once again •• Soliman

Il fait froid dehors, et ce n’est pas le simple sweat que je me suis mit sur le dos qui va m’aider à me réchauffer, je passe du coq à l’âne, du froid au chaud, Mes histoires de cœurs ont souvent été compliquées de toute façon, je ne cherche plus à réfléchir si c’est moi le problème ou bien l’autre, je m’en contrefous. Les paroles de ma génitrice résonnaient dans ma tête « rappelles-toi de tout ce que l’on t’a appris hein. Tu n’es pas borné comme ton père, je sais que tu réussiras ici » ça fais 3 ans que je suis à Harvard et la pauvre ne se doute pas des moments de galère que j’ai. Les études ça va, ça vient, j’ai trop souvent pas envie d’y aller, mais j’ai le poids de ma bourse d’études sur les épaules et finalement j’ai l’impression de passer ma vie à la BU ou dans les salles informatique. « Tu es si cultivé mon fils » Ouais. Pas sur, c’est le multimédia qui m’intéresse et seulement cela. Les autres matières passent à la trappe. Et les mathers qui prennent le reste de mon temps

Il est bientôt 23h, j’ai le ventre qui crie famine, je n’ai rien mangé depuis ce matin, mon chemin se fait long et je cherche dans Cambridge une soirée, une boite. N'importe quoi, une pyjama party même, du moment que je ne suis pas seul ce soir. Ca va pas.

La ville parait s’éveiller dans ce quartier. J’aime cette ambiance, ça me ferait presque sourire de voir ces gens s’affoler, visiter, s’émerveiller devant le spectacle des lumières américaines. Ca me fait toujours un petit effet d’ailleurs, j’ai des frissons, enfin plus car il fait froid mais ma route s'arrête à cause d'une personne.

La journée n’avait pas été exceptionnelle, au contraire je pourrais même dire que je m’étais énormément ennuyé. En période de révisions je ne me sentais vraiment pas intéressé par ce bloc-notes que j’avais tenu toute l’année sur la psychologie et son historique depuis le quinzième siècle, ouai, je ne trouvais aucune utilité à savoir que tel ou tel truc s’était produit dans les années mille-quatre-cent surtout lorsqu’on voulait aider des gens en difficultés. La branche qui m’intéressait le plus était peut-être les adolescents, les enfants à problème parce qu’à ce moment-là tout était encore jouable pour eux. Bref, je n’avais du coup pas regardé ce putain de bloc-notes de la journée me contentant de discuter sur facebook et de regarder des séries que j’avais en retard depuis le début de l’année. Pas une journée folichonne je vous l’accorde mais ce soir je comptais bien me rattraper en faisant la nouba, ouai, si quelqu’un en organisait une puisqu’ils étaient tous en train de réviser. Sur ce coup j’étais bien content de n’être qu’à deux jours de mes derniers examens, je pourrais ainsi profiter de mes vacances qui, espérons-le seraient reposantes.

Toute la fin d’après-midi je m’étais donc ennuyé à appeler tous mes contacts les plus proches pour savoir s’il n’y avait pas une soirée de prévue quelque part histoire de ne pas aller en boite parce qu’on y trouvait régulièrement les ploucs d’Harvard qui n’étaient justement jamais invités aux fêtes branchées. Par chance quelqu’un avait décidé de mettre la main au porte-monnaie pour nous éviter à tous une énième soirée à bosser faute de mieux, cette soirée se déroulait dans un appartement plutôt luxueux sur Inman Square, je m’étais empressé de sortir une chemise blanc Armani que j’avais accompagnée d’un pantalon beige et d’une paire de baskets, un style particulier puisque j’en combinais plusieurs mais ça me correspondait tout de suite mieux. En quelques minutes je me retrouvais en dehors de ma chambre mon casque aux oreilles, il était hors de question que je prenne ma voiture alors qu’il n’y avait qu’une dizaine de minutes pour atteindre le lieu de rendez-vous à la marche.

J’avais d’ailleurs bien fait d’opter pour la marche puisque je me retrouvais au bout d’un moment face à quelqu’un qui, dès que je l’avais aperçu avait fait battre ce putain de cœur à la chamade, étrange en effet mais les faits étaient-là. Maxwell marchait sur le trottoir face à moi et semblait chercher quelque chose. « Hey Maxwell… Tu vas à la fête de Jason ? »