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SO HIGH ♦ Noah

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    Noah aborde un large sourire, ce qui inconsciemment rassure Ian. Il glousse, puis remonte légèrement sa serviette. La réponse n'a donc pas l'air de lui avoir déplu, il semble même avoir une certaine satisfaction. Pendant un instant, Ian ne peut décrocher son attention de ses cuisses dévoilées. Il aurait aimé que la serviette en dévoile un peu plus, juste comme elle l'avait fait quelques minutes avant ça. A cette pensée, Ian décroche un sourire. Décidément, cette soirée est chargée en sourires de toutes sortes. En général, lorsqu'il sort en soirée, il s'aventure en dehors de sa zone de confort. A l'extérieur, tout peut arriver. Lorsqu'il se mêle aux gens, à tous ces gens aux comportements si différents, et parfois si provocants. Ian n'est pas à l'aise avec les gens. En général. Il ne compte plus les fois où il a dérapé. Où tout semblait bien se passer, jusqu'au moment où un mot, un geste, une pensée le fasse sortir hors de lui. Jusqu'au moment où le seul moyen de faire sortir toute cette rage concentrée en lui, est de frapper. La violence est pour lui un soulagement. Il ne compte plus non plus le nombre de personnes qu'il a, involontairement ou non, envoyé à l’hôpital. Il ne compte plus les plaintes, les insultes et les représailles qu'il a du endurer à cause de son mauvais comportement. Ni tous ces conflits et toutes les mauvaises relations qu'il s'est créé au fil du temps. A l'heure actuelle, si son père n'avait pas été là pour lui, à soudoyer les hauts rangs et à inspirer la crainte aux autres, Ian serait en train de ruminer en prison. Enfin, ruminer est un bien grand mot, puisqu'il aurait été connu de tous les services ainsi que de tous les prisonniers. La prison n'aurait justement pas apaisé ses mœurs, oh non, justement. Cela aurait considérablement aggravé la situation. Il aurait nagé dans un océan de tourments, se mettant à dos gardes et prisonniers. Il se serait mit à frapper jusqu'à s'en briser les phalanges, et en retour, se serait probablement prit des coups jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jamais se relever. Jusqu'à ce qu'il ne puisse plus jamais lever la main sur qui que ce soit. Aujourd'hui, il est reconnaissant envers son défunt père. Il n'a peut-être pas été là pour lui apporter toute l'affection qu'il aurait voulu étant gosse, puisqu'il préférait son travail à la vie de famille, et qu'il avait engagé une inconnue pour s'occuper de l'éducation de son seul et unique fils. Mais il répondait toujours présent lorsqu'il fallait déposer chèques et espèces sur la table afin de sortir celui-ci des situations embarrassantes dont il avait l'habitude de se mettre. C'était même devenu un rituel. Jusqu'au jour où Ian dépassa les bornes, et que son père décida de le remettre aux ordres. Ce fut une période difficile, mais petit à petit, il avait réussi à reprendre sa vie en main. Si cela n'avait pas été le cas, jamais il n'aurait pu être présent, ce soir. Jamais il n'aurait eu l'occasion de rencontrer ce jeune homme, ce petit coup de coeur. Et jamais il n'aurait eu l'occasion de lui sourire de la sorte. Encore, et encore. Il n'a pas l'habitude de ce genre d'occasions. De ce genre de comportements. De ce genre de relations. Il n'a pas l'habitude d'éprouver ce genre de sentiments. Aussi rapidement. Aussi intensément.

    Soudain, Noah se lève, faisant tomber la serviette au sol. Le rythme des battements de coeur de Ian s'accélèrent. Inévitablement. « Tu permets ? Elle aurait été un peu encombrante, je la remettrai après. » Il ne répond pas, se contentant d'un bref signe de la tête. Il s'avance vers lui, se rapproche dangereusement. Puis il s'installe derrière lui. Pour la première fois, leurs corps se touchent. Pour la première fois, seuls quelques centimètres les séparent. Le temps semble alors s'arrêter, et tandis que le brun se délecte du parfum enivrant de son complice, celui-ci vient déposer ses mains sur son bassin. L'incendie qu'il a alors au fond du ventre devient incontrôlable, provoquant en lui d'infimes spasmes. Lorsque Noah effleure ses côtes du bout des doigts, Ian ne peut retenir un frisson. Long, puissant. Il aime la façon dont il fait danser ses doigts sur son corps. Il aime ce contact. Il aimerait, qu'il ne puisse jamais s'échapper. Les mains rassurantes de son favori viennent encadrer ses épaules. Viennent les caresser, les masser. Les mouvements s’enchaînent, régulièrement, doucement, tendrement. Affectueusement. Tandis qu'une chaleur circule dans leurs corps enflammés. Ian ferme les yeux. « Ça te va comme ça ? » lui souffle-t-il, près de son oreille, provoquant en lui un frémissement continu. Quelques longues secondes plus tard, Ian gémit, après avoir profité de l'apaisant et ardent halètement qui est venu étreindre une petite partie de son dos.

    « Bon… alors je crois que c’est mon tour, non ? Encore une question… hmm… » Ajoute-t-il, tout en continuant de masser le brun. Les yeux fermés, Ian peut sentir le monde tourner autour de lui. Il se sent lui-même tourner. Il se sent chanceler, tournoyer. Léviter. Noah réfléchit et le silence s'installe, laissant un vide étrange envelopper Ian. Dis la vérité eh ! Tu as eu combien de partenaires de… enfin tu sais ce que je veux dire ? » Sa voix le fait tressaillir. Doucement, il revient à lui, se battant de toutes ses forces afin de donner un sens à la question que Noah venait de lui poser. Ceci fait, il tente de consulter ses souvenirs. Avec combien de personnes a-t-il eu l'occasion de partager un moment intime ? Purement sexuel ? C'était bien cela qu'il avait essayé de lui faire comprendre ? Car c'est ce qu'il comprend. Il se met alors à fouiller dans sa mémoire. Une. Deux. Trois. Quatre. Seulement quatre partenaires ? Il réfléchit. Non, il n'y en a pas d'autres. En même temps, c'est assez compréhensible venant de lui. Il faut savoir se sociabiliser pour pouvoir partager ce genre de choses. Il a beau avoir du charme, cela n'excusera jamais sa violence. Son impulsivité. Son entourage a vite apprit à ne pas trop s'y frotter, à garder certaines distances de sécurité. Ce qui explique, au bout de vingt-trois années de vie, ces quatre chiffres insignifiants. « Quatre. » lance-t-il alors, sûr de lui. Lentement, son dos bascule en arrière afin d'entrer en contact avec le torse de Noah. Un petit sourire vient déformer ses lèvres, tandis qu'un demi milliard de papillons virevoltent au creux de son ventre. Les yeux toujours clos, il se demande si il arriverait à trouver une idée. Car c'est désormais son tour, et il ne sait plus où donner de la tête. Il inspire une bouffée de parfum de Noah, comme si c'était une drogue qui l'aiderait à réfléchir. La chaleur réconfortante que le torse de celui-ci transmet à son dos lui donnerait presque envie de dormir, tellement il s'y sent bien.

    « Noah, je ne supporte pas de te savoir sobre tandis que je ne le suis pas. Alors fais-moi plaisir et cale-toi deux shooters dans le gosier. Si tu refuses, tu n'en boiras qu'un. Mais ça ne me fera pas plaisir. » chante-t-il, doucement. Il se penche en avant afin de saisir la bouteille de Vodka. Il pivote légèrement sur lui-même pour pouvoir lui tendre. « Considérons que cela fasse trois gorgées ? » ajoute-t-il, espiègle comme jamais. Il colle la bouteille froide contre le torse de Noah. Leurs regards se croisent, une étrange lueur brille dans celui d'Ian. Comme celle qu'on trouve dans les yeux d'un enfant qui s'apprête à faire une bêtise. « Fais moi plaisir... » termine-t-il, avec une petite moue.


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J’échappai un petit rire étouffé. Je ne riais pas de lui, j’étais plutôt soulagé. Quatre, seulement quatre ? Ah si vous saviez à quel point entendre cela me faisait plaisir. Cela me confortait d’un sens, je n’étais pas un parmi cent autres. Seulement un cinquième. Eh oui, je me considérais déjà comme un poisson tombé dans le filet d’un pêcheur, c’était malgré moi, je m’étais fait prendre, même si rien n’était encore arrivé. Il faut dire que ce contact physique n’aurait jamais eu lieu autrement et ne m’aurait pas plu autant non plus. Je dois vous dire, d’un certain sens, que je trouvais cette présence rassurante. Bien trop pour ne pas ressentir tout ce bouillonnement grouillant dans ma poitrine. Je crois que c’est ce qui me rassurait vraiment à être l’éventuel numéro cinq. Oui, pour moi, quatre c’était beaucoup, moi qui n’avais aucune expérience, mais cela n’empêchait pas que sa réponse m’avait fait du bien à entendre. Je ne serais peut-être pas un simple jouet avec lequel il aurait du plaisir une fois puis qu’il jetterait parce que c’était comme ça. Il en fallait peu pour me rassurer décidément, même s’il s’agissait là d’un domaine complètement inconnu à mes yeux. Ça avait quelque chose de mystérieux et d’exotique… un peu comme le triangle des Bermudes. À ce moment, quand il avait dit cela, j’avais eu envie de poser mon front contre le derrière de sa tête et d’embrasser sa nuque, pour lui montrer ma joie. Mon état me l’empêchait: j’avais suffisamment de conscience pour me rendre compte que je n’aurais pas fait ça avec quelqu’un d’autre et je ne voulais pas qu’il comprenne que j’étais différent avec lui. Du moins, qu’il ne comprenne pas aussi facilement que je pourrais vouloir plus de sa part qu’un simple contact de colocataire. Je me l’expliquais mal, mais je voulais plus simplement. J’étais avare de ce plus, mais suffisamment patient pour attendre que l’occasion se pointe réellement.  Il ne faisait pas partie de mes gênes de me sentir obligé de sauter au cou de tous les gens qui avait du charme. C’était probablement pour cette raison que contrairement à de nombreux universitaires j’étais toujours puceau. À ce moment, sans le savoir, et probablement, sans le vouloir, il avait ouvert les portes de mon cœur pour que je ressente éventuellement plus que cette tension physique à son égard. C’était indescriptible, mais j’aurais aimé le lui faire savoir, d’une manière ou d’une autre, juste donné un signe. Mais non, je préférais montrer une neutralité pour tenter de le lui cacher. Chasser un peu serait bien plus divertissant pour chacun d’entre nous que d’avoir tout cru dans la bouche.

À travers tous ces tracas, j’avais continué de le masser,  je n’étais pas capable de m’arrêter, enfin, pour l’instant. Je contemplais son corps, me répétais ses paroles et lui caressais les épaules affectueusement. J’étais dans cette bulle où je faisais quelque chose sans même le comprendre. Tout ce je sais c’est que j’adorais ce moment et j’espérais que rien ne le gâcherait. Que l’on parle de Mei Li ou du « ils » dont il avait parlé plus tôt, je ne voulais pas qu’ils rentrent. Il faut dire que nous n’étions pas bien cachés, ainsi accoutrés, sur le sofa, visibles à même la porte d’entrée. Néanmoins, même si j’étais conscient de toutes ces choses, je continuais de le masser, me mordant la lèvre comme si cela augmentait mes talents de masseur. En tout cas, je ne semblais vraiment pas mauvais vu comment il gémissait. Ça me rendait plutôt heureux de voir qu’il appréciait ce moment autant que moi, même si je n’en profitais pas autant que lui d’un point de vue technique. Je crois, néanmoins, qu’il savait que cela me plaisait, sinon je n’aurais pas continué quand mon tour fut venu. Je ne voulais pas arrêté, mais il faudrait bien surtout s’il me demandait de faire autre chose. Cette dernière idée, devoir arrêter, me plaisait plus ou moins, mais les règles étaient ainsi faites, je ne pouvais pas les contester et si je glissais un pot-de-vin pour le faire, je ne serais plus tellement subtile, moi qui désirais cacher cette attirance pour le moment.

Hélas, il brisa malgré tout le massage, mais pour quelque chose d’encore mieux. Il avait appuyé sa tête contre mon torse, par réflexe j’allongeai la jambe qui était pliée à sa droite et ramenai mon autre jambe sur le divan, l’entourant ainsi de mon corps. Je m’étais légèrement allongé et son corps avait suivi par conséquent. Je sentais maintenant son poids sur mon être, mais aussi toute sa chaleur. J’étais bien, merveilleusement bien. J’en profitais pour continuer de regarder son corps. J’avais une magnifique vue sur celui-ci et pouvait même discerner ses muscles tendus sous sa peau. Du bout des doigts, je caressai l’épiderme de ses bras, n’osant pas aller plus loin sur son tronc, de peur qu’il ne soit pas à l’aise. Ce que j’imaginais être le cas lorsqu’il se redressa pour saisir la bouteille de vodka et me la coller sur le torse… Oh putain c’était froid. J’échappai un cri de surprise sur le coup, je me rassieds, ayant pour seule envie de saisir la bouteille et de la lancer au bout de mes bras pour l’éclater contre le mur, mais je me contins, pour mon image. Il me demandait de boire deux shooters, vraiment ? Pour moi qui ne voulais pas boire c’était plutôt mauvais. J’avais maintenant le choix entre un ou deux culs-secs, dans les deux cas, je me retrouvais dans l’obligation de boire de ce liquide transparent qui ressemblait étrangement à de l’eau. J’aurais pu faire semblant en allant chercher de l’eau à l’évier, mais non… il avait été honnête, je devais l’être aussi et puis, quand il avait dit mon nom, j’avais littéralement fondu, c’était adorable. Je ne pouvais pas lui refuser de boire ces quelques gorgées.


« T’es cruel, Ian… cruel. »

Ce n’était pas méchant, mais je ne voulais pas boire, je voulais montrer mon mécontentement, mais une chose qu’il ignorait probablement, c’était que je ne faisais jamais les choses à moitié. Jamais. Quitte à faire quelque chose autant l’assumer jusqu’au bout. Je pris la bouteille qu’il me tendait et y remis le bouchon pour la refermer. À ce moment, il aurait clairement pu croire que je refusais de respecter les règles. C’était l’impression que je donnais puisque l’instant d’avant j’avais échappé un grand soupire de désespoir, lui démontrant que j’étais désemparé. Nos regards s’étaient alors croisés et je crois que c’est ce qui me donna le courage d’ensuite m’étirer vers la table pour y déposer la bouteille de vodka, la grande, celle qu’il m’avait tendue, et de saisir une petite bouteille de vingt onces de vodka. L’avantage de peu boire, c’est que l’on avait toujours de tout en double et cette bouteille était flambant neuve. Je l’ouvris sèchement et portai le goulot à mes lèvres, fermant les yeux, comme je le faisais toujours, mais aussi parce que je n’avais pas envie de le voir en train de me regarder boire. J’inclinai la tête vers l’arrière et le liquide se mit à couler dans ma bouche, éraflant le fond de ma gorge par le fait même. La brûlant presque. Une gorgée, puis deux, puis trois. Mais je ne m’arrêtai pas là. Non. Cinq onces, dix, quinze… je commençais à avoir du mal à avaler, ça devenait difficile, je voulais cracher, mais j’étais bien trop orgueilleux pour le faire, il fallait que j’assume. Encore quelques gorgées passèrent… vingt onces. Ça y est. Je rebaissai la tête et laissai tomber la bouteille vide sur le divan laissant échapper un grand hoquet. Je ne sais pas ce que je voulais prouver exactement, mais je venais de caler cette bouteille de fort pour son défi… pour qu’il soit plus confortable à mes côtés. Ce que je détestais de boire des boissons aussi alcoolisées, c’était le brûlement à l’estomac qui s’en suivait. J’endurais la douleur difficilement et ça se ressentirait dans ma voix lorsque je parlerais. Afin d’éviter que le coup tape trop fort, je me fis glisser jusqu’au sol et je me couchai par terre, fixant le visage du brun.

« Voi… là… ça devrait le fai… re. »


Avais-je dis avec difficulté à cause de ces brûlures d’estomac qui me frappaient brutalement. Ce qui me faisait peur maintenant, c’est que l’alcool agirait très rapidement, je le savais bien puisque je buvais trop peu souvent, j’avais très peu de tolérance à l’alcool et je me retrouverais plus saoul qu’Ian bien rapidement. Je commençais à me trouver légèrement stupide d’avoir agi de la sorte simplement pour lui plaire et l’impressionner. J’échappai un nouveau hoquet et me perdis dans son regard. Ça y est la boisson me frappait. Ça n’avait pas été long avant que mon métabolisme cède, mais c'était fait. Je n’avais désormais plus le contrôle sur ce qui allait sortir de ma bouche et se produire. Cela me rendait légèrement nerveux, voire presque malade. J’espérais simplement ne pas faire quelque chose que je regretterais le lendemain. Imaginez si je décidais de l’embrasser et qu’il me repoussait ! Oh bon Dieu, juste de m’imaginer approcher mes lèvres des siennes me faisaient énormément rire. L’image en tête, je me mis à rire aux éclats, sans donner d’explication, je trouvais cela tellement drôle ! Je donnais des tapes sur le sol et j’avais le souffle coupé, ne remarquant même pas que les brûlures d’estomac étaient enfin finies. Je riais trop fort pour le remarquer.

« C’est mon tour là ou le tien ? Je sais plus ! »

Échappai-je entre quelques montées d’éclats. J’avais perdu la tête, ça y est, il me prendrait pour un pauvre fou sans amour propre. Je n’avais jamais bu autant et probablement que je le regretterais demain, mais c’était maintenant fait et je ne pouvais plus changer cela. Je ne pourrais m’excuser que demain lorsque l’on se recroiserait dans la cuisine pour le petit déjeuner, enfin ça, c’était si jamais l’impensable se produisait. De fil en aiguilles, je fis le lien que c’était mon tour de lui imposer quelque chose et cette fois, je ne lésinerais pas sur le sujet. Je n’étais plus entièrement là et ça se remarquerait forcément à ce que je demanderais lorsque j’arrêterais de rire de cette image mentale complètement ridicule, mais je n’y pouvais rien moi ! J’imaginais nos nez et nos mentons s’entrechoquer et ça me faisait rire. N’était-ce pas drôle: dans un élan de tendresse, on s’approche l’un de l’autre super romantiquement, charmés l’un par l’autre et là paf ! On se fait mal et les deux on recule parce que ça a fait trop mal ! Ha ! Ha ! Ha ! Je me mis à rire de plus belle, comme si plus rien ne pourrait jamais m’arrêter. Je devais tellement le mettre mal à l’aise. Je suis à peu près certain qu’il se demandait de quoi je riais, si c’était de lui ou d’autre chose. Du bout des doigts, je saisis la bouteille de whiskey et la lui tendis.

« Bois ça ! Tu comprendras ! »

Dis-je, étouffant toujours mes paroles dans mes rires déjantés. Il ne s’agissait pas là de mon tour de jeu, mais je voulais qu’il me rejoigne sur le parquet. Ça pourrait être chouette ! Je poussai la table et lui fis une place à mes côtés. Ça ne serait pas aussi attendrissant que la scène du divan, mais tout de même. Je tapotai le sol, à l’endroit où je voulais qu’il s’étende, en m’efforçant d’arrêter de rire, j’y arriverais bien à un moment. Tranquillement, je parvins à me calmer, étouffant chacun de mes rires avec difficulté. J’avais un sourire qui s’étendait jusqu’aux oreilles… parce que j’avais du plaisir où j’étais heureux de la vision que j’avais sur ce beau colocataire ? Vu du sol, il était encore plus parfait, l’ampoule allumée au plafond formant un auréole autour de sa tête à l’aide de son halo de lumière. C’était très beau, on aurait dit une toile de l’époque romantique, et cela me donnait envie de pleurer tellement ça me faisait du bien et m’émouvait, mais j’essayais d’éviter de craquer. Je n’étais peut-être plus entièrement sobre, mais il me restait encore un fond de lucidité qui m’empêchait d’agir tel un animal. J’étirai les bras, comme si je voulais saisir sa tête et lâchai, sans m’en rendre compte une réplique qui normalement m’aurait grugé de honte:

« T’es vachement beau t’sais ? T’es pas juste un rêve eh, tu promets qu’tes réel hein ? »

Je divaguais tranquillement, je m’en rendais bien compte, mais j’avais du mal à me contenir, ce n’était pas une condition à laquelle j’étais vraiment habitué il faut dire. Moi-même je ne m’étais jamais vu dans cet état et je me ferais probablement peur si je m’y voyais, je n’imagine pas pour lui, qui me connait depuis pas mal moins longtemps que moi… genre dix-neuf ans de moins, comment ça devait être pénible. Je lui fis un petit sourire en coin et posai mon index sur ma bouche. C’était le seul moyen que j’avais trouvé à ce moment pour me contrôler. En fait,  je me disais à moi-même de me taire. J’avais même laissé entendre un très long « chut » qui avait vidé tout l’air que contenaient mes poumons. Eh oui, je me parlais tout seul maintenant. Cette demande de silence n’était clairement pas pour lui puisque que je lui avais parlé, j’espérais bien une réponse. Néanmoins, je devais jouer mon tour, histoire de ne pas trop le faire attendre, et pour la peine j’échappai un sourire étrange, mélange entre le sadisme, la satisfaction et l’envie.

« Bon allez ! Je vais jouer maintenant… Je me sens un peu gêné comme ça alors je veux que tu enlèves ton pantalon toi aussi ! Comme ça on sera tous les deux en boxers, ça ne peut être que chaud ! »

J’aurais bien aimé que la fin de ma phrase ne sorte jamais, mais il était trop tard, je l’avais échappé, j’avais exprimé mon désir autant pour lui que pour l’action. Pour une fois, je lui demandais de faire quelque chose. Ça devait faire au moins quinze minutes que je ne portais plus de serviette, celle-ci amusait maintenant mes pieds. Je l’agrippais et la relâchais avec l’aide de mes orteils. Mais en boxer, comme ça, je commençais à être un peu gêné, comme je l’avais exprimé, bien que ce fut un peu saccadé dans le dialogue, et j’avais hésité à renfiler la serviette, puis cette idée m’était venue. Je voulais, plutôt, qu’il me rejoigne dans cette tenue très légère, voire même intime. J’avais envie de voir et ça me ferait vachement plaisir, je me sentirais un peu moins mal à l’aise au réveil demain de ne pas avoir été le seul à me montrer dans un habillement aussi vulgaire et peu conventionnel. Pour finir ma phrase, je lui avais même fait un clin d’œil, j’ignorais s’il l’avait remarqué, mais ça avait été fait tellement inconsciemment que je m’en fichais un peu. Putain que la boisson avait un effet chiant sur moi, c’est comme si, tout d’un coup, les bonnes manières n’existaient plus et que je me permettais tout. Désespérant quand même, non ? Bon allez, il fallait bien se lâcher lousse parfois. Au pire, j’aurais honte, mais je tenterais, d’abord, de faire comme si rien ne s’était jamais produit cette nuit à mon retour à la conscience. Espérant que je réussisse à faire fi des événements de la nuit.
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    « T’es cruel, Ian… cruel. » Les mots résonnent à l'intérieur de son crâne, tandis que Noah saisit la bouteille pour la refermer. Il s'étend vers la table basse et y dépose la bouteille. Ian s'apprête à le gronder, quand soudain, une plus petite bouteille se retrouve dans sa main. Il se met à boire comme si c'était de l'eau, sous les yeux écarquillés du brun. Comment peut-il garder le rythme de la sorte ? C'est inimaginable. Noah dépasse les trois gorgées imposées, et ne semble pas vouloir s'arrêter. Pendant un moment, Ian s'en veut de ne pas casser son élan, de peur qu'il lui fasse un coma éthylique. Mais il a l'air si sur de lui. Comme s'il avait été habitué depuis son plus jeune âge, comme si sa mère avait remplacé le lait par la vodka. Il ne s'arrête que lorsque la bouteille est vide. Il laisse tomber celle-ci sur le canapé avant de se glisser lui-même jusqu'au sol, et de s'y étendre de tout son long. « Voi… là… ça devrait le fai… re. » tente-il d'articuler, résistant tant bien que mal aux brûlures. En effet. Il a assez bu comme ça. Quand on sait qu'un shot de cet alcool peut rapidement faire perdre la tête... une bouteille entière de celui-ci, engloutie en un seul coup... bonjour les dégâts. Noah se met à rire, sans aucune raison apparente. Mais Ian, lui, est bien trop préoccupé pour l'accompagner dans ses fous rires. Il s'inquiète pour lui. Il s'inquiète, et il ne peut pas s'imaginer à quel point. Combien de fois a-t-il déjà vu des jeunes se mettre dans des états critiques à cause de l'alcool, provoquant des conséquences plus ou moins graves. Son poul s'accélère et ses mains se mettent à trembler lorsqu'il imagine que ce soir, Noah pourrait être l'un de ces jeunes. Bercé par les rires incessants de celui-ci, il se laisse envelopper par de sombres pensées. Pendant une fraction de seconde, il croit entendre une question de sa part, mais lorsqu'il tente de discerner celle-ci, les rires ont déjà pris le dessus.

    Quand soudain, Noah lui tend une bouteille de whiskey. « Bois ça ! Tu comprendras ! » avait-il dit, toujours aussi emporté par les rires. Se baissant légèrement pour attraper la bouteille, Ian la repose à l'endroit où il l'avait trouvé. Il n'est plus question de boire pour l'instant, il faut bien que quelqu'un garde un oeil sur lui. On ne sait jamais. Et même si Ian n'est pas vraiment sobre, il l'est toujours plus que son colocataire, gisant sur le parquet. Puis, il enjambe le corps de celui-ci afin de s'installer auprès de lui, comme il lui avait fait comprendre d'un petit tapotement de main. Alors, s'allongeant lui aussi de tout son long, il fait pivoter son corps sur le côté, sa tête pesant de tout son poids dans la paume de sa main, relevée, le coude appuyé au sol. De telle manière qu'il puisse avoir une vue d'ensemble du corps de Noah. « T’es vachement beau t’sais ? T’es pas juste un rêve eh, tu promets qu’tes réel hein ? » Le coeur de Ian semble exploser entre ses côtes. Il ne peut s'empêcher de sourire, bien qu'il sait pertinemment qu'il s'agit là d'un compliment de la part d'un jeune homme saoul, un compliment qui n'aurait jamais vu le jour en temps normal. Et malgré toute l'inquiétude qu'il se fait pour lui, le feu qu'il a au fond du ventre continue de se propager. Noah ignore très certainement à quel point celui-ci lui fait de l'effet. Peut-être, devrait-il le lui faire comprendre ? C'est risqué. Il ne vaut mieux pas pour l'instant, au risque de tout foutre en l'air.

    Lorsqu'il lui demande d'enlever son pantalon, sous prétexte que cela ne peut que devenir plus chaud, Ian se met à rire. Alors comme ça, il a envie de le voir en boxer ? Cette idée à l'air de lui plaire, autant à l'un qu'à l'autre. Mais Ian se contente de poser sa main contre le torse de son partenaire de jeu, et de faire glisser ses doigts sur sa peau. Sur ses côtes et sur ses flancs, tout en douceur. En bas du ventre, juste au dessus de son boxer. Puis ils remontent le long de son torse, pour enfin venir se loger dans le creux de son cou.
    « Tu aimes ça, quand c'est chaud ? » lui souffle-t-il, taquin. Sans attendre sa réponse, il se redresse, enlève ses chaussures, déboutonne son pantalon, le fait glisser jusqu'à ses pieds, puis finit par l'envoyer à l'autre bout. Le boxer noir de Ian se révèle alors, moulant. Étrangement, aucune gêne ne se fait voir sur les traits ornant le visage du brun. Il revient vers Noah, s'étend à nouveau afin de réadopter la même position, se penchant légèrement vers lui. Il le toise d'un oeil inquisiteur, tandis qu'il peut sentir son souffle chaud contre sa peau. « Ca va ? » lui demande-t-il, s’enquérant de son état de santé, et non de savoir si la vue lui plait. Inconsciemment, sa main revient prendre contact avec son corps, comme si ne plus ressentir la chaleur de celui-ci lui était devenu insupportable. « Si ça va pas tu m'le dis, hein. Si t'as la tête qui tourne trop, si t'as une fatigue soudaine, si tu crois que tu vas t'évanouir.. ou si t'as envie de vomir.. » insiste-t-il, en fronçant les sourcils. « C'est dangereux de se taper une bouteille comme ça, comme tu viens de faire » Lorsqu'il se rend compte qu'il est en train de le sermonner telle une mère avec son petit, il se met à étouffer un petit rire.
    Le silence s'installe. Ian se penche un peu plus vers lui. Il aurait aimé le prendre dans ses bras, le serrer, et ne plus le lâcher. « Tu es.. » Il grimace, puis ébauche un sourire forcé. Désœuvré. Il toussote, dévie son regard. « Je ne veux pas que les autres rentrent, je ne veux pas te partager. » lâche-t-il soudainement, en reposant son regard dans le sien.
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À partir du moment où il était venu me rejoindre sur le parquet, mon regard ne l’avait plus quitté. Je n’avais pas trop compris où était passée la bouteille que je lui avais passée tout à l’heure, je crois qu’il l’avait bue, je ne sais pas trop, ça s’était passé quand j’avais cligné des yeux. Bouteille. Puis plus aucune. Je n’en avais pas fait de cas, trop pris par le plaisir qu’il ait accepté de me rejoindre au sol. J’avais eu un immense sourire. Il ne s’agissait pas d’un sourire de satisfaction cette fois, mais de joie. Oui, je n’avais aucun doute sur ce point, l’alcool me montait peut-être à la tête, mais j’étais toujours en mesure de discerner les choses que je ressentais. Une seule chose était parvenue à m’arracher ce fameux sourire, à le retirer de mes lèvres: ses doigts agiles se promenant sur mon corps. Alors qu’il dessinait la forme de mes muscles, je respirais plus fort… j’avais même poussé, sans le vouloir, un gémissement. Il m’avait échappé celui-là, je n’avais pas pu le contenir. Ce qu’il faisait, peu importe l'objectif, me plaisait énormément. Hélas, toute bonne chose a une fin. Les dessins sensuels que décrivaient ses mains étaient terminés, pour les remplacer, il avait posé sa tête sur ma gorge, l’encerclant ainsi de mes pectoraux et de mon menton. À nouveau, je tressaillis, la chaleur m’avait gagnée. Je détestais avoir chaud normalement, mais là, tout de suite, ça me plaisait incroyablement. C’était une sorte de réconfort indescriptible que j’appréciais à un point tel où je ne contenais même plus mon propre corps. Il était envahi de pulsions qui ne m’avaient jamais attaqué plus que cela auparavant, mais là elles étaient bien présentes et sans aucun doute plus que je n’aurais pu le désirer. Même si je ne le voulais pas, je m’abandonnais tranquillement à cette proximité, je la savourais comme un condamné à mort appréciait son dernier repas. J’aurais aimé lui répondre quand il m’avait demandé si j’aimais quand c’était chaud. J’aurais voulu dire « pas tant que ça » en parlant de température ou « tu n’as pas idée à quel point » en parlant de cet instant présent, mais le peu de lucidité qui me restait m’en avait empêché. Ce bouillonnement… et s’il n’était pas réciproque ? J’aurais aimé déposer un tout petit baiser sur sa tête, mais je ne pouvais pas, j’avais trop peur. L’homme fait toujours les premiers pas, c’est ce que l’on dit, non ? Eh bien les circonstances voulaient que je n’aie pas les couilles de le faire pour le moment. Peut-être un jour… si je percevais des signaux, mais ce n’était franchement pas ma plus grande force. Autant dire que quand on parlait de sensibilité, Noah J. Baxter était parmi les plus nuls, même complètement embourbé par la vodka. Pour lui répondre, je n’avais pu que hocher la tête faiblement, juste assez pour qu’il sente mon menton bouger sur le sommet de sa tête.

Je l’avais fait juste à temps puisqu’il venait de se lever. Sur le coup, une grande déception m’avait frappé. J’avais même étiré les bras pour le rattraper, mais il avait été trop rapide pour moi, pour ma tête complètement étourdie. Je me demandais ce qu’il fabriquait. Un autre verre ? Non, il avait retiré ses chaussures. J’avais complètement oublié ma dernière demande… déjà. C’était le genre de chose qui arrivait quand on buvait, j’imagine. C’est lorsqu’il glissa sa main sur son bouton de pantalon que je me souvins. Il avait accepté, il avait retiré son pantalon et avait dévoilé l’un de ces fabuleux boxers noirs qui me plaisait tant. Lui ne devait pas le savoir, mais quand venait le temps de parler de sous-vêtements, le noir était toujours un choix fabuleux. Pourquoi ? Allez demander à un psychologue ou un designer de mode. Tout ce que je savais, c’est que cela me plaisait beaucoup. Dans l’état dans lequel je me trouvais, je ne m’étais d’ailleurs pas gêné pour le reluquer. Je l’avais demandé, je devais bien en profiter à un moment ou un autre. C’était normal non ? Enfin, j’imagine. Sinon, il était déjà trop tard, au pire, il ne le saurait pas. Probablement jamais. Même si je n’avais pas toute ma tête, j’étais en mesure de faire cette réflexion. Je ne bavais pas physiquement, mais je crois que j’aurais bien aimé le faire. Pour qu’il voit à quel point j’aimais cette vision. Je ne sais pas ce qui m’en empêchait, à l’heure qu’il était, j’étais probablement trop ivre pour que l’on parle de retenu due à la gêne. Je ne m’expliquais pas pourquoi je pouvais encore retenir ce genre de ressentiment, mais ça se faisait ainsi, naturellement. Heureusement, je n’étais pas encore au sommet de mon exaltation, disons-le ainsi. Il s’était à nouveau couché à mes côtés, dans ce vêtement léger. Il avait posé sa tête contre ma gorge, comme auparavant. Cette fois encore, j’avais ressenti cette fameuse chaleur à l’intérieur. Mon sourire venait de repousser. J’inspectais son corps du regard, avec curiosité et désir. À ce moment précis, j’allais à merveille… l’un des plus beaux moments de ma vie bien qu’il soit quelque peu flou.


« Oui, trop bien même. »

Lui avais-je répondu quand il m’avait demandé si j’allais bien. Mes capacités affaiblies m’empêchaient de mentir. Quand bien même je l’aurais voulu. J’aurais aimé en ajouter. J’aurais voulu dire tant de choses. Mais ma voix s’était éteinte là. J’avais capté l’odeur de ses cheveux. Cette odeur venait de devenir mon parfum favori. Je développerais bientôt une addiction à cette odeur si nous restions dans cette position trop longtemps. Je ne pourrais pas la décrire, mais je savais qu’elle me plaisait et qu’il s’agissait précisément du genre d’odeur qui m’allumait. Un large sourire apparut alors sur mon visage, exprimant la joie de le voir vêtu comme moi et celle d’humer une odeur qui me transportait, me faisait rêver. N’oublions pas à travers tout cela le retour de sa main sur mon torse. J’avais frémis quand j’avais senti ma peau en contact avec sa paume, souhaitant en secret qu’il recommence ce fameux trajet qu’il avait fait un peu plus tôt. Il devenait de plus en plus difficile de contenir ce fameux baiser sur le dessus de sa tête. Ma tête bouillonnait de cette envie de l’embrasser, peu importe où, mais cela ne faisait pas partie de mon éducation et je tentais de me convaincre que c’était mal d’avoir ce désir. J’essayais. Heureusement, je parvins à trouver quelque chose qui pourrait m’aider. Je bougeai subtilement les bras, espérant qu’il ne s’en aperçoive pas, mais je devais être très maladroit avec ce que j’avais bu. Je posai ma main droite sur la main qui touchait mon torse et étirer le bras gauche pour saisir son autre main créant ainsi une plus grande connexion entre nous deux. Je fermai les yeux pour mieux apprécier ce moment. C’est les yeux fermés que je l'avais écouté m’énumérer les effets de la boisson. Je ne sais pas pourquoi, tout de suite après son petit sermon, je n’avais pu m’empêcher d’échapper un petit rire.

« Si c’est le cas, tu me fais le bouche-à-bouche ? »

Lui dis-je d’un ton espiègle. J’en avais envie, je ne pouvais pas le nier, mais je cherchais seulement à voir sa réaction, ce qu’il ferait face à cette provocation, si l’on peut le dire ainsi. Mais avant même que j’aie le temps d’analyser, avec l’engourdissement cérébral dû à l’alcool, il avait commencé une phrase qu’il n’avait pas terminée. Trop tard, j’avais remarqué. Qu’allait-il dire ? Après une toute petite toux, il avait commencé une nouvelle phrase. Non ! Il n’était pas question qu’il passe du coq à l’âne comme ça. Pas dans notre position ou notre accoutrement. Je retirai mes mains et me tourner dos à lui. Comme un enfant l’aurait fait. J’étais obnubilé, trop concentré sur cette fameuse phrase pour arrêter d’y penser, enfin, pour quelques temps. Je le regardai par-dessus mon épaule pour lui souffler :

« Je suis quoi ? Je veux savoir, sinon j’vais bouder »

Ouep, tel un enfant, c’est bien ce que j’avais dit. Un vrai bébé. Ce qu’il avait dit sur les autres m’avait plu. Je partageais sa pensée, mais je voulais absolument connaître l'autre phrase. Il n’avait rien retenu depuis le début, il avait tout dit. Et puis plus maintenant ? Chiant ! J’aurais bien voulu que l’on joue encore pour le forcer à me répondre, mais s’il n’avait rien fait d’autre que d’exécuter ma demande, c’est probablement parce qu’il ne voulait plus que l’on joue. La raison m’échappait, mais j’avais autre chose en tête à ce moment. Je fixais le divan, déstabilisé, je ne comprenais plus trop où je me trouvais. Avec lui, mais j’avais oublié le reste. Cette idée me faisait peur et je ne pus le bouder bien longtemps. Je me retournai pour lui faire face. Je n’étais plus sur le dos, nous étions face à face, maintenant. S’il ne me disait pas ce qu’il avait terré, je le lui redemanderais une autre fois, pour le moment, je m’approchai de lui et coller mon front ainsi que mon corps contre les siens. Comme si nous n’étions qu’une seule personne. Je posai une main sur sa joue et lui souris :

« J’avais peur seul face au divan. T’es de bien meilleure compagnie, je m’excuse. Je ne veux pas te perdre du regard. »

Lui avais-je dit, lui soufflant mon haleine alcoolisée au visage. Il pouvait clairement la sentir vu notre proximité. Mais j’étais sûr qu’il ne sortirait pas de mon champ de vision ainsi collés. Si j’avais osé tirer la langue, j’aurais clairement goûté ses lèvres, mais je n’osais pas. Déjà qu’il ne s’agissait pas du genre de position que j’aurais adopté à jeun. J’étais trop proche: l’un comme l’autre n’avions plus de bulle, nous étions, l’un pour l’autre envahissants. Moi qui normalement avais besoin d’avoir mon espace personnel, là je brisais complètement ce principe avec un homme que je connaissais à peine. C’était principalement pour cela que je ne buvais jamais, je n’avais aucune idée de comment je serais une fois saoul. Toutefois, j’ignore pourquoi. Le fait d’être en présence d’Ian me rassurait quant à cet état où je ne gérais plus mes propres actions, quand bien même je l’aurais voulu. En fait, depuis que je lui avais ouvert la porte, je ne comprenais plus grand-chose. Les concours de quel mec a le plus de couilles que je détestais tant normalement, j’y participais. J’avais une envie folle de l’embrasser alors que je n’avais jamais voulu embrasser personne. Je le désirais, alors que même ça, c’était de l’inconnu. Je n’avais aucune idée de ce que je faisais et encore moins de pourquoi tout cela me venait en tête, mais c’était bien là. Je ne l’hallucinais pas en raison de l’alcool; ça avait commencé bien avant que j’engloutisse cette bouteille.

Je fermai les yeux, espérant secrètement qu’il m’embrasse, lui, car moi je ne voulais pas le faire, mais ça ne fonctionnait probablement pas comme ça. Il fallait que l’on apprenne à se connaître avant non ? Le coup de foudre, c’est un mythe, non ? Je me ressaisis, je ne pouvais pas le laisser m’embrasser comme ça ! Non, pas question. Tout allait tellement vite. Nous étions là, couchés sur le plancher, bassin contre bassin, front contre front, les pieds entremêlés. Je secouai délicatement la tête pour ne pas lui faire mal et me levai maladroitement. Avec beaucoup de difficulté. Je venais de briser le moment magique que j'avais créé, mais je devais faire quelque chose d’important à faire. Ça venait de me venir à l'esprit. Nous aurions beau nous voir tout l’été dans le chalet, il fallait bien que l’on puisse parler discrètement quand les autres seraient là. Déséquilibré et prenant appui sur chaque chose qui croisait ma route, table, sofa, mur, meubles, je me rendis jusqu’à ma chambre dont la porte était restée ouverte. La vision embrouillée, j’avais du mal à me retrouver, surtout dans le noir, mais j’approchai de mon lit car je savais que je l’avais laissé là. Je plongeai ma main sous l’oreiller et en sortit mon portable. J’y entrai le mot de passe et ressortis de la chambre, fermant la porte cette fois. Je n’avais rien dit, mais je revins, le téléphone en main vers Ian. Je lui souris maladroitement et regagnai ma place à ces côtés. Je lui tendis l’appareil, l’écran montrant une fiche de nouveau contact sur laquelle j’avais inscrit « Izb. » J’avais voulu écrire Ian, pour qu’il comprenne que je voulais son numéro, mais mes doigts devaient avoir glissé. Je me recouchai à ces côtés, toujours face à lui, mais pas aussi collés qu'il y a tout juste un instant.


« Tu veux bien mettre ton numéro ? Tu peux écrire ce que tu veux pour ton nom. Je veux juste pouvoir t’envoyer un ou deux textos quand il y a un truc qui cloche au chalet. C’est important. J’ai fait pareil avec la coloc que j’ai vue. »

Je venais de lui mentir. Je n’avais pas demandé son numéro à Mei Li, mais je ne voulais pas laisser paraître qu’il pouvait être spécial à mes yeux. Je ne voulais pas qu’il interprète quoique ce soit. Il ne donnait pas de signe quelconque, alors pourquoi j’en donnerais ? C’est seulement l’ambiance qui était à la débauche. Rien d’autre. Secrètement, j’espérais avoir tort, très profondément même. Je posai ma main près de son épaule attendant qu’ils me rendent le fameux téléphone où il aurait noté son numéro, son vrai. C’était mon espoir en tout cas: qu’il ne se joue pas de moi sur cela. Ça me tenait à cœur et je crois que je le laissais voir à travers mon regard, bien malgré moi.  
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    « Si c’est le cas, tu me fais le bouche-à-bouche ? » Cette phrase, prononcée un peu plus tôt, ne cesse de bourdonner en lui. Il a beau avoir changé de sujet, il sait qu'il est loin de s'en être débarrassé. Comment esquiver autant de sensations dans si peu de mots, oublier une phrase chargée de sens, provoquant toutes sortes d'envies. Non, ce n'est pas dans ses capacités, surtout quand c'est l'alcool qui fait bouillonner le sang dans ses veines. Tout se passe très vite. Quand soudain, Noah brise le lien qui les unissait jusqu'à présent, pour lui tourner le dos. Qu'a-t-il dit, qu'a-t-il fait ? L'adrénaline monte en Ian aussi vite qu'une claque en pleine figure, et tandis qu'il s'apprête à rétorquer, son colocataire lui autorise un regard par dessus son épaule, pour échanger quelques mots. Ou plutôt, une question. « Je suis quoi ? Je veux savoir, sinon j’vais bouder. » Ian retient un rire, malgré le mal aise qui grimpe en lui comme des lianes qui voudraient l'envelopper afin de le tirer vers le bas. Après tout, et en dehors des mots restés sous silence, la situation se veut plutôt amusante. Et puis, Noah est vraiment mignon, à agir ainsi. Ian ne saurait expliquer pourquoi, mais la moue ornant les traits de celui-ci lui donne encore plus envie de le taquiner. Mais il ne dit rien, préférant se faire spectateur de la situation.
    Lorsqu'il se retourne enfin vers lui, prétextant craindre le divan et préférer la compagnie du brun, tout en s'excusant et en ajoutant qu'il ne désire pas le perdre du regard, Ian se sent chanceler. Pourtant, il est déjà au sol et ne risque absolument rien. Une étrange chaleur lui brûle les joues, tandis que de légers picotements apparaissent à l'extrémité de ses doigts. A l'intérieur de son ventre, l'incendie se propage d'une vitesse fulgurante, ses flammes caressant chaque partie de ce qui compose son anatomie. Les corps électrisés des deux hommes s'encrent et s'entremêlent, s'effleurent et se fondent, ne font plus qu'un. Leurs souffles chauds se mélangent, ils semblent communiquer par le coeur et la pensée, tandis que le cardiaque de Ian s'amuse à prendre une toute autre ampleur. Ses lèvres si proches des siennes, il donnerait tout pour en connaître le goût. Doucement, Ian semble perdre tout contrôle, il se sent divaguer dans une toute autre dimension, celle de l'extase. Un long frisson parcourt son corps, sa mâchoire se crispe, ses muscles se contractent. Combien de temps lui reste-t-il à tenir ? Combien de temps doit-il continuer à se battre contre son propre corps afin de ne rien révéler d'étrange à celui qu'il n'arrive plus à quitter des yeux ? Ian a toujours eu beaucoup de mal à contrôler ses pulsions, quelles soient tendres ou violentes. Mais voici qu'il bat son record, pour l'estime que Noah lui porte et pour l'amour qu'il aimerait en tirer. Il arrive à contrôler une des choses les plus incontrôlables. Mais il est sur le point de céder. Car c'est une véritable torture. Son entrejambe est en feu et tout son corps lui crie de lâcher prise. Juste à temps, Noah s'extirpe et se lève, brisant ainsi toute tension. Ian sent comme une grosse bouffée d'oxygène traverser son corps, tandis qu'il se laisse tomber sur le dos. Doucement, il ferme les yeux, tentant de penser à autre chose. Mais son coeur bat encore très vite entre ses deux côtes, et par simple précaution, Ian pivote afin de se retrouver allongé sur le ventre, les deux coudes relevant légèrement son torse. Il exhale un long et profond soupir. Un soupir de soulagement. Et probablement de fatigue pour avoir ainsi lutté contre l'érection. Dieu seul sait à quel point ça aurait pu être gênant, si cela s'était produit et que par la même occasion, Noah l'avait remarqué. A cette pensée, un grognement mécontent gronde à l'intérieur de sa cage thoracique. Il n'est pas prêt à supporter ce genre d’humiliation.

    Après s'être absenté quelques secondes qui frôlèrent l'éternité, Noah revient, un objet en main. Il regagne sa place près de Ian, et celui-ci fait basculer son corps sur le côté, désormais sur qu'aucun débordement de sa part ne lui sera visible. C'est alors qu'il lui tend son téléphone portable. Dessus, y est déjà inscrit un nom. « Izb. » Ian plisse légèrement les yeux. Lorsqu'il lui demande d'y noter son numéro, il s’exécute. Puis, instinctivement, change le prénom en « Ian Darcy » Au moins, il connaîtrait son nom, même si cela ne lui servira pas à grand chose. La dernière phrase prononcée par Noah le fait grimacer. La main qui tient le portable se met à trembler. Evidemment. Qu'aurait-il pu imaginer ? Bien sûr qu'il n'est pas le seul, et peut-être même qu'il ne sera pas le dernier. Mais est-ce juste de sa part de s'être fait prendre dans un tel jeu, si son attention première était de simplement l'accueillir, ou simplement de le mettre à l'aise, comme il avait sûrement du s'y prendre avec son autre colocataire ? D'ailleurs, qui c'est celle-là ? Une amie de Zelda ou Paloma ?  Ou bien une intime connaissance d'Hélias ou Lloyd ? Peut-être accompagne-t-elle ce mystérieux Matthiew dont il connait si peu de choses ? Puisque Noah prétend l'avoir rencontré au chalet il y a peu, et qu'il affirme lui avoir donné son numéro, elle ne doit pas être une de ses fréquentations. Alors, que vient-elle faire là ? Cette vague de pensées tourmentées se termine lorsque Ian appuie enfin sur le bouton " Enregistrer. " Il rend le téléphone à son propriétaire, se contentant d'un petit sourire.
    « Si jamais tu crois avoir besoin d'un bouche-à-bouche, contacte moi plutôt que ta coloc. » lui lance-t-il d'un ton décidé, en se redressant, surplombant alors le jeune homme d'un oeil attentif.

    Puis, c'est à son tour de se lever. Son corps, déséquilibré par l'alcool rend ses pas hasardeux et sa démarche incertaine. Au passage, il saisit la bouteille de Whiskey qu'il avait refusé peu de temps avant. Il l'ouvre, en boit plusieurs gorgées. Assez pour l'encourager à reposer la bouteille sur le bar avant que sa vue soit troublée. Il respire un grand coup, se tourne vers Noah, puis croise les bras sur son torse, presque immobile. La pièce entière tourne autour de lui, ce qui lui fait davantage perdre son équilibre. Du moins, il en a l'impression. L'alcool, plus fort que tout, n'est-ce pas. Un gémissement se fait entendre. « A mon tour, à mon tour, à mon tour ... » se met-il à chanter, le sourire aux lèvres, tandis qu'il s'appuie contre le bar pour ne pas vaciller. Il croise le regard de Noah, et ne peut se retenir de rire. « J'comprends pas, quand j'te regarde, ça m'fait des chatouilles, là... » marmonne-t-il, en caressant son propre ventre. Il se contracte, puis relâche, l'examine comme un enfant découvrant son corps pour la première fois. Puis, il repose son attention sur Noah. Il doit lui demander quelque chose, que ce soit une action ou une vérité, il le doit. Il soupire, tente au mieux de se concentrer. « Hmnfjndsj... » Il grimace. Il aurait voulu lui demander un tas de choses. Y compris un tas de choses qui auraient pu conduire à d'autres choses qui elles, auraient été indécentes. « En fait, j'ai peur de céder à la tentation. » avoue-t-il, en se grattant la tête. « Je mords, tu sais » lâche-t-il, presque inconsciemment. Pourquoi a-t-il dit ça ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi à lui ? Et ce pauvre idiot de Ian n'a même pas la force de lui adresser un regard désolé, trop occupé à le dévisager comme une lionne surveillant sa proie de près. Très près. Pourtant, la distance qui les sépare se fait sentir. L'absence de cette chaleur crée un étrange vide. « Désolé, c'est juste que... » Il se retourne, lui faisant dos, ne finissant pas sa phrase, une fois de plus. « Tu m'fais des choses. » dit-il, simplement, toujours dos à lui. « Enfin non, tu ne m'fais pas des choses, des choses, tu vois... tu m'fais plus des choses comme... des choses dans le ventre, là... » Sans se retourner, il glisse vers la porte d'entrée. Il l’entrouvre pour permettre à l'air frais de la nuit d'entrer dans la pièce. Qu'est-ce que ça fait du bien... mais qu'est-ce qu'il se sent mal.
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« Je n’hésiterais pas une seule seconde si c’était le cas » avais-je pensé quand il avait laissé savoir qu’il se portait volontaire pour me faire le bouche-à-bouche. Ma poitrine s’était serrée. Ça ne faisait pas mal, même si normalement, ça aurait dû être le cas. C’était une région tellement sensible, mais là c’était différent. On dire que l’étau qui serrait mon cœur était inoffensif, qu’il avait pour objectif de m’aider plutôt que de me faire mal. C’était plutôt indescriptible et étrange comme sensation. J’agrippai ma poitrine d’une main, tentant de réduire cette sensation, la trouvant trop envahissante. J’aurais tellement voulu me coller une nouvelle fois à lui. J’aurais aimé sentir la chaleur de son corps contre le mien une nouvelle fois, mais je n’osais plus. J’avais peur de trop de chose. Comment est-ce que j’arrivais à m’en faire autant dans mon état ? Je ne comprends pas comment cela pouvait être possible, mais pas du tout. Quand il se leva, quelque chose dans ma poitrine se déchira. J’avais l’impression d’avoir fait quelque chose de travers et pourtant je voulais seulement plus de lui… sans le faire paraître trop. Je crois, hélas, que je ne pourrais pas tenir cela bien longtemps. Et s’il se levait pour me bouder ? Il avait avalé quelques gorgées de Whisky et moi je restais couché là sans rien dire, je le scrutais. J’aurais voulu tirer sur son boxer pour le ramener à mes côtés, mais de peur de le déshabiller, je n’avais pas osé. J’avais gémi par inquiétude même lorsqu’il avait croisé les doigts. Je m’étais rassis, adossé contre le divan, ne sentant pas le besoin de me lever et pour être honnête, j’essayais d’éviter de le faire, je n’aimais pas trop les vertiges qui me prenaient une fois debout. Disons que je voulais les éviter.  

Pour une fois, je regardais quelqu’un par en bas. Je recherchais toujours à prendre de la hauteur par rapport aux autres, mais avec lui, ça ne me dérangeait pas. Je crois que j’étais complètement cinglé ce soir. Je faisais une tonne de choses que je ne faisais pas usuellement et ça me dérangeait de le remarquer. En même temps, il faut dire qu’être plus bas que lui me donnait accès à une vision que j’appréciais beaucoup. Je n’étais pas pervers, mais le fait qu’il ne me parle pas m’empêchait de porter les yeux sur son visage. Je préférais regarder sa fourche. Ça attirait mon attention, comme si je désirais ce qui s’y cachait. Heureusement, je n’étais pas tombé dans la lune en regardant ses parties intimes, dès qu’il avait parlé j’avais remonté la tête. Bon Dieu qu’il avait un corps de rêve ! Même vu de là où je me trouvais, c’était une vision de rêve. C’était si beau. Je lui souris en écoutant sa chansonnette. Il voulait donc continuer à jouer ? C’était ce qu’il venait de dire. J’aurais sauté de joie à ce moment-là, mais plutôt que de sauter, je me levai, tant bien que mal, pour rejoindre sa hauteur. Ça s’était fait automatiquement, moyennant quelques efforts, comme si je le respectais tellement que je n’osais pas regarder son entre-jambes. C’était pourtant moi qui lui avais demandé d’arborer cette tenue.

Cette pensée me quitta bien rapidement. Il venait d’ouvrir la bouche à nouveau. D’attirer mon attention. Des chatouilles ? Là ? Dans son ventre ? La même chose que moi ? Vraiment, c’était un signe ça, non ? J’étais sans-mots. J’ouvris grands les yeux et le regardai entièrement stupéfait. Il fallait que je saute sur l’occasion à un moment ou un autre. Je n’avais pas le choix. Ce signe que j’attendais, il l’avait envoyé. J’aurais bien voulu lui avouer que je n’avais pas vraiment demandé son numéro à Mei Li, mais je ne pouvais pas. Je n’arrivais plus à parler, comme si mes lèvres avaient été cousues. Je le regardais simplement avec pour seule envie de foncer vers lui et de le serrer dans mes bras, mais j’étais aussi coincé là, comme si j’avais coulé dans une marre de sable mouvant. J’étais entièrement pétrifié, seul mon regard arrivait à se mouvoir pour suivre ce qu’Ian faisait. Il me regardait, comme s’il attendait une réponse de ma part et moi, en pauvre débile, je n’arrivais même pas à bouger. J’étais juste impassible. Mais qu’est-ce qu’il penserait de moi putain ? Que je m’amusais avec les sentiments des gens ? Non, pas avec les siens en tout cas ! Je ressentais les mêmes chatouillements que lui et j’aurais aimé être en mesure de le lui dire, mais ça ne sortait pas. Mon cerveau réagissait trop lentement et ça me déplaisait. J’étais gêné. Je crois que pour réussir à lui dire ce que j’avais sur le cœur j’aurais dû boire encore plus. Beaucoup plus. J’avais beau de ne pas aimer boire, cette bouffée de chaleur et d’incapacité, je l’aimais encore moins. Trop tard, il maugréa une nouvelle chose. Non, il balbutiait, il n’arrivait pas à aligner de mots. Il était déstabilisé lui aussi. J’étais rassuré un peu quand même. Je n’étais pas le seul à ne pas savoir comment donner suite à cet aveu.

Nous avions beaux êtres deux hommes ivres, il y avait trop peu de boisson dans nos corps pour que l’on puisse tout dire et tout entendre sans réaction. Son filtre semblait bien moins épais que le mien malgré tout. Il était parvenu à parler nettement. Parlait-il de l’intimité ? L’avais-je allumé à ce point en me collant à lui ? De quelle tentation parlait-il ? J’aurais aimé le lui demander, mais j’en étais incapable. Toujours pris dans ma paralysie. Cela me sidérait encore plus. Avoir une attirance pour un autre garçon, je peux l’accepter. Avoir des rapprochements, ça passe encore. Mais coucher dès le premier soir, ça me dépassait, je n’avais jamais vécu ces fameux moments sensuels tant désirés et je tenais à être sûr que l’amour soit présent pour le faire. J’espérais tant qu’il ne parle pas de cela, je ne voulais tellement pas le décevoir. D’autant plus qu’il avait ajouté qu’il mordait. Je ne sais pas exactement ce que cela voulait dire, mais pour moi, ça sonnait légèrement nymphomane. Était-ce ce qu’il voulait dire ? Oui, non ? Je ne sais pas ! Tant de questions qui me trottaient en tête et je n’avais ni le temps ni la lucidité pour y répondre… d’autant plus qu’elles commençaient à me frustrer. Il y en avait trop et ce n’était pas le moment ! Je détestais quand mon cerveau fusait d’idées de cette manière. Je n’avais pas le contrôle sur ce genre de choses, mais j’avais un interlocuteur là, une personne que je pourrais éventuellement considérer importante et je me contentais d’un grand silence malaisant. Je le laissais même parler seul.  

Comme si je n’étais pas suffisamment mal à l’aise, il venait de s’excuser. De quoi au juste ? Je ne me sentais pas brusquer, même si ma pensée aurait réellement été ce qu’il avait voulu dire… je crois que je me serais abandonné, malgré moi. Je n’aurais pas pu résister, trop attiré par lui. Et voilà que maintenant il me faisait dos. Je crois que j’étais réellement mal maintenant. Je devais avoir fait quelque chose de mal. Quoi donc ? Quoi ! Pourquoi c’était si compliqué ? Je ne comprenais plus rien, rien du tout. C’était tellement nouveau tout cela, je n’arrivais même plus à suivre. En plus, une nouvelle fois, il n’avait pas fini sa phrase. Je me mordis la langue. Par honte et par peur. Je crois que je lui avais fait mal sans le vouloir. Je ne voyais qu’un avantage à ce qu’il se soit tourné, j’avais regagné ma motricité. Je devais en profiter et en faire bon usage. Je fis un pas silencieux, de telle manière qu’il était impossible de m’entendre. Je m’approchais de lui. J’observais ses épaules nues avec tellement de désir. Sa voix me fit sursauter. Je croyais qu’il m’avait remarqué. Non, il avait simplement dit que je lui faisais des choses. Quel genre ? Aucune idée… peut-être que je finirais par le savoir. Je fis un nouveau pas de loup. Sa voix m’arrêta à nouveau. Des choses dans le ventre ? Il avouait, il avouait ! Je devais réellement saisir l’occasion maintenant, mon corps saoul ne pouvait plus attendre. Mon idée était faite et je sentais déjà un début d’excitation m’envahir, se laissant sentir même au niveau de mon entre-jambes.  Un nouveau pas, le dernier… non plus maintenant. Il s’était poussé vers la porte.

Partait-il ? Non, il était venu pour dormir, il était chez lui après tout. Il entrouvrit la porte et glissa la tête dans l’ouverture. J’avalai bruyamment ma salive et me penchai pour ramasser la bouteille de whisky qu’il avait ouverte juste un peu plus tôt. J’avalai cinq grosses gorgées. Comme s’il s’agissait d’un remède-miracle à la timidité puis redéposai la bouteille. La laissant ouverte. Ma poitrine chauffa à nouveau, j’eus même un haut-le-cœur, mais parvint à contenir la boisson à l’intérieur de mon corps. Dans mon déséquilibre, je recommençai à avancer vers lui à pas feutrés, celui-ci ne me regardant pas, je lui ferais une petite surprise. Il me fallut quelques enjambés et j’étais maintenant à ses côtés. Enfin derrière lui. Je passai mes bras autour de sa taille et les posai sur son ventre. Me collant à lui, unissant à nouveau nos corps. Je déposai délicatement mon menton sur son épaule et lui chuchotai à l’oreille :


« Alors, comme ça, on est deux ? »

J’avais appuyé sur son ventre pour qu’il comprenne que je parlais de ces fameux chatouillements. Nous les avions tous les deux et je voulais qu’il le sache. Sans même lui laissai le temps de répondre, je décollai ma main gauche pour pousser la porte, retirant en même temps sa tête de l’ouverture avec mon autre main. On pouvait nous voir comme ça et je n’en avais pas envie, je voulais partager ce moment avec lui, pas avec les voisins. Je ramenai la gauche sur son ventre et gardai son menton entre les doigts de la droite. L’effet de surprise rendait souvent le corps bien malléable pour les mouvements imposés par d’autres gens, j’utilisais ce phénomène physique sans aucune honte. Je fis pivoter sa tête en direction de la mienne et retirai ma tête de son appui. Sensuellement, j’étirai le coup jusqu’à lui et déposai un court baiser sur ses lèvres. Finalement: j’avais des couilles ! Je les avais enfin gouttées, ses lèvres. J’avais enfin pu connaître la sensation du contact des lèvres avec une autre personne. Wow !

Je m’étais senti attaqué aussitôt par une armée de chatouilles qui ne quittaient plus mon corps, si bien que quand je reculai la tête, je sentis le sol se dérober à moi. Je n’avais pas perdu l’équilibre physiquement, mais c’était tout comme. Aucun mot ne pouvait décrire ce que je ressentais quand je collai ma tête sur sa nuque. Derrière lui, là où il ne pouvait pas me voir réagir. Je me trouvais stupide d’avoir fait cela, les choses allaient bien trop vite, mais s’il y avait quoique ce soit, je pourrais toujours mettre ça sur la faute de la boisson. J’échappai un grand sourire bruyant puis redéposai ma main droite sur son ventre. J’aurais voulu lui expliqué ce sentiment qui m’avait traversé, mais le faire aurait pu installer un trop grand malaise. Comme tout homme stupide de ma trempe, je ne pus que chuchoter doucement :


« J’aimerais que tu sois le premier… euh enfin, je veux dire désolé… je ne sais pas trop ce qui m’a pris… on garde ça pour nous deux, d’accord ? »

Je me trouvai con. Qui disait cela après avoir vécu son premier baiser surtout quand il ressentait ce genre de choses. J’aurais voulu me mordre le bras jusqu’au sang tellement j’avais honte de ce que je venais de dire. Le contact de nos lèvres, je n’avais pas de mal à l’assumer, j’en avais beaucoup trop envie, mais j’avais ce don de formuler les mauvaises phrases dans les mauvais moments. Et s’il l’interprétait de telle manière que je ne me contrôlais pas et que la boisson me poussait à faire ces choses, voudrait-il encore seulement me parler ?  Ne serait-ce que pour me dire un simple bonjour au réveil le matin ? Eh ouais, j’étais comme ça moi. Dans l’intimité, toujours à m’inquiéter plutôt que d’apprécier ces moments pourtant fabuleux. M’en rendant compte, je me mis à l’étreindre très fort, comme une femme serre son mari qui part à la guerre. Je ne voulais pas qu’il parte. Il ne m’était pas venu à l’esprit que je pouvais lui faire mal, mais j’étais bien avec lui contre moi. Il n’y avait rien de bien cochon qui me venait en tête et c’est pourquoi, selon moi, j’évitais l’érection en ce moment. Je pensais simplement à ce moment de tendresse et de romantisme, angoissant sur un peu tout le concernant. Et s’il me jetait ? S’il ne partageait pas cette envie ? S’il était en couple ? Je crois que si j’avais continué plus longtemps, j’aurais voulu prendre un couteau et me suicider. Heureusement, j’avais trouvé quelque chose à dire, enfin à marmonner.

« Allez… c’est ton tour. »

Eh ouais, le fameux jeu, c’est tout ce que j’avais trouvé pour éviter de parler de ce qui venait de se passer. Déjà que le rouge me montait aux joues. J’étais bien assez en manque de confiance en ce moment, il ne fallait pas en ajouter en plus. Mon visage affichant le plus grand sourire que j’aie vu de toute ma vie, je ne voulais même pas qu’il se retourne pour le voir. Tous les signaux paraissaient, déjà qu’il devait sentir mon pouls faire écho sur son corps. Mes battements de cœur étaient si forts et rapides que je n’aurais pas pu imaginer le contraire. Il était certain qu’il percevait ces mimiques d’appréciation, mais je préférais penser que ce n’était pas le cas, je préférais cela comme ça il faut croire. Je voulais changer de sujet à tout prix… et pourtant je m’étais surpris à embrasser sa nuque comme j’avais voulu le faire un peu plus tôt quand je le massais.
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    La fraîcheur de la nuit caresse délicatement son torse, jusqu'à ce que celle-ci laisse place à la chaleur émise par le corps de Noah, qui l'enveloppe tendrement. Un long frisson parcourt son épiderme lorsque les bras de celui-ci viennent lui entourer la taille, et que ses mains se logent sur son ventre. C'est une douce sensation effervescente, qui unit les deux corps dès lors électrisés. Ian inspire profondément lorsque la tête de celui dont il s'est épris vient se poser sur son épaule, lui permettant ainsi de retrouver ce parfum et ce souffle emballé tant espérés. Une voix le sort alors des ses rêveries suaves, ricochant contre sa peau. Sa voix. Il lui pose une question, du moins, une question rhétorique. « Alors, comme ça, on est deux ? » avait-t-il soufflé, en appuyant légèrement sur le ventre du brun, exactement là où se trouvaient tous ces chatouillis. Ces quelques mots semblent tourner en boucle dans l'esprit tourmenté de Ian. Qu'avait-il dit ? Ils sont deux. Deux, dans le même cas. Deux, à ressentir les mêmes choses. Deux, à ne désirer... qu'une seule chose ? Une lueur d'espoir se met à briller dans son regard.

    Très vite, la porte se referme, juste avant que le corps de Ian pivote sur lui-même afin de faire face à Noah. Que vient-il de se passer ? Pourquoi se retrouve-t-il, si soudainement, dans cette position ? Pourquoi n'a-t-il eu la force de résister, laissant son corps agir tel un pantin de bois ? Mais toutes ces questions se volatilisent à l'instant même où leurs lèvres viennent se toucher. Une onde de choc traverse le corps fébrile de Ian. Le temps semble s'arrêter, en l'espace d'une seconde. Son coeur menace à nouveau d'exploser. Mais c'est un baiser rapide, trop rapide. Et bientôt, Noah s'en éloigne, préférant se réfugier contre la nuque brûlante de Darcy. Une phrase lui parvient alors, en un doux murmure. Ian a du mal à se concentrer. Énormément de mal. Malgré tout, il prend le temps d'écouter ce que son partenaire a à lui dire. Il veut de lui qu'il soit le premier. Ian ne comprend pas, dans quel contexte est-il censé placer cette phrase ? En quoi pourrait-il devenir le premier ? A moins que... Vraiment ? Ian croit avoir intercepté quelque chose, une bribe de sens, mais il est loin d'en être certain, son esprit se brouille et il ne sait plus dans quelle direction avancer. Noah s'excuse et lui demande de garder ça pour lui. Pour eux. Instinctivement, il acquiesce d'un signe de tête, sans réellement prendre conscience de la situation. La scène de leur premier, si petit baiser ne cesse de se rejouer à l'intérieur de sa tête. Et à chaque fois, il en redécouvre chaque sensation. Il aurait aimé mourir sur place, afin d'éterniser cet instant. Car à cet instant, il avait eu l'impression d'avoir tout accompli dans sa vie.

    Noah resserre l'étreinte, tandis que Ian s'autorise un sourire après s'être doucement sorti de ce long moment d'incrédulité. « Allez… c’est ton tour. » Entend-t-il, toujours aussi près de lui. Il ferme doucement les yeux, s'abandonnant complètement au corps de son colocataire, qui lui sert désormais de pilier. Et tandis qu'il retient sa respiration, il perçoit contre lui les battements déchaînés du coeur de Noah. Ceux-ci servent de rythme aux nombreuses pensées entichées de Ian, qui, soudainement, se fait surprendre par un baiser sur la nuque. « Noah... » Souffle-t-il très doucement, comme le gémissement silencieux d'un plaisir intense. Ian se retourne, lui faisant face, à nouveau. Il plonge son regard dans le sien, se délectant de chaque nuance composant ses iris. Son sourire ne veut s'en aller. Il sait enfin quoi lui demander, puisque c'est à son tour de jouer. « Ferme les yeux. » lui ordonne-t-il alors, comme simple gage. Sans attendre, il approche son visage du sien. Seulement quelques centimètres les séparent. Une de ses main vient effleurer le cou de Noah, avant de faire glisser ses doigts dans ses cheveux. L'autre main vient se placer dans le creux de son dos, et grâce à une légère pression de celle-ci, Ian fait basculer son corps contre lui. Leurs lèvres se frôlent, leurs souffles se mélangent. Une tension palpitante se crée entre eux, quand soudain, Ian se met à l'embrasser avec fougue. À cet instant, il se fout de tout. Il se fout d'hier et de demain, des jours vécus, du temps passé et du temps qu'il lui reste, il se fout des conséquences et des principes, il se fout de tout sauf de lui, Noah, car à cet instant, plus rien n'a d'importance, car à cet instant, le monde disparaît autour d'eux, ne laissant que leurs corps transis en lévitation. Tous les sens en éveil, ce baiser illégitime et passionné laisse sa marque dans le temps, se rendant alors inoubliable.

    Lorsque Ian brise ce puissant échange, il ne peut s'empêcher de détourner le regard. Ses lèvres humectées en tremblent encore. Doucement, il fait tomber ses mains sur les hanches de Noah. Il ferme les yeux à son tour, tentant de reprendre ses esprits. Secrètement, et silencieusement, son esprit lui permet de revivre ce moment. Encore, et encore. Quand soudain, une étrange sensation, imprévisible, affecte son entre-jambes. Non, pas ça... pense-t-il, gêné, tandis qu'il s'écarte instantanément de Noah. Avant que celui-ci ne puisse lui faire remarquer quoi que ce soit, Ian se précipite vers l'autre bout de la pièce pour enfiler son pantalon. Puis, il s'installe sur le canapé, plaçant un petit coussin au dessus de ses cuisses, permettant ainsi de cacher la nouvelle forme qui avait déformé son boxer.  « Excuse-moi. » lance-t-il, dissimulant son visage dans la paume de ses mains. Il souffle bruyamment, vexé, en colère contre lui-même. Il n'a pas l'habitude de se mettre dans ce genre de situation. Cet homme, là, lui fait tellement d'effets. Comment est-ce possible ? Comment ? Après de longues secondes, Ian relève la tête, cherchant le regard de son colocataire. « Il y a des choses qu'on ne peut contrôler. Des choses qui ne s'expliquent pas. » dit-il, frustré. Il n'y a qu'avec toi que j'aime perdre le contrôle, aurait-il aimé ajouter.

    Il se lève, puis se dirige vers une chambre, en tenant toujours le coussin au dessus de ses parties intimes. Il ouvre une porte, allume la lumière, y passe la tête. Puis se dirige vers une autre chambre, recommençant les mêmes gestes, et ainsi de suite. Enfin il revient vers Noah, l'air totalement déconcerté.  « Où sont mes affaires ? » Et ceux des autres colocs ? Sa tête se met à tourner. Il ne comprend pas.
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Je crois que je l’avais surpris, que j’avais réussi à créer la réaction que j’espérais tant chez lui. Peut-être même trop bien. Tout était arrivé si vite. J’avais simplement fermé les yeux comme il me l’avait demandé. Tout de suite, j’avais frémi quand sa main était venue caresser ma nuque et l’autre le creux de mon dos alors que moi, j’étais droit comme une barre ne bougeant pas. Attendant ce qu’il préparait. Entre deux souffles, je basculai contre lui, retrouvant mon équilibre seulement lorsque mes mains se posèrent toutes deux sur son bassin. Nos lèvres, quant à elles, se touchaient à nouveau. Je ne fis rien tout de suite, le laissant tout faire seul. J’étais stupéfié. Je l’avais bécoté sans espérer grand-chose en retour et voilà qu’il le faisait lui aussi, mais d’une manière bien plus assumée. Ce n’était plus un petit contact sec et gêné. Il mouillait mes lèvres avec désir et je me surpris bientôt à faire de même. J’aurais eu beau essayer, je crois que mon corps ne pouvait pas lutter contre ces émotions, pas dans mon état actuel en tout cas. Cette réponse qu’il venait de me donner me plaisait tellement, je crois que c’est exactement ce que je voulais entendre, enfin pas littéralement entendre, mais plutôt palper. Mon corps s’était raidi, s’abandonnant à Ian. À cet instant précis, je l’aurais suivi, peu importe où il serait allé. J’aurais fait tout ce qu’il aurait voulu que je fasse. Je ne pensais plus à moi-même. Les désirs surpassaient maintenant ma conscience. Heureusement, j’étais une personne qui respectait énormément l’intimité sinon, je lui aurais probablement agrippé une fesse. Pour lui témoigner cette excitation qu’il me faisait vibrer. Par principe, je ne l’avais pas fait et m’était plutôt concentré sur ce partage de salive qui se poursuivait à mon plus grand bonheur. La douceur de ses lèvres chevauchant les miennes, c’était une sensation si magique. On m’avait dit, il faut que tu mordes dans la vie pour goûter le bonheur… je crois que c’est ce que je faisais à l’instant. C’était tellement agréable. J’en avais même oublié le chalet, les colocataires et leur éventuel retour, notre quasi-nudité ainsi que la sensibilité du sexe masculin qui le laissait savoir rapidement quand il appréciait quelque chose. Heureusement pour moi, j’avais beaucoup bu dans les dernières minutes et cela avait tendance à endormir les érections. Je sentais un léger titillement au niveau de l’entre-jambes, mais rien d’immense. Rien qui puisse me faire quitter les bras de ce magnifique garçon pour tenter de dissimuler mon plaisir. Non pas pour l’instant.

Pas pour l’instant… sauf si cela venait de lui. Je n’avais pas trop compris pourquoi, mais il avait soudainement brisé ce baiser et enlever ses mains d’autour de moi. Courant vers l’intérieur du chalet. Je ne savais pas ce qu’il était allé faire, je ne l’avais pas suivi du regard. Au contraire, je m’étais appuyé contre la porte d’une main et avais ouvert les yeux. J’avais posé une main sur mon entre-jambes, comme si je le remerciais de ne pas avoir agi trop rapidement. Et je respirais fortement. Émerveillé par ce mélange d’émotions. Je me ressaisissais, il me fallut tout juste 30 secondes. Je sentais encore sa salive sur mes lèvres, humectées à souhait. « Wow » laissais-je échapper audiblement. Je me retournai vers lui, saisissant la poignée entre mes deux mains pour la verrouiller. Désormais, si quelqu’un arrivait on l’entendrait. Puis je baissai la tête pour le retrouver du regard. Il s’était rhabillé ? Avais-je fait quelque chose de mal ? J’avais mauvaise haleine et ça l’avait « turn off » ? Tant de questions trottaient dans ma tête, je ne comprenais pas pourquoi ses pantalons étaient de retour sur lui ni même pourquoi il s’était assis sur le divan, un coussin cachant sa braguette. Je crois que c’est ce coussin qui me fit comprendre. Nous étions deux garçons, nous avions tous ces problèmes parfois. Comme les filles avaient des règles, les hommes avaient des gratte-ciel qui poussaient de manière impromptue dans leur pantalon. J’avais envie de pouffer de rire, mais la gêne d’Ian m’empêchait de le faire. Il était tellement mal à l’aise face à cette situation. Ça se comprenait et puis, nous ne réagissons pas tous de la même façon face à nos pulsions. Les excuses qu’il avait formulées m’avait révélées qu’il n’était pas très à l’aise avec ces conditions, même si je l’avais compris, je ne fis qu’hocher la tête, en lui montrant un large sourire de compréhension. Il avait ajouté quelque chose sur ces fameuses pulsions sur lesquelles nous n’avions pas le contrôle. J’avais presque ri, presque, mais je ne pouvais pas me le permettre, il pourrait s’offusquer. Je fis comme si de rien n’était.

Je m’étais perdu dans son regard et j’avançais maintenant vers lui. Plus ou moins rapidement, pour le rejoindre sur le divan. Je jouai des doigts sur les bouteilles qui me filèrent entre les mains. Trop tard. Il venait de se lever. Direction: les chambres. Le coussin toujours contre son sexe. Je m’agenouillai sur le divan, ne le quittant pas du regard. On aurait dit l’une de ces scènes fugaces du théâtre de boulevard. « Oh ! Ciel, mon mari ! Vite cachez vous ! », me dis-je intérieurement, le tout ponctué par un pincement de lèvres. J’incarnais ce personnage  qui trompait son époux et lui, l’amant qui fuyait, qui se cachait. Cette pensée m’amusait grandement, bien qu’elle ne reflétait pas la réalité. Il ouvrait les portes des chambres une à une et se passait la tête dans l’ouverture pour en voir le contenu. Surprise, surprise, chaque fois il refermait la porte. Moi, je continuais de le regarder, intrigué. C’est quand il m’aborda que je réagis enfin. Ses affaires, aucune idée ? Je ne les avais pas touchées en tout cas. Je ne l’avais même pas vu venir les porter. Néanmoins, s’il se souvenait être venu les déposer c’est que c’était forcément le cas. Peut-être les avait-il si bien rangées qu’il ne les trouvait plus ? C’était possible non ? Non, effectivement, mais c’est tout ce que ma tête avait trouvé de logique. Ça et « Dans ta chambre forcément. » J’avais retenu ces deux pensées, la dernière avec difficulté puisque peu importe l’individu, je ne me serais pas empêché de la lui dire. Enfin « peu importe l’individu »… visiblement, ça l’excluait lui. Je me levai puis me grattai l’arrière de la tête. Je cherchais vraiment où « ses affaires » pouvaient être.


« Euh bah… y’a peut-être un des colocs qui voulait te faire une farce ? C’est possible, mais je n’en ai vu aucun. »

C’est tout ce qui était sorti. Gêné par ma logique, je baissai le regard. Me rappelant soudainement que j’étais toujours en sous-vêtements. J’échappai un rire nerveux. Il avait enfilé son pantalon, j’étais maintenant seul dans ces habits minimes. Je n’étais plus rassuré par le fait qu’il était vêtu comme  moi. En quelques pas, j’entrai dans ma chambre et pris un short en jean blanc pour l’enfiler. Y passant une ceinture noire uniforme et les plaçant de telle manière que l’on voit mes boxers dépasser, devant et derrière. Je pris une camisole noire et la passais dans ma poche arrière. Tout d’un coup que cela servirait. En fait, je venais d’avoir une idée que je lui partagerais bientôt. S’il acceptait, j’aurais besoin de ce morceau de vêtement. Je ressortis de ma chambre, le retrouvant du regard immédiatement. J’avais à nouveau envie de l’embrasser. Je m’approchai de lui. Le pris par la taille, le regardant yeux dans les yeux. J’avais oublié son coussin sur le coup, mais je m’en moquais. Mes parties intimes étaient des plus proches de ses mains, sentant la matière duveteuse se compresser en m’approchant de lui. Je crois que j’étais trop ivre pour ne pas assumer un geste qui ne pouvait être annulé. Je collai mon front contre le sien, ainsi que mon nez contre la pointe du sien et lui souris. Je parlai des plus délicatement, comme si tous les deux étions seuls au monde, mais que même l’environnement ne pourrait entendre ce que je disais.

« Si c’est le cas, on pourrait aller faire un tour à l’extérieur. Ça me ferait du bien, je suffoque un peu… et puis on trouvera peut-être tes trucs. »

Mon volume était si bas, je me demandais s’il avait seulement entendu ce que je lui avais dit. Mon espoir était qu’il accepte, que l’on aille marcher sur le site de camping. Je voulais me reposer au départ, mais il venait de changer la balance. Je fis glisser mes mains jusqu’au fameux coussin et lui saisis les mains, les retirant de l’objet. Je glissai les doigts entre les siens, nos mains s’entrecroisant comme celles d’amoureux. Je lui souris. Le coussin tenait toujours en place, via la pression appliquée par nos deux bassins, ça m’allait comme ça, c’était une petite entrave qui nous éviterait de faire des bêtises. Façon de parler, bien sûr. J’étirai les lèvres pour lui arracher un baiser langoureux. Quel plaisir de sentir à nouveau nos lèvres se toucher. Je crois que je développais une dépendance lentement, mais sûrement, malgré moi. Le principe « on ne tombe pas amoureux d’une personne que l’on connait à peine » me passait bien au-dessus de la tête. Désolé Elsa. Après quelques secondes, qui ne semblèrent être que minimes à mes yeux, je retirai mes lèvres et le contemplai. Le désir dans mes yeux étaient clairement visibles et je lui souris.

« J’ai entendu parler d'endroits superbes dans le coin. On pourrait y aller… au pire on retrouvera tes affaires demain si on ne les voit pas en chemin. J’ai bien une place que je pourrai te faire dans mon lit si on ne les trouve pas ce soir. »

J’avais dit cela comme si j’étais celui qui avait caché toutes ses affaires, je savais bien que ce n’était pas le cas. Mais c’est comme si tout avait été calculé par un grand esprit. Je chassai cette pensée de ma tête et me mis à avancer, le poussant par le fait même jusqu’à ce qu’il soit appuyé contre le dos du sofa. Brusquement, je me fis rouler par-dessus celui-ci pour tomber couché sur les coussins. J’avais entraîné Ian dans ma chute pour que celui-ci se retrouve par-dessus moi. Pourquoi ? Parce que. Il n’y avait pas de réponse, c’était seulement comme ça que j’avais envie d’être pour attendre sa réponse. Le fait d’être étendu empêchait ma tête de tourner et le regarder m’évitait de penser à où était ses choses. On finirait bien par trouver, mais là, tout de suite, tant que nous n’étions pas dehors, je n’avais pas envie de chercher quoique ce soit, simplement profiter de la chaleur de mon colocataire et l’apaisement intérieur que me donnait notre proximité. Je souris, dévoilant chacune de mes dents une nouvelle fois.

« Tu es si beau… je te regarderais comme ça des heures durant. »

J’avais échappé ce compliment. Il était l’un des trop nombreux compliments à me venir en tête, heureusement le seul à être sorti. Je lâchai ses mains et les glissai dans le bas de son dos. Mes petits doigts appuyés sur le haut de son fessier. Une position de pervers, mais avec lui sur moi, rien ne pouvait l’être. Je lui montrai une nouvelle fois mes dents. Cherchant un sujet de conversation quelconque en attendant sa réponse ou un signe qu’il acceptait de sortir. Même si cela prenait du temps, je n’en ferais pas de cas, notre position était, simplement, la meilleure que j’aie pu imaginer et je ne m’ennuierais pas de sitôt ainsi installés. J’avais trouvé un sujet en pensant à cela ! « Ferme les yeux » c’était l’action qu’il me demandait de faire, il avait joué son tour, c’était donc le mien. J’aurais pu l’obliger à sortir à l’extérieur, mais non… tout ce qui était sortis était une question complètement nulle dans le contexte actuelle.

« C’est mon tour là, non ? Je crois qu’oui en tout cas. Ça t’arrive souvent ces chatouilles dans le ventre, toi ? »

Je crois que je venais de découvrir que j’avais un don pour casser la magie des moments. Dans un élan de gêne, j’aurais aimé me mettre un coussin sur le visage, mais j’aurais dû le lâcher pour ça et je n’en avais pas envie. Je ne fis que fermer les yeux, fuyant ainsi son regard. Je ne voulais pas qu’il me voit me torturer mentalement ainsi parce que j’étais trop débile pour savoir m’arrêter quand je ne savais pas quoi faire pour donner suite à un jeu que je n’aimais même pas en principe. Je respirai un bon coup, de manière bien audible et échappai un tout petit chuchotement que je n’avais pas voulu laisser sortir.

« Moi non, t’es le premier qui me les fait ressentir. »

Grand malaise. J’étais si con. Je tournai la tête, espérant qu’il n’ait pas entendu. J’espérais tellement qu’il ne fasse pas attention à un chuchotement qui n’aurait pas dû être dit. Je me mordais l’intérieur des joues avec hargne tellement j’avais honte. J’avais envie d’insulter quelqu’un… peu importe qui… n’importe qui sauf lui. Où était ma petite victime favorite quand j’en avais besoin ?
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    Alors, Noah prend la parole pour lui évoquer l'idée d'un sale coup d'un de ses colocataires. Il est vrai que cela semble l'hypothèse la plus juste. Mais pourquoi donc agir de la sorte, et, qui aurait eu l'idée de faire une chose pareille ? Il s'agit d'un acte qui est loin d'être drôle. Il embête sur le moment, peut également frustrer, mais il y aucun écho de rire là dedans. Cacher les affaires de quelqu'un ? Sérieusement. Ils auraient au moins pu être présents pour prendre connaissance des réactions de celui-ci face à leur blague. A moins qu'ils n'aient peur de la réaction de Ian ? Ils savent qui il est, ils savent quelles sont ses réactions. Et ils savent qu'il faut éviter de rester dans les parages lorsque celui-ci se montre un tantinet trop expressif. Les dégâts sont vites arrivés, n'est-ce pas. Il finira bien par retrouver ses affaires, de toute façon. A moins qu'il s'agisse d'un vol. Dans tous les cas, Ian retrouvera le coupable. Et, si ce n'est pas le cas, il n'aura plus qu'à s'en racheter. Ici, les boutiques ne manquent pas. Qu'importe le prix des articles, Ian est loin de s'en soucier. Alors finalement apaisé, il opine du chef, s'abandonnant lentement auprès de son ami qui refait son apparition plus habillé qu'il ne l'était il y a quelques minutes. Mais Ian n'en relève rien, il se contente d'apprécier ce contact, cette proximité. Ce visage, ce parfum. Ce sourire. Ce Tout.

    Noah lui propose d'aller faire un tour à l'extérieur, et Ian sourit en imaginant déjà la brise nocturne lui caresser le torse, les joues. C'est une bonne idée. Une occasion de respirer un peu, de reprendre ses esprits. De se dégourdir les jambes, de retrouver son équilibre. De voir autre chose que ces quatre murs en bois. Lorsque les mains de son colocataire viennent attraper les siennes, il en resserre instinctivement l'étreinte. Une vague de chaleur le traverse à nouveau, tandis que leurs lèvres se retrouvent. Il aime tellement ça. Avec lui, c'est différent.  Avec lui, il se sent immortel.

    La voix de Noah lui arrache un sourire. Son timbre est si doux. Si bon. Il lui affirme connaître des endroits sympathiques, des endroits où ils pourraient s'y rendre. Ian acquiesce, il est prêt à le suivre partout ; où qu'il aille. N'importe où. Puis, il tente de le rassurer concernant ses affaires perdues. A vrai dire, le brun avait déjà oublié ce détail avant que son interlocuteur ne le lui rappelle. A cet instant, le destin de ses affaires ne lui est d'aucun intérêt. A cet instant, le monde est pour lui, dénué de superficialité. Sans importance. Il n'y a qu'une seule chose qui, à cet instant, arrive à faire briller ces flammes, là, dans ces yeux. Ou plutôt, qu'une seule personne. La dernière phrase de Noah le fait rire. Un de ces rires innocents, comme lorsqu'il n'était qu'un petit garçon, qu'un petit garçon ignorant tout de la vie, de la douleur. Des doutes, des problèmes, de l'avenir. Ce petit garçon qui ne vivait que dans l'instant présent, sans se soucier du reste. Il était pur. C'est ce qui faisait sa force.

    Contre toute attente, le corps de Ian se met à basculer contre le canapé. Il s'était laissé emporter par la présence de Noah, et avait agit tel un pantin de bois. Étrangement, il se retrouve au dessus de lui. Dans une posture plus qu'indécente aux yeux des nobles. Mais Ian fait en sorte de ne pas l'écraser, se servant de ses bras pour raidir son corps. Le voilà encore, ce sourire ensorceleur. Comment lui résister ? Désormais, le corps de Ian s'appuie sur ses coudes, enfoncés dans le moelleux du sofa. La distance se réduisant davantage, leurs torses se collent. Leurs mains se lâchent, afin que celles de Noah puissent venir se loger au dessus du fessier de Ian, où deux fossettes s'étaient créées. Prit d'un long frisson, le brun prend une grande inspiration. À l'aide d'une de ses mains libres, il glisse ses doigts dans la chevelure de celui qu'il a enveloppé de son corps. Noah parle à nouveau. Un compliment. Ian ne trouve pas les mots. Rien ne sort. Il ne trouve pas de mots assez puissants pour définir ce qu'il ressent, il ne trouve pas de synonymes assez forts, assez vrais, dignes de lui. Dans ces moments, les gestes comptent plus que l'action de parler. Dans ces moments, il suffit parfois d'un regard, d'une caresse.

    Doucement, il  vient lui déposer un baiser sur le front. Un peu comme celui d'une mère bordant son fils. Ses lèvres se déforment alors en un sourire satisfait, tandis qu'il replonge son regard dans celui de Noah. Celui-ci semble vouloir reprendre le jeu. C'est ainsi, qu'une question se fait entendre. Il veut savoir si Ian ressent souvent des choses, à l'intérieur de son ventre. Tout d'abord, il ne sait pas quoi lui répondre. Il a déjà eu ce genre de sensations. Lorsque l'adrénaline se faisait trop présente lors de ses crises et qu'il avait l'occasion de faire sortir toute la rage qu'il avait en lui. Lorsqu'une nuit, il s'était mit à courir dans les avenues désertes et qu'il avait, pour la première fois, goûté au sentiment de liberté. Et aussi lors de sa toute première expérience sexuelle. Mais ces sensations avaient été toutes différentes, et n'avait jamais été aussi puissantes que celles qu'il est actuellement en train de vivre. Car il y avait de tout dans les sensations qu'il avait déjà vécu. De tout, sauf de l'amour. De l'attirance, de l'affection. Mais aucune trace d'amour. Voilà pourquoi il n'arrive pas à contrôler cet incendie qu'il a au fond du ventre. Car c'est une chose dont il n'a jamais eu l'occasion de vivre. Et il ne sait pas comment s'y prendre.

    Ian se met à soupirer. Un long et profond soupir désespéré. Il ne veut pas dire de telles choses à Noah. Il ne veut pas passer pour quelqu'un de faible, quelqu'un de facile à piéger. A attraper. Il ne croit pas en l'amour, alors comment croire aux coups de foudre ? Et pourtant...
    Puis, un murmure. Un souffle échappé par Noah, comme s'il avait pu lire dans les pensées de Ian.  « T’es le premier qui me les fait ressentir. » avait-il partagé. Involontairement, ou non. Quelque part dans son thorax, le coeur de Ian fait un bond. A ce rythme là, il finira par mourir d'une crise cardiaque avant la matinée. Il ne peut s'empêcher de glousser. « Ah oui ? » lui susurre-t-il doucement, pour lui faire comprendre que sa remarque avait été entendue. Il ne prendrait pas la peine d'y répondre convenablement. Lentement, Ian approche son visage du cou de Noah. Son souffle ardent et irrégulier ricoche contre sa peau duveteuse. Il l'effleure de ses lèvres, comme de douces caresses, avant de l'embrasser, là, à l'intérieur de son cou. Il suit la ligne de son trapèze jusqu'à son épaule, puis remonte à nouveau, cette fois-ci jusqu'à sa bouche. Mais il ne l'embrasse pas, il se contente simplement de la frôler à l'aide de ses lèvres. « Je te veux. » lâche-t-il soudainement, presque autoritaire. Oui, il le veut. En général, il arrive toujours à avoir ce qu'il veut, que ce soit de gré ou de force. Mais Noah n'est pas ce genre de choses que l'on peut se contenter d'acheter, ou de violenter. Noah, il faut le mériter. Et Ian en a conscience. Il a aussi conscience qu'il ne mérite pas grand chose, à cause de tout le mal qu'il a pu répandre autour de lui. Et le fait de le vouloir, sachant pertinemment qu'il ne peut le posséder, le frustre davantage. Il sait très bien que l'on ne possède pas les personnes comme on possède des objets. Cela n'empêche qu'il a en lui, un désir fou de celui qu'il surplombe présentement. Il aurait aimé le faire entrer dans son âme, pour ne jamais le quitter d'un instant, il aurait aimé ne faire qu'un avec lui. A cette pensée, il se rend compte qu'il ne le désire même pas comme on peut désirer une personne normale. Il le désire comme l'aveugle qui désire les couleurs, comme la fleur qui désire le soleil, comme les croyants qui désirent leurs dieux. Il le désire comme jamais, comme un alchimiste désire connaître tous les secrets de l'univers. Il le désire comme le corps désire la vie. Et il est prêt à tout donner. Tout.

    « Sortons. Sinon, je vais devenir fou. » Fou de toi. Fou de nous. Il lui sourit. Il lui sourit, mais ne recule pas pour autant. Il l'invite à sortir, mais ne le libère pas. Toujours perché au dessus de lui, il profite de la chaleur de son corps.

    Après de longues secondes, il finit par se redresser. Il s'extirpe du canapé, s'étire, puis attrape le bras de Noah afin de le tirer vers lui. « Lève-toi, avant que je ne retombe malencontreusement sur toi... On ne sait jamais... » siffle-t-il, espiègle. Il se dirige vers la porte, après avoir saisi une bouteille d'alcool neuve, prise au hasard. Ils en auront très certainement besoin, là-dehors. Ils se retourne vers son colocataire, lui adressant un clin d'oeil d'encouragement.
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J’ai l’habitude d’assumer chacune des choses que je dis, mais là non. Je ne pouvais pas. Il avait compris ce que j’avais dit. Il avait échappé une petite moquerie. Certes inoffensive, mais néanmoins existante. J’étais devenu tout rouge et en avais même perdu la concentration que j’avais établie sur son visage. Je pensais à tout maintenant. Tout ce qui se passait, que j’aimais ça. J’appréciais chaque chose depuis son arrivée, mais j’avais dû me concentrer pour éviter un incident masculin. La boisson était un adjuvant, mais elle ne suffisait pas. C’était une joie que ce coussin était resté en place, séparant ainsi nos deux sexes l’un de l’autre. Comme défaite, Ian semblait désirer cet incident, pour être quittes. Il venait de déposer ses lèvres dans mon cou pour remonter jusqu’à mes lèvres. Immense frisson de ma part. Ce sentiment était indescriptible, il avait fait réagir tout mon corps. Et quand je dis tout, c’est vraiment l’entièreté de celui-ci. Une bouffée de chaleur m’avait atteint et une tour montait tranquillement dans mon short. Tant que nous étions ainsi étendus, il ne s’en apercevrait pas, enfin c’est ce que je voulais croire. La libido me gagnait de plus en plus, quand bien même que je batte avec cette hormone, Ian ne faisait que l’attiser à chaque fois qu’il posait un geste ou disait quelque chose. C’était immanquable. Il m’excitait de plus en plus… je le voulais… moi aussi.

Son souffle chaud frappant la peau de mon visage, son regard allumé se plongeant dans le mien, sensuellement. Mes mains agrippant son fessier. Il est clair que si nous restions ainsi, ne serait-ce qu’encore quelques secondes, une envie inébranlable de profiter de notre état me prendrait. Ce ne serait pas un viol, mais je le regretterais, j’en suis certain. Heureusement, il se leva, me laissant pousser un grand soupir de soulagement et montrant chacune de mes dents avec un nouveau sourire. Je restai néanmoins étendu, l’observant prendre une bouteille. Il voulait boire encore ? Il avait parlé de devenir fou si on restait ici, mais même dehors, avec une bouteille de plus, ça ne changerait pas grand-chose, on le deviendrait quand même. Je me relevai à son ordre et enfilai ma camisole. J’aurais bien aimé qu’il se recouche sur moi, mais j’avais proposé une sortie, il fallait bien faire l’effort d’y aller. Une heure pourrait être suffisant. Je me levai maladroitement, vacillant légèrement à cause de l’alcool que j’avais ingéré. Je lui dis espièglement et lui envoyai :


« Allons-y ! Mais comme t’as ni oreiller ni couverture, je t’oblige à dormir dans ma chambre au retour. »

Ça avait sonné tellement pervers, mais je l’avais échappé. Je pensais à son confort bien plus qu’à autre chose, espérant qu’il le comprenne ainsi. Je me dirigeai vers la porte à mon tour pour le rejoindre. Je saisis sa main, passant mes doigts entre les siens et ouvrit la porte. L’air extérieur m’enveloppa aussitôt. Je souris, contemplai mon colocataire et fit un pas à l’extérieur. L’entraînant avec moi. Je prenais le temps d’humer l’air avec bien plus de joie que d’habitude. Comme si j’essayais de palper la jalousie des voisins face à notre rencontre impromptue à Ian et moi. Il n’avait plus qu’à me suivre puisque j’étais celui qui connaissait de super coins. J’avais un peu menti en disant cela, mais je trouverais bien un coin où la vue sur le site serait magnifique. Avec un peu d’escalade, une corniche à l’accès facile ferait tout le travail. Je me dirigeais donc vers les parois du canyon, avec espoir de trouver un tel endroit.

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