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Étudier la psychologie. C'est une branche que j'aurais pu choisir. Mon métier, bosser en tant que barmaid, est, je pense, un assez bon avant-goût de ce qu'est le boulot de psychologue. Je vois de nombreuses personnes défilées devant moi : des hommes d'affaires venant rapidement boire un verre avant de rentrer chez eux, les hommes du quartier, venant au bar regarder le match de foot pour éviter les querelles avec sa famille, les alcooliques, ne pouvant se passer de leur verre après le boulot et ne quittant le pub que lorsqu'il comprend qu'il n'est plus capable d'avaler une gorgée de whisky ou de vodka. Et pourtant, jamais je n'ai eu de problème avec eux. Aucun accident. Parfois une petite bagarre éclate, mais je m'interpose avant qu'un accident est lieu. Ce boulot, il n'est pas si terrible que ça, je le trouve même plutôt sympa. Et ces personnes, elles ont tous un point en commun, elles ont besoin de vider leur sac d'émotion, et je ne suis pas contre le fait de les écouter, au contraire. Lorsqu'on n'aime pas parler de soi, le meilleure alternative pour éviter les questions, c'est d'en poser soi-même à la personne en face de vous. Parfois, les questions sont inutiles. Certaines personnes se livrent bien plus facilement qu'on ne le croit, surtout à des inconnus qui ne les jugent pas. Voilà à quoi se résument certaines soirées que je passe au Bukowski Tavern lorsque le pub n'est pas bombé et où il est encore possible de s'entendre parler. Ce soir, tout était calme. Une dizaine de clients présents dans la salle. 3 ou 4 installés au comptoir, regardant du coin de l'oeil le match de football américain se déroulant en direct à la télévision . Un homme, installé face à moi, avait passé une partie de sa soirée, un verre de whisky dans les mains, à me parler de sa future ex-femme, voulant à tout prix avoir la garde intégrale de ses enfants. Une soirée comme les autres, à un détail près. D'ordinaire je ne finis pas ma soirée allongée sur le béton après m'être faitrenverser par une voiture. Je n'aurai pas dû traverser la rue sans regarder, les yeux plongé dans mon téléphone. D'ordinaire la rue est déserte à 2h du mat'. Sauf cette voiture, qui n'a, a priori paseut le temps de freiner. Je ne suis pas trop capable, à l'instant, de discerner l'endroit précis où j'ai mal car tous mes muscles me font souffrir dus au choc subit il y a quelques instants. J'ai l'impression que les étoiles dans le ciel sont bien plus nombreuses et qu'ellesbrillent bien plus fort que d'ordinaire. Elles me font mal aux yeux alors je préfère les fermer. Lorsque je les rouvre, le décor àchangé. .le ciel noir à laisser place à un plafond blanc, les différentes douleurs que je ressentais ce sont toutes installé dans ma cheville, et le sol inconfortable à laisser place … à un lit inconfortable. Les quelques minutes qu'il faut à mes iris pour s'habituer à la vive lumière, me suffisent à comprendre dans quel endroit je suis arrivée. Mon regard se pose sur mon bras où je constate que je suis relié à une perfusion. Cette vision me fait immédiatement paniquer, et, me foutant pas mal du produit/ médicament qu'il m'injecte, je l'arrache instantanément, préférant souffrir le martyre plutôt que d'avoir une aiguille dans le bras.
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