JACEY ► my home is where you are

Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas véritablement passé du temps avec sa sœur cadette, et il s’en voulait. Parce que ces derniers temps, il avait failli à son rôle de grand-frère protecteur. Il avait été celui que l’on protège ces derniers temps. Entre ses blessures et la séparation avec Jade, il avait été incapable de se préoccuper des autres. La seule chose qui avait compté pour lui, c’était la récupérer, et puis leur couple avait de nouveau vacillé et ce à cause du meilleur ami de celle qu’il aimait plus que tout. Et pourtant, il s’accrochait à son amour, à ce que tous les deux représentaient. D’autant plus qu’ils n’étaient plus seuls désormais. Jade portait en elle le fruit de leur amour puissant, un petit homme qui pousserait son premier cri au mois d’août, en plein Summer Camp. Jacey était ravi de cette nouvelle, et il avait tout fait pour prouver à la femme qu’il aimait qu’il était bel et bien prêt. Dans la maison qu’elle avait achetée, même si elle n’était pas à son nom, mais bien à celui de la Française, il avait aménagé toute une pièce pour leur fils. Il avait lui-même mis la main à la patte, montant des meubles, changeant la couleur des murs, et le tout sur le peu de temps libre qu’il avait. Il voulait que Jade soit fière de leur famille et qu’elle accueille cet enfant en étant heureuse. Pour autant tout n’était pas encore rose, car Jacey possédait encore ce blocage insupportable qu’il avait encore du mal à surmonter, à vaincre. Mais ce n’était qu’une question de temps selon lui. De toute façon, même s’il en crevait d’envie, sa petite-amie était enceinte, et il valait mieux s’abstenir. On sonnait à la porte. Jacey ne travaillait pas aujourd’hui, et n’allait pas en cours. Il en avait profité pour se faire un jogging et sortait à peine de la douche quand il s’approcha de la porte et qu’il ouvrit sur la silhouette sublime de sa sœur. Il s’exclama aussitôt : « Petite-sœur ! Tu m’avais manqué Lena ! » Et immédiatement il la serra fort dans ses bras. Jacey adorait sa petite-sœur. Il l’aimait véritablement, et ce depuis le jour où il avait posé les yeux sur elle pour la première fois à la maternité, fier d’être le grand-frère. Lenaïs était parfaite, elle ne l’avait jamais déçu. Lui par contre l’avait déçue avec ses agissements derniers, et pourtant, elle était toujours là pour lui, et il lui en était plus que reconnaissant. S’éloignant d’elle il lui déposa un gros baiser sur sa joue avant de la contempler. Elle était tellement belle sa sœur. Il en était tellement fier. La laissant rentrer chez lui, il lui demanda en se retournant vers elle tandis qu’il fermait la porte : « Ton voyage en Ecosse s’est bien passé ? » Les Dunsters étaient tous partis, mais connaissant Lenaïs, il n’était pas sûr qu’elle se soit réellement amusée. S’avançant au sein de la pièce principale, il lui proposa : « Tu veux boire quelque chose ? » Avant de remarquer qu’elle tenait quelque chose dans les mains, et il comprit qu’elle faisait là son premier cadeau de tante. « C’est pour le bébé ? » Demanda-t-il dans un grand sourire, qui traduisait bien toute l’émotion qu’il avait de devenir père. Il était content de voir sa sœur, véritablement. D’autant plus qu’il avait beaucoup de choses à lui dire, et il avait vraiment besoin de son avis, parce qu’il avait toujours plus compté que celui des autres. Elle était sa véritable confidente.

La porte s’ouvrait devant elle. Sa réaction fut assez surprenante car elle se mit à sursauter. Pourtant, elle devait bien s’y attendre étant donné qu’elle avait elle-même frappé à la porte mais, étant sur son petit nuage, il l’avait surprise, surtout qu’il s’était mis à parler aussitôt la porte ouverte. Elle n’avait même pas eu le temps de se faire à l’ouverture de la porte. Il la prenait dans ses bras tout en lui disant qu’elle lui avait manqué. C’était réciproque. Tellement réciproque. Elle n’avait aucune envie de le lâcher tant elle était contente de le retrouver. Cela semblait une éternité qu’elle ne l’avait pas vu alors que ce n’était pas le cas. Mais leur lien était si fort à ses yeux que cette sensation lui semblait normale. « Etrangement, tu m’as manqué aussi ! ». Ce n’était pas si étrange que ça mais elle adorait le taquiner, sans que ce soit méchant évidemment. Enfin non… Ca dépendait des jours et de son humeur. Il lui arrivait parfois d’aller bien loin dans la taquinerie, pour parfois arriver à ses fins. Une vraie vipère. Mais là, c’était bon enfant. Jusqu’au moment où il se mit à lui de l’Ecosse… Comment dire ? Elle se serait sûrement passée du voyage finalement pour rester ici avec les siens. Mais elle ne se voyait pas lui dire cela. Elle ne voulait en aucun cas qu’il s’inquiète. Elle saurait se débrouiller seule après tout pour s’entourer comme il se doit. Elle préférait donc masquer en quelques sortes la vérité. Elle l’avait souvent fait et il n’y avait vu que du feu alors elle savait qu’elle pouvait recommencer, indéfiniment, sans aucun problème. « Franchement oui ! On était au pays d’Harry Potter en même temps donc… ». Il fallait qu’elle évite juste d’entrer dans les détails. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle laissait la phrase en suspens sans réellement savoir quoi y ajouter à la suite. Tant pis hein ! En entrant dans la jolie demeure des Gauthier Brooks, son frère lui proposa quelques choses à boire. Elle se mit à réfléchir un très long moment, comme si sa vie en dépendait. Elle aurait bien bu quelque chose de fort et d’alcoolisé pour célébrer la très proche fin des cours avec lui, mais pas sûre qu’il soit d’accord alors elle préférait opter pour quelque chose de plus doux, soft et surtout sans alcool. Elle haussait les épaules tout en lui répondant, « Un jus de fruits si tu as s’il te plaît mon chou ! ». Avant de s’en aller vers son réfrigérateur, il s’arrêtait quelques instants vers ce qu’elle avait en mains. Il était-être enfin temps qu’il le remarque en effet. « Oh bah nan, c’est mon nouveau sac de la marque Burberry, tu sais, le futur héritage de ton fils ? ». Elle lui lançait un regard assez moqueur, trouvant la question assez bête pour le coup. Elle relevait tout ce qu’il pouvait dire de travers pour les lui relancer à la figure juste après, histoire d’être bien chiante avec lui. Mais elle faisait ça pour le charrier. C’était lui après tout son petit ours en peluche humain après tout. « Oui que c’est pour le bébé bêta va ! ». Elle lui donna un rapide coup sur l’épaule. Avec ses bras rachitiques, elle ne risquait pas de le blesser.

(Invité)