M. ANNABELLE LAGARCE ► ashley sky

Je ne suis pas celle que vous croyez et, surtout, je ne suis pas comme vous. Je n’ai jamais aimé m’insérer dans un moule prédéfini par la société pour être acceptée par les autres alors même que je ne serais, dans ce cas, qu’un énième mouton créé par ce monde de chiennes. Et j’aime tout particulièrement insister sur ce mot : chienne.

La simplicité est la base de tout, et avant tout du bonheur. Je ne vois pas en quoi une quantité indéfinie de fric nous permettrait de ne pas sombrer, de sourire tous les jours, de nous dire que la vie est belle. Les véritables maux de la société, c’est cet attachement à l’argent et au matériel. Moi, je ne suis pas comme ça. Si 80% des filles d’aujourd’hui cherchent à être des bombes, à avoir tout ce qui est dernier cri et, surtout, à la mode ; bien, laissez-moi faire partie du pourcentage restant. Et ce pourcentage, je ne l’invente qu’à moitié. Ouvrez les yeux, regardez autour de vous. Les biens matériels ont pris le pas sur les choses qui ne se touchent pas. L’hypocrisie aussi. Mais moi, encore une fois, je ne suis pas comme ça. Je refuse d’être un mouton et de suivre en masse une société qui ne fait que sombrer.

Si vous recherchez une petite chienne égocentrique, je vous en prie, passez votre chemin. Ce n’est pas moi, même si, à première vue, beaucoup le penseraient. Non. Je m’intéresse davantage à avoir un bon cœur qu’une bonne paire de seins. Mais je ne suis pas non plus une mythomane… n’allons pas dire que j’ai laissé tomber mon apparence. Je m’entretiens tant intérieurement qu’extérieurement. Je vous assure qu’on peut être beau et intelligent, le tout en restant fidèle à soi-même. Mais je ne suis pas sans faille, sans imperfection, évidemment. J’ai mes mauvais côtés, comme tout le monde, et pour tout vous avouer, j’en suis tout particulièrement fière. J’ai de la colère en moi, de la jalousie, j’ai mes vices.

Je fais partie des rejets de la société, ces quelques pourcents qui refusent de se plier aux règles qu’on leur impose. Cette minorité qui ne veut pas être monsieur et madame tout le monde. Les rébus. Les exclus. On ne les aime pas par jalousie, parce que « nous, on a peur d’être comme eux » ; alors on les ignore et, au mieux, on les insulte pour leur prouver qu’ils ne mangent pas le même pain que nous, la majorité gagnante. Je suis celle que vous évitiez à l’époque du lycée, que vous laissiez sur le côté au profit des gens qui se prennent des carottes à longueur de journée. Mais ça, c’est votre problème, pas le mien ; au moins, je suis heureuse. Vous, par contre, j’en suis bien moins certaine.

Lycée = rejet. A vrai dire, c’est partiellement faux. Faux parce que je n’ai pas uniquement été touchée par cette exclusion au lycée. C’est un peu comme si le regard hautain des gens avait rythmé toute ma scolarité… Jusqu’à présent. Ou à moitié. Les gens n’aiment pas ceux qui disent tout haut ceux qu’eux n’osent que penser ; et, malheureusement pour vous, je ne sais pas tenir ma langue. Je suis gentille, mais j’impose des limites. J’ai appris à la faire en grandissant, entourée de petites chiennes qui obéissent à la lettre à tout ce que leur « maître » leur dicte. Et là, je parle bien des mouvements de foule. Enfin, mouvements de foule… Ca doit vous paraître vague. Ce que j’entends par là, c’est tous ces gens qui ont besoin d’inclure un groupe de personnes plus hypocrites les unes que les autres pour exister. Si je vous dis ça, c’est en partie (1% de ma personne) qui rage d’avoir toujours été seule. Mais c’est faible comme pourcentage, justement parce que je préfère être seule que mal accompagnée. Aussi parce que je n’aime pas donner la patte sans rien dire. Je n’aime pas non plus qu’on me caresse dans le sens du poil. J’ai besoin d’actions qui sentent la franchise. Soyez droits dans vos pompes et portez vos p****** de couilles.

Mais dans tout ça, j’ai oublié ma petite vie de famille. Plutôt heureuse à vrai dire. Enfant unique, j’ai grandi au Canada, et plus précisément à Montréal, où je suis née. Mais je ne frime pas. Très peu de chances pour vous que je vous sorte spontanément et de plein gré du bon vieux français. Bref, si c’est ce que vous espériez, c’est mort. Mort de chez mort. Impossible de faire mieux. Si je vis ici depuis mes 18 ans, c’est que j’accepte tout ce qui s’en suit : langue, culture, mode de vie… Et vos lois. Sinon à quoi bon étudier le droit ? Et non, je vous rassure, je ne suis pas une future révolutionnaire malgré mes opinions un peu dérangés.