☾NOUS SOMMES DE CEUX QU'ON NE REMARQUE PAS
des fantômes, des transparents, des moyens ☾BROOKLYN, NEW YORK, 2004.La famille Rhodes est une famille assez banale, un père mécanicien, une mère infirmière, deux enfants et un appartement modeste dans les rues de Brooklyn. Moi j'étais l'aînée, la gentille, la douce, l'intelligente, la naïve, celle qui n'ose pas parler quand il le faut et surtout celle que personne ne remarque.
Maman est morte.. Voilà les paroles d'Adriel mon frère, non je ne voulais pas y croire,c'était pas possible. Adriel était mon petit frère d'un an d'écart avec moi et sur le coup c'était sûrement la personne la mieux placée pour m'annoncer cette atroce nouvelle. Il était peut-être plus jeune mais, il était plus fort, plus caractérielle et plus courageux que moi. Papa était dans un trop mauvais état pour me l'annoncer et Adriel était bien la seule personne capable de me gérer, j'étais très sensible et très attachée à ma mère alors oui après cette nouvelle je ne cessa de pleurer pendant des mois et des mois.
Tu sais ma maman elle me manque.. Puis papa est méchant maintenant.. Je veux vivre avec toi ! Dis-moi oui ! S'il te plais ! On fera pleins de papillons en chocolat ! Dis-je en tapant des mains tout en affichant un large sourire en regardant mon meilleur ami face à moi. Lui c'était Raphael, je le connaissais depuis la maternelle, je pense bien avoir toujours été amie avec lui, c'était un peu comme ma moitié, mon frère, mon amoureux, mon tout. J'ai jamais vraiment pu me séparer de lui parce que nous c'est comme une évidence et je pense même qu'on s'aime depuis c'qu'on sait c'que c'est l'amour sauf qu'on est bien trop débile pour s'en rendre compte et c'est aussi que le destin s'acharne constamment pour nous séparer. Mais quand rien ne va je sais que je peux compter sur lui et ça n'importe quand. C'est clair que si je devais faire un souhait ça serait sûrement de ne jamais le perdre.
STOP ! JE T'EN SUPPLIE ! PAPA ! Dis-je en essayant de m'échapper de mon père qui essayait pour la je ne sais combientième fois de lever la main sur moi, je criais, je pleurais tout en voulant m'éloigner de son emprise mais je n'y arrivais pas, il était beaucoup plus fort que moi et surtout je n'étais qu'une enfant. Depuis la mort de ma mère ma vie de famille n'est plus la même, mon père qui était un homme bien et respectueux était devenue un père alcoolique et qui en plus frappait constamment ses enfants. Enfin il me frappait en particulier moi, pourquoi ? Parce que je ressemblais bien trop à sa femme morte, on m'avait toujours dit être le portrait de ma mère et c'est quelque chose que mon père ne supporte pas, peut-être que je lui rappelle trop maman et qu'il veut me défigurer pour que je ne sois plus la même. Je savais très bien que si il ne buvait pas autant il ne serait pas comme ça, mais malheureusement mon père faisait partie de ceux qui avaient noyés leur chagrin dans l'alcool. Je m'étais donc retrouvée seule avec un père violent et un frère totalement absent, lui aussi il a réagit d'une certaine façon quand notre mère est morte, il est devenue inexistant et c'est noyé dans la drogue à la place de l'alcool, mais contrairement à mon père je sais que mon frère ne me ferrais jamais de mal et qu'il était présent pour moi. C'est pour ça que dès qu'il le pouvait il m'aidait mais je savais que ce n'était pas facile pour lui non plus de voir mon visage qui ressemble tant à maman. Mais personne ne pensait que moi aussi j'avais perdu ma mère ? J'essayais de rester forte mais j'avais beaucoup de mal avec la vie que je menais, alors que je cachais ma tristesse me laissant pleurer chaque soir avec discrétion dans les affaires de ma mère que j'avais gardée. Ce n'était pas facile à la maison mais ce n'était pas non plus facile au lycée, je faisais partie des intellos comme on le dit souvent, ouais poil de carotte et en plus intello de service c'est tout pour se donner une bonne réputation. Je n'avais pas beaucoup d'amis, mes problèmes familiaux m'empêchaient de m'ouvrir aux autres alors je préférais cent fois plus rester dans mon coins. La seule personne que je fréquentais était toujours Raphael mon meilleur ami, le plus populaire du lycée, vous voyez le genre de gars sur qui toutes les filles craquent et bien oui c'était lui mon meilleur pote. C'est vrai que j'aurais pu avoir une meilleure réputation en traînant avec lui et ses amis populaire mais je ne me sentais pas à ma place surtout que je savais que tout le lycée disait que j'étais simplement la pauvre tâche rousse qui l'aide en math et rien de plus. Mais je m'en fichais vu que la chose la plus importante pour moi était bien mes études, mon rêve à moi c'était d'obtenir une bourse pour Harvard afin de quitter New York et recommencer une nouvelle vie ailleurs.
☾PRISON, NEW YORK, 2010.J'étais maintenant diplômée et prête à partir pour Cambridge afin d'organiser mes rêves. Mais non, une fois de plus je n'avais pas eu cette chance et rien ne c'était passé comme je le voulais.
Non Cora tu ne partiras pas à des centaines de kilomètres pour faire tes études ! J'ai besoin de toi à la maison et j'ai aussi besoin que tu travailles, comment je vais faire vivre cette famille sinon ?! En entendant les mots de mon père je n'avais envie que d'une chose c'était de m'enfuir d'ici sans son autorisation, après tout j'étais grande maintenant et j'avais le choix de mon destin de vie. Sauf que je n'avais pas le cran de m'opposer à lui donc je décida d'ignorer ma bourse pour Harvard pour me trouver à la place un petit boulot dans un bar ainsi que dans une librairie alors forcement je n'avais plus aucun temps pour mes études. J'avais juste l'impression que ma vie devenait un cauchemar et qu'il ce passait exactement ce que je ne voulais pas.
Qu'est c'que je peux faire pour vous ? Me donner votre numéro par exemple ? C'était pour la première fois que je me faisais draguer et quel sentiment étrange. Je n'avais pas l'habitude de ces choses là, après tout vu la réputation que j'avais lycée quel homme serait intéressé par moi hein ? Mais en grandissant j'avais tout de même changée, j'ai découvert les joies de la beauté féminine voilà pourquoi je faisais beaucoup plus attention à moi et mon apparence, depuis je me trouvais jolie chose que je n'avais jamais ressentie avant. J'ai peut-être été plus chanceuse que les autres mais cet homme là j'en suis tombée amoureuse, il était gentil, drôle et au moins avec lui j'avais l'impression d'être importante pour quelqu'un. Je me souviendrais de cet homme sûrement jusqu'à la fin de ma vie vu que c'était mon première amour et c'est surtout grâce à lui que j'ai beaucoup plus de confiance en moi. La rupture a était faites d'un commun accord vu que l'entente n'était plus là mais je ne regrettais pour rien au monde cette relation, ça c'est certain.
Je sais ce que tu fais Effie, ça fait des mois que je t'observe et il faudrait juste être aveugle pour ne pas s'en rendre compte.. Alors les choses pas net et la mafia c'est ton truc ? Dis-je en regardant la blonde face à moi. Effie était une amie que j'avais rencontrée par hasard, je m'entendais très bien avec elle mais j'avais toujours trouvée qu'il y avait quelque chose de bizarre chez elle et c'est après des jours de recherche que j'avais compris que c'était une mafieuse. C'est fou hein ? Je savais que ce monde était bien réel mais je pensais pas y faire face un jour.
J'ai besoin de toi.. J'en ai jamais parlée à personne mais mon père me frappe depuis que je suis petite et il y a quelques mois il m'a empêché d'aller à Harvard simplement parce qu'il veut que je travaille pour nourrir ma famille.. Mais j'en peux plus.. Je vais craquer.. J'ai besoin que tu fasses quelque chose pour me débarrasser de lui, n'importe quoi je m'en fiche, mais aide-moi je t'en prie.. Dis-je totalement déboussolée face à la mafieuse, elle accepta et sur le moment je n'aurais jamais imaginée faire la pire erreur de ma vie en lui demandant se service. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre en lui demandant ça et je ne savais pas non plus ce que les mafieux étaient capable de faire mais j'avais besoin de ça pour enfin avoir ma liberté et pouvoir vivre comme je le veux vraiment.
Vous êtes en état d'arrestation pour le meurtre de votre père Harvey Rhodes. Vous avez le droit de garder le silence, si vous ne voulez pas exercer ce droit, tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous. Vous avez le droit à un avocat, si vous n'en avez pas les moyens un avocat d'office pourra vous être accordé par la cour. Me voilà les mains derrière le dos attachés par des menottes et quelques jours plus tard je me retrouvais dans la prison pour femme de New York assise sur le lit d'une cellule froide et morbide. Pendant mon audience je n'avais cesser de répéter que j'étais innocente et que la mort de mon père était un accident, jamais je n'aurais commis un acte aussi cruel après tout. Mais en réfléchissant je me doutais que si mon père était mort c'était de la faute d'Effie, je lui avais demandée de m'en débarrasser et c'est évidemment ce qu'elle fit. Moi je pensais plus à une expulsion du pays ou quelque chose du genre et non la mort. Je pensais avoir la chance que la mafieuse se dénonce pour son acte mais non, je me retrouvais seule face à mon sort, je pensais que ma vie ne pouvait pas être pire mais au final je crois que je m'étais bien trompée.
☾HARVARD, CAMBRIDGE, 2012.Voilà deux ans maintenant que je vivais en prison et depuis je ne suis plus vraiment la même personne. La prison m'a endurcie et je suis devenue beaucoup plus vorace. C'est terminé la gentille petite Cora timide, naïve et sans caractère. Maintenant j'étais devenue une femme et une vraie, je n'avais plus peur de grand chose, je ne me gênais pas pour dire ce que je pense et j'étais devenue une incroyable manipulatrice avec les airs d'une vraie garce. Je préférais beaucoup plus la personne que j'étais maintenant devenue, plus personne ne pouvait me marcher dessus ou me faire passer pour une faible.
Vous êtes déclarée innocente pour la mort de votre père, vous êtes libre mademoiselle Rhodes. Et voilà, je pouvais enfin sortir. Après deux années de recherche la police a enfin compris que ce n'était pas moi la meurtrière de mon père pour ensuite clore l'affaire n'ayant trouver aucun autre suspect. Et c'est maintenant que j'allais enfin pouvoir atteindre mon rêve en rejoignant Harvard où j'avais passée les sats avec succès. J'avais alors choisis des études de neuroscience et biochimie tout en intégrant la cabot house. Harvard était magnifique et je m'y sentais vraiment bien, j'avais enfin l'impression de vivre après vingt-deux ans d’existence.
Je t'aime Maxime, tu le sais ça ? Et voilà ma deuxième histoire d'amour. Evidemment avant de fréquenter Maxime j'avais rencontrée pas mal d'hommes vu que j'avais découvert les joies de la séduction et je ne m'étais jamais donc gênée pour avoir quelques nuits d'un soir, pourquoi s'en priver après tout ? Mais Maxime ce n'était pas ça, c'était l'un des meilleurs amis de mon frère et il a toujours été proche de moi quand j'ai cru en la mort de mon frère après l'accident de la bombe. Mais malheureusement je n'avais pas pris cette relation comme j'aurais du la prendre, au contraire j'ai tout gâchée et je m'en veux sûrement encore.
Je suis enceinte Phoenix. Phoenix était l'homme avec qui j'avais couchée un peu avant de me mettre en couple avec Maxime et pars tous les malheurs du monde j'ai finis en cloque.
Je m'en fiche. Et en plus le père était un gros connard. Cette grossesse a mis un bordel pas possible dans ma vie, plus rien n'allait avec Maxime vu qu'il ne voulait pas de cet enfant et de mon côté je ne me sentais pas vraiment capable d'avorter, puis je n'en voulais pas, j'étais pas prête pour être mère. Maintenant que j'arrive à être heureuse tout ce que je demande c'est d'être libre et ce n'est pas avec un bébé que ça sera le cas. Ensuite est venue le Spring Break et là j'ai déconné. J'étais tellement mal d'être enceinte que je me drogua et me saoula chaque soir et comme on le dit souvent, on récolte toujours ce que l'on sème vu que j'avais perdu le bébé. Je pensais pas que ça serait quelque chose qui me toucherais autant mais pourtant ça a été le cas, j'étais plus capable de parler à mes proches et je me sentais constamment mal. J'avais l'impression d'étouffer et la seule chose dont j'avais envie c'était de m'enfuir d'ici. Et c'est ce que j'ai fais, après avoir fais mes valises je laissa simplement un mot à Maxime pour lui dire que je partais et c'est ce que je fis sans regretter et sans me retourner.
☾HOTEL BELLAGIO, LAS VEGAS, 2014.Au fond de moi je savais très bien que c'était une très mauvaise idée de partir comme ça, après tout je perdais mes études, l'homme que j'aimais et mes amis. Mais j'avais juste l'impression que le besoin de partir de Cambridge était un besoin vital, j'avais besoin de voir ailleurs le temps de mettre pause sur ma vie pendant quelques mois pour ensuite aller beaucoup mieux. Avec toutes mes économies réunis j'ai réussis à rejoindre Las Vegas. Pourquoi cette ville ? J'en sais trop rien, peut-être qu'à Las Vegas je pourrais m'amuser comme je ne l'ai jamais fais ailleurs et puis je savais très bien que dans un endroit comme ça c'était plutôt facile d'oublier la raison de mon départ de Cambridge.
Qu'est c'qu'une jolie demoiselle comme vous fais seule au bar ? Oh et bien la demoiselle ne connait personne ici et elle vient tout juste de débarquer dans cette ville si farfelue qu'est Las Vegas. Et si je vous montrez comment fonctionne cette ville ? En rencontrant cet homme j'avais eu beaucoup de chance, il était dans la ville de Las Vegas depuis des années déjà pour affaire et il n'y avait sûrement pas meilleur personne pour me faire connaître cette ville. Avec lui j'avais l'impression de vivre un rêve chaque journée et chaque nuit, je m'amusais constamment comme si la vie était un éternel amusement. Je m'étais évidemment rapprochée de cet homme vu qu'il avait vraiment tout pour plaire et il allait m'être encore plus serviable que je le pensais.
Y'a pas un moyen de se faire du fric facilement ici ? Tu sais jouer au poker ? Plutôt bien oui. Et c'est le lendemain qu'il m'expliqua tous les vices cachés du poker et toutes les triches que je pouvais faire, j'avais une facilité déconcertante à apprendre vu que tout ce qui était théorique c'était mon domaine et je n'ai surtout jamais eu de mal à apprendre quelque chose. J'avais utiliser ses méthodes dans les casinos de Vegas et chaque fois c'était le même diction, le jackpot et le jackpot, j'en m'en sortais bien et j'en étais contente.
Il faut que je retourne où est ma place.. Je peux pas rester à Vegas toute ma vie et ça tu le sais bien. Merci pour tout c'que t'as fais pour moi, je l'oublierai jamais. On se reverra, c'est promis. Dis-je à mon acolyte de Vegas face à moi alors que j'étais prête à bientôt rejoindre mon avion pour Cambridge. Je venais embrasser ses lèvres une dernière fois pour ensuite quitter Vegas et revenir à la vie normale à Cambridge. Je revenais beaucoup mieux, j'avais réussis à oublier le passée, je me sentais moins oppressée et tout ce que j'avais envie c'était de retrouver mes proches même si j'en appréhendais certain. Et puis j'avais trouvée une certaine façon de me faire de l'argent en étant une as du poker donc je me disais qu'à partir de maintenant ma vie ira beaucoup mieux que par le passé. Je m'étais donc à nouveau inscrite à Harvard pour la rentrée prochaine tout en ayant réussis à m'arranger pour participer au summer camp 2015. J'étais donc de retour et prête à vivre ma vie comme je l'entend.