Y. GRAHAM ROBINSON ► devin jacanin

Nashville, 7 avril 1994. La famille Robinson accueillit leur premier enfant, mais loin d’être le dernier. Ce petit garçon fut nommé Yannick Graham. On grandit dans une famille moyenne, enfin on ne vivait pas dans la luxure, mais nous n’étions pas dans la famine non plus. Puisque j’étais le plus vieux, j’ai toujours du m’occuper de mes petits frères et sœurs, j’étais celui qui devait les garder. J’ai toujours adore cela d’ailleurs. Les adultes me voyaient plus responsables, et moins comme un enfant. Je m’intéressais certes à la musique, comme sûrement tout le monde dans mon coin, mais aussi à l’histoire. J’aimais suivre des cours, mais moins lire. La cause était que j’adorais être en groupe. J’ai toujours été rassembleur. Puis vint l’adolescence et c’est là que je commençai à fréquenter les bars bien sûr. Quoi de mieux que de boire et fumer en compagnie d’amis ou n’importe qui en fait. Je n’ai pas besoin qu’on me donne rendez-vous pour y aller, je m’y présente et j’approche tout le monde. Toutefois, j’ai toujours tenté de garder mes frères et sœurs loin de ce monde. Celui-là, il est à moi. Il est mauvais, mais c’est le mien. Il m’a tant apporté. C’est lors d’une sortie dans un nouveau bar, un peu miteux, que je rencontrai Jordan. Elle était serveuse et dès que j’avais posé mes yeux sur elle, je délaissai complètement ma bande. J’avais l’habitude il faut dire que ramener qui je voulais en fin de soirée. C’est rare que les filles me résistent, mais celle-là, c’était différent. Après l’avoir baisé, je n’avais aucune envie de la voir repartir. Je voulais la garder que pour moi cette fille, et c’est ce que je fis. C’était la première fois que je me sentais réellement amoureux. De toute façon, on était fait pour être ensemble. On s’entendait bien et on aimait tous les deux sortirent dans les bars. Elle joignit ainsi ma bande et on passe de merveilleuses années. Je l’aimais comme un fou et j’aurais tout fait pour elle. Même si nos deux caractères assez impulsifs causaient parfois des étincelles, des bagarres, on réussissait toujours à passer par-dessus ça, jusqu’à Lily. Dans notre bande, il y avait cette fille, un peu plus gênée, mais quand on la connaissait, on l’adorait. Dès que Jordan s’est joint à nous, elle s’est imprégnée de cette fille, et dans un sens, j’en étais heureux puisque ça allait sûrement aider à décoincer notre amie, jusqu’à cette fameuse soirée. J’eus un coup de fil de ma petite amie, légèrement paniqué. Je m’énervai certainement de la voir dans ce genre de soirée, pourquoi avait-elle le besoin d’y aller? J’allai bien sûr la chercher, pour sa sécurité tout simplement. Mais ce que je ne savais pas, c’est qu’elle y était allée avec Lily. Quelques semaines après, elle se suicida. Avec la lettre qu’elle avait laissé, nombreux ont pointé du doigt Jordan. Nombreux? Non, tout le village. On la détestait et la traitait presque comme une meurtrière. On me disait de la laisser, mais je m’en fichais. Elle n’avait rien fais et je devais être le seul à la supporter, toutefois, je l’avais déjà perdu. Elle avait complètement changé, mais pourtant, j’essayais d’être là pour elle, d’être sa raison de continuer. Cependant, je ne fus pas assez pour elle. C’est lors d’une dispute qu’elle quitta en me disait qu’elle avait plus besoin de moi. J’étais énervé certes, mais je lui laissai juste du temps. Elle faisait souvent ça, mais elle revenait toujours. Cette fois-ci, je n’eus pas de nouvelle d’elle. Jordan ne revint pas tomber dans mes bras et j’appris qu’elle était partie avec un mec à Cambridge, y refaire sa vie. Je ne sais pas quel émotion à cet instant qui fut le plus fort, mais plusieurs m’envahirent. Je l’aimais à en mourir cette fille, je lui avais tout donné, et elle me plantait là? J’en étais triste, brisé, fâché. J’ai essayé après ça de revenir avec mes potes, vivre comme avant, mais rien n’était pareil. Il y avait ce manque constant, la place qu’elle avait pris dans ma vie, et aucune fille ne lui arrivait à la cheville. De toute façon, je ne veux pas d’autres filles. Je ne les regarde plus, je ne fais que les baiser. Puis, vers la fin de l’année scolaire ici, me vint l’idée d’aller la rejoindre. C’était à mon tour de la briser. J’avais moi aussi envie de refaire ma vie et j’allais faire ça en grand. Donc aujourd’hui, me voilà à Cambridge, à 17 heures de route de ma vie, de ma ville natale, Nashville. Je me retrouve pourtant ici, en ce début d’été. Qui aurait cru que je m’inscrirais un jour à Harvard? Pas ma famille, pas mes amis, ni même moi il faut dire. La majorité de mes économies de mes petits boulots ont été pour mon inscription et les frais de scolarité. Bordel que c’es cher, mais je sais que ça en valoir la peine. J’ai une bonne raison d’y venir : la vengeance. Oui Harvard est l’une des universités la plus reconnue au monde. Elle offre les meilleurs programmes, mais ceux-ci ne sont pas la raison première de ma venue, même si j’ai toujours rêvé étudier en histoire. En effet, je désire plus que tout me venger, mais surtout faire payer, cette fille du prénom de Jordan, qui m’a planté là comme si je n’étais rien, alors que j’étais le seul qui la supportait. J’aurais tout fait pour cette fille, c’était la seule qui me rendait comme ça, mais apparemment, tout cela n’était pas réciproque. De toute façon, l’amour, ça ne sert à rien. Tout le monde le sait, ça ne fait que blesser les gens au final, et je ne compte plus tomber dans le panneau. Je vais plutôt montrer à cette petite que je pouvais très bien vivre sans elle, mais surtout que je pouvais m’amuser et avoir qui je désirais. Elle va le regretter.