Sebastian a vu le jour à Los Angeles, au début de l'année 1989. Une sorte de cadeau de Noël en retard et dieu sait qu'il était attendu ce cadeau car ses parents n'en pouvaient plus. Déjà, Seb s'est fait attendre. Il devait être trop bien dans le ventre de sa mère, car il en est sorti avec presque une semaine de retard. Sa mère n'en pouvait plus, jeune mannequin et femme gâtée toute sa vie, elle était déjà capricieuse en temps normal, alors enceinte... Seb a entendu des histoires de courses nocturnes, de crises de nerfs alors que sa mère voyait son ventre grossir au fur et à mesure que son petit garçon grandissait. Enfin bref, tout ça pour dire que même quand il était dans le ventre de sa maman, il embêtait tout le monde. Il s'avéra que ce n'était pas franchement mieux une fois sorti.
Sebastian a toujours eut du caractère, déjà enfant. Avec sa langue bien pendue, (il se trouve aux antipodes de toute forme de timidité) il est de ceux qui adorent avoir le dernier mot et qui sont prêt à se battre pour cela. C'est vraiment simple de se disputer avec lui à l'issue d'une conversation, car il a toujours l'air de tout prendre pour une compétition. Il a la gagne. Seb, il joue pour gagner et quand il perd, ça vire au drame. Mauvais joueur, il l'a toujours été, que ce soit au cours d'une partie de jeu de société en famille ou sur un terrain de foot par exemple. Il a toujours été comme ça, très fier. Il ne déconne pas et a horreur qu'on le taquine de trop près, car il est très susceptible. En somme, il n'est pas facile et il faut le prendre avec des pincettes (même si lui, les pincettes, il n'a pas tendance à les prendre souvent).
Mais revenons en à la vie de monsieur. Il a passé toute son enfance et son adolescence à Los Angeles. Enfant sociable et respirant l'assurance, il n'a jamais eut de mal à aller vers les autres et s'est très vite entouré d'amis à l'école. Il comptait parmi les populaires, en dépit de son caractère pas toujours facile. Il n'était ni le plus gentil, ni le plus affectueux et surement pas le plus accessible, mais il croyait en lui, il respirait la confiance et les gens qui croient en eux, ça inspire. C'est donné à n'importe qui de faire sa tête de cochon, mais le faire avec l'aplomb que Sebastian y met depuis toujours, c'est définitivement autre chose. Charismatique de part sa façon de s'exprimer, de part son éloquence, le fait d'être mignon et d'être devenu un beau jeune homme en grandissant a également été un plus. A Los Angeles et durant des années, le quotidien de Sebastian s'est résumé aux cours, au surf et à la danse. Oui, la danse. La danse classique. Pas franchement le sport dans lequel on le visualiserait directement à première vue et pourtant, c'est sans doute sa plus grande passion.
Il s'est découvert cette passion un peu "particulière" pour un garçon alors qu'il avait quatre ans et qu'avec sa mère et la soeur de cette dernière, il était allé amener sa cousine plus jeune que lui d'un an à sa leçon de classique. Sebastian a trouvé ça beau et n'a pas put se défaire de l'envie d'essayer. Cet engouement pour la danse n'a pas été franchement du goût de son paternel. Dieu sait pourtant que en dehors de ça, Sebastian n'était pas efféminé, mais bref, son père, assez vieux jeu et bien enterré dans ses clichés, n'approuvait pas. Peu importe. De toute façon, Seb a toujours eut des rapports bien plus forts avec sa mère. Ca ne s'explique pas. Alors qu'il est le portrait de craché de son père à son âge, physiquement parlant, au niveau de son caractère, sur bien des points, il a tendance à tendre bien davantage vers sa mère. Le conflit sur la danse a été le premier de nombreux conflits entre les parents de Seb et quand il avait quinze ans, ils se séparèrent. Ils firent genre on s'entend toujours bien, on est en bons termes, mais Sebastian n'était pas dupe à l'époque et il l'est encore moins maintenant : il sait pertinemment qu'entre ses parents, ça ne s'est pas bien fini du tout. Seb est resté avec sa mère et a vu son père sortir progressivement de sa vie. Il faut dire aussi qu'il n'essayait pas franchement de le garder près de lui. S'il est un peu honnête, Seb doit avouer qu'il n'a pas une très haute estime de son père. A son sens, de ses deux parents, c'est clairement le raté. Un surfer Californien, très zen dans sa façon de vivre, très borné (trait de caractère dont Seb a hérité) et du genre à se laisser vivre. Un peintre, de ce qu'il en raconte, un artiste qui n'a jamais réellement rapporté de l'argent à la maison. Il a épousé une jolie top et avec des parents plein aux as par dessus le marché (les grands parents maternels de Sebastian ont fondés une entreprise dans les cosmétiques qui marche très bien et dont la soeur aînée de sa mère a prit les rennes). Que de la facilité.
Seb ne veut pas se laisser vivre et il ne veut pas entendre parler de son père qui a emménagé dans une maison bien moins tape-à-l'oeil à Los Angeles et qui vit avec l'état d'esprit d'un adolescent. Il a honte de lui, quelque part et il ne lui parle quasiment plus quand bien même il vit près de chez sa mère. D'ailleurs, avec sa mère, c'est pas la fête non plus. Alors qu'ils avaient toujours été plutôt proches, les rapports mère-fils se sont corsés quand sa mère a rencontré un homme, un éventuel nouveau papa pour Sebastian. Il avait seize ans alors et a dut accueillir dans sa vie un homme très strict (aux antipodes de son paternel, mais pour le coup un peu trop peut-être) et sa fille de trois ans plus jeune que Sebastian. Quand il avait dix-sept ans, il y eut le mariage et le père et la fille emménagèrent chez Sebastian et sa mère. L'homme était trop sévère au sens de Sebastian, qui avait eut l'habitude d'une éducation plus libre. Il ne reconnaissait pas sa mère avec cet homme, elle lui semblait devenue une autre et c'est ainsi qu'un fossé s'est créé. Bon, Sebastian n'y mettait clairement pas de la bonne volonté et il a carrément sa part de responsabilité là-dedans. Dans un premier temps, il passait autant de temps loin de la maison que possible. Lorsqu'il n'était pas en cours ou sur la plage, il était à la danse et évitait autant que possible de se retrouver coincé pour un de ces moments privilégiés en famille qu'affectionnaient tant son beau-père et sa mère. Et puis, il entra dans une attitude plus provocante. Les rapports avec le beau-père s'envenimèrent sérieusement, ce dernier s'heurtant sans arrêt à l'arrogance, à l'insolence de Seb qui ne lâchait jamais le morceau en dépit des avertissements. Au bout d'un moment, alors qu'il était dans l'année de ses dix-huit ans, il décida d'utiliser sa demi-soeur pour toucher son beau-père. Il commença à jouer, à avoir une attitude dérangeante envers sa demi-soeur, la draguant discrètement. Il lui malaxait dangereusement la cuisse sous la table de la salle à manger, lui faisait ses sourires emplis de charme et un jour, il l'embrassa carrément. Ses parents débarquèrent et le surprirent en pleine action ce jour-là. Le conflit fut énorme et Seb se prit une gifle de la main de son beau-père. Sa soeur pleurnichait et sa mère n'en menait pas vraiment pas plus large. Il fut décidé que Sebastian avait dépassé les bornes et il fut envoyé dans un pensionnat pour garçons à Washington pour lui remettre les idées en place.
Sebastian était un élève brillant, un garçon acharné et désireux de se donner tous les moyens pour réussir dans la vie. Etudiant en journalisme, il réussissait plutôt bien, mais il était trop "vif" et trop peu apte à se soumettre à l'autorité. Il se retrouva donc dans un pensionnat assez stricte, à devoir porter un uniforme immonde dans un établissement réservé aux garçons. Sans doute son pire cauchemar, en somme. A la base, il comptait quitter cet établissement dès sa majorité, dès lors que sa mère et son beau-père n'auraient plus à lui dicter des choix de vies. Finalement, il a décidé qu'il saisirait l'occasion de ses années aux allures de prison pour se concentrer davantage encore sur ses cours à la danse. Il avait de très grosses journées, comme toujours et pas le temps de penser à combien il pouvait bien maitriser sa famille dans sa globalité. Il avait toujours été doué pour se couper du monde, en quelque sorte afin d'être plus performant sur certains aspects de sa vie. Seb est un bosseur, un perfectionniste et quand bien même il tolère difficilement l'autorité, la pratique de la danse notamment l'a rendu très carré, très gracieux, dans ses mouvements. C'est un garçon en quête d'idéaux et qui aspire sur bien des points à la perfection ou du moins à quelque chose qui s'en approche. Il est assez catégorique et peut-être franchement cassant quand il s'y met.
Lorsque vint le moment de faire ses dossiers de candidature pour l'université, il a envoyé son dossier aux plus grandes écoles, toujours dans cette quête de perfection. Plusieurs l'ont accepté, étant donné que, son attitude parfois indécente mise à part, il en ressortait que c'était un garçon très bosseur et investi dans les différents établissements qu'il avait fréquenté, y compris celui où il s'était retrouvé de force. Finalement, il trancha pour Harvard et y fit sa rentrée pour sa cinquième année, après avoir obtenu son bac au pensionnat. A Harvard, il fut étonnamment assez discret. Investi dans ses cours, il dansait beaucoup et avait l'habitude de partir durant les vacances pour danser dans des ballets. Il se fondait très bien dans la masse, mais plusieurs aspects de la vie étudiante lui sont toujours passés au dessus de la tête, notamment tout ce qui est confréries. Il se considère comme étant trop complexe pour être rangé dans une case et c'est bien là la façon dont il conçoit les confréries à Harvard : des cases, des cartons où on enferme les gens. Il a trop de personnalité pour ça.
Récemment un drame lui est tombé dessus. La perte d'un proche ? Non. Il s'est bien blessé à la jambe, jambe désormais peu solide et qu'il doit ménagé. C'est marrant comme on peut se blesser chez soit, bêtement alors qu'on a totalement survécu notamment à une alerte à la bombe sur le campus d'Harvard. Ah, la vie est une foutue garce. Enfin bref, du coup Seb ne peut plus danser depuis le mois de mai.
Il le vit mal. Il se sent dépossédé de quelque chose qui le caractérise depuis qu'il est gosse. C'est vraiment frustrant et il a sacrément les nerfs. Néanmoins, il ne fait pas sa tête de mule ce coup-ci et ne s'obstine pas à danser malgré sa blessure. Personne n'a dit qu'il ne pourrait plus jamais danser, en revanche s'il fait preuve d'imprudence et va aggraver ses blessures, ça pourrait se faire. Alors il prend sur lui et il se prépare actuellement à vivre un été reposant, sans ballets.
en bref: il n'est pas du tout gêné par la perspective d'une bagarre et quand il avait dix-sept ans, il a faillit péter le nez d'un type. (+) Il n'a jamais fini un seul bouquin. Pas un seul. (+) Il a perdu sa virginité avec une fille nettement plus âgée, dans la chambre de cette dernière, alors que ses parents étaient sortis. Il avait quinze ans. (+) Il est ambidextre. (+) Il adore dormir avec la fenêtre ouverte. (+) Il raffole de l'odeur du bacon. (+) Il plisse le nez quand il est contrarié. (+)