Sio & Bird - Mais tu me veux quoi à la fin ?

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ?

Bailee partie, on se sépare, je reste au Starbucks pour bosser avec du monde autour de moi. Je sais que cela n’est pas forcément bon pour moi, mais je dois trouver une chose pour me calmer ! Et là, il s’agit d’un autre muffin au chocolat qui m’accompagne pour bosser ma partition. Je suis en train de travailler lorsque je vois un message de mon manager : Coucou, tu vas bien ? On l’a identifié. Voici la photo. Tu es où ? Je souris, je tente de voir les choses dans le bon sens, je me dis que cela peut s’arranger. Je fais attention à ne pas me tromper, mais je sens que cela peut le faire. Je tente même de voir la situation sous un autre angle : tout va bien se passer.

Je n’ose pas regarder la photo, je ne veux pas que cela me gêne dans mes révisions. Enfin, je me dis qu’il est bien tout de même que je lui réponde : Coucou, je vais bien et toi ? Je suis au Starbucks. Je travaille la prochaine chanson. Je vais aller voir la photo. Merci. Je ne sais pas quoi faire de plus. Parfois, on ne peut pas faire plus. Il faut savoir attendre,  je renvoie tout de même un message : As-tu trouvé un avocat ? Je ne sais pas s’il va me répondre de suite, mais bon, je me dis que pour une fois, je peux attendre. J’ai enfin une réponse après cinq minutes de pause : Non, mais je cherche, il faut une bonne personne. Il est clair qu’il ne veut pas me faire peur. Je vais tout de même voir la photo.

La photo est bien prise, elle est lisible et claire. Je peux voir la personne avec plus de précisions. Je lève la tête et là, je la vois ! Elle est là ! Cette fille blonde est là ! Elle me suis partout ! Je dois me calmer… Je me répète ça dans ma tête, je tente de prendre mes affaires, sauf que je fais tomber le thé par terre et le dessert. Mes feuilles aussi, vont tomber dans le thé. Je panique, je tremble comme une feuille sous le regard étonné des gens et la jeune femme blonde…

J'ai hâte de finir les examens, je suis assez stressée et j'en ai marre. C'est ma première année d'examens et je n'ai pas envie d'être stressée comme cela tout les ans à chaque période d'examens mais Théo est la pour m'aider et me rassurer alors tout va bien. Il faut dire qu'il s'y connait lui en examens. Il a confiance en moi, le problème c'est que moi, je n'ai pas confiance en moi. Et ce n'est pas nouveau. Regardant l'horloge en face de moi, je ferme mon ordinateur et le repose sur mon bureau avant d'enfoncer un comics dans ma besace pour aller rejoindre Théo au Starbuck, il veut me voir. Je ne sais pas pourquoi, mais je sais que de toutes façons je vais encore être en avance, donc je prévois le coup et me prend de la lecture, j'ai bien trop réviser aujourd'hui, peut-être que j'irais m'acheter une paire de chaussures au passage, j'ai envie de m'acheter des chaussures. Claquant la porte de la Eliot House, je salue les quelques personnes présentes dans le couloir et je presse le pas pour avoir le temps de passer dans les magasins.

J'hésite entre des talons ou une nouvelle paire de vans, les deux magasins étant l'un à côté de l'autre, je n'ai qu'à me décider ou à choisir les deux paires. La vendeuse me voit retourner autour de ses chaussures et me colle tel un chewing-gum pour savoir ce que je vais prendre. Je craque et me prend ses deux paires de talons qui me font de l'oeil et je passe dans le magasin d'à côté pour me prendre mes vans, oui bon je suis une vraie fille et mon père a réapprovisionné mon compte en banque hier donc je n'ai rien à craindre, en même temps je n'ai rien à craindre, j'ai juste à claquer des doigts pour que mes parents me mettent de l'argent sur mon compte. Vous comprenez, la cancéreuse fille de divorcée, on ne peut que la plaindre et avoir envie de lui faire plaisir. Jettant un coup d'oeil à mon téléphone, j'ai un message de mon frère qui me dit qu'il ne viendra finalement pas et qu'il est désolé. Je soupire mais me dirige tout de même au Starbuck pour me prendre un café.

Une fois devant le café, j'entre après avoir écraser ma cigarette et l'odeur du café me prend les narines ce qui me fait sourire. Je jette un coup d'oeil à droite à gauche et je repère Siobban. Elle va vraiment croite que je la stake, sauf que ce n'est pas vrai, je suis juste très fan de ce qu'elle fait et je n'ai jamais osé l'aborder pour lui dire, donc elle doit me prendre pour une psychopathe. Il y a pas mal de monde donc je vais avoir le temps de réfléchir à ce que je vais prendre. Quand un fracas se fait entendre, je lève un sourcil et voit la fameuse Siobbhan affolée. C'est peut-être une occasion pour lui dire ce que je pense ? Je ne peux pas ... Si ? Je soupire, et laisse passer les gens devant moi avant d'aller l'aider à regrouper toutes ses affaires et je ramasse une feuille qui a volé quelques mètres plus loin, je la lui ramène avant de rétorquer « Elle voulait s'échapper » Je me met à rire avant de lui tendre la main « Bird enchantée. »

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ?

Affolée, je ne comprends pas trop ce qu’il se passe. Une serveuse vient me voir, elle a vu la scène. Elle s’approche de moi et tente de me calmer : « Tout va bien calmez-vous. Je regarde la blonde venir vers moi elle tiens mes feuilles : « Elle ne peut pas de faire de mal et si elle le fait, on appellera le vigile. Vous comprenez ? La serveuse me regarde, elle m’amène un verre d’eau. Elle me regarde gentiment. Elle a compris que je ne suis pas dans une bonne posture. Je me lève pour m’asseoir. La serveuse me dit : « Vous verrez, je sais ce que vous traversez ; j’en ai eu aussi… » Elle nettoie la table et elle prend un balai pour nettoyer le sol. Elle dit alors à la jeune femme blonde : « C’est vous qui lui a fait peur, je l’ai vu. Ne faites pas de bêtises ou sinon, on appelle le vigile. » La serveuse me connait bien, je prends toujours la même table, elle me regarde puis, elle repars à son poste tout en appelant le vigile qui reste à la porte du café en me regardant de temps en temps.

Je regarde la blonde tout en buvant mon verre d’eau. Elle me tend ma feuille. Je la prends doucement et je la mets dans ma pochette. Elle est là devant moi. Elle se présente. Je ne sais pas trop quoi lui dire, mais bon, je préfère essayer de faire les choses convenablement. Je souris bien que je n’ai plus mon thé ni mon muffin. La serveuse revient après avec : « J’ai vu mon patron, il te l’offre le muffin et le thé. » Je lui dis : « Merci, tu lui diras merci de ma part ? Hum…Enfin vous… »   Je ne vois pas trop comment faire les choses, mais bon, je me tournes vers mon interlocutrice. Je suis un peu plus calme bien que j’ai encore du mal…

Elle me parle, je ne sais pas quoi lui dire, je réponds juste alors : « Enchantée…. C’est toi qui me suis partout…. ? »  Je me calme avec le verre d’eau, je me dis qu’il n’est pas bon que je m’énerve. Je prends alors le temps de poser mon verre tout en ayant la vague sensation que je suis bonne à réécrire mes feuilles. Elles sont toutes mouillées de liquide. Tâchées pour certaines de chocolat, je préfère essayer de les enlever pour les mettre dans une autre pochette pour qu’elles ne salissent pas le reste des feuilles. Je me tourne vers Bird et je lui demande : « Qu’est-ce que tu veux ? Tu veux me dire quelque chose ? »      

La scène qui se passe devant mes yeux est assez étrange, bon je ne sais pas si j’aurais réagi comme elle, mais la jeune artiste semblait faire une sorte de crise d’angoisse en me voyant, je n’avais pas prévu cela en rentrant dans le Starbuck. Je ne pensais pas pouvoir créer des crises d’angoisse chez les gens rien qu’en leur adressant un regard, pourtant quand elle est en tournée et qu’elle me voyait, elle ne faisait pas de crises. Encore plus étrange. Puis la serveuse qui se prend pour la reine d’Angleterre qui me dit que c’est de ma faute, eh oh elle va se calmer, j’ai rien fait pour une fois, alors elle va descendre d’un étage. Lorsque je la vois repartir à son poste, j’ai envie de lui balancer mon refresha à la figure mais je me contiens quand je vois le colosse à la porte, non mais on a plus le droit de venir chercher une boisson tranquille ici, n’importe quoi.

Je lui tend sa feuille pour lui montrer que je suis inoffensive et me présente pour qu’elle voit que je ne suis pas une pédophile, une psychopathe ou une tueuse en série, en même temps paye le nom de la tueuse en série. Bird. L’oiseau moqueur. N’importe quoi, aucune crédibilité. La serveuse tellement accroc à son job revient pour lui offrir un gâteau et du thé. Moi aussi j’aimerais bien qu’on m’offre un truc, après tout je leur fais tourner leur boutique avec ma consommation régulière de café, mais ça personne ne le dit. J’ai envie de lui faire remarquer qu’elle a du boulot grâce à moi, mais je fais taire ce côté Eliot qui ne demande qu’à sortir en ce moment, je ne sais pas pourquoi.

Elle me demande si c’est moi qui la suis partout, et je souris « Oui enfin, c’est juste que tu étais dans les mêmes villes que moi au même moment, alors je trouvais ça amusant… » Elle me prend donc pour une stalkeuse, alors que je ne suis pas une fille comme ça, je sais laisser de la liberté aux gens, je ne suis pas une psychopathe. Je la regarde nettoyer ses feuilles et je grimace quand je me rend compte que c’est moi qui ait provoqué tout ça. « Euh, je voulais juste te dire que j’suis désolée pour … pour tout ce chantier et que j’aime beaucoup ce que tu fais, c’est pour ça que je dépensais de l’argent pour venir à tes concerts, et j’ai toujours voulu te le dire à la fin mais ma partenaire de Road Trip m’en empêchait souvent ou bien je n’avais pas le courage. » Je me retourne et vois le vigile qui est toujours à sa place en train de me regarder, je lève les yeux au ciel « Tu peux lui dire que je ne te ferais pas de mal et qu’il peut se détendre ? Il me stresse. Je peux ? » Je désigne la chaise en face d’elle, j’ai vraiment envie de discuter avec elle pour tout lui expliquer, mais peut-être qu’elle ne voudra pas finalement.

₪ Mais tu me veux quoi à la fin ?

Je vois la jeune femme m’amener ma feuille. Elle tente de s’expliquer. Mais bon, je ne sais pas qui croire. Mais bon, elle tente de me dire les choses sans doute pour que je n’aie pas peur. Je comprends qu’il faut qu’elle essaye de le faire pour que justement que je ne parte pas en courant ! Je l’observe attentivement. Je ne sais pas trop comment réagir. Est-ce que je dois la croire ? Est-ce que je dois la suivre ? Je me dis que je dois bien essayer de regarder les choses comme il le faut. Il est nécessaire que je sache comment continuer notre conversation. Je l’écoute et je me demande bien ce que je dois lui dire.

« Tu es juste une fan alors… ? » Surprise, je ne vois pas quoi dire par la suite. Enfin, je me dis qu’il est bien aussi que je sache comment continuer. Je tremble encore comme une feuille mais cela va bien finir par passer. Enfin, je me dis que je peux tout de même essayer de lui répondre : « Hum…  » Je me doute que parfois cela ne va pas être forcément facile, mais bon, je me dis qu’il est bien que j’essaye de lui parler encore un peu… « Merci c’est gentil.  »

Ensuite, je réalise qu’il est bien aussi que je tente de voir les choses sous le bonne angle. Je me dis qu’il est bien que je tente de lui parler à nouveau bien que pour le moment je ne pense pas que cela soit une bonne chose. « Il travaille ici. Il me connait bien. Il fait juste son travail tout va bien. » Elle me montre la chaise, elle aimerait bien s’asseoir. Je ne sais pas si cela est une bonne idée. En tous les cas, je me dis qu’il serait bien que j’en apprenne plus sur Bird. Je pousse la chaise avec mon pied pour lui faire comprendre qu’elle peut s’asseoir et je fais de la place sur la table.

Je ne veux pas qu'elle pense que je suis une psychopathe alors que c'est tout le contraire, je n'ai jamais fais de mal à une mouche et je ne souhaite tuer personne à part les secrétaires de l'hôpital, mais ça c'est une autre histoire. Elles, elles le méritent. J'ai envie de leur claquer la tête contre le mur dès que je les vois derrière leur comptoir à mâcher du chewing-gum. Elle semble tétanisée de m'avoir en face d'elle et je ne veux pas inspirer de la crainte aux gens, je ne suis pas comme ça. Loin de la. « Oui, je suis juste une fan qui hurle à en perdre ma voix durant tes concerts et qui essayent de convertir tout le monde à ta musique, rien de plus. » Je lui souris alors en haussant les épaules avant de passer une main dans mes cheveux, je trouve tout de même la situation ultra-gênante, je ne sais pas quoi penser. « Ba, de rien c'est normal, enfin je crois ? Enfin pas de te faire peur loin de la ! De te dire ce que je pense. » Je fais une petite grimace avant de croiser mes bras sur mon torse avant de lui dire de faire virer le gorille qui n'arrête pas de me mater, je trouve ça carrément gênant. « Je trouve ça carrément gênant qu'il nous regarde comme ça, j'ai l'impression d'être au zoo... » Je lève les yeux au ciel avant de boire un peu de ma boisson jusqu'à ce qu'elle me dise de m'asseoir en poussant la chaise du pied. Ouf, elle n'a pas tout à fait peur de moi. « Dis, je me posais la question, comment est-ce que tu fais pour composer ? Je veux dire, tu associes cours et composition ? C'est pas trop difficile pour toi ? » C'est vraiment une question qui me trotte l'esprit, et j'essaye de tout faire pour qu'elle se sente en confiance avec moi, après tout, je ne lui aurais pas parlé sinon.