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- J’avais vu en faisant les boutiques une affiche faisant la «promotion» d’un groupe de discussion et de soutien pour les gens vivant ou ayant vécu de la violence conjugale. Je n’avais personnellement jamais cherché d’aide, je n’en voulais pas. Je ne désirais pas changer ma situation, j’avais bien trop peur et dans un sens, je tenais toujours à lui. Je savais bien sûr qu’il existait un tas d’organisme pour aider les gens comme moi, mais il ne m’était jamais venu en tête de les utiliser. Toutefois, ce groupe de discussion m’attira. C’était anonyme bien sûr, et n’engageait en rien. Les intervenants ne pouvaient pas avertir les autorités si les personnes ne les demandaient pas. On pouvait quitter n’importe quand, n’ayant aucune obligation. Je pris donc le papier et me dit que ça ne pourrait pas me faire de mal de rencontrer d’autres personnes qui vivent les mêmes choses que moi. Peut-être que ça pourrait m’aider d’ailleurs à continuer. Dans la semaine suivante, je me présentai donc à l’endroit indiqué. J’étais nerveuse bien sûr, j’avais peur de devoir prendre la parole. J’arrivai un peu d’avance et m’installai isolée. Je regardais les gens arriver, sans dire un mot. C’était vraiment étrange d’être là, je n’aurais jamais cru devoir aller dans ce genre de groupe. J’avais hâte que les intervenants arrivent, afin qu’ils prennent la parole. Certains parlaient déjà entre eux, ils devaient se connaitre. Je ne savais pas si c’était des gens qui vivaient cela, ou avaient déjà vécu, mais je supposais que j’allais bientôt le savoir. Une intervenante arriva, mais comme il n’était pas encore l’heure de débuter, elle alla simplement discuter avec deux femmes à l’arrière. Je regardais toujours la porte, attendant de voir si d’autres allaient se joindre. Finalement, un homme, un jeune homme plutôt entra et je me figeai. Je l’avais déjà vu lui, je l’avais rencontré à l’hôpital. On avait partagé la même chambre et comme à chaque fois que j’y allais, j’avais trouvé une excuse bidon pour expliquer mes blessures, provenant en réalité de mon mari. Je croisai un instant son regard et baissa immédiatement la tête. Il ne me croirait plus à présent c’est certain. Je le vis aller à l’avant, ce qui signifiait qu’il animait donc la discussion et je me dis à l’instant que c’était une mauvaise idée de venir ici.
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