« welcome to the family » feat. ezio et amanda

Mon mari travaillait toute l’après-midi. Pour ma part, je n’avais pas de cours, mais que des révisions, que je ferais en soirée chez moi. J’avais donc profité de l’occasion pour sortir de chez moi et aller me promener. J’avais fini par écrire à Ezio, pour savoir ce qu’il faisait. Comme il n’avait pas de cours, commençant à l’automne, je supposais qu’il allait être libre, et j’avais raison. J’aimais beaucoup sa présence, il était toujours calme avec moi et raisonné. J’avais grandement apprécié qu’il se confie à son tour à moi, je sentais que je pouvais lui faire confiance. J’espérais également que tout ça se règle pour lui. Je sentais qu’il aimait toujours cette femme, alors pourquoi la laisser aller, alors que lui et Léo en ont besoin. D’ailleurs, il était venu me rejoindre à un parc avec le petit, bien sûr. Il était le seul à en avoir la garde, quoi qu’il le fasse parfois gardé. Toutefois, je crois qu’il a remarqué que j’adore m’occuper de son bébé. Je crois que je serais prête pour en avoir un, j’étais assez mature et posée. Ce n’était pas possible pour moi, alors pour l’instant, j’allais  voler le sien. On était installé depuis un moment dans un coin tranquille, assis sur l’herbe, Léonardo entre nous. On devait avoir l’air d’un couple comme ça, j’aurais aimé que ce soit si simple, mais ce n’était pas le cas. J’avais mon mari, et lui il avait son ex. Il ne m’avait jamais parlé d’elle auparavant. Je l’avais vu avec une jeune femme, Lyssanna et mon instinct me disait qu’il ne passait pas rien entre ces deux-là. J’avais d’ailleurs cru au début que c’était elle la mère de l’enfant, ce qui m’avait semblé logique. Mais, s’il aimait son l’ex, Lyssanna faisait quoi dans l’histoire. Je regardais Léonardo, un sourire constant sur ses lèvres, puis Ezio. « Si tu dis que tu aimes ton ex, il y a quoi avec Lyssanna alors? » J’étais certain qu’ils s’aimaient tous les deux, mais il ne devait tout de même pas être amoureux de deux femmes en même temps, n’est-ce pas?

Je crois que j'aime les moments que je passe avec Alice à cause de leur simplicité. On se voit et on profite du moment, c'est tout. C'est certainement la vie qu'elle mène avec son mari qui lui a appris à profiter de chaque petit moment, et elle m'influence avec ce calme et cette manière toute simple et facile de savourer les moments qu'on passe ensemble. Je suis toujours heureux quand je suis avec elle, et je suis vraiment content de l'avoir rencontrée. Dommage qu'il y ait toujours l'ombre de son mari au tableau. Mais si je peux lui permettre de s'échapper ne serait-ce qu'un instant, c'est déjà très bien.

Aujourd'hui, nous avions pu enfin nous rencontrer dehors, puisqu'elle était certaine que son mari ne serait pas là à risquer de la surveiller. J'avais donc emmené Leonardo avec joie au parc, et cela faisait un bon moment que nous étions allongés sur l'herbe, à prendre le soleil et surveiller Leo du coup de l'oeil qui, en ce moment, essayait beaucoup de s'échapper pour découvrir le monde. Un petit curieux. Tant mieux, j'étais content que mon fils soit éveillé.

Alice me prend par surprise. Ça fait longtemps que nous n'avons pas dit un mot et je me demande ce qui lui a fait penser à ça. Je suis un peu interloqué. J'avais bien eu l'impression, quand Lyssana et moi avons nié être en couple, qu'elle n'était pas sûre de nous croire, mais elle ne m'avait jamais posé la question et je n'y avais plus repensé.

- Il ne s'est jamais rien passé, entre Lyssana et moi, tu sais. Nous n'avons jamais été amoureux, nous sommes juste très amis.

Mais néanmois, mes yeux brillent alors que je ne peux m'empêcher de me souvenir de nos relations un peu plus intimes que de simple amitié. Pourtant, Amanda est merveilleuse, mais ce n'est pas tout à fait la même chose avec elle. C'est un feu dévorant de passion que nous devons combattre en permanence pour ne pas nous y brûler, alors que Lyssana, c'était une pure fusion des sens, un parfait accord.

- Enfin... ajouté-je en rougissant. Bon, disons qu'on a couché ensemble quelquefois. Ou genre, tout l'été dernier.

Je bafouille presque. Je me demande pourquoi ça me gêne de lui avouer ça. Ce n'est pas comme si c'était si rare dans une amitié homme-femme. En fait, je ne connais aucune amitié homme-femme restée platonique à partir du moment où les deux côtés sont célibataires. Cela n'empêche pas qu'il n'y a jamais eu de sentiments amoureux entre nous, néanmoins.

- Mais c'est simplement une amie. Et puis, elle a cinq ans de moins que moi, tu sais. Ça ferait bizarre si je sortais avec elle, non ?

Je hausse les épaules.

- Mais c'est fini maintenant, elle a un petit ami. Et même si elle n'en avait pas eu, ce serait fini quand même. J'ai décidé de retourner avec Amanda.

Je craque, il faut que je lui dise. La situation est pourtant loin d'être rose. J'ai l'impression d'être un adolescent amoureux quand je suis avec elle, mais ça me fait toujours peur d'avoir sombré si rapidement dans ses bras. Et j'ai préféré pour l'instant lui demander de garder notre relation discrète - euphémisme pour secrète. Je ne me sens pas le courage d'assumer son retour au grand jour. Je n'ose même pas imaginer ce que dira Lyssana le jour où elle l'apprendra. Évidemment, je n'ai osé lui parler de rien, mais elle risque bien de l'apprendre un jour, et ce jour-là, je ne donne cher ni de la peau d'Amanda, ni de la mienne.

Mais néanmoins, Alice étant celle m'ayant en partie décidé à lui redonner une chance, j'estime qu'elle a le droit de savoir la suite de l'histoire.

Je devenais de moins en moins gênée avec Ezio. Je me sentais à l’aise avec lui, donc c’était plus facile de parler d’un peu n’importe quoi. À l’habitude, lorsque je pensais à quelques choses de bizarres ou si j’avais de drôles de questions, je les gardais pour moi. J’avais clairement peur du jugement des autres. Cela avait toutefois passé avec le temps avec Ezio. Même si on n’était pas amis depuis si longtemps, notre relation avait été rapide tant qu’à elle. Ça me faisait terriblement du bien d’être comme ça avec une personne, et je me demandais pourquoi je n’avais pas fait cela plus tôt. Peut-être que je n’avais pas trouvé la bonne personne pour cela justement. La majorité des étudiants ne pensent qu’à eux, et leur plus gros problème était qu’est-ce qu’ils allaient porter ou quel party ils allaient aller. Bref, ce n’était vraiment pas ce genre que je désirais pour m’aider. D’ailleurs, j’avais demandé à Ezio ce qui me passait par la tête, c’est-à-dire sa relation avec Lyssanna. J’ai cru dès la première fois que je les ai vu qu’ils étaient tous les deux qu’ils étaient ensembles. Je m’attendais presque à présent qu’il me dise qu’il était mélangé entre les deux, mais ce ne fut étonnement pas le cas. J’hochai simplement de la tête lorsqu’il me dit qu’ils étaient amis et qu’ils n’avaient jamais été amoureux. Ça pouvait être plausible, quoi qu’ils semblent terriblement proches. Qu’à le regarder, je pouvais voir qu’il tenait à elle. Il reprit la parole et je fus un peu surprise. Je ne sais pas si c’était le fait qu’il me dise directement ça, ou que je le vois rougir, mais j’étais surprise. C’était normal pour des amis? Je ne connaissais pas ça. « Ah oui? Enfin, les jeunes d’aujourd’hui… » Je levai les yeux au ciel, comme si j’étais découragée. De mon côté, on aurait dit que j’étais l’une de ces adultes renfermées de ce côté. Je n’avais tout simplement jamais connu ce genre de relation, mais chacun son truc. Nombreux avaient ce genre d’amis et ça m’expliquait à présent en partie pourquoi ils étaient si proches. Ils se connaissaient donc, entièrement. Il parla ensuite de l’âge, et je me demandais d’ailleurs il avait quel âge. Je n’avais jamais cru que cela changeait quoi que ce soit dans une relation. « Ce ne serait pas bizarre, ce n’est pas si mal, j’ai 6 ans de différence avec… » Je m’arrêtai. Ma relation avec mon mari n’était pas le meilleur exemple. J’essayais de lui démontrer que l’âge n’avait aucun impact dans une relation, mais ça l’aurait probablement l’effet contraire. Je fus de nouveau surprise lorsqu’il m’apprit qu’il était retourné avec Amanda. Je n’aurais pas cru que cela aurait été aussi rapide, il avait l’air tant hésitant, mais je l’avais encouragé. Il avait sûrement beaucoup réfléchi, et tant qu’il était heureux, ça m’allait. « Oh c’est génial ça! » J’étais sincèrement heureuse pour lui, et le petit Léo qui allait retrouver sa mère. Ce serait sûrement beaucoup plus simple pour lui à présent et j’espère que cette femme avait de bonnes intentions envers lui.

Je ne sais pas pourquoi je lui ai précisé que nous avions couché ensemble. Sans doute parce que je sais parfaitement que cela joue dans notre amitié très fusionnelle et que j'avais un peu l'impression de lui mentir en prétendant que rien ne s'était passé. Je ne veux pas qu'elle se dise qu'elle se fiat des films à cause de moi, ou je ne sais quoi. Sa réaction me fait rire.

- Eh, ça va, hein. Tu as quel âge toi d'abord, espèce de mamie ?

Elle renchérit sur la différence d'âge entre Lyssana et moi mais elle s'arrête net au milieu de sa phrase. Je comprends bien pourquoi. C'est vrai que son mariage n'est pas vraiment le meilleur exemple pour démontrer qu'une relation peut fonctionner malgré la différence d'âge, mais je vois ce qu'elle veut dire, ce n'est certainement pas à cause de ça que ses problèmes sont dus. Je lui pose une main sur le bras en signe de réconfort, sans chercher à parler. Ça ne sert à rien de toute façon.

Elle me félicite quand je lui avoue que je me suis décidé pour Amanda. Mais je n'arrive pas à être enthousiaste. Quand je suis avec elle, tout se passe très bien, mais dès que je m'éloigne, les doutes reviennent. Je fais la moue :

- Oui... Mais je ne suis pas sûr de moi et j'ai vraiment peur de me tromper. Je suis tellement hésitant que je lui ai demandé à ce qu'on reste discrets pour le moment. Je t'en parle seulement parce que tu m'as conseillé sur le sujet...

Leonardo est en train d'arracher de l'herbe et de la lancer joyeusement sur Alice. Je ris et lui retire un brin resté dans ses cheveux. Nous ressemblons à un couple comme ça, assis dans un parc avec un bébé qui joue entre nous, ma main dans ses cheveux retirant l'herbe. Et je me dis qu'au fond, j'ai bien fait de revenir avec Amanda. Je voudrais pouvoir vivre ça avec elle, avoir une vraie famille.

Je viens de finir une longue matinée de planque, j'ai commencé à 5h ce matin, je n'en peux plus. Je suis fatiguée et d'assez mauvaise humeur. Je décide d'aller faire un tour à pied, j'en ai marre de la voiture. Ensuite, je passerai voir si Ezio est chez lui. Je vais pouvoir serrer mon fils fort contre moi et me retrouver avec l'homme que j'aime. A l'idée de notre petite famille, je me radoucie et un sourire se dessine sur mon visage. Je suis heureuse pour la première fois depuis longtemps.

Ezio a décidé de nous laisser une autre chance. Nous sommes ensemble maintenant et je ne compte plus jamais le perdre. Non ça c'est sur, je ne le lâche plus jamais ! Il m'a demandé de rester discrète sur cette relation et je le comprends. Il vaut mieux être sur que ça fonctionne avant d'en parler. Même si pour ma part, je suis prête à faire tous les efforts du monde.

Je continue de marcher, pensive quand je me retrouve tout près d'un parc. Je me dis que ce serait bien d'y emmener Léo un de ces jours. Soudain, j'entends un rire. Un rire que je reconnaitrais entre mille. Il ressemble beaucoup à celui d'Ezio. C'est celui de mon petit ange. Comme s'il avait lu dans mes pensées, son beau gosse de père l'avait déjà emmené au parc. Je décide de leur faire une surprise et me précipite vers eux en courant.

Je soulève Léonardo dans les airs en riant avec lui: "Ohhhh mon petit ange ! Qu'est ce que tu es beau !" Il rit de bon cœur avec moi et tire une mèche de mes cheveux dans sa toute petite main. Je suis touchée par cette attention car c'est ce qu'il faisait à sa naissance même si je ne l'ai vu que très peu de temps. Je me retourne vers Ezio pour lui faire part de cette nouvelle quand je me stoppe nette.

Il n'est pas seul. Une jeune femme est à ses côtés. Putain, mais c'est qui celle là ? Mon visage change directement d'expression. Je lâche donc un "bonjour" froid en sa direction avant de faire un baiser sur la joue d'Ezio.

Je m’étais un peu moquée du fait qu’il ait couché avec «sa meilleure amie». Je ne devrais pas être surprise, mais pourtant je l’étais. Je n’avais probablement pas la mentalité des jeunes de mon âge, donc oui je faisais un peu mamie. « J’ai 25 ans, je suis mature moi! » Enfin, je n’avais aucune idée de l’âge qu’il avait, mais je ne voyais pas le problème avec le fait de sortir avec plus jeune ou plus vieux que ça. Certes ma relation n’était pas un exemple, mais ça fonctionnait très bien avant. La différence d’âge n’était pas le problème. On changea ensuite de sujet lorsqu’il m’annonça qu’il s’était finalement remis avec son ex. Je l’avais un peu encouragé, même si je ne connaissais pas cette femme. Je supposais toutefois que ce serait plus simple pour lui, à présent qu’elle était de retour, et pour le petit Léo. Ils formeraient une famille et ce petit le méritait tant. Il était tellement adorable. « Dans le pire des cas, tu te tromperas et tout reviendra comme avant. Toi et lui, c’est tout. » Je désignai du regard Léonardo qui me lança alors en riant de l’herbe qu’il venait d’arracher. Je ne pus m’empêcher de rire, alors qu’Ezio essaya de me l’enlever. Je ne bougeais pas, le laissant faire puisque de toute façon, je ne voyais rien. C’est alors qu’une femme apparue et pris directement Léonardo dans ses bras. Je fus surprise mais à voir lui parler, je devinai immédiatement que c’était sa mère. Je ne savais pas d’où elle sortait, mais elle semblait prendre beaucoup de place. Elle me regarda ensuite et je ne sais pas si je devenais parano, mais elle sembla changer totalement d’humeur, murmurant un bonjour et embrassant la joue d’Ezio. À l’habitude, je préférais rester en silence, mais comme je voyais souvent mon ami, et qu’elle était de nouveau avec lui, je supposais que c’était bon de se présenter maintenant. Je lui souris donc un peu. « Bonjour, moi c’est Alice, je suis l’amie d’Ezio. » Elle ne s’était pas encore présentée, mais c’était évident que c’était elle. Qui d’autre agirait de cette manière.

- On a le même âge ! ris-je. Pas la peine de faire l'outrée !

Ça me fait du bien de rire simplement avec elle, de profiter du moment, et je souris alors qu'elle me rassure quant à Amanda et moi. J'espère sincèrement qu'elle a raison et que je n'en souffrirai pas encore. Je suis perdu dans cette petite bulle de bonheur en ôtant les brins d'herbe de ses cheveux quand une voix me déconcentre soudain. Je tourne brusquement la tête et je vois Amanda prendre Leonardo dans les bras et s'extasier sur lui.

J'ai un coup au cœur. C'est elle, sa mère. Bien sûr que c'est elle. Quand je vois Alice s'occuper de lui, je ne vois qu'une amie qui apprécie mon bébé. Quand je vois Amanda le prendre dans ses bras, je vois l'amour maternel dans ses yeux, l'amour que tu ne peux pas feindre, jamais. Je suis touché et pendant une seconde, je suis sûr de ne pas m'être trompé.

Mais mon petit coin de paradis éclate en mille morceaux alors qu'Amanda se dirige vers nous et lâche un bonjour glacial à Alice. Elle me claque un baiser sur la joue et je lui suis reconnaissant. Elle avait certainement envie de marquer sa possession sur moi mais s'est souvenue que je lui ai demandé de la discrétion, que je n'étais pas encore prêt à assumer publiquement cette relation. En l'occurrence, devant Alice, elle aurait pu se le permettre. Moi, je me suis éloigné précipitamment de la française, comme pris en flagrant délit de tromperie.

Alice est adorable et ne répond pas à la froideur d'Amanda, en lui disant tout naturellement bonjour. Je suis soulagé et la remercie intérieurement de réagir aussi bien. Je me charge de finir les présentations.

- Alice, je te présente Amanda, la mère de Leonardo et... eh bien, ma petite amie.

Je fais un petit sourire à Amanda.

- Alice m'a conseillé de te laisser une chance quand je lui ai parlé de toi, tu sais. C'est une amie très proche. Elle adore Leonardo. Elle est mariée.

Je me dis que je l'adoucirai en lui disant à quel point Alice adore notre fils et en lui expliquant qu'elle a contribué à notre remise en couple. Par contre, je ne réalise pas du tout que la précision de son mariage est inutile et que je suis en train de me défendre comme un homme surpris en pleine tromperie.

Ezio a eu un mouvement de recul comme si je venais de le surprendre en train de me tromper... Ca n'annonce rien de bon. Il avait l'air de se sentir coupable. Oui, mais de quoi ? Je n'en sais rien mais je n'aime vraiment pas ça.

La jeune femme se présente comme étant l'amie d'Ezio. Mais qui lui a demandé qui elle était au juste ? J'en ai rien à foutre de qui elle est. Elle ne voit pas qu'elle fait tâche dans notre portrait de famille ? Je me retiens de toutes mes forces pour ne pas lui dire de dégager plus vite que ça, si bien que je m'en mords la lèvre. Je ne réponds même pas, pas besoin de me présenter je suis sûre qu'elle sait déjà qui je suis. De toute façon, Ezio s'empresse de répondre à ma place: "Alice, je te présente Amanda, la mère de Leonardo et... eh bien, ma petite amie."

Il me lance un sourire et je ne peux m'empêcher de lui en adresser un en retour. Il voulait qu'on soit discret mais viens de dire devant cette.... fille que j'étais sa petite amie. Je suis fière et touchée de cette attention. Mon regard se porte forcément sur Alice et un sourire qui veut dire "Et oui salope, il est à moi !" s'affiche sur mes lèvres. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'aime pas du tout cette fille.

Et Ezio me donne raison de me méfier d'elle. Il continue à me la présenter: "Alice m'a conseillé de te laisser une chance quand je lui ai parlé de toi, tu sais. C'est une amie très proche. Elle adore Leonardo. Elle est mariée." Tout se passe au ralenti dans ma tête. Certains mots résonnent très fort: amie très proche, adore Léonardo, mariée.

Déjà que "proche" est de trop alors si elle est "très proche", ça va mal finir. Elle "adore" MON fils ? Non mais je rêve ! Mais ce qui me trouble le plus c'est qu'Ezio a trouvé utile de rajouter "elle est mariée" comme pour se justifier, comme pour prouver qu'il ne se passe rien entre eux. Mais s'il ne se passe rien pourquoi se justifier? Je sens mon poing se serrer et mes dents grincer. La colère est en train de monter en moi et je fais un effort surhumain pour la surmonter.

Je leur tourne le dos et m'assois par terre, Léonardo entre mes jambes. Je dis alors: "Oui, bon, peu importe qui elle est. Sa maman est là, plus besoin de baby sitter maintenant elle peut rentrer."

Je ris de nouveau lorsqu’il me dit que ce n’était pas la peine d’être outrée. Je n’étais sûrement pas aussi ouverte à ce sujet que tout le monde. J’allais lui répondre lorsque cette femme arriva. Elle déplaçait de l’air, mais qu’à voir le sourire apparaitre sur les lèvres d’Ezio, je compris. Je ne sais pourquoi, mais cette femme me mettait totalement mal à l’aise. Je me sentais comme si j’avais fais quelque chose de mal, alors que je n’avais que passé un après-midi dans un parc avec un ami. C’était peut-être par son attitude ou ses paroles. Toutefois, j’essayai de rester calme et de ne pas trop prendre de place. De toute façon, je voyais déjà qu’elle était tout le contraire de moi. Je me présentai d’ailleurs, ce qu’elle ne fit pas. Mon ami s’en chargea. Amanda. C’était donc elle. Même si je savais qu’elle lui avait fait du mal, je ne pouvais qu’être heureuse de savoir qu’Ezio avait choisi de retourner avec elle. Heureuse qu’il retrouve sa petite famille, et Léo le semblait aussi. J’écoutai mon ami me présenter à sa petite amie. Trop de détails tout ça, mais ça devait être moins qui piquait là-dessus, ce n’était rien. Elle s’assit ensuite, dos à nous, avec son bébé dans les bras. Elle n’ajouta rien pour l’instant et je me demandais ce que j’étais supposée faire. Engager la conversation? Je ne savais même pas quoi dire. L’ignorer et continuer ma conversation avec Ezio? C’était sûrement une mauvaise idée. Je l’entendis finalement prendre la parole et j’entrouvris les lèvres, tournant ma tête vers mon ami. J’étais de trop, ça c’était clair. Je n’étais pas du genre à m’imposer alors je me levai directement, prenant mon sac. « Oh oui bien sûr, désolée. Je vais y aller, je suis heureuse de t’avoir rencontré. » Je baissai ensuite la tête, me sentant terriblement mal.

Je suis franchement mal à l'aise parce que je vois bien qu'Amanda crève de jalousie alors qu'elle devrait au contraire remercier Alice de l'avoir défendue. Si encore elle m'avait trouvé avec Lyssana, sa petite crise aurait pu être justifiable, mais là, franchement, elle abuse, et j'ai la drôle d'impression d'avoir amplifié sa fureur avec mon petit discours à la con. Hmmm, je réalise seulement maintenant ce qui a pu l'agacer dans mes paroles, et effectivement, je me demande ce qui m'a pris de dire certaines choses. Comme une amie très proche. Ou préciser inutilement qu'elle est mariée.

Je fronce les sourcils quand elle s'assied dos à Alice en l'ignorant ostensiblement et en étant franchement malpolie. Elle va trop loin, là. Et évidemment, la pauvre Alice, toujours timide et soucieuse de ne pas déranger, se lève immédiatement, obéissante. Je me demande, éberlué, en la regardant baisser la tête comme une enfant punie, si j'ai droit à l'Alice face à son mari ici. Je refuse qu'Amanda ruine tout ce que j'aie fait pour que ma nouvelle amie se sente en confiance avec moi !

Je lui attrape le poignet avant qu'elle ne s'en aille et dis sèchement :

- Attends un peu, Alice. Amanda, je peux savoir ce qui te prend ? Ce n'est pas ma baby-sitter, c'est une amie, mon amie, et il va falloir que tu t'y fasses. Elle a pris ta défense quand je lui ai parlé de notre histoire cette semaine, tu devrais la remercier au lieu de lui parler sur ce ton. Je ne savais même pas que tu allais venir ici, c'est le hasard qui a fait ça. Reste avec nous bien sûr, mais ne traite pas Alice comme ça !

Ça me gêne un peu d'empêcher Alice de s'en aller alors qu'elle doit se sentir très mal à l'aise, et à vrai dire je n'ai pas l'intention de la faire se rasseoir, le moment est déjà gâché de toute façon. Je veux juste qu'elle comprenne que je n'apprécie vraiment pas l'attitude d'Amanda vis-à-vis d'elle. Et je veux qu'Amanda comprenne qu'elle n'a aucunement le droit de traiter mes amis comme ça, surtout une fille aussi fragile qu'Alice. Je déteste l'atmosphère qu'elle a provoquée par son comportement ; j'ai l'impression d'être revenu aux jours infernaux.