Roulé bouléééé

Ces vacances commençaient a merveilles. Elle avait passé une fabuleuse soirée avec ses amies a faire un feu de camps dans un endroit pommé, a siroter des bières et a chanter des chansons en maillot de bain autour du feu. Des vraies vacances quoi. Le souci c’est avait siroté un peu trop de bière peut être, et ses neurones plutôt vifs a l’accoutumée, commençait a flotter lamentablement dans sa cervelle endolorie par les vapeurs d’alcool. Un peu fatiguée, elle décida de rentrer plus tôt que les autres et se laissa porter la ou ses jambes frêles voulaient bien l’amener. Pas aux chalets visiblement. Sienna se retrouva dans un endroit qu’elle avait peine a reconnaitre, parsemé de tente. Elle se mit a glousser en s’apercevant qu’elle était pas du tout au bon endroit. « Ya quelqu’un ? » Demanda-t-elle toujours aussi joyeuse. Sauf que BIM. Elle se prit les pieds dans une corde tirée au sol et s’étala de tout son long sur la tente la plus proche. La vache elle n’était pas bien solide. Celle-ci s’écroula sous le poids de la jeune femme, qui tomba lourdement sur… quelqu’un ? « AIE ! » Elle se laissa rouler sur le sol, et préféra rester allongée, ne sachant plus vraiment distinguer le sol du ciel.

Réveillée en sursaut après avoir senti un poids, je me suis mise à me débattre avec une chose qui semblait giser sur moi. Mais quoi ? Un animal ? Grinçant des dents, les yeux à demi-clos, je continuais à asséner des coups à mon agresseur… jusqu’au moment où je me rendis ENFIN compte que la chose que je détestais à l’instant présent n’était autre que ma tente. Je mis un dernier coup de pied dans le tissu par énervement et soufflai comme bon se doit ; mais qu’est-ce qui avait bien pu faire tomber la tente ? Une branche ? Ca me semblait bien trop léger pour la conséquence que la chose en question avait eue, et surtout pour le poids qu’il me semblait avoir senti pas plus de 5 secondes sur moi. Glissant à terre comme une limace – ou un escargot sans coquille –, je m’extirpai de ma pseudo-maisonnette pour y voir plus clair. Debout au milieu des tentes en minishort et débardeur d’une finesse extrême, mon regard aurait pu tuer la personne qui avait râlé en croulant au sol juste à côté – si seulement mes yeux étaient des flingues. Je n’ai pas pour habitude d’être spécialement de mauvais poil, mais je crois que pour le coup, j’en avais tous les droits. « Je peux savoir ce que c’est que ce merdier, au juste ? C’est pas pour être désagréable… mais ça t’arrive souvent de te jeter sur des tentes en plein milieu de la nuit ? » dis-je quelque peu sèchement, les sourcils froncés. « Bordel ! » En regardant les dégâts, je me rendis vite compte qu’il était ABSOLUMENT hors de question que je dorme dans la tente dans un tel état ; et dormir dehors ? Encore moins. « J’espère que t’es bien réveillée, parce que crois-moi que tu vas la remonter cette tente ! » soufflais-je. « A moins que t’aies une meilleure idée ? Genre… me faire une place chez toi ! » Et malgré tout, je postai face à mon agresseuse en lui tendant ma main pour l’aider à se relever. Comme quoi, c’est pas spécialement dans ma nature d’être la pire des connasses et de brailler sur les gens faibles.

Ca, c'était du grand Sienna. Du grand n'importe quoi. La jolie blonde venait de se prendre les pieds dans les ficelles de la tente, et comme son équilibre laissait a désirer a cette heure tardive, elle s'écroula lamentablement! Elle ne comprit que tardivement qu'elle venait d’aplatir une jeune femme
sous son corps -de reve certes- mais lourd quand même! Sienna resta allongée sur le sol, encore sonnée par ce qu'il venait d'arriver, la fesse droite tuméfiée. La douleur commençait a se faire entendre et c'était comme si tout le reste n'avait plus d'importance. Même la demoiselle qui hurlait, visiblement un peu tendue. "Aaaaaaaie ma fesse!" Dit elle toujours coulée au sol, en se massant son muscle fessier. "Tu m'as fait mal!" Bon ok, c'était un tout petit peu de sa faute mais ses neurones endoloris ne s'en rendaient pas encore compte. Brusquement Sienna tendit sa main vers la jeune femme afin que celle ci l'aide a se relever, ne comprenant toujours pas pourquoi elle semblait si en colère. "Ca va, ca va! Jsuis super reveillée, on va remonter ta tente en moins de deux! Mais quand même faudrait la planter ailleurs parce que la, t'es juste au milieu du chemin! faut pas t'étonner si des gens tombent dessus!" Elle finit par se relever, et un large sourire étira ses lèvres tandis que ses yeux s'agrandissaient. "Oooh jai le même débardeur! TOI t'es une fille qui a du gout." Lui dit elle tout en titubant légèrement.

Les yeux rivés sur la jeune femme à terre, je secouai la tête : est-ce que c’était vraiment à elle de râler de douleur, là ? A ce que je sache, elle n’a fait que tomber. Moi, je l’ai amortie. En conclusion, c’est moi qui devrais être en train de brailler de douleur parce que je me suis prise des dizaines de kilos dans la tronche pendant mon sommeil. C’est pas comme si c’était le meilleur réveil au monde non plus ! « Je t’ai fait mal ? Attends, on va replacer les choses dans l’ordre… T’es bien drôle toi, mais c’est moi qui devrais être en train de crier de douleur pour m'être prise tes kilos dans la tronche alors que je dormais ! D’autant plus que j’ai amorti ton choc… je vois pas de quoi tu te plains. » soufflai-je. A croire qu’elle se fichait vraiment de ma gueule avec son cinéma, celle-là ! Lorsqu’elle saisit ma main, je la tirais afin de la remettre debout et m’assurais – malgré tout – qu’elle ne retombe pas deux secondes après. Alors je la fixais, prête à la retenir au cas où elle déciderait de basculer une nouvelle fois. Plus j’écoutais son discours, plus j’allais désespérer ; mais au final, un léger sourire – de nerf et de moquerie à la fois – s’afficha sur mon visage. « Regarde, là… » dis-je en pointant une allée du doigt, à deux pas de ma tente. « Ne dis pas que je suis au milieu du chemin alors que tu n’as pas été fichue du prendre le chemin en question, surtout ! Mais si tu parles de la route que tu avais décidé de tracer, alors oui, je suis au milieu du chemin. Et tu es dans le mien, aussi. » Ca me semblait logique, en un sens. Mais soit. Les yeux rivés sur la tente, constatant l’envergure des dégâts qu’elle avait infligés, son commentaire sur mon débardeur résonna dans ma tête. « Ah bah, oui, t’as sans doute raison. Et c’est pile le bon moment de discuter de ça ! » lançai-je en croisant les bras. Puis, un sourcil haussé, je repris instinctivement – et très ironiquement : « T’as vu la dernière collection de Lagerfeld ? »

Alors que Sienna se remettait a peine de son choc, la jolie inconnue, visiblement levée du mauvais pied, se mettait a hurler. Sienne avait deja des tambours qui jouaient dans sa tête mais la voix stridente de la jeune femme risquait de la faire décompenser la! Et une Sienna décompensée, c'est pas joli a voir! "Cries pas comme ca, tu vas réveiller tout le monde laaa!" Dit elle tout aussi fort qu'elle en se tenant la tête comme si celle ci allait imploser. Finalment la jeune femme eut pitié d'elle et prit sa main afin de la relever. Trop merci! "Bah? si, j'ai le chemin..." Dit elle sans comprendre. Pi d’abord pourquoi elle lui parlait de chemin? Son cerveau malade n'enregistrait plus que la fin des phrases. Outch, la hauteur lui donnait des vertiges et sa tête fanfaronnait encore plus. La cata. Jusqu’à ce qu'elle découvrir ses goûts communs avec la jolie brune. Bien entendu, elle ne comprit pas l'ironie de la jeune femme agacée, et se contenta de renchérir avec un large sourire. "Bien suuuur! Oh lala, j'adore! La collection de cette été est une turie! Tu ne trouve... p..." outch Sienna grimaça. Son estomac commençait a lui jouer des tours et ses entrailles se mettaient a danser dangereusement. Un, deux haut le cœur et... PAAAAAAAAF. Elle dégobilla sur la tente sans pouvoir se retenir, et s’écœura elle même. "Désolée..."

Exaspérée, je levai les yeux au ciel. Et je me demandais franchement comment quelqu’un pouvait réussir à supporter celle qui me faisait face. Etait-elle trop niaise pour comprendre ne serait-ce qu’un brin d’ironie ? D’autant plus que l’actuel timbre de ma voix l’aurait même fait comprendre à un sourd. Je l’écoutais s’enfonçait davantage à chaque fois qu’elle daignait ouvrir la bouche, sans même comprendre ce que je pouvais lui raconter la plupart du temps – à priori. Et puis, j’en suis venue à Lagerfeld ; comme si la situation présente était faite pour discuter de sa dernière collection. En l’écoutant, je n’ai pu m’empêcher de souffler une dernière fois… pour au final entendre le fracas de son vomi sur ma tente. « BORDEL MAIS T’ES DEGUEULASSE MA FILLE !! » La voilà qui me faisait pitié, mais à un point que personne n’avait encore jamais réussi à atteindre. Bravo. Mais vraiment. J’avais presque envie de lui tenir les cheveux ; mais mon envie de la pousser à 10 000 kilomètres de ma tente était plus forte. Ou de la pousser dans son propre vomi. Pour éviter tout problème, je me suis reculée en la regardant avec un air de dégoût très marqué sur mon visage. « Je vois qu’on est pas très futée, n’est-ce pas ? T’as plutôt intérêt à me filer ton lit, toi ! Je sais pas ce que t’as fait comme mélange, mais c’est sale. » lançai-je en la regardant de loin. Puis, le doigt tendu, je repris : « T’as un peu de gerbe, là, au coin des lèvres. Ca te va bien, tu sais ? Tu devrais sortir comme ça tout le temps ! » J’avais envie de la tailler mais j’avais trop pitié. Et puis, je suis trop gentille pour ça. D’autant plus que le plus gros problème au moment présent, pour moi, c’était de savoir où j’allais dormir. Et comment je pouvais trouver là où elle dormait sans même savoir ce qu’elle avait choisi en venant ici. « J’espère que tu sais où tu pieutes les autres soirs, parce que je compte pas dormir ni ici, ni dans la brousse. Alors vas-y, marche devant, vomito ! »

Okay, cest un peu dur a croire que la belle Sienna est une fille chic et distinguée en temps normal. Sauf si on mate l'étiquette de son pantalon et de son haut. Et puis celle de ces sous vêtements aussi d'ailleurs, parce que rien que ceux ci valaient plus cher que cinq paires de jeans. Tiens, en parlant de sous vêtements... A peine eu t elle finit de vomir qu'elle retira son haut. Bah oui, il était  plein de vomi, et puis zut, elle est pas lesbiennes l'inconnue si? ah si? bon... xD "Ca va... Scuse, j'ai pas fait exprès. Et puis si ca peut te consoler, je me sens vachement mieux maintenant!" Lui dit elle d'un air réjouit alors qu'elle s'essayait le coin de la bouche ou elle avait soit disant un peu de vomi, avec le coin de son t shirt de marque. Mais c'était prévisible, ca ne la consolerait pas, bon. C'est rare de voir Sienna dans un état pareil. Cette fille ne sait pas la chance qu'elle a! Maintenant que son estomac était vide d'alcool, et de tout le reste, elle se sentait un peu mieux. bien qu'elle voyait encore double et qu'elle devait encore prendre sur elle pour articuler deux mots. "Bon, parlons peu mais parlons... bien. " elle marqua une pause et déglutit en grimaçant. Sale gout de vomi. beurk. "jpeux pas te filer mon lit, jveux pas que tu dormes avec mon mec!" Mais la jeune femme semblait plutôt déterminée a ne pas dormir dans l'herbe, et comme Sienna n'avait pas la force d'argumenter ... elle s'exécuta et commença a marcher. Devant. Mais pour aller ou... aucune idée. "J'habite dans un chalet. Tu sais ou sont les chalets? Parce que..." Dit elle en mettant une main au dessus de ses yeux comme pour faire visière histoire de mieux voir le chemin. Okay, ca sert a rien, et alors?