MADDIE & ALEKSANDRA - coup de foudre amical en Arizona.

Il fallait bien que ça arrive, je n'ai pas du tout le sens de l'orientation. Je me retrouve au centre du camping complètement seule et paumée comme à mon habitude. Je tourne sur moi même, posant ma main sur mon front. Je suis harassée par le voyage, je n'ai qu'une seule envie, toucher un oreiller pour pouvoir enfin m'endormir après mes péripéties de la journée. Pour cela je dois retrouver ma caravane. Je ne sais pas où aller, je me rapproche d'une sorte de cabanon où d'autres jeunes discutent, à l'ombre. Encore une fois, ils sont tous entourés, je suis la seule à être en solo. Ah non, j'ai parlé trop vite, j'aperçois une autre jeune femme le regard dans le vide, l'épaule contre un poteau en bois soutenant la toiture. C'est le moment de se faire de nouvelles connaissances, je ne vais pas passer mes vacances toute seule non plus. J'approche timidement avec mon sac à dos et je me poste à ses côtés. " Tu es aussi paumée ou c'est une impression ? " demandais-je en n'osant pas poser mes pupilles sur le visage de la demoiselle. La vie en société c'est pas mon truc, je me sens rougir je ne sais pas si c'est à cause de ma prise de parole ou de la chaleur accablante. " Je suis allée au lac et je retrouve plus ma putain de caravane ! Tu viens d'Harvard aussi ? " lui demandais-je en grignotant mes lèvres.

Aleksandra fit quelques pas vers un cabanon où se trouvait un groupe de jeunes qui semblaient entretenir une conversation des plus dynamiques. Chacun défendait sûrement sa fanbase ? Bref, ils discutaient sûrement d’un sujet puéril vu leur âge… Aleksandra aurait dit qu’il variait entre 14 et 15 ans. Ils étaient certainement du coin. Quel ennui… songeait-elle, appuyant son épaule sur un poteau en bois pas loin d’eux. A vrai dire, elle n’était sans savoir qu’elle n’était pas parfaitement honnête avec elle-même : Quel ennui ? Son pouls avait atteint un rythme effréné et ses mains étaient moites. La jeune femme était excitée de pouvoir enfin entamer ces vacances tant attendues, et était encore plus stressée du fait qu’elle s’était tout bonnement perdue. En effet, après des heures de voyage en avion et en bus, la jolie brune combattit sa fatigue en allant faire un tour dans les environs, avant même d’aller voir son chalet. Bon, elle avait l’air d’une conne maintenant et ce n’était pas vraiment comment elle imaginait son arrivée en Arizona. Sous le soleil ardent, la demoiselle sortit son téléphone portable et essaya d’appeler un ami pour venir la chercher : Pas de réseau. Génial. Du coup, elle ne savait pas quoi faire et elle resta blottie contre le poteau. Quelqu’un de Harvard finira bien par passer par là. Tout ce qu’elle essayait de faire était de dissimuler sa panique grandissante : Elle esquissait une moue qui semblait hurler : « J’attends des amis et je m’ennuie ! Quelle sortie de m… marguerite ! » Il faisait chaud et Aleksandra n’en pouvait plus, lorsqu’elle remarqua une jeune femme qui, comme elle, semblait vraiment perdue. Elle approcha d’un pas timide et hésitant, et semblait mal à l’aise. Bon, c’était normal puisqu’elles étaient complètement désorientées. Elle se posa aux côtés d’Aleksandra. La jolie inconnue affirma l’impression qu’Aleksandra s’était faite d’elle : Elle était, elle aussi, perdue. Aleks lui adressa un magnifique sourire, cherchant sûrement à la rassurer. Et puis, elle semblait manquer d’assurance et n’avait même pas osé la regarder dans les yeux. Elle était sans doute nouvelle. « Oui, je le suis aussi. Magnifique façon de commencer les vacances, non ? » Lança-t-elle sur un ton d’ironie. L’inconnue commença alors à rougir. Aleksandra imaginait alors qu’elle aussi, elle devait être rouge : Cela faisait environ une dizaine de minutes qu’elle se trouvait sous le soleil brûlant de l’Arizona.  Elle soupira et passa une main dans sa chevelure. Elle commençait à transpirer. Elle détestait transpirer. « Ouais bah moi j’ai voulu faire l’aventurière et maintenant j’ai l’air d’une conne. Je viens aussi d’Harvard. » Aleksandra lança un regard dans les environs, espérant voir si quelqu’un venait les chercher. Personne. « Bon, on finira bien par se sortir d’ici, hein… Quelqu’un viendra sûrement nous chercher. » Elle se sentait tout d’un coup moins seule et c’était déjà bien. De nombreux scénarios se bousculèrent dans son esprit. Elle ne put s’empêcher de faire part de ses idées à la jolie brune.  « T’imagines un peu si personne ne venait et qu’on arrive pas à retrouver le camp ? On sera bien foutues si on finissait par se perdre dans le Grand Canyon. J’ai vu un film du genre… » Elle s’interrompit lorsqu’elle remarqua qu’elle ne fait que d’empirer leurs cas en racontant de telles choses. « Mais ça ne risque pas d’arriver, au pire on ira demander de l’aide à ce groupe de jeunes là-bas… » Aleksandra grimaça : elle n’avait pas du tout envie d’aller leur parler. Elle les imaginait bien en train de se foutre de leurs gueules.  Elle lâcha un soupir avant de se rappeler qu’elle ne s’était pas présentée. « Euh sinon, Je m’appelle Aleksandra. Et toi ? »

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