Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilitySo will someone come and carry me home tonight ? [& Gee]
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So will someone come and carry me home tonight ? [& Gee]

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So will someone come and carry me home tonight ? [& Gee] Tumblrm245yjhrky1qbm48z

Sept heures du matin. Mon réveil retentit dans la chambre, la lumière pointe le bout de son nez au travers les rideaux entrouverts de la pièce. Je remue, encore protégée par mes draps, dans l’espoir de remonter le temps. De quelques heures. Quelques minutes suffiraient. Le temps de souffler, et de récupérer le sommeil de mes nuits sans rêve. En vain, il est sept heures trois, et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Nouvelle journée qui commence, et toujours la même routine. Métro, boulot, dodo. Enfin non, oublions la partie Dodo. Métro, boulot, et divers cauchemars post-traumatique d’une guerre sans gloire. Bientôt deux ans que tout a fini, et pourtant elle continue de me hanter. Deux minutes plus tard, je suis enfin debout. Un rapide coup d’eau sur le visage pour me rafraichir, et je suis d’attaquer à trainer les pieds jusqu’au boulot. Ce qui est cool quand on est une fille naturelle, c’est qu’une trentaine de minute suffit pour se préparer. J’enfile un jean qui trainait dans un coin, un simple t-shirt gris et mon perfecto délavé comme apparat, la couleur n’est pas d’actualité aujourd’hui. Je suis assortie au ciel, gris, nuageux, remarquez la poésie de mon geste. Alors voilà, il est sept heures trente-six, et je tourne la clé passablement dans le verrou de ma porte, geste inlassablement répété chaque jour de ma vie. Un bus, pour me déplacer sur le campus, et puis j’y suis enfin : la porte de l’infirmerie. Boulot. J’ai enfilé ma satanée blouse par-dessus mon t-shirt. Aujourd’hui, comme tous les lundis, je suis seule jusqu’à l’arrivée du docteur à onze heure tapante. La deuxième infirmière –soit disant plus gradée que moi parce qu’elle a un diplôme d’infirmière, alors que moi, je ne suis qu’une étudiante en médecine militaire ratée- est probablement en train de profiter de son mari dans un week-end prolongé loin de leur affreuse progéniture. La belle vie. J’ai pensé à tout ça pendant une bonne heure. A ce que j’aurais fait si j’avais eu l’occasion de devenir médecin. J’aurais probablement viré l’infirmière, pour éviter son sourire narquois tous les mardis matins, lorsqu’elle me raconte ses passionnantes aventures dans une cambrousse perdue au sud de Cambridge. Les aiguilles de l’horloge trottent aussi lentement qu’elles le peuvent, et cette fois j’espère avancer le temps en les fixant irrémédiablement. Non, décidément, je n’ai aucun pouvoir, la DeLorean de d’Emmett Brown n’a aucun soucis à se faire. Il est bientôt dix heures, aucun élève en vue, et c’est pas plus mal. N’être payé à rien faire ne m’a jamais dérangé lorsqu’il s’agissait d’écouter les plaintes de gamins tout juste sorti du lycée qui se sont écorchés le genou à l’entrainement de football américain. Je me suis levé pour ouvrir la fenêtre, et m’y poser quelques minutes. Les gouttes de pluie s’écrasaient violement contre le sol, contre mon visage sorti par la fenêtre, comme un caprice du printemps. J’ai attrapé mon paquet de cigarette pour en prendre une, et je l’ai allumée calmement en observant les étudiants s’agiter sous l’orage. L’avantage d’être un pseudo héros militaire, c’est qu’on n’ose pas vous réprimander pour une simple cigarette.
(Invité)