TESSIEL ► that's what family is for.

Gabriel ne se gêna pas pour me prendre en photo dans ma cellule alors que je lui jetais un regard assassin. T'as pas intérêt à montrer cette photo à qui que ce soit. À la limite, les autres je m'en foutais pas mal. Le problème c'était ma mère. Si elle apprenait que j'avais été arrêtée pour conduite en état d'ivresse, elle allait mourir d'une crise cardiaque. On va dire qu'elle n'a pas l'habitude que sa petite fille parfaite fasse des bêtises. Et puis si cette photo se retrouvait sur internet, ma vie professionnelle était foutue avant même d'avoir commencé. On me sortait enfin de derrière les barreaux, et j'étais rassurée de pouvoir quitter cette endroit qui ne me plaisait absolument pas. Les gens présents ici me faisaient peur et je n'avais pas l'habitude de côtoyer de tels individus. La remarque de Gab me fit légèrement sourire. Je l'aurais envoyé balader. Comme si j'avais une tête à devenir prostituée ! Et puis je ne suis pas le genre de femme à vendre mon corps. En fait je ne suis carrément pas le genre de fille à coucher sans sentiments. Je pouvais contenter le nombre d'hommes avec qui j'avais couché sur les doigts d'une seule main. Et puis avec mon agression en décembre, il était hors de question que je laisse un étranger me toucher. Rien qu'à y penser j'en avais un frisson. Mon cousin envoya balader la prostituée qui m'interpellait et je lui donnait un léger coup de coude. T'es pas obligé de lui parler comme ça. La gentille Tessy qui défend tout le monde revient au galop ! Bon, c'est vrai que je suis quand même contente qu'il soit là et qu'il me défende, parce que je ne suis pas sûre que je serais de taille à me mesurer à ce genre de spécimen. C'est dans le bureau de l'un des policier en garde cette nuit que les choses se compliquaient encore plus. Il fallait maintenant que j'explique à mon cousin les propos du fonctionnaire. Ma tentative pour changer de sujet échoua lamentablement, et je n'avais plus le choix, il fallait que j'explique tout à Gabriel. Il avait raison, il était bien l'une des personne à qui je ne devais pas avoir peur de me confier. Ce n'est pas la première fois que je bois autant. À vrai dire, c'est la même chose presque tous les soirs. Sauf que jusque là, je n'avais jamais été stupide au point de reprendre le volant. J'étais bien partie, il fallait que je continue sur ma lancée. Au début, je me suis dit que c'était juste pour oublier mes problèmes, pour m'amuser. Et c'est devenu une habitude. Je... Je crois que je suis alcoolique. C'est bizarre, mais en prononçant cette dernière phrase, j'avais l'impression de me prendre une baffe. Je prenais réellement conscience de mon état, et ça me faisait peur.

(Invité)