SPIEGELMAN - quoi de mieux que d'être avec sa famille ?

T'allais pouvoir souffler, t'étais heureux, tu sentais le soleil. Tu voyais les femmes, les peaux, les bikinis, les seins, les fesses, l'alcool, les joints, la plage. Tu voyais là le meilleur échappatoire au monde, t'aimerais être tous les jours de l'année en vacances, sentir les rayons sur ta peau, te tatouer, te marquer d'un joli teint. Puis là, tu finissais de rouler ton joint, tu venais de poser tes valises et t'avais envie de respirer, de prendre une pause. Le voyage avait été long, puis dans le fond tu savais que les prochaines semaines seraient une succession de beuverie et d'instants de fous rires. Tu prenais le briquet, t'allumais la flamme qui venait embraser le bout. Il était ton cierge, et tu le consumais. T'installais tes fesses sur le canapé, tu croisais tes jambes sur la table basse. C'était sympa ici, tu t'y sentais déjà comme chez toi. "BIIIIRD" que tu criais. T'attendais ta cousine, impatient de pouvoir partager ce petit plaisir. Elle était comme ta soeur, et avant l'ouragan de plaisir, tu voulais prendre le temps de te poser avec elle.

Tu soupires parce que tu as trop chaud, tu as envie d'un cocktail sans alcool bien frais, toi et l'alcool vous n'êtes pas très amis surtout à cause de cette maladie qui te menace chaque jour petit à petit et dont tu guettes les symptômes ravageurs qui risquent de revenir d'un instant à l'autre, mais tu n'as pas envie de t'embêter avec ça. Pas ici, pas en Arizona alors que c'est le Summer Camp, cet événement que tu vis pour la première fois. Théo n'avait pas voulu venir, ça t'avait rendu triste mais tu étais heureuse que Will soit la, Will ton second pilier, Will celui qui t'écoute et te conseilles quand tu ne sais pas à qui parler. Tu souris quand tu l'attend t'appeler, et tu rappliques en deux temps trois mouvements « Willllllllllllllllll » Puis tu sautes sur le canapé en riant avant de lui embrasser la joue et de regarder la chose qui était coincé entre ses lèvres avant de l'attraper pour toi aussi en profiter « Rah, t'es mon dieu vivant tu le sais ça ? » Au fond de toi, tu as besoin de lui parler, de savoir quoi faire avec Alaska, parce qu'Alaska elle te consume de l'intérieur, elle hante tes pensées, elle est présente partout dans ta tête dans ton esprit, mais tu ne sais pas quoi penser ni quoi faire. Après tout, tu as vu sur cette photo qu'elle est mariée, pourquoi ne t'en a t-elle pas parlé ? Pourquoi n'a t-elle pas mentionné cela? Tu n'aurais peut-être pas fait tout ça. « En plus il faut que je te parle ça tombe bien. »

T'entendais sa petite voix traverser les pièces, tu souriais, tu soufflais la fumer. Tu trouvais cette weed excellente, elle avait le goût de l'été, des vacances c'était tout ce qu'il fallait. Puis tu sentais la masse de ta cousine s'avachir sur le canapé. "Faut perdre du poids ma grosse le canapé il tremble quand t'arrives" que tu lançais en rigolant. Puis un énorme baiser venait s'abattre sur ta joue, tu la laissais s'emparer du joint alors que tu venais à peine de le savourer. Malheureusement pour toi, heureusement pour elle, tu la laissais faire. Parce que tu ne pouvais rien lui refuser, parce que l'entendre rire, la voir sourire, c'était les choses qui venaient te porter au coeur, les choses qui te rendaient heureux. Elle était comme ta soeur, et tu la voulais heureux, coûte que coûte. "Bien entendu que je suis un dieu, même mort, on pourra dira que la divinité à quitté la terre. Ah je n'ai pas hâte que ce jour arrive pour l'être humain !" que tu lançais en rigolant avant de saisir ta cousine par les épaules. Ainsi, tu la collais contre toi, doucement, profitant de cet instant pour la câliner. Puis Bird avait une petite voix, une petite défaillance. Le truc, c'est que tu la connaissais trop. Tu savais déjà que quelque chose ne tournait pas rond. "Dis-moi tout ma puce". T'étais là, toujours, à jamais. Parce que t'étais comme ça, parce que on ne te changerait pas. Alors tu prenais le joint entre ses doigts pour pouvoir la laisser parler, toi, tu allais consumer un peu le cône magique.

Tu n'as pas envie de te prendre la tête ici. L'Arizona. Ton havre de paix. Loin de tout, de ta mère qui t'étouffe, de l'université qui t'as fait avoir de nombreuses crises d'angoisses avec les examens. Tu es loin de tout et rien que ce que tu as vu en arrivant te donne envie de sourire, de vivre et de profiter de la vie. « Moi j'suis grosse ? C'est tes fesses plutôt ! » Je ris avant de lui rendre son bien le plus précieux entre les mains.  Puis tu as la mauvaise idée de lui faire un compliment et comme à son habitude, il prend tout au sérieux, alors que toi tu étais tout sauf sérieuse. « Hey Jésus redescend sur terre ! » Tu exploses de rire avant de te blottir contre lui. Tu aimes être contre lui, parce que tu te sens en sécurité, tu te sens invincible et tu as l'impression que tu es intouchable quand il est dans les parages. Puis tu as envie de lâcher la bombe, tu ne sais pas comment il va le prendre, mais tu as besoin de te confier, personne n'est au courant à part Tom quand tu lui a parler de ta bisexualité. Tu ne sais pas comment c'est arrivé mais pourtant, tu te sens bien dans ta peau malgré ce secret « Je suis .. Je suis amoureuse Will. Je crois. Enfin non je suis sûre. » Tu restes collée contre et tu poses ta tête sur ses cuisses avant d'étendre tes jambes sur l'accoudoir du canapé. Ta position préférée quand tu as envie de penser.

Tu tirais la langue à Bird lorsqu'elle appelait Jésus -c'est-à-dire- toi, à redescendre sur terre. Puis maintenant t'étais là à caresser ses cheveux, tu fumais ton joint et t'avais un petit être si fragile et si fort à la fois tout contre toi. Tu chérissais ces moments-là, non seulement parce que c'était le reflet de votre complicité, mais tu savais que malgré les ouragans, malgré les peines, malgré tout, la famille reste et demeure une chose inéchangeable. Ou alors, tu l'espérais très fort. Puis sa petite voix venait à nouveau fendre l'air, et elle confesser son amour, ses sentiments. Tu souriais un peu, t'étais touché de la voir ainsi. Parce que toi, tu ne connaissais pas vraiment ça, puis que l'amour, ça allait bien à Bird dans le fond. Tu embrassais son front puis tu lui passais à nouveau le joint. "C'est une bonne chose, non ?" D'un côté, tu voulais tout savoir. Savoir à qui elle accordait le droit de lui faire mal, à qui elle accordait une confiance sûrement aveugle, à qui elle voulait donner son corps. Tu restais méfiant, prudent et protecteur. Il devait la mériter, plus que jamais, et la rendre heureuse également. Oui parce que sinon, tu serais là pour lui casser la gueule.

Tu étais un peu étrange quand même, tu n'avais jamais dit à personne que tu étais bisexuelle. Tu as peur que Will le prenne mal. Après tout, il n'y avait que Tom et Alaska qui savait que tu étais bisexuelle. Alors l'annoncer, te fais peur, te fais flipper au plus profond de toi, tu imagines la réaction de ta mère, celle de ton père. Et tu te demandes si Will réagirais pareil. Tu restes blottie contre ton cousin, un sourire sur le visage, parce que au fond, tu es bien avec lui. Et tu n'aimerais que rien ne brise votre lien, il est comme un frère pour toi. « Oui c'est bien, je te la présenterais peut-être si tu veux, elle s'appelle Alaska. » Tu ne dis pas que c'est une fille mais le pronom que tu emploies le dit pour toi. Elle. Tu regardes Will du coin de l’œil et tu jauges sa réaction, mais tu ne vois rien, alors tu attrapes le joint pour le passer entre tes lèvres et tu tires dessus, une fois, deux fois et tu te sens bien, tu te sens légère, il sait vraiment comment se fournir, tu devrais lui demander le nom de son fournisseur, même si normalement, tu ne peux pas, tu es Eliot, mais tu ne fumes quasiment jamais alors le souci est réglé.

Tu t'attendais à tout sauf à ça, enfin, tu ne t'y attendais pas vraiment. Ta bouche formait un "o", non pas de mécontentement, mais de surprise. Bird était amoureuse d'une fille, mais Bird était amoureuse et c'était tout ce qui comptait. Si cette fille lui apportait du bonheur, alors qu'il en soit ainsi. D'un côté, c'était plus problématique, parce que taper les filles, tu ne faisais pas ça toi. Alors t'espérais du plus profond de ton être que tout ira bien. Parce qu'elle le mérite, ta cousine. Tu caressais à nouveau ses cheveux, tu ne faisais pas de remarque sur sa bisexualité. Mais tu étais fier, fier qu'elle te l'annonce, fier qu'elle te fasse confiance, fier qu'elle sache que tu accepteras toujours qui elle est. C'était certain que dans votre famille, les choses telle que la bisexualité, c'est mal vu. Mais toi, tu t'en fous. Tu t'en fous plus que tout. Tu souriais la voyant fumer, elle se lâchait pas souvent et de ce côté là, Bird était ton opposé. "Je veux bien que tu me la présentes oui, elle a intérêt à te rendre heureuse en tout cas." T'embrassais son front, pour lui montrer ton soutien, ton amour. Finalement, une question te démangeait, c'était de la curiosité, et puis... tu ne changeras jamais. "Mais t'aimes quand même les pénis ou t'es devenue exclusive aux chattes ?" Tu rigolais un peu, parce que ça t'intriguais. Au moins, vous pourrez parler de vos préférences de filles, c'était canon comme idée pis t'étais un peu défoncé, alors tu rigolais.

T'es soulagé dans un sens mais le poids de cette annonce n'est toujours pas retiré entièrement, tu sais que ta mère est contre les homosexuels, parce qu'elle le clamait haut et fort il n'y a encore pas longtemps, mais tant que Will sait, ça va. Parce que Will, c'est comme ton frère, et il est du côté de ton père, ton père lui est plus tolérant et tu sais qu'il va comprendre. Mais quand tu vois ta famille du côté maternelle, t'es pas bien. Ta grand-mère la réac, tu sais qu'elle va faire un infarctus si elle apprend ça. Tu tires encore et encore sur le joint avant de lui remettre entre les lèvres « Tu verras, elle est géniale, je l'ai connue au centre quand j'étais adolescente. » Tu ne mentionnes pas le fait qu'elle est mariée, après tout, elle ne te l'a pas dit de son propre chef, alors peut-être que, elle ne l'est pas vraiment peut-être que c'était qu'un jeu. Tes pensées sont coupées par Will qui te pose une question qui te fait exploser de rire. « Oui t'inquiète pas, j'aime toujours autant les pénis. Donc non, je ne suis pas exclusive aux chattes aussi comme tu dis. » Ton sourire s'efface alors quand tu imagines Alaska avec un garçon. « Mais je crois que ça va être compliquée, j'ai vu sans le vouloir qu'elle était mariée. J'espère que ce n'est pas vrai. Mais au pire, tant pis, ce ne sera qu'une déception. » Les déceptions t'as l'habitude et rien ne pourra être pire que la déception qui t'a envahie quand on t'a dis que t'allais mourir alors que t'avais 14 ans. Rien ne pourra être pire que de se faire rattraper par ton putain de cancer.

Tu soufflais la fumée, le joint se consumait de plus en plus. T'écoutais les mots de ta cousine, tu caressais ses cheveux, tu te voulais rassurant. Et dans un sens, tu ne doutais pas de l'avis de Bird. Cette fille devait être quelqu'un de bien, si elle avait gagné son coeur, son corps, sa confiance, elle devait bien le valoir. Dans le cas contraire, tu serais là pour défendre ta cousine, pour la protéger, pour lui faire voir la vérité des choses. Tu rigolais à la remarque de la blonde, parce que même si elle aimait toujours les pénis, tu doutais de ton envie de connaître cette partie de sa vie. Après tout, quel grand frère aimerait connaître toutes les histoires sexuelles de sa petite-soeur ? Aucun. Ou alors, il fallait être bien maso. "Cool, on pourra parler de chattes ensemble alors ! Tu sais, s'échanger quelques conseils. Même si je ne doute pas de mes prouesses." Ouais t'étais un peu un dieu du sexe. Puis la suite te voyait voir rouge, parce que l'histoire semblait compliquée. Tu soupirais, tu donnais la fin du joint à Bird. Tu réfléchissais. "Tu sais ma belle, je ne suis pas doué pour les relations de couple. Mais je peux te donner un conseil, la communication reste le premier point. Parle lui, demande, tu n'as rien à perdre et tout à y gagner. Tu ne peux pas te laisser dans le doute, et t'attacher de plus en plus. C'est chercher sa propre fin, allumait la flamme d'une bombe à retardement. Une déception d'amour, je suppose que ça fait mal. Je ne voudrais pas que ça t'arrive. " Tu la serrais un peu plus contre toi, par souhait de la protéger. T'avais pas toujours les bons mots, mais l'intention était là.

Tu sentais l'effet du joint qui te désinhibé les sens. Je me sens m'élever lentement, restant toujours calé contre ton cousin. Preuve que tu n'es pas dans ton état normal, tu parle de ta bisexualité avec ton cousin alors que tu avais prévu de ne pas en parler avec ta famille. Tu te met même à rire quand tu parles de sexualité avec lui, chose que tu n'aurais pas fait quelques heures plus tôt. Quoique peut-être parce que Will est quelqu'un que tu adores tout particulièrement. Alors tu l'aurais peut-être fait, même en étant "clean". Puis tu parles d'Alaska, après tout, vous n'avez pas tellement parlé que tu ne sais pas où vous en êtes, tu ne sais pas quoi faire avec elle. Tu ne sais même pas si elle est encore amoureuse de toi. Mais tu te confies sur votre relation. Ca te fait du bien, tellement du bien. « Oui, je vais le faire, je pense que j'irais la voir demain pour lui dire ce que je ressens, pour lui dire que je l'aime mais avant tout pour les demander des explications. Et toi alors ? Des demoiselles en vue ? » Je ris avant de tirer la langue. Maintenant qu'on peut parler fille, ça devient plus intéressant.