Bad girl gone good • PRIAPE

Je pris mon téléphone en arrivant devant la pizzeria que j'avais fréquenté plusieurs fois avec Priape avant la bombe et cela me donnait une idée c'est pourquoi je composais le téléphone de Priape. Lorsqu'il décrocha je ne tardais pas de lui dire : " Docteur Zacharias... Je suis à la pizzeria à laquelle on a diné plusieurs fois tu sais sur Harvard Square... T'as juste le temps que je boive mon jus de fraise pour arriver... " Je raccrochais, entrais dans la pizzeria et m'installais alors que mon fameux jus arrivait devant moi. Je croyais en Priape et son instinct de compétiteur, il allait venir. Les minutes passèrent, mon jus baissa de plus en plus. Je regardais l'heure, dix minutes étaient passées. J'avais presque terminé et op la porte s'ouvrit une nouvelle fois, cette fois c'était Priape. Je souris et me levais pour lui faire la bise alors qu'il arrivait vers la table. " C'était moins une avant que je ne parte. " Je fis signe au serveur de me remettre un jus et d'apporter une bière au jeune pédiatre. Tous les hommes aiment la bière, ça devrait bien le faire pour lui. " Je suis contente de te voir tu sais ? J'ai l'impression que ça fait une éternité et quand je suis passée devant la pizzeria, je me suis dit que je ne pouvais pas manquer l'occasion ! "

J’étais en train de mesurer mon appart sous toutes les coutures pour voir comment caser une table à langer dans ma minuscule salle de bain. Mon mètre dans une main, je pianotais de l’autre pour parcourir les sites de puériculture sur mon téléphone en ronchonnant contre les dimensions des tables proposées et avec un agacement certain devant leur prix. J’allais finir par poser un matelas sur ma machine à laver et l’affaire serait vite réglée. Mais mon téléphone vibra, m’arrachant à mes occupations d’apprentis papa. Ce fut avec un sourire amusé que je découvris le sms de Delilah. Je voyais très bien de quelle pizzeria elle parlait… D’ailleurs je n’habitais pas loin, le défi serait simple à réaliser. Je pris même cinq bonnes minutes pour me changer avant de marcher tranquillement jusqu’au lieu indiqué. Le luxe d’avoir un appart quoi. La brunette m’accueillit en me taquinant : « Excusez-moi mademoiselle Carmichael, mais j’ai pas l’habitude de me rendre à un rendez-vous galant sans être un minimum élégant… » plaisantai-je en ajustant le col de ma chemise avant de rire. Parce que bon, à l’époque où l’on venait dîner ici, nos rencards pouvaient encore s’apparenter à quelque chose de galant, aujourd’hui il n’y avait clairement rien de tel entre nous. Je m’installais en face de la jeune femme qui me commandait une bière. « Ha bon pas de jus de fraise pour moi ? » rigolai-je avant de reprendre plus sérieusement : « Moi aussi j’suis content de te voir Del’. Tu vas mieux ? » Je la détaillais un instant, le regard un peu soucieux. Elle avait traversé son lot d’épreuves avec son agression… Je pouvais pas m’empêcher de m’inquiéter un peu pour elle.

" Vous êtes tout pardonné docteur Zacharias, mes yeux vous en auraient voulu de vous pointer en blouse blanche de travail alors que je n'ai vu que de cela pendant deux mois... " Enfin techniquement pendant un mois puisque les quelques semaines avant j'étais comme la belle au bois dormant, endormie dans un profond sommeil, et c'était mieux comme cela parce que cela m'avait surement évité de trop souffrir. " T'as de belles couleurs aux joues, je ne pense pas que le jus de fraise de te soit utile, mais si tu insistes vraiment on peut toujours échanger ! " Les médecins avaient dit molo sur l'alcool, molo sur les bêtises, molo sur tout ce qui pourrissait mon ancienne vie si je voulais m'en sortir comme je leur avais dit. J'avais déjà bafoué tout cela une fois depuis ma sortie, il fallait peut être attendre un peu pour effectuer la deuxième fois. " Comme tu peux le voir, je vais bien, mon visage a retrouvé sa forme normale sans trop de séquelle, mes deux jambes et tout le reste fonctionne à merveille alors que demander de plus ? Et toi, comment tu vas depuis le Spring Break ? Il me semble que ce n'était pas la forme. " Et oui nous ne nous étions pas vu depuis le Spring Break, il était loin le temps où nous nous retrouvions assez souvent dans cette pizzeria, mais techniquement lui m'avait vu entre temps puisque c'était lui qui m'avait sauvé la vie. D'ailleurs je voulais rapidement revenir sur ce point. " Au fait, je ne le dirais jamais assez, mais merci de m'avoir trouvé ce soir là... Sans toi je ne serais surement plus là. " Ma main s'approcha de la sienne et la prit pour exercer une légère pression accompagnée d'un sourire. C'était mon ami le sauveur, pas de transfert amoureux bizarre sur le mec qui m'a sauvé ou ce genre de chose non.

« J’suis sûr que tu regarderas plus Grey’s anatomy de la même façon maintenant… » affirmai-je avec un petit sourire amusé alors qu’elle me confiait son écœurement des blouses blanches.  « Je plaisantais, la bière c’est parfait. » fis-je en attrapant d’ailleurs le demi que le serveur venait de déposer sur la table. Je levais mon verre pour l’entrechoquer contre celui de mon amie : « A ton rétablissement ! » trinquai-je alors. De toute façon, il n’était pas question d’échanger. Après l’hospitalisation prolongée et les nombreux trauma qu’elle avait eu, Delilah était surement mieux au jus de fraise. Je l’écoutais ensuite me confier qu’elle allait bien. Effectivement, exit les tuméfactions qui l’avaient complètement défigurée. Les chir de l’hôpital avait fait du bon boulot, la jeune femme avait bien cicatrisé et elle avait retrouvé son petit minois adorable. « Je pensais pas qu’au physique Del… » corrogeai-je alors que la brune s’était concentrée là dessus pour sa réponse. Après un tel traumatisme, je m’inquiétais aussi de savoir comment elle se sentait, moralement parlant. Mais mon interlocutrice préférait me retourner la question. J’haussais les épaules : « Ca va, ça va… » Je n’étais peut être pas des plus convaincants. Mais je n’avais aucune envie de me lamenter auprès de la jeune femme, surtout après ce qu’elle avait vécu. Elle me remercia de l’avoir trouvée le soir de son agression, sa main se glissa dans la mienne. « J’aurais voulu faire plus… » Comme empêcher tout cela d'arriver par exemple. Si j'étais arrivé rien qu'un peu plus tôt dans cette ruelle... Mes doigts se serrèrent, répondant à la légère pression qu’elle exerçait. Mes yeux se relevèrent, plongeant dans les siens alors que je lui demandai : « Qu’est-ce qui s’est passé Delilah ? Ils ont retrouvé le type qui t’a fait ça ? »

" Ah là non grey's anatomy n'a plus rien pour me faire fantasmer maintenant... Mais j'avoue quand même que les médecins étaient très gentils ! " Je n'avais pas à me plaindre, mon hospitalisation c'était vraiment bien passée. Kyla n'avait pas eu à se plaindre pendant que j'étais dans le coma et une fois réveillée, j'avais plutôt été bien traitée. " A mon rétablissement, ma nouvelle vie, et surtout à la nouvelle moi ! " Et le jus de fraise n'était qu'une petite boutade à comparer de tous les changements que j'avais envie d'effectuer dans ma vie. J'ai vraiment vraiment envie de transformer ma vie pour être une personne meilleure et arrêter de faire souffrir tout mon entourage et même les gens que je ne connais pas. " Je sais bien que tu ne pensais pas qu'au physique, mais la comparaison avec le physique c'était une manière de te dire que tout va bien même là dedans. " Je plantais mon doigt sur ma tempe. Oui j'étais bien dans ma tête, en accord avec moi, et ça faisait du bien car cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivée. " Tout ce temps dans cette chambre, ça m'a fait beaucoup pensé, à ma soeur, à mon comportement depuis son décès, à ma jumelle, à la manière dont je me comporte avec elle, et vraiment je pense pouvoir repartir sur de bonnes bases. Je ne dirais pas que j'avais besoin de cela mais ça n'avait pas peut être pas que du mauvais..." En fait le fait que je sois envoyée à l'hôpital m'avait obligé à me confier, à penser à mon, à me poser des questions et c'était vraiment tout ce dont j'avais besoin. Je n'allais pas aller remercier Leevy non plus quand même. " Le type ? C'est Leevy qui m'a fait ça Priape... Elle est furieuse que je passe du temps avec Royce... Mais il n'y a pas de type à retrouver, pas de Leevy à retrouver, je n'ai pas porté plainte et je ne le ferais pas... " Je baissais les yeux sur mon jus de fraise, j'avais déjà eu cette discussion avec Kyla et elle m'avait assez réprimandée sur mon choix, j'en attendais de même de Priape ou alors je ne pouvais juste pas affronter son regard.

« T’as pas rencontré de docteur mamour ? » la taquinai-je toujours sur le thème blouses blanches. « En tout cas, ils se sont bien occupés de toi, t’as l’air en forme. » observai-je en la regardant. J’étais content de constater et entendre qu’elle allait bien, aussi bien physiquement que moralement. J’étais néanmoins intrigué par ses paroles. Cette épreuve semblait l’avoir véritablement changé, elle le verbalisait carrément en parlant de nouvelle vie, de nouvelle elle. Le jus de fraise, cela s’inscrivait très surement dans cette idée de changement. Elle m’expliqua ensuite qu’elle avait eu le temps de faire le point durant son hospit, le point sur sa vie, sur la perte de sa sœur, sa relation avec sa jumelle, son envie de repartir sur de bonnes bases. « Dis, tu m’as pas invité ici pour m’annoncer que tu pars encore hein ? » demandai-je avec un petit air inquiet. J’avais l’impression de pas avoir suffisamment profité d’elle depuis son retour. Et puis, quand je l’avais trouvée dans cette ruelle, quand j’avais été à deux doigts de la perdre, j’avais réalisé que je tenais vraiment à Delilah. Bien plus qu’une ex conquête, elle était devenue une amie. D’ailleurs, je l’avais questionnée sur son agression, la jeune femme me révéla alors que c’était Leevy qui s’en était prise à elle. « Leevy ? » répétai-je incrédule. « L’ancienne cabot ? La grande blonde sex.. » Je me coupais, réalisant que Delilah n’avait surement pas envie que j’utilise l’adjectif sexy pour décrire son agresseuse. Je me repris : «  La grande blonde ? » C’était une amie de Valou. Elle m’avait toujours intriguée et j’avais un peu cherché à en découvrir plus sur elle l’été dernier. On avait un peu flirté et je me rappelais qu’elle avait une vie très compliquée. Mais en aucun cas, ses problèmes ou même les histoire entre son mec et Del, ne justifiaient l’état dans lequel elle avait mis la brune. « Mais pourquoi ? » demandai-je encore plus surpris d’entendre mon amie me révéler qu’elle ne porterait pas plainte.

" Mamour, l'amour, j'espère que tout cela va rester un petit peu éloigné de moi un moment. Les sentiments et les coucheries n'ont fait que me mener à ma perte jusqu'à maintenant alors si on pouvait éviter de réithérer l'expérience trop vite je pense que ça serait plutôt pas mal. " Je m'étonnais à sortir des mots, des phrases du genre, Priape devait être encore plus étonné, il ne devait plus reconnaitre la demoiselle qu'il avait trouvé derrière la boite de nuit, inconsciente. " Je suis en forme ! " J'agrémente mes paroles d'un nouveau sourire, tout cela n'est pas pour endormir mon entourage pour retomber encore plus bas après non, c'est juste que je vais vraiment bien, c'est tout. " Je ne pars pas, je recommence tout, ici, si on m'en laisse l'occasion même si je pense qu'on va encore avoir envie de me jeter quelques tomates à la figure pendant un petit moment. Maintenant que j'ai retrouvé Kyla je ne vais pas la lâcher de si tôt. " J'avais trouvé cette vraie relation de jumelle avec ma soeur alors non je ne voulais pas y mettre un terme aussi tôt. Parce que oui il a de belles relations à distance et autre, mais j'avais déjà été loin d'elle trop longtemps, j'avais besoin vraiment de me retrouver près d'elle, physiquement parlant. " La grande blonde sexy, canon, tout ce que tu veux qui se tape le président winthrop et est enceinte de lui oui elle. Tu la connais ? " Je l'interroge sur Leevy, peut être l'a t'il croisée avant de me trouver derrière la boite de nuit mais n'a pas imaginé que c'était elle qui avait pu me faire ça. " Si tu veux savoir pourquoi elle a fait ça il faudra lui demander à elle, mais si tu veux savoir pourquoi je ne porte pas plainte c'est simple. Imagine la mère de ton future enfant, oui Kyla m'a raconté, à la place de Leevy, est ce que tu aimerais qu'une nana avec qui tu as couché et passé du bon temps vienne porter plainte parce que ta petite amie n'a fait qu'exprimer sa jalousie ou je ne sais quoi ? Non... Cet enfant n'a pas besoin d'arriver en prison et de grandir avec sa mère en prison..."

Ce n’était plus un changement c’était une refonte parfaite de sa philosophie de vie là. « Mademoiselle qui êtes vous et qu’avez vous fait de mon amie ? » plaisantai-je avant de me mettre à rire. Je repris mon sérieux. Je ne voulais pas qu’elle pense que je désapprouvais cette direction qu’elle donnait à sa vie, car au contraire, je trouvais cela super. C’était un choix que j’avais fait moi aussi il y a un petit moment, renoncer aux coucheries et aux histoires sans lendemain. Bon, cela ne m’avait pas réussi spécialement, mais je me gardais bien de le dire à Delilah. Elle avait surement besoin d’encouragements quant à ses choix : « C’est bien en tout cas. De te voir comme ça, décidée, sûre de toi… » C’était impressionnant de voir comment elle avait su tirer du positif de toute cette histoire. J'étais impressionné par la force de caractère dont faisait preuve la jeune femme. Je me lançais prudemment en la questionnant sur son agression et ses réponses me laissèrent complètement perplexe : pas de poursuite pour la –grande blonde sexy- Leevy. « Je la connais vite fait… » Gardant pour moi le fait qu’on avait vaguement flirté l’été dernier lorsqu’elle était encore célibataire. Je ne l’avais pas vraiment revue depuis, je l’avais toujours trouvé assez intriguante, mais je n’aurais jamais imaginé qu’elle soit capable d’une telle chose. Je n’en revenais pas. Et puis pourquoi Del se refusait à porter plainte ? Elle me l’expliqua. « Elle a pas juste –exprimé sa jalousie- là ! » J’avais du mal à comprendre mon amie sur ce coup. Elle me donna son point de vue, glissant au passage qu’elle était au courant pour mon futur statut de papa, profitant de cela pour effectuer une comparaison qui n’avait pas lieu d’être à mes yeux. « On pourrait tester tout le kamasoutra toi et moi que Talya viendrait pas te tabasser pour autant… » Mon ex petite amie était loin d’avoir un tempérament violent… « Alors désolé mais j’ai du mal à imaginer. » rétorquai-je. J’avais malgré tout saisi l’idée : elle renonçait aux poursuite mais elle ne le faisait pas pour Leevy, elle le faisait pour le bébé, et pour Royce aussi en partie. « Sois prudente dans tous les cas… Cette fille a l’air sacrément dangereuse. » Je me rappelais avec horreur l’état dans lequel j’avais retrouvé la brunette. « Et vu que tu ne portes pas plainte, rien ne l’empêchera de recommencer. » fis-je avec une certaine inquiétude.