« Tu es viré Oriana ! Virée ! »
Ces mots résonnèrent dans la tête d'Ana, elle qui avait tant de mal à garder un boulot. Elle venait d'en perdre un, un de plus. Mais on peut dire qu'elle l'avait cherché. Elle s'était réfugiée derrière le fast-food où elle travaillait, son tablier encore sur elle, et la porte de la cuisine encore ouverte, elle fumait son joint, sa marijuana, pendant sa pause de 10 minutes, sans se soucier du lieu où elle se trouvait. La fumée s'évaporait dans chaque recoins, partout où elle le pouvait. Elle était entrée dans la cuisine, et le patron s'y trouvait. Il vint alors lui retirer la roulée de la bouche, ce qui mit rapidement la jeune fille hors d'elle, « Espèce de pauvre ..., mais vous êtes complètement malade ! Allez vous faire ... ». Il ne la laissa pas finir sa phrase, il était rouge, rouge de colère, il serra les poings, avant de la virer, de la renvoyer chez elle sur ces mots , « Tu es viré Oriana ! Virée ! ». Ana retira son tablier, claqua la porte du fast-food et prit la route de son appartement miteux. Elle était en pleure, elle n'en pouvait plus, c'était l’événement de trop. La goutte qui faisait déborder le vase comme on le dit si bien.
Elle avait marché lentement, jusque chez elle, elle ouvrit la porte avec beaucoup de difficultés. La serrure avait beaucoup de mal, et le fait qu'elle coince, surtout aujourd'hui et à ce moment là, la fit sortir de ses gonds. Elle entra dans l'appartement et claqua la porte derrière elle. Elle se jeta sur son lit, son lit inconfortable, elle se recroquevilla sur elle même et pleura, elle pleura toutes les larmes de son corps et c'est à ce moment là qu'elle entendit 3 coups à la porte d'entrée, puis 4, elle reconnut tout de suite qui c'était. « Ana, ouvre-moi, c'est Jay ! ». Il n'avait pas besoin de dire qui était là, elle le savait très bien. C'était son ex petit ami, son petit ami policier qui la persécutait depuis leur rupture et surtout depuis qu'il savait qu'elle se droguait. Elle ne voulait pas répondre, elle ne voulait pas qu'il sache qu'elle était là, elle ne voulait pas le voir, elle ne voulait pas avoir à faire à lui. Elle n'avait pas besoin de sa morale, de ses leçons. Il toqua une nouvelle fois, « Ana, je sais que tu es là, ouvres moi la porte. Tu sais que je n'hésiterai pas à la défoncer ! ». Malheureusement, oui, elle le savait. Elle se dépêcha de faire son sac. Elle prit un sachet de cocaïne, une bouteille de vodka, un couteau de cuisine, du papier et un stylo. Elle s'en alla par l'échelle de secours qui se trouvait sur la cours arrière de l'immeuble. « Ana ! ». Elle s'en alla en courant, jusqu'à un motel, un vieux motel à première vue. Les murs avaient l'air sales, et le gérant du motel avait l'air glauque. Il portait un débardeur blanc, une vieille chemise entrouverte, un vieux jean délavé et des grosses chaussures de campagnard et ne parlons pas de sa peau, de son visage, de son physique, il était glauque tout simplement. Oriana prit une chambre, le gérant lui donna la clef et elle courut vers sa chambre, elle ouvrit la porte et fut heureuse de voir le décor de sa chambre, « C'est l'endroit parfait pour en finir ! ». En effet, elle avait une idée superbe derrière la tête, enfin, une idée superbe selon elle. La jeune grecque s'installa sur une chaise, une chaise qui grinçait quand elle s'y asseyait. Elle sortit le stylo et une feuille de papier de son sac avant d'écrire tout ce qui lui passait par la tête, tout ce qu'elle pensait.
« Je ne sais pas qui trouvera cette lettre. A dire vrai, justement, je ne vois même pas pourquoi je l’écris. Je pourrai ne rien laisser, ne rien écrire, même pas mon prénom, comme ça, je disparaîtrais de la circulation sans que qui que ce soit ne se pose de questions. On se dira simplement, une fille qui se suicide, une fille de plus, qu’on l’incinère et basta ! Mais je ne sais pas, maintenant que je tiens ce stylo entre mes mains, je me dis que je devrais peut-être écrire ça, rien que pour la personne qui trouvera mon corps ici, inerte, entourée de mon sang. Je suis désolée pour vous, pour ma sœur aussi. Mais pas pour mes parents. Vous, j’espérai que tout se passerait mieux que ça, que vous finiriez par m’accepter telle que je suis, avec mes erreurs du passé, mais ce ne fut apparemment pas le cas. Je me suis beaucoup trop battue jusqu’ici pour continuer. Je n’ai plus la force d’avancer, je préfère m’arrêter là, plutôt que de m’enterrer vivante. Je ne regretterai pas mon geste. Mais j’espère sincèrement que vous regretterez de m’avoir rejetée.
Oriana ... ».
Elle portait un jean et un débardeur qu'elle retira pour se retrouver en sous vêtement. Allez savoir pourquoi elle avait fait ça. Elle posa sa lettre sur la table, bien ouverte et bien visible aux yeux de tous. Elle prit son couteau et sa bouteille de vodka et se dirigea vers la salle de bain. Elle vint ouvrir l'eau, elle était froide ... Elle se posa sur le sol, sous l'eau, elle se taillada les veines puis posa le couteau, elle but la bouteille cul sec, et arrivée à la fin, elle s'arrêta un peu. Elle se mit à repenser à sa vie, à son passé, à tout ce qu'elle avait vécue, des petits passages de sa vie refaisaient surface, petit à petit ...
FLASH BACK
Elle a vécue dans un milieu aisé, à New York, entourée de parents catholiques, très croyants. Son père est avocat et sa mère fait dans le recrutement de mannequins pour l'agence de mode Ford située à New York. Tout lui a réussit jusqu'à ce qu'elle décide de sortir et de faire comme les filles vivants autour d'elle. De faire la fête, de boire, de fumer, de consommer des choses pas très nettes. Elle est sortie avec un homme de 6 ans son aînée, aujourd'hui policier, nommé Jason, qu'on appel Jay, plus rapide, plus court, plus simple. Elle n'a pas attendue très longtemps avant de le mettre dans son lit et son corps n'a pas attendu très longtemps avant qu'elle ne soit enceinte. Elle restait tout de même une élève parfaite en cours. Pour couvrir leur image si parfaite, de famille idéale, ses parents ont tenus à ce qu'elle avorte et adopte de nouveau une vie saine. Elle devait également virer Jay de sa vie. Elle a avorté mais est restée avec son policier et a décidé de garder son train de vie de débauchée. Ils l'ont alors mise à la porte et c'est ainsi qu'elle a enchaînée les petits boulots, qu'elle a rompu avec Jay, le pensant responsable de tous ses malheurs. C'est ainsi qu'elle est devenue la Oriana d'avant-suicide.
FIN DU FLASH BACK
Elle devenait toute pâle, elle voyait flou. Son sang coulait lentement jusqu'à la bouche d'évacuation de la douche. Elle commençait à avoir la tête qui tourne, elle prit sa bouteille et la ramena à sa bouche, mais elle n'eut pas le temps d'en boire le contenu ... Ce fut le noir complet, elle perdit connaissance. Elle était inconsciente.
Et là, quelqu'un vint frapper à la porte, 3 fois, puis 4, « Ana c'est moi ! ». C'était Jay, une fois de plus. Il l'avait entendu sortir par l'arrière de son appartement, car oui, il connaissait les lieux et il connaissait également Oriana et après tout, il était flic. Il l'avait suivit jusqu'au motel et était resté quelques temps sur le parking, pensant qu'elle en sortirait. Mais son inquiétude se fit de plus en plus grande quand il s'aperçut qu'elle ne sortait pas et il monta donc jusqu'à sa chambre. Voyant qu'une fois de plus elle ne répondait, elle n'ouvrait pas, il défonça la porte. « Oriana t'es où ? ». Il la chercha sous le lit, derrière le lit. Derrière les rideaux de la fenêtre qui était près de la table et c'est à ce moment là qu'il l'apperçut, la lettre de suicide d'Oriana. Il la lut attentivement ... Jusqu'à la fin ... « C'est pas vrai ! Ana ?! ». Il alla chercher dans le dernière endroit non examiné. Il l'a vit, là, allongée sur le sol, son corps pâle était entouré de son sang, il était froid ...
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Jay avait appelé les secours et ils étaient arrivés à temps, elle n'avait pas eu le temps d'entrer dans la lumière comme on le dit si bien. Et sa vie prit un tout autre chemin. Elle ne voulait plus se morfondre sur son triste sort. Elle n'avait plus besoin de le faire d'ailleurs. Comme dit à la fin de sa lettre, ses parents avaient regretté de l'avoir rejetée. Tout avait changé dans sa vie à partir de ce moment et elle est redevenue leur petite fille chérie. Mais elle a quand même tenue à s'éloigner d'eux. D'aller assez loin d'eux et c'est comme ça qu'elle a atterrit ici, à l'université de Cambridge.