A. LLOYD WHEELER ► william moseley

Vous voyez la reine Elizabeth II ? Non, ce n’est pas ma grand-mère mais très franchement ça aurait pu. Nous les Wheeler ne sommes pas promus au titre de royauté mais c’est tout comme à en entendre mon père. Je descends d’une grande génération de Duc, mon père Archibald Wheeler premier du nom est l’actuel Duc de Westminster. Ce n’est pas qu’un titre pour épater la galerie, bien loin de là. Chargé de hautes responsabilités, il est également membre éminent à la chambre des Lords du Royaume-Uni, rien que ça. Cette famille… C’est comme si l’ensemble des clichés de familles bourgeoises et culs-culs s’étaient réunis chez nous. Un manoir bien imposant en tant que résidence principale en bord de mer à Brighton ainsi que des appartements secondaires mais néanmoins tous aussi révélateurs de la fortune qu’entretenu mon grand-père et ses aïeux avant lui à Westminster, en plein cœur de Londres. Un héritier imbus de lui-même et particulièrement vaniteux que j’ai nommé Nathanaël troisième du nom, ou plus communément mon abrutit de frère qui aime se prendre pour le futur roi d’Angleterre. Une mère accro aux somnifères et aux régimes minceurs express bien qu’elle ait dépassée la quarantaine et pour finir un père aux valeurs traditionnelles, limite conservatrices qui se doit d’être irréprochable car comme chacun peut se l’imaginer « L’image que tu renvois et que renvoi ta famille est essentielle lorsque tu disposes d’un titre aussi prestigieux. » J’ai grandi parmi eux à la manière d’un véritable O.V.N.I, malgré toutes les ressources du monde allant des professeurs particuliers en anglais aux cours de bienséance je n’ai jamais atteint l’excellence aux yeux de mon père. Ce n’était jamais assez, toujours trop juste, je n’ai jamais cessé d’entre « Tu devrais prendre exemple sur ton frère. » Un frère normal aurait bien évidemment pris mon parti, tendis lui s’amusait de cette situation de supériorité pour me rabaisser davantage, moi le second qui ne parviendrait jamais à atteindre sa classe inégalée. Comme je le disais : le parfait idiot. Il incarne tout ce que je peux détester chez une personne à présent. De quoi rendre fou en sommes.

Ce n’est qu’en rentrant dans cette phase sombre et torturée l’adolescence, cette période dans laquelle nous sommes en pleine découverte de notre identité, que je choisis de casser les règles établies pour me rebeller contre mon père. Evidemment ce ne fut pas de tout repos. Par chance il accepta de me scolariser à Londres et dès lors ce fut la décadence. Je ne compte plus le nombre de fois où je suis me suis retrouvé ivre mort dans ces pubs londoniens qui me considèrent à présent comme une véritable légende. Puis à force de me chercher et surtout de picoler à outrance je finis par me retrouver dans les bras d’un autre homme. Une expérience loin d’être déplaisante que je retentis pour faire enrager mon paternel jusqu’à finalement y prendre gout si bien que je n’arrive plus à m’en passer désormais. Après tout un trou est un trou, il n’y a rien de comparable à une relation sauvage et bestiale aux côtés d’un autre homme. Une vision des choses qui ne plut guère à ma famille comme je me l’avais imaginé. Toutefois mon père tenait beaucoup trop à sa réputation pour me mettre à la porte bien que ce ne soit pas l’envie qui lui manquait. Ainsi il me laissa m’enfoncer dans mon délire jusqu’à l’université. Je fus accepté à Cambridge et la décadence continua si bien que je commençai à me retrouver dans la presse à scandale, à faire le tour des potins mondains britanniques mon père ne devant alors plus qu’une vaste blague aux yeux de ses “congénères“.

Néanmoins je finis par dépasser les limites en me retrouvant en détention après une sombre histoire de drogue sur laquelle je ne m’attarderais pas trop. Ne pouvant plus me supporter il finit par trouver un compromis : il accepta de me laisser continuer ce mode de vie dans lequel je me complaisais si bien et me permit même de choisir l’université de mon choix en dehors du pays mais à la condition que je suive mes études en politique, matière que je n’appréciais déjà guère à Cambridge, et que je lui fasse la promesse de me prendre en main et enfin accepter mes responsabilités lorsque je terminerais mes études. J’acceptai alors et mon choix se dirigea du côté d’Harvard, réputée pour être l’un des meilleurs campus des Etats-Unis mais surtout pour être celui regroupant le plus de fêtards. Je fus sans surpris accepté au vu des résultats que j’avais obtenu à Cambridge et une fois mon visa en poche je m’envolais pour l’Amérique, découvrant de la sorte ce que ça pouvait faire de jouir d’une liberté totale. A présent le dernier de mes désirs est de finir mes études et retourner là-bas, au pays…

“ Live your life, take chances, be crazy. Don’t wait cause right now is the oldest you’ve ever been & the youngest you’ll be ever again “ qu’ils disent, et je compte bien en profiter.