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Vivre en colocation n’est pas toujours facile. Mais parfois, c’est bien de savoir qu’il y a des gens toujours près de nous sur qui on peut compter. Les hauts et les bas ne font que rendre la vie plus palpitante et c’est carrément impossible de s’ennuyer quand on habite avec quatre autres personnes. Parfois, je dois admettre que ça me manquait de vivre avec Claarys. L’avoir près de moi tous les jours, la surveiller en quelque sorte pour qu’elle ne fasse pas de connerie. Mais on est grande maintenant et j’ai compris depuis longtemps que je ne peux tout bonnement plus jouer les mères poule avec elle. Elle a besoin de battre de ses propres ailes et, même si j’essaie de la couver, ça ne l’empêchera jamais de faire des conneries. Ça ne l’en a jamais empêché jusqu’à maintenant en tout cas et j’espère simplement qu’elle est sur la bonne voie maintenant. Au moins, ici, je peux m’occuper de Clarke. Elle est comme une petite sœur pour moi et, face à cet imbécile de Stan, je n’ai d’autre choix que de protéger sa vertu. Okay, imbécile, c’est un peu fort. En réalité, je l’aime bien Stan. Voir même plus, mais ça, il ne le saura jamais. Depuis ce soir où il s’est confié à moi alors qu’il avait carrément trop bu, je ne peux pas m’empêcher de le voir différemment. De le voir sous un autre œil, comme si ma vision était soudainement plus clair. Chaque tombeur a son histoire bien enfoui et la sienne est loin d’être rose. Perdre un frère doit être une épreuve difficile. Perdre un jumeau? Je ne crois pas que je pourrais m’en remettre. Si je devais perdre Claarys, je crois que je mourrais moi aussi. Alors de le savoir là, à Harvard, poursuivant ses études sans lui… je ne peux que l’admirer.
Sortant de sous la douche, une serviette autour du corps, je passai justement devant sa chambre et remarquai que sa porte était entre-ouverte. Je ralenti le pas jusqu’à m’arrêter complètement, jetant un œil à l’intérieur sans pour autant réussir à voir grand-chose. Je m’approchai doucement, silencieuse en faisant bien attention de ne pas faire craquer le plancher pour qu’il ne m’entende pas. Juste un regard, un tout petit coup d’œil et je m’en irai. Je m’approchai un peu plus, toujours plus jusqu’à sursautai violemment, échappant pratiquement ma serviette au sol en entendant une voix grave derrière moi. « J’peux t’aider? » Je me figeai comme une statue après l’avoir entendu, n’osant même pas me retourner pour voir le visage de Stan qui, je n’avais nul besoin de le voir pour le savoir, devait sourire comme un gamin. Bien trop amusé de me retrouver là, sur le pas de sa porte à tenter de l’espionner comme une gamine de quatorze ans. J’inspirai un coup un fois que je recommençai à respirer normalement, me retournant aussi lentement que possible, serrant ma serviette dans mon poing, rouge comme une pivoine et honteuse comme jamais. « Je… Tu…. » Je soupirai, relâchant l’air accumulé dans mes poumons. « Je croyais que t’étais là, rien d’important. » Je t’entai de m’enfuir, mais sa carrure m’en empêchait carrément. Avec son 25cm de plus que moi, je devais pratiquement me mettre sur la pointe des pieds pour le regarder en face.
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