♦ journal de Gwen ♦

11/06/2015 Ϯ I couldn't forget you, but no words can even tell you how much I still miss you.

Une photo que je ne peux me résoudre à ranger dans une boîte, voilà ce qu'il me reste de toi en dehors de mes souvenirs, bons comme mauvais. Je préfère tout garder de toi, de ce qu'il me reste de toi, comme la première fois où on s'est parlées, la première fois où nos lèvres se sont rencontrées, la première fois où je t'ai dis "je t'aime", le jour de ton anniversaire, dans un simple sms. La première fois qu'on s'est quittées, puis retrouvées, que tu m'as avouée que ta fin était proche, ta greffe, celle qui t'a sauvée un temps, puis enfin, la dernière fois où j'ai pu dire que tu étais mienne. Tous ces moments qui m'ont rendue heureuse, qui m'ont fait me sentir vivante pour la toute première fois. En souffrant pour toi, j'ai compris que j'étais vivante et non survivante. Tu me manques, si fort si tu savais. Depuis que je ne t'ai plus, tu me manques, et d'autant plus maintenant que tu n'es plus là, que je ne peux plus te voir en dehors de ma tête, qui dessine chaque traits de ton doux visage une fois mes yeux clos. Ces souvenirs que je ressens comme si tu étais là, près de moi. Mais ça ne sera plus le cas à présent. J'aimerai tant revenir en arrière, t'empêcher de prendre ce traitement, te voir mourir sous mes yeux, impuissante. Tu es toujours là, au fond de mon coeur. Mon amour pour toi ne m'a jamais quittée. J'ai appris à le canaliser pour ne pas descendre encore plus bas que je ne le suis. Je sais que de là où tu es, t'es pas fière de moi, tu dois même m'en vouloir de retourner dans les bras de certaines filles. Mais c'est pour m'efforcer à tirer un trait sur nous, parce que tu reviendras jamais d'entre les morts pour qu'on reprenne là où on s'est arrêtées. Je n'arrive pas à aimer quelqu'un d'autre que toi, c'est impossible. Excuse moi de tout le mal que j'ai pu te faire. Excuse moi de ne pas réussir à tourner la page. Tu ne liras jamais ça, mais j'ai au moins l'impression de te parler, et ça me fait du bien, tu sais ? Tu me manques, Willow. J'espère qu'on se retrouvera, un jour où l'autre, et que tu m'entraînes dans tes limbes. Je t'aime, à jamais. Merci de ce que tu m'as apporté dans la vie.

Décembre 2015 Ϯ Love letters.

Dixie,
Ou bien devrais-je dire, mon amour, je ne sais plus. Voilà quelques semaines que tu es à l'autre bout du monde et que je passe mon temps devant MTV à regarder des programmes aussi intellectuels que l'un de ces ploucs du Texas qui n'a jamais fréquenté les bancs de l'école primaire. D'ailleurs, Jersey Shore n'est vraiment plus ce que c'était, sans Sookie qui remue son cul contre le premier mec qui passe. Et Caitlin Jenner a des airs de Kim Kardashian quand elle sera vieille et aussi refaite que Donatella Versace. Bah, j'pense pas que tu captes le câble là où t'es en fait. Les pays du Tiers-Monde sont pas réputés pour l'avancée technologique ici. J'vais cesser de noyer le poisson dans ces conneries liées à la télé, même si ça occupe un peu à vrai dire. Mais Neela jette toujours un regard sur moi et c'est elle qui m'a encouragée à écrire cette lettre, pour que j'fasse pas de coma éthylique surement.
Tu sais, tu me manques. Il m'a fallu sept ans pour comprendre que tu n'étais pas qu'une amie avec qui j'passais du bon temps sous les draps. Sept années, tu te rends compte ? J'ai pas arrêté de me chercher des excuses ces derniers temps, en me disant que j'étais la raison cachée de ton départ, que le fait que j'arrive pas à dire ce que je ressens au fond de moi t'as aidée à partir. Tu m'as offert le plus beau des anniversaires cette année. Tu m'as offert les plus beaux mois depuis des années. Et le manque de toi est plus fort que ce manque que j'me provoque en arrêtant la drogue. J'ai toujours pas cédé à l'appel de la coke, tu te rends compte ? Juste un joint de temps à autre, pour ne pas devenir folle. J'ai étranglé une fille, ce qui m'a remise en question. J'veux pas d'une rehab. Pas encore une fois. J'vais arrêter de parler de ma vie, t'as sûrement mieux à faire que de lire les conneries que j'fais depuis que t'es plus là. J'te promets juste que j'retournerai pas en prison. Du moins j'vais essayer.
Tu sais ce que ça fait de ressentir un amour que personne ne peut épuiser ? Que ni les coups d'une nuit, ni les soirées entre potes peuvent atténuer ? J'pense qu'au fond tu le sais, même si t'as autre chose en tête qu'une vulgaire histoire de sentiments... Ca me tue de te savoir loin, de devoir contrôler toutes ces choses que j'ai pas l'habitude de vivre. Suicide social. Tu me manques, putain.
J'espère que tu viendras me voir, parce qu'honnêtement, j'aurai jamais le courage de prendre cet avion qui m'emmènera dans les abysses de mon esprit noirci par ces idées morbides au moindre éclair de soit-disant génie qui me disent que si je venais te voir, ma vie serait encore pire que maintenant. Alors autant me maintenir à l'idée que tu prendras ton courage pour qu'on tire définitivement un trait sur cette histoire mal achevée.
J'peux pas t'oublier. T'es la première stip-teaseuse que j'ai vue en arrivant à Cambridge, et t'es ma plus belle histoire cachée jusqu'à qu'on se décide à officialiser. J't'ai mis une photo dans ce courrier, de toi et moi. J'espère qu'elle te donnera le sourire comme elle a pu me le donner quand j'passais mes nuits avec un pot de Ben & Jerry's dans les mains.
Je t'embrasse, Dixie.
Tendrement.
Gwen.