Rosalia ‡ Various Storms

Cet événement n'aurait pu davantage lui plaire. Pour la simple et bonne raison que ses deux meilleurs amis accompagnaient cette épopée. La Rousse avait donné rendez-vous à Rosalia quelques heures plus tôt. Près du lac, la jeune femme attendait la Lowell, un peu interloquée après avoir observé Joshua en plein rapprochement... mais bref, passons, elle parlerait de ça avec lui plus tard. Il ne l'avait même pas remarqué et tant mieux quelque part. Elle avait fait en sorte d'être discrète. Son regard se perd désormais dans la verdure de l'écosse. Le temps est doux et un peu frais, l'eau paisible semble n'attendre qu'un ricochet, mais la Solitaire s'y refuse pour ne pas troubler cette quiétude si contagieuse et qu'elle n'apprivoise pourtant que rarement. Assise à même l'herbe longue et délicate, ses genoux repliés contre sa poitrine, ses bras enserrant le tout, elle s'est bâti une sorte de cocon, il est pourtant bien rare de la voir si vulnérable, mais chacun baisse sa garde en temps voulu. Ce sont les bruits des pas qui lui font refaire surface au présent. La Dunster se retourne et sourit à son amie, l'invitant silencieusement à la rejoindre. « Alors ça te plaît? » s'inquiète-elle avec un sourire aux lèvres, impatiente d'entendre ce qu'elle a à lui raconter.

Et oui, Rosa avait été invité à Poudlard et son cœur de gamine qui ne se réveillait que rarement en était plus qu’enchanté. C’était le rêve et en plus, elle pouvait voir Zoia. Bon, elle en aurait surement plus profiter si elle n’avait pas apprit qu’elle était enceinte. Pas qu’elle n’en soit pas heureuse, Rosa avait toujours voulu des gosses, mais ce n’était clairement pas la solution idéale, ni le moment, ni les circonstances qu’elle aurait souhaitée. Mais voilà, Rosa refuse d’avorter, c’est pas dans ses valeurs et elle ne fera certainement pas adopter un gosse qui est à elle. Bref, s’était un peu complexe au finale pour la jeune femme. Enfin, au moins, elle avait rendez-vous avez Zoia, elle ne lui avait toujours pas dis, elle voulait le faire en personne. La belle rousse était assise dans l’herbe et elle se déplia en voyant la jeune femme. Elle sourit doucement et vint s’asseoir dans l’herbe. « oui, c’est fou faut le dire, j’veux dire Poudlard, toi t'es heureuse ? » Elle ne savait tellement pas par où commencer. « T’avais raison Zo… » Elle ne savait pas si elle comprendrait quoique se soit à ce qu’elle venait de dire, mais s’était une façon comme une autre de commencer non ?

Est-ce qu'elle était heureuse? C'était une question étrange pour une personne qui ne se l'autorisait que rarement. Elle laisse ses yeux clairs se fixer sur le visage merveilleux de sa Meilleure amie et glisse un sourire tandis qu'elle hausse doucement les épaules. « Je pense. C'est un bel endroit, je ne peux pas le nier. » Rude, emprunt de nature, sans compromis, un peu à son image, c'est dans la rudesse qu'elle trouvait une douceur de vivre. Toutefois, les paroles qui suivirent attirèrent davantage son attention. Ainsi, elle ne s'était pas trompée, Rosa était bien enceinte et elle se sentit rassurée d'avoir endossé le rôle de l'Amie qui pêche par excès. « Félicitations?! » Ses sourcils se haussent tandis qu'elle interroge silencieusement la Lowell du regard. C'est une situation épineuse que la sienne mais elle sait que Rosalia a toujours voulu des enfants. « Combien de semaines? » Et le médical prend le dessus, mais c'est juste pour l'aider à poser un peu d'ordre sur cette tempête qui s'annonce dans la vie de la jeune femme.

Rosa ne savait pas si elle était heureuse, ou même si elle était malheureuse, elle ne savait tout simplement pas comment réagir depuis quelques jour, elle n’avait toujours pas réussi à ce fixer, à savoir si oui ou non s’était une belle nouvelle. « Je pense que personne ne peut dire autrement » Ç lui faisait quand même du bien d’être devant un beau paysage de la sorte, comme si ça réussait à calmer son cerveau un moment, mais elle se remit bien vite à penser aux choses sérieux. Zoia ne semblait pas savoir non plus ce qu’elle devait dire et Rosa haussa les épaules. « J’sais pas… » non elle ne savait pas, félicitation ou non, elle ne savait pas du tout. « Six » Simplement Six, elle ne savait pas quoi dire, ni quoi pensé, ni comment agir. Elle se coucha doucement sur le dos pour regarder les nuages. Elle osait à peine déposer ses mains sur son ventre, comme si elle allait blesser son enfant ou réaliser qu’il était réel.

Pas besoin d'être devin pour observer les perturbations qu'entraine cette nouvelle chez son amie. Chaque chose en son temps, elle doit déjà réaliser le caractère véridique de sa situation. Et surtout, elle seule peut décider ce qui est le mieux pour elle. Zoïa sera la dernière personne à la juger sur ce point. « Et tu te sens comment? » lui demande-t-elle pour l'encourager à parler alors qu'elle s'allonge à ses côtés silencieusement.  Parce que parfois, l'amitié se passe de mots. Elle se résume à la présence de l'autre quoi qu'il advienne. Zoïa laisse ses prunelles se perdre dans l'horizon bleuté et orange de cette fin de journée. Elle soupire machinalement. « Tu as encore un peu de temps pour décider ce que tu veux faire. » Comme pour la rassurer sur ce précieux temps qui lui reste. Quelques semaines pour décider de son destin, c'est peu mais c'est toujours ça. Elle reste quelques instants silencieuse, puis lâche sans réfléchir le tourment qui la hante. « J'ai peur d'avoir couché avec Priape. » C'est dit. C'est la honte, c'est folie et il n'y que à Rosalia qu'elle peut en parler. Elle n'est pas très douée pour enrober les questions qui l'assaille alors elle a livré la vérité sans détours.

S’était étrange, sa première grossesse avait été tellement claire pour elle, elle voulait l’enfant, elle aimait le père et même si Val était clairement pas certaine d’être papa elle était plus confiante. Là, elle était perdue, bon, elle ne se ferait jamais avorter, mais elle n’était pas du tout dans le même état de confiance, elle connaissait à peine le père de son enfant et s’était simplement étrange. « Bien, enfin étrange surtout, je sais pas comment l’expliquer… » Son regard en disait assez, elle était heureuse d’être mère, mais en même temps tellement perdu avec ses émotions face à Lucas. Enfin, elle était heureuse d’en parler avec Zoia, ça lui faisait du bien. « Oh mais je vais le garder, c’est pas vraiment ça la question, mais je connais pas vraiment le père et c’est pas vraiment les meilleures circonstances » Enfin, elle s’allongea doucement, mais se releva d’un coup alors que Zoia parla de coucher avec Priape. « Pardon ? T’as fais quoi? » Elle voulait presque rire, elle était surtout étonnée, mais elle avait rien contre ça et son ton le laissait bien paraitre, c’est juste qu’elle trouvait l’histoire intéressante.

Un sourire passe sur le masque soucieux qu'elle arbore parce qu'elle a furtivement oublié les principes de son amie. Il est entendu qu'elle va garder cet enfant. « Tu lui as dit? » Elle ignorait si elle pouvait construire quelque chose avec cet homme et ce qu'il représentait, elle savait toutefois que les choses étaient bien différentes de la dernière fois. « Et si c'est pas indiscret, je peux te demander qui c'est? » Parce qu'il est vrai que cette question la titillait particulièrement. Elle détourna toutefois le fil de la conversation en abordant le sujet de son tourment actuel à savoir la fin de soirée du bal avec Priape. Elle hausse les sourcils à la réaction de Rosalia et laisse ses prunelles se fixer au sol. « Je ne sais même pas ce que j'ai fait en fait. » Si seulement. « C'est horrible, si je savais, je saurais à quoi m'en tenir mais vu qu'il m'évite depuis, il a du se passer quelque chose. Je sais juste qu'on a dormi dans le même lit, mais je ne me rappelle plus de rien, on était bourrés. » Et vulnérables, et bien trop épris de liberté et d'évasion pour réfléchir possiblement aux conséquences de leurs actes. Y'a pas à dire, elle s'était mis dans un sacré pétrin.

Faut croire que la vie aimait jouer des tours à Rosalia et la mettre dans le pétrin. « Oui, il est sous le choc, on se connait pas vraiment… » Elle ne se voyait pas mentir à Lucas, quoiqe peut-être ça aurait été plus simple pour lui au moins, mais Rosalia ne se voyait pas empêcher son enfant d’avoir un père. « Il s’appel Lucas, je le connais pas vraiment, on a couché ensemble qu’une fois, tu vois le genre… » Bah oui, tu vois le genre, Rosa fait des conneries une fois de temps en temps et boum elle était enceinte, Mais bon sa meilleure amie semblait avoir des problèmes aussi. « Et lui ? Il se souvient de quelque chose ou pas ? À la limite c’est pas bien grave non plus non ? » Après tout Rosa ne voyait pas de problème à ce que Zozo et Priape se soit amusés ensemble, pourquoi pas non ?

Elle savait que ce n'était pas ce que Rosalia aurait choisi. Si elle avait pu. Mais le fait qu'elle garde l'enfant n'était pas vraiment surprenant non plus. Elles étaient des amies très proches, les meilleures mais elles ne partageaient pas tous les points de vue. Néanmoins, elles s'étaient toujours respectées et n'avaient jamais tenté de convaincre l'autre de leur optique. Ce qui lui importait, c'est qu'elle soit heureuse. Et quelque part, elle savait qu'elle l'était bien qu'elle soit troublée. « Il est canon? » demande la Rousse avec un sourire en coin. Juste une façon de voir si quelque chose est toujours possible entre eux ou si leur partie de jambe en l'air appartient définitivement au passé. Son amie rebondit ensuite sur le sujet Priape. Zoïa soupire, s'embarrasser de ce genre de culpabilité pour des histoires d'un soir ne lui ressemble pas, mais là c'est différent. « Je ne sais pas. Il est parti comme un voleur au petit matin. Et c'est embêtant parce que quelque part j'aime bien Zacharias, et si on avait couché ensemble, ce serait une sacrée merde. Vraiment. » Genre bonjour, ma cousine germaine porte ton enfant mais c'est pas grave, tu peux aussi fricoter avec moi. Du grand n'importe quoi, et surtout un avenir impossible et sans solution, une pente dangereuse sur laquelle il ne fallait surtout pas se lancer.