THIBALTE VONSTEIN ► kat von d

       

La gamine qui pensait trouver l'amour dans une boite de conserve, sans savoir à quoi ça ressemblait, c'est elle. Une famille qui remonte à des siècles en arrière, s'étant fait un nom grâce à la témérité de ses ancêtres, dans les temps noirs de la vieille Allemagne, il y a de cela bien trois à quatre siècles. Une famille pour qui, chaque voyage, chaque heure passée sur les routes à traquer ceux pour quoi ses hommes, était payés étaient un pécule victorieux de plus dans les caissons. Et avec le temps, elle s'est assise, retournant en Autriche, elle s'est assagie et anoblie. Après avoir épuisé les business dignes d'intérêt du coté de Vienne, le vieux Vonstein a estimé qu'il était temps de partir vers de nouveaux horizons, et laissant la famille natale au pays, il a pris sa digne femme aux robes lourdes sous son bras et s'est aventuré aux USA après la 2ème guerre mondiale, fatigué de temps de déboires de l'Europe. Le patriarche n'a pas suivi, trop ancré dans ses mœurs. Philippé Vonstein a donc emmené le monde autrichien dans sa poche de veston taillé sur mesure, et est parti en conquête des Amériques, et avec lui ses deux enfants, dont le père de Thibalte. Chaque année, un séjour en Autriche, pour côtoyer familles de bonne augure et autres noms de sang nobles, est organisé, mais depuis deux trois ans, Thibalte essaie de ne pas s'en affubler. Très honnêtement, tout ça l'ennuie. Elle n'a rien contre le monde des affaires, et éprouve un certain plaisir à désarçonner les jeunes hommes comme elle, qui relaieront leur père plus tard, mais elle n'éprouve pas cet amour de l'argent. Elle ne se ment pas, sans lui, la vie serait bien différente, mais elle n'en abuse pas et même si demain, elle devait être sans le sou, et bien soit, elle ferait comme les autres, elle travaillerait, chose qui révolte sa mère dite de la Haute, que le paternel a rencontré ici même, à Cambridge. Être américaine, ce n'est pas si mal, et les étendues sont tellement plus grandes qu'en Europe, la diversité tellement plus forte, stimulant sa créativité permanente. Mais faisons un bond dans le passé.

Le père de la demoiselle est un homme d'affaires dans le domaine des arts et de l'architecture historique (il a d'ailleurs acheté un domaine ancien à sa fille dans les alentours de Cambridge, où trône une très vieille église à l'histoire chargé, reconverti en atelier d'arts pour Thibalte), ce qui explique qu'il n'est aucune objection aux études de sa fille. Quant à sa mère, elle ne travaille pas, et n'a jamais été habituée à cela. Il va s'en dire que quand Thibalte a commencé à se faire tatouer en douce des parties jamais visibles de ses parents et que sa mère la grilla, elle passa un très mauvais quart d'heure, mais son père resta plus tolérant quand à la signification de ces actes. La raison est simple: la gosse est née avec une peau problématique. Non pas dans la texture, mais plutôt dans la couleur. Tantôt parsemée de plaques blanches, qui viraient au plus foncé ensuite, comme métissée, et ceux dans ses vagues changeantes tout au long de sa vie, sauf sur le visage. La petite vivait très mal ce problème. Donc en toute logique, si on cache, le problème n'existe plus. Elle avait donc testé avec un tatouage, puis deux, puis trois, et ne s'était plus arrêtée, se trouvant pour une fois belle dans cette nouvelle peau.

En grandissant, elle s'est amincie et embellie, ce qui n'a fait que combler sa guérison du mal être qu'elle avait ressenti durant toute son enfance. Certes c'est atypique dans ce monde aristocrate, mais n'est-ce pas en cela que l'on retient une personne? Si l'on est comme tout le monde, on finit par disparaitre. Tous ces filles, tellement toutes pareilles à suivre la mode, se coiffer de la même manière, ne jamais essayer d'être différente par peur du jugement... Aujourd'hui, elle se fiche de ces jugements, du moins, elle aime à le croire. Les enfants ont une vérité souvent méchante passé un certain âge. Elle a longtemps été isolé et affecté par ce monde bien cru. Sa réalité aujourd'hui est différente de celle des autres, elle se méfie bien plus que beaucoup, a une personnalité franche, entière et un caractère sans manière, pouvant autant choquer que ravir. Une créature nocturne, au regard sombre et aux mots directs. Le contraire de toutes ces poupées. On l'a dit punk, parfois goth, il arrive qu'on dise d'elle que c'est une dépressive, une nana qui fait des rituels, qui tuent des gens en douce, qui se baladent dans les bars douteux et qui aime la violence. Tellement de fausses vérités, tellement de rumeurs sur elle, alors qu'il n'en est rien. Et la bêtise des gens la fait sourire aujourd'hui, elle les trouve tellement superficiels et faibles. Pourtant elle n'était pas ainsi, et quand on apprend à la connaitre, qu'on s'obstine, on découvre une femme pleine de ressources, très altruiste qui pourrait tout donner pour l'autre, gentille et drôle.

Alors pourquoi cette image... ? Parce qu'elle s'est forgée. Parce qu'en dépit de la richesse, le cœur des hommes est corruptible, et celui de son père leur a fait subir à elle et sa sœur une expérience bien désagréable. Il devait de l'argent à un sale type. Comme quoi il faut toujours bien choisir ses partenaires de jeu. Ces enfoirés ont pris les mômes en cible et obtinrent l'argent que leur devait le père, en collant des flingues sous la gorge des deux gosses, face à leur parents. Une prise d'otages qui décida de tout sa vie ensuite, en plus des pression subi par les autres enfants quand elle était plus jeune. C'était fini, plus jamais elle ne se laisserait faire de la sorte. Elle décida de se mettre à la box. Rien qui ne pouvait la défigurer, mais on lui enseigna à se battre, se défendre, et ses parents ne purent s'y opposer, voyant à cette pratique une passade pour dévier son choc post traumatique. Elle se dit remise de cette histoire, mais la vérité est qu'elle n'a jamais oublié et qu'elle n'oubliera jamais. Niveau sentimentale, c'était une grande romantique étant petite, mais c'est une chose qu'elle a décidé de rayer de sa vie... Elle a eu une histoire d'amour entre 16 et 18 ans... mais ça s'est mal fini quand ils rentrèrent à l'université. Voici 7 années qu'elle est à Harvard à la grande fierté de ses parents, alors que sa petite sœur n'a pas réussi à y entrer, et elle n'a jamais pu se lier à un seul homme, se barrant en douce à chaque fois avec des excuses pourries, ou cultivant une image qui en repousse certains. D'autres se sont pris une baffe ou un poing en pleine poire pour s'être foutu d'elle. En gros des tentatives ou de courtes histoires mais jamais rien de concluant. Il faut dire qu'il faut être bien constitué pour tenir la route avec elle, que ce soit en amitié ou en amour.