CHAVADA + Fangirl mode activated.

J'avais pris le stricte nécessaire. Enfin... c'était ce que je me répétais tout en traînant mon énorme valise derrière moi. Je partageais ma tente avec Apo et une ribambelle d'inconnue et j’espérais qu'il y aurait suffisamment de place pour faire rentrer mes affaires sous la tente avec nous. J'avais ramené avec moi tellement de chose que j'avais l'impression de me balader avec ma maison, mais bon, il fallait bien compenser le manque de confort qu'allait m'offrir ce séjour au camping, avec une collection de produit de beauté et de maillot de bain. Je traînais donc ma valise et mes pieds, tout en traversant le camping, pas vraiment certaine d'où j'allais. Je n'avais pas pris la peine de regarder le plan avant. Évidemment, pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Donc ça faisait un petit moment que je tournais dans le quartier des caravanes, traînant mes converse dans la terre battu, m'arrêtant de temps en temps pour tuer les moustiques qui piquaient mes jambes nues. « Si j'avais si j'aurais pas mis de short... » Râlais-je en poursuivant mon chemin. Sortez une New-Yorkaise de la ville, ses building et ses routes goudronnées et vous obtiendrez l'illustration même de la mauvaise foie ! Ma valise, initialement noir, était devenue orange à force de rouler dans ce sable poussiéreux, quand à mes converse.. n'en parlons même pas, ça me faisait souffrir rien que de les regarder. J'admirais les caravanes, ce que je n'avais pas oser me payer de peur de ne pas avoir assez de sous pour faire du shopping. Puis je débouchais enfin sur le quartier des chalets, ce que je n'avais pas oser me payer de peur de passer dans la rouge.

Un été de plus au Sumer Camp et comme tous les ans vous alliez avoir votre dose de soleil et de farniente. Ces vacances d'été allaient être plus reposantes sans la compétition. Ce n'était pas plus mal pour profiter de ta famille et de tes amis car Dieu sait à quel point tu en avais cruellement besoin. Il fallait que tu te ressources avant ta dernière année d'études qui serait sans nul doute la plus épuisante de toutes. Mais après tu allais pouvoir voler de tes propres ailes. Où tu ne sais pas encore mais l'essentiel était de vivre l'instant présent. Pour ce premier jour tu t'affairais à ranger tes affaires. Nul doute possible tes bien une fille pour avoir transporter toute ton armoire jusqu'en Arizona sans compter tout ce dont ton fils aurait besoin pour passer un été parfait. En parlant de la prunelle de tes yeux, Alek avait jugé bon de l'emmener à la piscine pour le rafraichir un peu. Plutôt une bonne idée même si tu suspectais que le côté enfant de ton mari apprécierait lui aussi ce moment de détente. En attenant tu te battais avec toutes tes valises. Heureusement que t'es plutôt sportive comme fille sinon tu en aurais pour toute la nuit à faire les allers retours entre la voiture et le chalet. Mais forcément, les catastrophes ne sont jamais très loin. Ayant quelques problèmes d'équilibre vu ta maladresse, tu finissais le cul par terre dans la poussière." Et merde ! " pestais-tu dans un français des plus parfaits. Dans ton malheur tu avais un peu de chance que ta valise ne te tombe pas dessus. T'avais l'air fine comme ça. Heureusement que le ridicule ne tue pas.

Les chalets avaient de la gueule, il fallait bien l'admettre. Je regrettais un peu de ne pas avoir économisé durant l'année pour me payer ce petit luxe. Mais bon, il fallait que je me répète que la tente c'était cool et que c'était l'essence même du camping ! Alors que je traînais ma valise, j'aperçus quelqu'un au loin. C'était une grande brune qui marchait dans la même direction que moi. Elle traînait elle aussi un sacrés valise, qui paraissait presque plus grosse que la mienne. J'arrivais assez rapidement à sa hauteur, accélérant le pas malgré moi, comme si instinctivement mes jambes ne voulait plus avoir à faire le trajet seules. Alors que je n'étais plus qu'à quelques pas de la jeune femme, elle disparu de mon champs de vision, tombant par terre et lâchant sa lourde valise qui s'écrasa à ses cotés. J'écarquillais les yeux, la rejoignant rapidement pour voir si elle allait bien. « ça va ? » Demandais-je inquiète. Alors que je laissais ma valise à coté de l'inconnue et que je m'accroupissais à sa haute pour la voir, je la reconnue. Mon cœur manqua un battement. C'était Nevada. Ne me demandez pas pourquoi mais à mes yeux c'était comme si je venais de croiser Beyoncé. Pour moi c'était la superstar du campus et plus particulièrement de la Quincy house. Je ne lui avais jamais vraiment adressé directement la parole. En faite, quand elle était dans les parages, j'agissais un peu bizarrement et me sentais obliger de tout faire pour lui faire plaisir, le tout sans vraiment lui accorder un regard, de peur de sourire comme une hystérique. Quand elle passait à la Quincy house et que, par chance, j'y étais aussi, j'étais la première à lui servir un verre, à faire subitement des cookies pour ensuite les laisser en évidence dans la cuisine en espérant qu'elle en prenne un, à lui laisser les coussins sur le canapé, ou à ranger tout sur son passage. Si toute fois elle m'avait remarqué, elle devait soit me prendre pour une folle, soit pour une grosse maniaque. Je restais bête quelques instant, la bouche entrouverte, mes yeux bleu plongés dans les siens, hésitant à lui adresser de nouveau la parole. Évidemment ça n'allait pas, elle venait de tomber, avait le cul assit dans la poussière, et avait une jolie égratignure sur son coude droit. « Tu .. tu t'es fais... mal quelques part ? » Demandais-je enfin, bégayant comme une attardée. Bon voilà bravo Charlie : folle, maniaque et attardée... jamais elle ne voudra être ton amie !

Tu n'avais pas décidé de te la jouer Eliot en optant pour l'option chalet pour le Summer Camp. Y'aurait que toi, tu aurais passé tes vacances en tente pour le côté aventurier ou en caravane pour le côté hippie mais Mr Lewis-Kennedy avait des goûts de luxe ! Bon faut avouer également que vivre deux mois en tente avec un enfant c'était pas vraiment ce qu'on faisait de mieux. Du coup le chalet l'avait emporté. Chalet que tu allais remplir avec toutes les valises que tu avais emporté avec toi. C'est pas nouveau, une femme ne voyage jamais léger. Sous le poids d'une valise et à cause de ta maladresse légendaire, tu venais de mordre la poussière. Moment gênant bonjour encore plus quand une jeune femme courrait à tes pieds pour voir si tu étais en un seul morceau. La blonde ne t'étais pas inconnu, tu l'avais déjà croisé dans les couloirs de la Quincy House. Tu ne lui avais jamais vraiment parlé mais elle t'étais toujours apparu comme une fille bienveillante et tu en avais encore la preuve aujourd'hui où elle venait te sauver de ton moment de solitude, s'assurant de ta bonne santé. Elle semblait un peu gênée alors que c'était plutôt à toi de l'être vu la position dans laquelle tu te trouvais. Finissant par te relever, tu lui adressais un sourire chaleureux." Oui ça va merci. Plus de peur que de mal à vrai dire ! " Tu passais les mains sur ton short en jean pour être plus présentable." Charlie ? C'est ça non ? " T'espérais ne pas te tromper pour éviter d'avoir le droit à un autre moment gênant. Il serait quelque peu honteux pour une ancienne présidente comme toi que de ne pas connaître les membres de la confrérie que tu avais toujours considérée comme ta famille.

Je m'étais immédiatement accroupie pour me mettre à sa hauteur et pour l'aider, et j'avais rapidement reconnu celle que j'avais en face de moi. Je devais encore passer pour une idiote à bégayer, mais prise par surprise je ne savais plus vraiment comment réagir en face de Nevada. Dès que j'avais croisé ses yeux j'étais passée du statu de fille cool avec de l'assurance, à celui de gamine mal à l'aise et complexée. Quelques part au fond de moi j'étais prête à tout pour qu'elle me remarque et m'apprécie et d'autre par : je n'étais pas mentalement prête pour une telle confrontation et j'étais persuadée que je ne méritais pas son amitié. Un sourire presque crispé sur le visage, je la suivais alors qu'elle se relevait, sans la quitter des yeux. Elle m'assura aller bien et je pointais machinalement son coude du doigt. « Tu saignes un peu. » Lui faisais-je rapidement remarquer alors qu'elle prononçait mon nom. Mon cœur s'arrêta de battre un instant. Elle connaissait mon nom ? Je relevais les yeux pour les planter dans les siens, hochant hystériquement la tête. « Oui oui c'est ça. Charlie. Je m'appelle Charlie. » Dis-je bien plus excitée que je ne l'aurais voulu. « Et toi  c'est Nevada ? » M'empressais-je de demander pour ne pas passer pour une folle. Puis malgré moi, j'ajoutais à mi-voix. « Enfin je sais que t'es Nevada, mais je veux pas passer pour une fille flippante qui te connais déjà... » Je pense que c'était ratée. J'étais flippante. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux avant d'ajouter plus calmement. « Tu veux un pansement pour l’égratignure sur ton coude ? J'ai du désinfectant et tout ce qu'il faut dans ma valise. »

T'as l'habitude de ce genre de moment gênant à cause de ta maladresse qui te joue des tours mais tu t'en serais quand même bien passé. Tu aurais pu te casser une jambe ou un bras et là autant dire que les vacances de rêve seraient tombés à l'eau. Heureusement tu as une bonne étoile au dessus de la tête et tu te relèves en un seul morceau sous le regard de la jeune blonde. Son attitude de s'être assurée de ta bonne santé au lieu de rire de toi prouvait qu'elle avait bel et bien l'âme d'une Quincy. Un murmure de surprise s'échappa de tes lèvres quand elle te fit remarquer les quelques traces de sang sur ton coude amoché par ta stupide chute. Elle semblait stupéfaite que tu puisses connaître son prénom et tu ne pus que sourire à sa réaction. Tu hochais la tête pour confirmer ton identité." Nevada oui. Enfin Neva ça suffit amplement ! " Tout le monde t'appelle comme ça aujourd'hui, de toute manière. La jeune femme semblait à la fois apeurée et enthousiaste de te parler. Son attitude qu'elle considérait flippante te faisait plus rire qu'autre chose." J'espère pour moi que tu me connais en bien et non en mal. " Quoique t'avais un peu de mal à croire qu'une mauvaise réputation puisse te collait à la peau." Je ne suis pas contre un pansement car je dois t'avouer que j'ai pas la foi de déballer toutes mes valises pour mettre la main sur les miens. En plus d'être maladroite, ma mémoire me fait parfois défaut ! " Parfois t'as vraiment honte de toi.

« Neva» répétais-je bêtement, honorée de pouvoir l'appeler par ce qui me semblait être un surnom, bien que visiblement tout le monde l’appelait ainsi. « En bien, évidemment. Je n'ai jamais rien entendu de négatif à ton sujet. » Avouais-je. La Quincy parfaite en faite. Une vraie gentille. Elle remarqua l’égratignure sur son coude et accepta ma proposition de pansement. Une sourire débile sur les lèvres je m'empressais de tirer ma valise près de mois, la couchant par terre pour l'ouvrir. C'était un peu le bordel à l'intérieur, et j'avais un peu honte que Nevada, mon idol, ne voit tout ça. Alors je faisias vite, fouillant sous mes vêtements pour trouver ma petit trousse de secoure. Après trois ou quatre minutes à fouiller je finis par mettre la main dessus. C'était une trousse Hello Kitty, assez ridicule, mais bon, je l'avais trouvé mignonne sur le coup... En ce moment je regrettais un peu, me demandant ce que Nevada, qui avait l'air si mature et si parfaite, devait penser en me voyant sortir ce truc ridicule de ma valise. Je l'ouvris pour en sortir un spray désinfectant et un coton. Puis sans demander j’attrapais doucement le bras de Nevada, pour voir la plaie qui était sur son coude. « ça risque de piquer un peu. » Dis-je presque machinalement, en vaporisant le désinfectant froid sur son coude. Je faisais tout ça sans réfléchir, par habitude, tapotant délicatement la plaie pour essuyer les saletsé et le sang. J’attrapais de nouveau ma petite trousse pour en sortir un tas de pansements, tous hello kitty. « Désolée, j'ai que ça. » Expliquais-je en pouffant de rire, lui montrant les pansements avant de lui demander: « T'as une préférence ? » Bah oui quitte à avoir un truc "so kawai" sur le coude, autant qu'elle le choisisse !

A cause de ta maladresse maladive, il t'arrive souvent d'avoir honte de toi. Tes amis et ta famille devraient songer à t'offrir une pancarte "DANGER AMBULANT" à t'accrocher autour du cou, histoire de prévenir les autres. La gentillesse de Charlie te tirait un large sourire quand elle t'assurait n'avoir entendu parler de toi qu'en bien. C'est vrai qu'il est rare que tu fasses des vagues surtout en public." Une Quincy quoi, mais tu sais aussi ce que c'est de l'être ! " La jeune femme ne semblait que voir le bien en toi et tu avais le même ressenti quant à la blonde qui était venu à ton secours, jouant même les infirmières pour toi après qu'elle ait trouvé ce qui s'apparentait à une trousse de secours, un peu enfantine, mais tu t'en contrefichais. On a tous une part d'enfant en nous. Ca a parfois du bon de retomber dans l'innocence de l'enfance. Alors qu'elle te prévenait que le désinfectant risquait de te tirer ne grimace, tu ne pu réprimer un léger rire." J'ai survécu à un accouchement alors je pense que je pourrais supporter cela. " Tu n'étais pas devenu insensible à la douleur mais depuis la naissance de ton fils, il est certain que tu faisais moins la chochotte. L'épreuve de la désinfection passée, elle te proposait des pansements dignes d'une petite fille. Mais bon le ridicule n'a jamais tué personne." Ne t'excuses pas pour ça voyons. Je vais pas faire ma difficile alors que tu prends soin de moi. Et puis j'ai rien contre les chats au contraire. " Tu désignais le pansement où Hello Kitty était habillée telle une princesse." Quittes à avoir un pansement ridicule, autant l'être jusqu'au bout. " Et Charlie te posait le fameux pansement. " Merci de ne pas m'avoir laissée me vider de mon sang par terre. " Toi exagérée ? Pas du tout ! " Laisses moi t'offrir un verre et un truc à manger quand même. " Chez toi c'est toujours donnant-donnant.