JASPEANDRA → it is our choices that show what we truly are far more than our abilities.

La colère es trop présente, et je peux rien contre ça. Tu peux rien y changer non plus, Jasper. Ce regard qui autrefois fonctionnait dans mes yeux noirs n'a plus autant de magie, n'arrive plus à me calmer. Bien essayé. Il force, il force et s'approche rapidement, ses bras me rendant prisonnière d'un contact que je n'ai pas demandé. Que je ne veux pas. Recule Jasper, c'est pas le moment, allez recule. Mon cerveau hurle de le repousser, de poser mes mains sur lui et de le pousser si fort qu'il n'aura pas d'autres solutions que de reculer, mais mon cœur n'y arrive pas. Encore moins quand je sens le sien, là. Juste là. « J'vois plus loin, j'te vois toi. » secoue doucement la tête, menteur. Je sais que tu mens, je sais que tu caches des choses derrières tout ça. Tu me vois, c'est sur, mais pas en premier plan. On prendrait pas le risque, n'est-ce pas ? « T'acheter aux enchères, t'inviter aux voyages, t'inviter au bal. J'devrais même pas le faire, mais j'le fais quand même. » il marque un point, arrive presque à convaincre le cerveau qu'au fond, Jasper c'est le prince idéal. « Mais tu peux pas me demander de faire plus quand tout ce que t'as à me proposer c'est de te partager. » un silence. Imposant, lourd, puissant. Juste là, entre nous, il s'installe. Puis se brise d'un murmure, "recule.." hésitant, incertain. Parce que tu me rends comme ça, Jasper. Je suis cette fille face à toi, faible. "Recule j'te dis, tu m'fais mal." c'est pas ce qu'on s'amuse à se faire, ça, du mal ? Tu m'fais mal au cœur, alors recule toi. Mes bras retrouvent de leur forces, le repoussant doucement. Timidement. Je le sais pourtant, je sais ce que c'est. Je sais que tu le fais parce que tu me vois m'éloigner, tu vois que tu me perds. Moi, Leandra l'acquise. C'est comme ça que tu fonctionne, c'est juste pour me rapprocher de toi, il y a rien derrière, c'est ça ? C'est ce dont j'arrive à me convaincre, en tout cas. "T'aura plus à l'faire comme ça, j'te retire une épine du pied." moi, l'épine. T'embête plus à m'inviter, à m'acheter, même si c'est ce que je voulais, même si à l'intérieur tout s'effondre rien que d'être là, à te dire ça. J'en ai marre de tout ça. "J'vais juste.. arrêter tout ça." toi, de lui, un peu moins parce que t'a éloigné son fils et que c'est aussi de ma faute. J'en ai juste marre, je baisse les bras. Oui, même sur nous.

Essaye. De lui faire parvenir ce que son cœur clame. Mais il se heurte à la barrière qu'elle impose. Essaye, encore, parle, l'oblige au contact, mais Jasper voit Leandra qui s'éloigne. Elle est au bout de la rue là, prête à disparaître du décor. J'te dis que j'te vois, tout le temps, mais c'est faux, tu t'effaces parfois quand tu décides de le privilégier. Quand tu m'entends pas, quand tu comprends pas. Tu peux pas tout avoir, naïve Cabot. Lui et moi. La stabilité et la passion. Me détester et m'aimer en même temps, d'accord. Mais le sentiment premier commence à bouffer le reste. J'le vois quand tu me dis :  "recule.." N'écoute rien. Tu dis toujours ça, et tu cèdes.  "Recule j'te dis, tu m'fais mal." Pas là. Mes yeux n'arrivent plus à te calmer, ils se cognent contre les sombres d'en face. Le  masculin ne comprend plus, ça se voit. Alors il obéit, parce qu'il n'est pas là pour lui faire mal. Augmenter le nombre de bleus à son actif. Se laisse faire comme une poupée quand elle le repousse. Elle le fait doucement mais lui le prend comme d'une violence extrême. Elle le repousse, lui. "T'aura plus à l'faire comme ça, j'te retire une épine du pied." C'est bon, elle la dérange pas l'épine. Il s'y est habitué, elle fait partie de sa chair. Veut dire quelque-chose, mais sa bouche ne fait sortir aucun son. "J'vais juste.. arrêter tout ça." Recule. Elle te repousse encore. Plus fort qu'avec ses mains. Et ça te brûle les sens. « Comme tu veux. » Y a rien d'autre à dire, non ? Il peut rien prononcer de plus, la gorge prise dans un étau. C'est ça que t'appelles gagner, Jasper ? Fallait bien que l'un de vous prenne la décision, et fallait que ça soit elle. T'façon, qu'est-ce que tu pouvais décider ? T'as aucune carte en main, puisque t'as décidé de lui laisser tout le jeu.

Le cœur se force à ne pas lâcher, l'estomac à ne pas vomir. Recracher tout ce surplus qu'il reste là coincé, bien au fond de la gorge. Les mots lourds, ceux qu'on ose jamais dire. Tu sais, ceux qu'on préfère graver sur la peau dans mon cas. Ceux que tu ne dis jamais. Je te pousse parce que ça me protège, te repousse parce qu'avec toi je ne me reconnais plus. J'ai besoin d'être forte, j'ai un plan de carrière, j'ai un avenir que j'ai déjà écrit et que je n'ai plus qu'à suivre, mais toi t'arrive et tu bouscule tout, t'arrives et c'est comme si tu pouvais me contrôler. Je perds le contrôle avec toi Jasper, et je déteste ne rien contrôler. Je déteste quand tu me contrôle. Comme toute réponse, il s'avoue vaincu. « Comme tu veux. » Alors toi aussi, t'a rien envie de sauver. Toi aussi t'en as marre de toujours vivre ce même cercle vicieux avec moi. Je le regarde, retenant la douleur au fond, là bien au fond, le cœur serré mais bien accroché. Il le faut. J'ai envie de vomir, tout ce que je peux, tout ce qui nous représente. J'ai juste un surplus de nous, et je sais que ça va me détruire, parce que ça l'a déjà fait avant. Regarde jusqu'où j'ai été, regarde cette marque derrière mon oreille. Je hoche la tête, lentement. Ouais, comme je veux. Mes mains commencent à trembler, parce que j'aimais ce contact, j'aimais te sentir contre moi et parce que j'ai peut-être fais une bêtise en t'éloignant comme ça, j'ai certainement merdé. "J'veux juste du temps pour moi." moi, seule. Sans personne qui me murmure à l'oreille quoi dire ou quoi faire, je veux retrouver et être cette femme forte, pas celle qui se perds devant tes yeux clairs, ni même celle qui cède face à toi. Je veux l'avenir que je me suis dessiné avant que tu bouscule tout. Tu sais, j'aimerais t'expliquer. J'aimerais te dire que quand t'es là plus rien n'existe autour, que t'es celui qui arrive à me faire faire des choses folles, que je me fous du monde du moment que t'es près de moi, mais à quoi bon ? Tu finira toujours par me faire mal, ou faire mal aux gens que j'aime, pas vrai ? C'est comme ça qu'on s'aime. Mais rien ne nous va. Ni l'amitié, ni l'amour. Alors qu'est ce qu'est fait pour nous Jasper ? A quoi bon continuer à se lancer contre un mur qui ne faibli jamais ? Qui ne se brisera jamais, au contraire de nous.

Jasper n'écoute plus vraiment. Elle peut dire ce qu'elle veut désormais, il se moque de ses explications. Elle en a sûrement des bonnes. Comme toujours. Lui, tout ce qu'il retient, c'est qu'ils arrêtent. Ils ont perdu, ils ont réussi à imposer au monde leur relation, et finalement, y a qu'eux qui ne savent pas dans quelle catégorie se placer. Echec. Tu joues, tu prends le risque de perdre. Surtout si t'es eux. Ils avaient déjà fait une partie, qui s'était finie sur une défaite des deux adversaires. Encore une. Ils ont tout essayé. Amis, exs, meilleurs amis, amoureux, amants. Ils foirent l'ensemble. Ne se satisfont de rien. "J'veux juste du temps pour moi." Hausse les épaules. « Comme tu veux, je t'ai dis. » J'veux pas d'explication, j'veux juste que tu me laisses, moi et ma douleur. Moi et mes interrogations, mes inquiétudes, mes obsessions. Moi aussi j'voulais du temps pour moi, mais je t'ai pas exclu du plan. J'ai jamais réussi à le faire. Sourire aux lèvres, amer, brisé, triste, lasse. « On a finalement trouvé un truc dans lequel t'es meilleure que moi. » T'es plus douée pour les points que moi. Il recule encore, jusqu'à ce que son dos se heurte à la porte, la main sur la poignée. Abrégeons tout ceci. « Faut que tu penses à toi Leandra, tu t'es perdue en route. » J'la retrouvais parfois la fille dont j'étais tombé amoureux, mais elle s'égarait trop souvent. J'aimerais dire d'autres trucs. Se la jouer romantique en disant que j'serais là quand elle se sera retrouvée, mais on n'accorde des promesses qu'en étant sûr de les tenir. « J'pense qu'on s'est tout dit, j'vais y aller. » C'est un point qu'elle dessine, pas une parenthèse. Ellington avance toujours, qu'importe que ses pieds saignent et le reste avec. A toi de trouver des raccourcis pour que les routes se croisent à nouveau. Ironie du sort, Jude et lui pensaient que l'un d'eux devait perdre pour que l'autre gagne. Finalement, elle gagne, ils perdent. Hommes idiots.

Il s'en fout, il redresse ces barrières. Déjà, plus rien ne fonctionne. Il est coincé, derrière ce qui l'empêche d'avoir mal. De ce qu'il croit montrer, en tout cas. « Comme tu veux, je t'ai dis. » Silence. Regrets, et sourire. Faux, ce serait pas du jeu, sinon. « On a finalement trouvé un truc dans lequel t'es meilleure que moi. » Je fronce les sourcils, j'ai jamais été meilleure que toi, en rien. On est différent, c'est tout, et j'ai juste besoin de me retrouver. Toi, tu sais que tu es. Toi, t'hésite pas quand il faut frapper. Tu te retiens pas, tu frappes fort, t'appuie là où ça fait mal. Moi aussi, j'aimerais faire ça. J'aimerais mais j'y arrive plus. Trop faible, que tu dirais. Naïve, tu le dirais aussi, ça. « Faut que tu penses à toi Leandra, tu t'es perdue en route. » J'hochais la tête. Quand je reviendrai, tu me verra même pas venir. Je serais plus forte que toi, je peux te l'assurer. Beaucoup plus forte. Ce sera à mon tour de m'amuser avec les gens que t'aime, à mon tour de les écraser. Tu sais, c'est comme ça qu'on s'aime. « J'pense qu'on s'est tout dit, j'vais y aller. » S'approche rapidement comme d'un reflex, puis je me recule. Non. Je l'ai voulu. C'est moi qui l'ai voulu. Parce que j'en avais marre d'être acquise. Oui, j'étais dans ta vision, je l'étais non pas parce que tu ne vois pas ta vie sans moi, mais je l'étais parce que tu savais que j'allais toujours être là. Acquise. Jamais ce mot ne sonnera dans l'esprit de quelqu'un, ni le tien, ni celui de personne d'autre. Finalement, tu es un bout de ma motivation, Jasper. Félicitation. Je deviendrais si forte que lorsqu'on jouera, l'acquis ce sera toi, et je serais la joueuse. Je te contrôlerais, on s'amusera tu verra. J'arrêterais d'avoir peur face à tes yeux clairs, et je ne me laisserais plus faire. Bientôt, on distribuera les cartes de nouveau. Prendre les mêmes et recommencer.