« Crois-moi, si j’avais pu m’éviter de me rendre jusqu’ici, je l’aurais fait. » Walt leva exagérément les yeux au ciel alors qu'elle pénétra, sans invitation, dans son appartement. Il faillit la retenir et la remettre à la porte avant de se souvenir que, mine de rien, il faisait face à sa sœur. Et malgré leur relation loin d'être fraternelle, et voire même amicale, il lui devait un minimum de respect. Et par-là, entendez qu'il attendrait au minimum 10 minutes pour la jeter dehors, et non 1min, comme le reste de la population. Il la suivit du regard alors qu'elle jaugea l'état de son appartement et s'attendait à un commentaire cinglant, mais non. A la place, elle répondit à son accueil on ne plus chaleureux, expliquant le pourquoi du comment elle se trouvait debout dans son appartement, à le faire chier, littéralement, de bon matin comme ça. « Et non, pas de décès. J’ai juste une question qui m’agace depuis un moment. [...] Pourquoi t’es pas venu au remariage de papa ? » Bien évidemment, c'était de ça. Bien évidemment. A peine avait-elle sorti la fin de sa phrase que Walt rit jaune. « Ce sont pour des futilités pareilles que tu viens m'emmerder, chez moi, à une heure si matinale, le jour de la fête du petit Jésus ? Tu te fous de moi j'espère. » Il se posa face à elle, croisa ses bras sur son torse toujours nu et la toisa du regard. « De plus, je ne crois pas avoir reçu le faire-part de ce mariage en question. D'ailleurs, papa ? Tu peux m'éclairer sur le sujet parce que ma mémoire me joue des tours : "papa", c'est le p'tit monsieur rondouillard aux cheveux dégarnis qui a passé toute ma jeunesse à me rabaisser ? Ce "papa" là ?» Évidemment, Walt commençait à s'énerver. Il en était toujours ainsi lorsqu'on partait sur le sujet de sa famille tant adorée. « Ce même "papa" qui a oublié l'existence de Caleb en deux-trois coups de baguette magique et agit comme s'il n'avait jamais existé ? » Caleb, le sujet délicat. Très délicat. Caleb, là était le problème. Là était toujours le problème. « Comme "maman" ? Comme toi ? » Il lâcha un rire sarcastique comme il savait si bien le faire. « Va au diable s'il te plaît Palm, et emmène-y papa et sa nouvelle petite famille heureuse avec toi. » Continua-t-il sur un ton froid et dédain, tout en commençant à partir vers sa chambre, lui tournant le dos, en espérant qu'elle écoute ses conseils pour une fois et qu'elle aille au diable. La porte de sortie lui emmènera directement là-bas.