la journée, et dans la soirée, je décidais d’aller y faire un tour. Enfilant une petite robe bleue nuit en dessous d’une veste en cuir noir, je me dirigeais vers le bar à pieds. Le bar n’était pas très loin de chez moi, et même si je n’aimais pas du tout me balader dans les rues si peu vêtue et toute seule, je n’avais pas tant le choix, puisque je n’avais pas mon permis de conduire. Il n’y avait pas trop de monde quand j’arrivais, il était peut-être tôt, je n’en avais aucune idée, je ne savais pas à quelle heure on était censé sortir, à quelle heure on devait aller en boite et tout ce genre de chose, puisque je n’avais jamais fait ça avant de m’enfuir de chez moi. Je commençais par commander quelque chose d’assez doux, avant de commander un cocktail à base de rhum et de jus d’orange, que je sirotais en regardant devant moi, l’air pensive quand j’entendais une voix. « Une bière… » je fronçais un peu les sourcils et je tournais légèrement mon regard pour reconnaître Ezra. Je soupirais doucement et je fis comme si je ne l’avais pas vu, espérant qu’il ne me verrait pas. Ezra était le type d’homme qui…me faisait terriblement peur. Non pas qu’il avait l’air méchant, mais il s’intéressait à moi et à mon passé, et je détestais ça, plus que tout. « Hey Maya! Content de te voir ici. » Grillée. Je pris une légère inspiration et je me tournais vers lui, buvant une grande gorgée de mon cocktail, lui lançant un sourire presque faux. « Tiens…Ezra… », soupirais-je. Je ne savais pas ce que j’avais fait, pour qu’il me colle comme ça. Dès que je le voyais, il ne voulait pas me lâcher, comme si c’était vitale pour lui, de savoir autre chose que mon prénom. Dans ma tête, une alarme rouge sonnait et clignotait, me disant de vite m’enfuir et de rester loin de ce mec. Je regardais autour de moi, presque paniquée. Il me fallait une excuse. Il fallait que je rentre chez moi, que je m’enroule dans mes draps en regardant un film, j’avais été bête de venir ici. « Oh…zut, j’avais pas vu l’heure, je dois filer ! », lançais-je en descendant de mon tabouret après avoir jeté un regard vers la pendule un peu plus loin sur un mur. Je réajustais ma robe et j’attrapais mon sac à main, « Contente de t’avoir vu, amuse toi bien ! » J’enfilais rapidement ma veste et je fis demi-tour dans la seconde, espérant pouvoir échapper à la tornade Kennedy.

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Je ne connaissais pas vraiment la belle Maya, elle était plutôt mystérieuse et n’aimait pas beaucoup parlé. Toutefois, cela ne m’empêchait pas d’agir avec elle comme si je la connaissais depuis longtemps, mais dans le fond je ne savais rien d’elle, à part son prénom. Je ne savais pas si elle allait à l’université, quelle âge avait-elle, où habitait-elle. Même si les bars ici sont supposés être pour les majeurs, soit 21 ans et plus, nombreux – et nombreuses – sont ceux qui réussissent à rentrer tout de même. Comme tout le monde, j’avais commencé à sortir bien avant cet âge, il n’avait qu’à la baisser comme plusieurs autres pays. J’étais tout de même heureux d’avoir trouvé quelqu’un avec qui être en attendant mes potes, même si ce n’était pas les filles qui manquaient ici. Maya, par son côté mystérieux, était vraiment attirante cependant je ne crois pas que c’est voulu de sa part puisqu’elle est plutôt distante envers moi. Peut-être que n’importe qui d’autre l’aurait laissé dans sa solitude, voyant qu’elle agit comme ça, mais personnellement ça ne fait que m’encourager. On aurait presque dit qu’elle me donnait un défi, apprendre à la connaitre, oui. Même si ça ne serait sûrement pas facile, j’étais certain de réussir, je pouvais me montrer très gentil. J’étais allé retrouver une jolie brune où le bar, mais finalement je la connaissais, enfin très brièvement mais c’était un début, non ? Je me tournai vers elle et l’interpellai. Apparemment, elle n’avait pas remarqué ma présence puisque je la vis se tourner lentement vers moi tandis que je lui parlais. C’était étrange, mais à chaque fois que je la voyais en ville, dans un bar, un restaurant, un café, elle était toujours seule. Comme si elle n’aimait pas être en compagnie de quelqu’un d’autre, ce qui était plutôt étrange car la majorité des gens n’aiment pas trop la solitude. Heureusement, lorsqu’elle se tourna, un sourire était présent sur ses lèvres et cela me fit sourire également. « Tiens… Ezra… » Aucun enthousiasme, mais cela ne me dérangea pas. Ce n’était pas tout le monde qui s’exprimait de la même manière, peut-être était-t-elle toujours comme ça. Je pris une gorgée de ma bière, gardant tout de même les yeux vers elle, comme si je la surveillais. Soudainement, celle-ci eut l’air un peu… paniquée ? Comme si elle avait oublié je-ne-sais-quoi. « Oh…zut, j’avais pas vu l’heure, je dois filer ! » Je la regardai, un peu surpris de ce qu’elle me disait. Quel jeune de notre âge avait mieux à faire à 22 heures que de trainer dans un bar, sérieusement ? Trop tard pour manger, pour voir sa famille ou pour aller quelque part d’autre. « Tu rigoles ? T’as mieux à faire qu’être ici… ? » Finalement Maya était une fille plutôt étrange, ça en était marrant à voir. Elle se leva d’un bond et enfila sa veste rapidement, ne terminant même pas son verre qui fut abandonné sur le comptoir du bar. « Contente de t’avoir vu, amuse toi bien ! » La jeune femme se dirigeait déjà vers la porte de sortie. Elle n’allait tout de même pas partir comme ça, me laissant seul. Certes je pourrais très bien aller retrouver d’autres étudiants que je connaissais vaguement, mais j’aimerais bien rester avec elle. J’abandonnai donc à mon tour ma bière sur le comptoir pour me lever et me diriger vers où elle marchait. Bien plus rapide qu’elle, je lui agrippai délicatement le bras pour qu’elle se retourne vers moi. J’avais toujours le sourire sur les lèvres et je la regardai droit dans ses beaux yeux bruns. « Aller reste Maya, pour moi… » Je lui souris à nouveau, lui dévoilant toutes mes dents. Ce n’était peut-être pas le meilleur des arguments rester pour moi, mais c’était mieux que rien.
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C’était clair et net : j’étais insociable. Mais était-ce vraiment de ma faute ? J’avais passé ma vie à être enfermée chez moi par mes parents adoptifs, qui prétextaient que j’avais une maladie faisant que je ne pouvais pas rester dehors plus d’une demi-heure. J’étais jeune, naïve et manipulée. Mais ce sentiment s’insociabilité était encore plus fort en présence des hommes. Toute ma vie, je n’avais côtoyée qu’un homme : mon père adoptif, et celui-ci n’avait su faire que deux choses : être violent, envers moi, ma sœur et ma mère, et me violer. C’était quelque chose dont je ne parlais jamais, à personne. J’étais souillée, humiliée, salis par cet homme que je pensais être mon père. Après être sortie de chez moi, enfin, après m’être enfui, j’avais compris que tous les hommes n’étaient pas comme lui, mais c’était plus fort que moi. J’avais peur. Et Ezra, me faisait clairement peur. La manière qu’il avait de me regarder, me faisait penser à la manière dont mon père m’avait regardée la première fois qu’il était entré dans ma chambre, pour me faire du mal. Je me doutais bien que le jeune homme n’était pas comme mon père, qu’il était peut-être même quelqu’un de bien, mais j’étais trop morte de trouille pour me poser la question. Je ne voulais pas qu’il me regarde, je ne voulais encore moins qu’il me touche. Alors la seule manière de me débarrasser de lui, sans avoir à lui expliquer, c’était de m’enfuir. Le problème, c’était que je n’étais pas une très bonne actrice, et le jeune homme a très vite du comprendre que j’essayais simplement de me débarrasser de lui. « Tu rigoles ? T’as mieux à faire qu’être ici… ? » Je me pinçais la lèvre, et je me décidais d’ignorer totalement sa remarque, enfilant ma veste en cuir pour vite déguerpir d’ici. Je lui dis au revoir assez rapidement, espérant qu’il se contente de ça, tournant les talons pour vite me diriger vers la sortie du bar. Malheureusement pour moi, les gens commençaient à se faire nombreux, et le temps de me frayer un chemin dans la foule pour sortir, je sentis une main enrouler mon bras pour me retenir, m’arrêtant tout de suite dans ma lancée alors que je me trouvais contrainte à me retourner. Un sentiment de panique m’envahit tout de suite. Le toucher. Je détestais ça, plus que tout au monde : qu’on me touche. « Aller reste Maya, pour moi… » Je me pinçais la lèvre et fronçais les sourcils. Mes hormones étaient en panique, et je sentais déjà les larmes me monter aux yeux. Immédiatement, je retirais mon bras de son emprise, « Lâche moi ! », criais-je, avant de regretter tout de suite mon geste et toute cette mascarade. Je passais subtilement mes doigts sous mes yeux pour ne pas faire couler le peu de maquillage que j’avais appliqué sur mes yeux, soit un simple trait noir et peu de mascara. J’espérais qu’il n’ait pas vu mes yeux brillants, il allait me prendre pour une folle. Doucement, je décidais de baisser les armes et j’hochais la tête positivement, faisant demi-tour pour retourner m’asseoir à ma place de tout à l’heure, horriblement gênée de ce qui c’était passé. Je commandais le même cocktail que tantôt, n’osant pas regarder Ezra, me contentant de murmurer à son égard… « Je….pardon pour tout à l’heure je…pardon… » Je plaçais une mèche de cheveux qui tombait sur mes yeux derrière mon oreille, attrapant le cocktail que l’on venait de me servir pour le boire d’une traite. Je me sentais totalement ridicule…

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