Liesel - Reste encore un peu contre moi.

Ça fait déjà quelques temps que le bal de fin d'année était passé et Mona et moi étions toujours en froid. Je m'y étais sans doute mal pris pour qu'elle ait peur de moi mais j'avais du mal à comprendre pourquoi elle avait couché avec moi pour ensuite regretter. Je ne lui en voulais pas particulièrement, j'étais juste triste de la tournure qu'avaient pris les événements. Nous étions déjà en fin de soirée et je m'étais affalée sur mon lit juste après les cours. J'avais envoyé un sms à ma meilleure amie et l'avais attendu impatiemment car je savais que lorsqu'elle était là, ma déprime me laissait un peu tranquille. Liesel était une fille que j'aimais énormément, toujours souriante et à l'écoute lorsque j'avais besoin d'une oreille attentive. Me roulant dans les draps, je regardais les aiguilles de l'énorme montre se trouvant en face de mon lit tourner sans répits.

J'ai du mal à garder mon calme. Depuis que j'ai reçu le SMS de Panda, je suis un peu affolée, et je me demande ce qu'elle a. Je me précipite dans tous les coins de la chambre que j'occupe avec Tessy à la Quincy, fourrant des affaires dans ma besace au fur et à mesure. Un paquet de gâteaux, des DVDs, des crackers, quelques peluches que j'ai toujours sous la main, c'est utile quand on va mal. Bientôt, je suis prête, avec tout l'attirail anti-chagrin dans mon sac. Je prends mes clés et mon portable sur la table de l'entrée et vais pour sortir, quand je me rappelle d'une dernière chose avant de partir. Je me jette vers le frigo, saisis une bouteille de jus de tomate, referme la porte et sors presque en courant de la chambre.

J'arrive devant la porte de la chambre de Pandora et prie de toutes mes forces pour que Palmyr ne soit pas là. Ma meilleure amie ne va pas bien, ce n'est vraiment pas le moment de me chercher, je risque de frapper la première personne qui se met en travers de mon chemin. Je toque doucement à la porte, puis l'ouvre.

"Panda, c'est moi." Je m'approche de son lit. Elle est roulée en boule dans les couvertures. "Je t'ai amené des trucs pour te remonter le moral", dis-je d'une voix douce. "Tu veux en parler?"

Je ne veux pas la forcer à parler, loin de là. Je suis la première à savoir que parfois on aime bien avoir son petit havre de paix, ne pas en parler aux autres, mais je sais aussi que parfois en parler fait beaucoup de bien. C'est à elle de voir.