WAYNE • just wanna chill out

Wayne & Mika

© Kaiji
Ça faisait combien de temps que je révisais ? Cinq heures ? Six heures ? Je ne faisais que ça depuis ce matin. J'avais toujours été ambitieux, mais pas au point de ne plus sortir de chez moi. D'habitude, j'arrivais toujours à alterner entre soirées et études. Mais là, je n'en avais plus envie. Plus depuis cet horrible bal. J'étais donc avachi dans ma chambre, avec une bière (je ne les comptais d'ailleurs plus) et mes feuilles de cours, lorsque je reçus un message de Wayne. Tiens ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu. Apparemment il voulait passer. Pourquoi pas, il fallait bien que je vois quelqu'un au bout d'un moment, je n'allais pas rester enfermé seul jusqu'à la fin de mes jours. Et puis on s'entendait bien lui et moi, c'était une bonne occasion de passer un moment tranquille entre potes.

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Moi qui déteste la solitude me voilà, seul, sur un banc entrain de fumer une bonne clope. La moitier de mes potes sont tous avec leur meuf ou alors entrain de rien foutre comme moi, et, je sais que si je les aurais rejoint je leur aurais bien proposé de faire une petite connerie pour nous faire passer le temps, mais qui nous enverrait à la case gendarmerie si on se serait fait choppé. Donc, le mieux c'est de rester seul et d’éviter les emmerdes, vu que si je suis à Harvard c'est pour éviter que le passé resurgisse. Je finis ma clope, me lève et la laisse tomber pour l'écraser. Je marche, sans savoir où trop aller. Je met mes mains dans mes poches et je trouve un petit joint que j'avais mit ce matin. Je l'allume et tire dessus, la laissant m'envahir. J’échappe de mon nez, la fumé du joint tout en le regardant, pensif. Je me souviens du moment où, j'avais fait goûter pour la première fois un joint à Mika. C'était tellement drôle. Généralement, la première fois que t'en goûte un, tu tiens pas trop et t'es déjà naze. On avait fait pleins de conneries que je ne pourrai pas oublier. Tien, d'ailleurs ça fait un petit moment que je ne l'ai pas vu le Mika, et c'est pas pour dire, mais nos délires c'est pas qu'il ne me manque pas mais un peu quand même. Je lui envoie un texto pour lui demander si je pouvais passer chez lui aujourd'hui. Il n'était pas contre, alors je me mis en route, direction le logement de Mika. Je sonna à sa porte, il ouvre la porte. « Yo mon frère, bien ? » tout en le tchekant. Il était un peu fatigué quand même, peut-être que ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu mais quand même, il n'a jamais été fatigué comme ça. « Olah, toi, t'es pas bien, t'es fatigué non ? »

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J'étais en train de finir mon énième bière lorsqu'on frappa à ma porte. Wayne de toute évidence. J'ouvris et je fis entrer mon pote. C'était un peu plus le bordel que d'habitude dans ma chambre, même si ça restait quand même propre. Malgré ma flémingite aigüe de ces derniers temps, je restais un minimum ordonné. A peine Wayne eut-il le temps de poser son regard sur mon visage qu'il s'aperçut que je n'étais pas très en point. J'haussai les épaules. « Si t'inquiètes frère, ça va. » Ce n'était pas vraiment crédible vu la tête que j'avais. J'étais toujours en forme d'habitude, pas étonnant qu'il remarque que je n'étais pas bien. Je l'invitai à s’asseoir à côté de moi, lui proposant une bière au passage d'un geste de la main. « C'est juste que j'ai du mal à me remettre du bal. » D'ailleurs maintenant que j'y pensais, il ne me semblait pas avoir vu Wayne à cette foutue soirée. Peut-être qu'il n'était pas venu, ou alors je l'avais croisé à un moment où j'étais trop bourré pour faire attention. « T'y as pas été toi ? »

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C'fou comment il me ressemble ce mec. Sa chambre est dans le même état que la mienne, bon certes un peu plus clean. Enfin « était » vu que je viens de poser mes valises dans une colocation il y a peu, avec de jolies filles et un mec aussi fou que moi. Sa fait bizarre de voir une chambre assez mal rangé, quand on c'est habitué à un appart aussi clean qu'un palais. Les cernes de Mika trahissaient le faite qu’apparemment « tout allait bien ». Je rigola, Mika je commençais à le connaître, quand il mentais je le sentais. « Mouaaais, mens moi pas, je commence à te connaître gros » il me proposa de m’asseoir et c'était pas de refus : marcher pas mal de temps pour aller lui rendre visite, fallait bien que mes jambes se reposent. Il me proposa une bière et j'étais obligé de lui dire oui en un simple geste de la main. J'avais une grosse envie de boire. « C'est juste que j'ai du mal à me remettre du bal » Ah oui ! Le fameux bal de fin d'année où j'y suis pas allé. Vu la tête que Mika avait, je pense que le bal avait été bien réussis. « Ah oui ! C'est vrai, il s'est terminé quand le bal ? » Moi qui avait vu Skye et que je voyais tout le temps mes colocs, personne ne m'avait parlé du bal. Mais je pense que j'ai ratté un gros truc. Il me demanda si j'y étais allé, vu qu'il ne m'a pas vu et c'est bien normal. « Non, j'étais allé voir de la famille à Tunis, puis j'avais pas trop envie d'aller au bal, j'avais louper les inscriptions. Raconte-moi alors ! » Je suis une peu dégoûté de ne pas être allé au bal mais je suis bien content d'être allé voir ma famille à Tunis. J'ai pu oublier pendant quelques temps le quotidien d'Harvard. Tunis m'a vraiment ressourcé. J'ai revu mon enfance à travers cette ville. « T'y est allé avec quelle meuf ? Parce que y'avait pas un truc comme quoi on devait aller avec une cavalière chépa quoi ?»

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Apparemment Wayne ne me croyait pas vraiment. J'étais pourtant un plutôt bon menteur d'habitude, mais ça n'avait pas l'air de fonctionner avec lui, il commençait vraiment à me connaître. « C'était le 22 mai. » J'étais assez étonné que Wayne n'y soit pas allé, c'était tout de même la soirée de l'année, et ce n'était pas le genre de gars introverti à rester enfermé chez lui pendant les grands événements. Il avait sûrement eu un autre truc plus intéressant de prévu. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il répondit à mes questions en me disant qu'il était à Tunis ce jour là. « T'as pas loupé grand chose, c'était vraiment d'la merde, à part la déco et le lancer de lanternes qui étaient pas mal. » Ah ma cavalière, je l'avais presque oublié. J'en avais un peu honte d'ailleurs, moi qui avait voulu être un bon cavalier, j'avais vraiment tout foiré. « C'était Aurore, une Dunster, je sais pas si tu la connais ? Mais j'ai fait le con, j'ai passé la majorité de la soirée avec une autre fille. Pour finir je me suis battu et la fille en question s'est fait frapper par une autre à coup de pelle. 'Fin bref, c'était vraiment catastrophique. » Je me mis à rire nerveusement. L'anecdote de la pelle aurait été amusant si la victime n'avait pas été Lyssana. Je soupirai. Le simple fait de penser à elle me donnait la boule au ventre. J'aurais bien eu besoin d'un petit joint pour me détendre tiens... Pourtant j'étais plutôt contre ce genre de choses, ou du moins je n'avais pas envie de m'enfoncer là dedans. Mais aujourd'hui c'était différent.

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« C'était le 22 mai » Ah ouais moi, le 22 mai j'étais à Tunis entrain de faire un repas de famille avec un bon couscous. Dommage, j'aurai bien aimé participer à c'te soirée. Puis avec Mika à mes côtés, les joints ça y seraient allés et les conneries auraient suivit. C'est vachement dommage, j'me serais prit de grosses barres avec lui. Mais d'après Mika, c'était pas vraiment comme je le pensais. D'après lui, seul le lancer de lanterne et la déco avaient été pas mal. Ah, pour que ça déplaise autant à Mika, c'est que c'était vraiment pourri. « Ah ouais ? J'pense que c'est pour ça que les potes que j'ai pu voir m'ont en pas parler alors » dis-je d'un air logique. Si la soirée n'a pas été bonne, alors peut-être que les filles avaient compensé ça. Les filles pour les soirées de ce style savent très bien se mettre sur leur 31. Puis vu qu'il fallait une cavalière, il a pas du faire un mauvais choix. Il a peut-être pas fait un mauvais choix mais c'est bien partit en couille d'après ce que j'ai comprit. Pendant ce temps, je sorta un joint. Vu la tête de Mika, la soirée de merde qui l'a du passé, rien de tel qu'un petit joint pour se remonter le moral. Puis, il ne faut jamais perdre les habitudes comme celles-ci. « Eh bah, je comprendrai pourquoi t'y retourneras pas l'année pro, mais remarque je serai là j'pense donc on pourra toujours se prendre de bons et gros délires ensemble » répliquais-je en rigolant à la fin. C'est vrai que, quand on y pense, mes séries d'abdos j'ai pas vraiment besoins de les faire, les soirs : j'ai Mika. J'allume le joint et commence à prendre une première bouffé, je ferme les yeux, le goût est pas mal. Je la recrache par la bouche. Je tend le joint à Mika « Allez, prend, t'en a besoins gros »

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