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Noah aborde un large sourire, ce qui inconsciemment rassure Ian. Il glousse, puis remonte légèrement sa serviette. La réponse n'a donc pas l'air de lui avoir déplu, il semble même avoir une certaine satisfaction. Pendant un instant, Ian ne peut décrocher son attention de ses cuisses dévoilées. Il aurait aimé que la serviette en dévoile un peu plus, juste comme elle l'avait fait quelques minutes avant ça. A cette pensée, Ian décroche un sourire. Décidément, cette soirée est chargée en sourires de toutes sortes. En général, lorsqu'il sort en soirée, il s'aventure en dehors de sa zone de confort. A l'extérieur, tout peut arriver. Lorsqu'il se mêle aux gens, à tous ces gens aux comportements si différents, et parfois si provocants. Ian n'est pas à l'aise avec les gens. En général. Il ne compte plus les fois où il a dérapé. Où tout semblait bien se passer, jusqu'au moment où un mot, un geste, une pensée le fasse sortir hors de lui. Jusqu'au moment où le seul moyen de faire sortir toute cette rage concentrée en lui, est de frapper. La violence est pour lui un soulagement. Il ne compte plus non plus le nombre de personnes qu'il a, involontairement ou non, envoyé à l’hôpital. Il ne compte plus les plaintes, les insultes et les représailles qu'il a du endurer à cause de son mauvais comportement. Ni tous ces conflits et toutes les mauvaises relations qu'il s'est créé au fil du temps. A l'heure actuelle, si son père n'avait pas été là pour lui, à soudoyer les hauts rangs et à inspirer la crainte aux autres, Ian serait en train de ruminer en prison. Enfin, ruminer est un bien grand mot, puisqu'il aurait été connu de tous les services ainsi que de tous les prisonniers. La prison n'aurait justement pas apaisé ses mœurs, oh non, justement. Cela aurait considérablement aggravé la situation. Il aurait nagé dans un océan de tourments, se mettant à dos gardes et prisonniers. Il se serait mit à frapper jusqu'à s'en briser les phalanges, et en retour, se serait probablement prit des coups jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jamais se relever. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jamais lever la main sur qui que ce soit. Aujourd'hui, il est reconnaissant envers son défunt père. Il n'a peut-être pas été là pour lui apporter toute l'affection qu'il aurait voulu étant gosse, puisqu'il préférait son travail à la vie de famille, et qu'il avait engagé une inconnue pour s'occuper de l'éducation de son seul et unique fils. Mais il répondait toujours présent lorsqu'il fallait déposer chèques et espèces sur la table afin de sortir celui-ci des situations embarrassantes dont il avait l'habitude de se mettre. C'était même devenu un rituel. Jusqu'au jour où Ian dépassa les bornes, et que son père décida de le remettre aux ordres. Ce fut une période difficile, mais petit à petit, il avait réussi à reprendre sa vie en main. Si cela n'avait pas été le cas, jamais il n'aurait pu être présent, ce soir. Jamais il n'aurait eu l'occasion de rencontrer ce jeune homme, ce petit coup de coeur. Et jamais il n'aurait eu l'occasion de lui sourire de la sorte. Encore, et encore. Il n'a pas l'habitude de ce genre d'occasions. De ce genre de comportements. De ce genre de relations. Il n'a pas l'habitude d'éprouver ce genre de sentiments. Aussi rapidement. Aussi intensément.
Soudain, Noah se lève, faisant tomber la serviette au sol. Le rythme des battements de coeur de Ian s'accélèrent. Inévitablement. « Tu permets ? Elle aurait été un peu encombrante, je la remettrai après. » Il ne répond pas, se contentant d'un bref signe de la tête. Il s'avance vers lui, se rapproche dangereusement. Puis il s'installe derrière lui. Pour la première fois, leurs corps se touchent. Pour la première fois, seuls quelques centimètres les séparent. Le temps semble alors s'arrêter, et tandis que le brun se délecte du parfum enivrant de son complice, celui-ci vient déposer ses mains sur son bassin. L'incendie qu'il a alors au fond du ventre devient incontrôlable, provoquant en lui d'infimes spasmes. Lorsque Noah effleure ses côtes du bout des doigts, Ian ne peut retenir un frisson. Long, puissant. Il aime la façon dont il fait danser ses doigts sur son corps. Il aime ce contact. Il aimerait, qu'il ne puisse jamais s'échapper. Les mains rassurantes de son favori viennent encadrer ses épaules. Viennent les caresser, les masser. Les mouvements s’enchaînent, régulièrement, doucement, tendrement. Affectueusement. Tandis qu'une chaleur circule dans leurs corps enflammés. Ian ferme les yeux. « Ça te va comme ça ? » lui souffle-t-il, près de son oreille, provoquant en lui un frémissement continu. Quelques longues secondes plus tard, Ian gémit, après avoir profité de l'apaisant et ardent halètement qui est venu étreindre une petite partie de son dos.
« Bon… alors je crois que c’est mon tour, non ? Encore une question… hmm… » Ajoute-t-il, tout en continuant de masser le brun. Les yeux fermés, Ian peut sentir le monde tourner autour de lui. Il se sent lui-même tourner. Il se sent chanceler, tournoyer. Léviter. Noah réfléchit et le silence s'installe, laissant un vide étrange envelopper Ian. Dis la vérité eh ! Tu as eu combien de partenaires de… enfin tu sais ce que je veux dire ? » Sa voix le fait tressaillir. Doucement, il revient à lui, se battant de toutes ses forces afin de donner un sens à la question que Noah venait de lui poser. Ceci fait, il tente de consulter ses souvenirs. Avec combien de personnes a-t-il eu l'occasion de partager un moment intime ? Purement sexuel ? C'était bien cela qu'il avait essayé de lui faire comprendre ? Car c'est ce qu'il comprend. Il se met alors à fouiller dans sa mémoire. Une. Deux. Trois. Quatre. Seulement quatre partenaires ? Il réfléchit. Non, il n'y en a pas d'autres. En même temps, c'est assez compréhensible venant de lui. Il faut savoir se sociabiliser pour pouvoir partager ce genre de choses. Il a beau avoir du charme, cela n'excusera jamais sa violence. Son impulsivité. Son entourage a vite apprit à ne pas trop s'y frotter, à garder certaines distances de sécurité. Ce qui explique, au bout de vingt-trois années de vie, ces quatre chiffres insignifiants. « Quatre. » lance-t-il alors, sûr de lui. Lentement, son dos bascule en arrière afin d'entrer en contact avec le torse de Noah. Un petit sourire vient déformer ses lèvres, tandis qu'un demi milliard de papillons virevoltent au creux de son ventre. Les yeux toujours clos, il se demande si il arriverait à trouver une idée. Car c'est désormais son tour, et il ne sait plus où donner de la tête. Il inspire une bouffée de parfum de Noah, comme si c'était une drogue qui l'aiderait à réfléchir. La chaleur réconfortante que le torse de celui-ci transmet à son dos lui donnerait presque envie de dormir, tellement il s'y sent bien.
« Noah, je ne supporte pas de te savoir sobre tandis que je ne le suis pas. Alors fais-moi plaisir et cale-toi deux shooters dans le gosier. Si tu refuses, tu n'en boiras qu'un. Mais ça ne me fera pas plaisir. » chante-t-il, doucement. Il se penche en avant afin de saisir la bouteille de Vodka. Il pivote légèrement sur lui-même pour pouvoir lui tendre. « Considérons que cela fasse trois gorgées ? » ajoute-t-il, espiègle comme jamais. Il colle la bouteille froide contre le torse de Noah. Leurs regards se croisent, une étrange lueur brille dans celui d'Ian. Comme celle qu'on trouve dans les yeux d'un enfant qui s'apprête à faire une bêtise. « Fais moi plaisir... » termine-t-il, avec une petite moue.
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