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PRIALYA ❤ Struck in your heart

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La plus infidèle... C'était moi... quandj 'avais entendu mon nom juste après ce razie j'avais eu bien du mal à réaliser qu'il fallait que je me lève de mon siège pour aller récupérer mon prix sur la scène. J'étais plus que mal à l'aise, je n'avais pas envie, mais après tout j'avais fait des choses et je devais les assumer puisque pas mal de gens avaient l'air de vouloir me voir comme cela à Harvard pour m'avoir remis ce prix... Bordel il y avait des tonnes de nanas plus infidèles que moi, et qui ne regrettaient pas en plus, qui n'étaient pas non plus enceintes de l'homme qu'elles aiment et qu'elles ont pourtant trompé... Enfin... Je m'étais levée, j'avais fait bonne figure et j'avais même tenté un peu d'humour, tenté de faire un pied de nez à toutes les personnes qui m'avaient élu pour ce prix. J'étais ensuite retournée m'asseoir mais bien vite j'avais ressenti le besoin de sortir avec Sienna pour m'effondrer, mais non surement pas devant tout le monde. J'étais rentrée juste pour voir Priape se voir remettre l'award du meilleur dunster qu'il méritait vraiment grâce à son ancienneté dans la maison mais aussi son travail acharné. Les prix s'étaient enchainés et la cérémonie avait pris fin, laissant place à celle de CS que je n'avais pas envie de voir et pourtant j'étais restée un petit peu, mais pas trop, les prix n'avaient pas de sens pour moi. Lorsque je vis Priape se diriger vers l'extérieur je me levais prenant sa suite. Avant qu'il ne s'éloigne trop dans le parc pour je ne sais quelle raison, j'attrapais son bras. « Priape dis moi que tu n'as pas pris sérieusement au premier degré ce que j'ai dit sur scène ? C'était de l'humour pourrit pour tenter de faire bonne figure devant tous les cons qui m'ont envoyée là... Et... » T'ont ridiculisé par la même occasion... Parce que oui si j'étais la plus infidèle il était le plus grand cocu de toute l'université non ? C'était tellement débile !
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Il me semblait bien que ce discours de Talya avait été le summum de la soirée. J’avais presque ressenti un élan de compassion en entendant son nom pour l’award de la plus infidèle, que voulez vous, trop bon trop con. Mais quand elle avait pris le micro pour prononcer son discours, j’avais bien vite déchanté. La colère et le dégoût avaient succédé à la pitié que j’avais pu avoir dans un premier temps. La suite de la cérémonie, mon prix de meilleur dunster, les awards de CS, rien ne semblait pouvoir effacer complètement le discours de la blonde même si je faisais bonne figure en buvant quelques verres et en souriant à mes amis. Finalement, le prix que reçut Sienna par CS raviva ma rancœur. Les deux blondes n’étaient pas meilleures amies pour rien. Je n’avais pas eu le temps de retenir Chase qui était sorti à ce moment là et une fois tous les prix remis, je me levais à mon tour, me dirigeant vers l’extérieur dans l’espoir de retrouver mon meilleur ami, histoire de lui apporter mon soutien. Une main se referma sur mon bras et je me tournais alors vers celle qui me retenait : Talya. Je me dégageais de son emprise en grognant : «Lâche moi! » Elle s’inquiétait de savoir comment j’avais pris son petit speech et je lui lançais un regard noir qui signifiait bien que son humour, elle pouvait se le garder… « C’était très drôle en effet, ça se voit pas là mais j’en rigole encore. » répondis-je avec sarcasme. « Tu devrais plutôt aller voir Matthéo pour le remercier encore de ses performances au lit. » Je savais pas ce qui était le pire, qu’elle remercie clairement Matthéo, qu’elle le recommande au pieu à ses copines, ou simplement le fait de savoir que leur partie de jambe en l’air avait été un si bon moment…  
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J'avais rattrapé Priape en le voyant partir seul sautant sur l'occasion de m'assurer qu'il n'avait pas mal pris les choses, car vraiment c'était le stress qui m'avait fait sortir ça et ma volonté de vouloir garder la tête haute... en fait je ne savais même pas pourquoi j'avais sorti cela, c'était idiot et avant même de croiser le regard de Priape pendant mon discours je le savais... Ce qu'il venait de me dire n'en était que la confirmation. « Ah ah ah ça se voit pas non plus que j'en rigole encore et que ma fierté est immense d'avoir reçu ce prix ? » Mon ton était beaucoup plus sec et mon complaisant qu'au début, il doutait encore de mes intentions, de moi, en fait dès qu'un truc sortait de la ligne de conduite que j'avais d'habitude, il remettait toute ma personne en question, c'était du grand Priape à croire que toutes nos disputes précédentes n'avaient servies à rien. « Arrête Priape ! Arrête ! Je te jure que mes intentions n'étaient pas de te blesser mais de faire bonne figure et faire un pied de nez à tous ces cons ! Je suis la plus infidèle et quoi ? J'ai fait mon erreur et je l'assume, j'en paie assez les frais avec toi je crois non ? Je devais faire quoi devant tout le monde ? Pleurer et m'excuser encore et encore ? Je suis désolée mais non, pas possible, les seules excuses que je dois c'est à toi et c'est entre toi et moi et avec personne d'autres ! » Cette situation m'agaçait vraiment, j'en avais vraiment mare qu'on fasse un pas en avant et trois pas en arrière à chaque fois, j'en avais réellement mare que chaque beau moment que l'on passe soit gâché par une dispute juste après, ce n'était pas juste. Mes muscles se crispaient, les ongles s'enfonçaient dans mes paumes de main, j'allais me mettre à hurler, hurler pour extérioriser tout ce que je gardais en moi depuis des semaines. « On n'est plus ensemble toi et moi, si j'avais voulu retourner avec Matthéo tu ne crois pas que je ne me serais pas gênée pour le faire ? Si je ne t'aimais pas et n'avais pas mis au clair les choses dans ma tête tu ne crois pas que j'aurais sauté sur la merveilleuse occasion de retourner dans ses bras ? Arrête ! comment tu peux croire ça ? »
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Je n’avais pas envie d’être ici, encore moins d’avoir cette discussion. Parce que je savais que j’étais trop énervé pour que cela ne parte pas en vrille comme à chaque fois. D’autant plus que j’avais bu et je risquais de ne pas maitriser mes mots, surtout si Talya se montrait tout aussi sarcastique et cassante de son côté. «Tes intentions n’étaient pas de me blesser ? Parce que tu pensais que j’allais ressentir quoi moi en te voyant de pavaner, remercier ton amant et lui faire sa pub ? Tu trouves pas qui si tu avais eu un minimum de respect pour moi tu aurais pu faire preuve d’un peu plus de discrétion ? » m’énervai-je élevant le ton malgré moi. Je détestais les scènes, et par dessus tout je détestais être le centre de l’attention. Alors autant dire que ce soir j’avais été servi. Bien sûr je ne m’attendais pas à ce que Talya se repentisse sur scène, j’aurais voulu qu’elle… Qu’elle se contente de prendre son prix sans en dire plus. Elle ne se rendait même pas compte qu’avec ses paroles « humoristiques » elle n’avait fait que rentrer dans le jeu de tous ceux qui l’avait élue. « J’ai entendu tes excuses, tu me les as suffisamment dites et répétées, je n’en veux plus. Je ne veux plus de mots, je m’en fiche que tu me dises que tu es désolée je veux que tu me le montres tu vois. Et avec ton discours, tu viens plutôt de me prouver tout le contraire. » Et forcément Matthéo fut remis sur le tapis. Et dire qu’il m’était presque apparu comme sympathique à table. Là j’avais juste envie de le zigouiller sur place. « Je ne sais pas comment je peux croire ça, peut être parce que tu viens clairement de raconter à tout le campus que c’était un bon coup ! Merci d’ailleurs d’avoir préciser que votre nuit était si bien, c’était un détail qui manquait à ma connaissance !!! » Une précision dont je me serais bien passé puisque le simple fait de les imaginer dans les bras l’un de l’autre me rendait malade.
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Je restais la pantoise, sans voix. Je ne faisais jamais rien de bien, jamais vraiment. C'était beaucoup trop compliqué comme situation, j'étais incapable de gérer et tout cela me dépassait. Je restais plusieurs minutes sans rien dire avant même de reprendre plus calmement et surtout sur un ton plus neutre. « Mes excuses ne servent à rien j'ai bien compris. Je vis juste avec ce que je t'ai fait et ce que je regrette depuis bientôt trois mois maintenant, et je porte ton enfant, tu crois que si je ne voulais pas me faire pardonner j'aurais été sauter le premier venu et les suivants pour changer d'air et passer à autre chose ? » Je n'avais rien fait de plus pour lui montrer que j'étais désolée et pour me faire pardonner, j'avais juste été là, j'étais juste restée moi même à ne pas trop en faire, à ne pas trop me montrer et j'avais espéré que c'est ce naturel qu'il aimerait retrouver chez moi. « Je ne suis pas comme ça Priape, je suis pas cette nana représentatrice de l'infidélité et ce n'est pas mes fréquentations que me le feront devenir ! » Sienna, Andrea, Nina, mes plus proches amies, c'était toutes des filles bien alors pourquoi est ce que je virerais dans le mauvais ? Et lorsqu'il reparlera de Matthéo et de tout ça, que je le vis avec son air de dégoût je ne pus m'empêcher de m'énerver à nouveau. « Arrête de penser à ça putain arrête juste ! J'en ai rien à faire de cette nuit qu'elle ait été bonne ou mauvaise... Je l'échangerais contre tout pour repasser ne serait ce qu'un moment comme on a passé y'a même pas une heure alors qu'on a pas couché ensemble alors arrête, stop, fini. T'attends quoi pour faire une croix définitive sur moi si je te dégoute autant que ton visage et ton discours le laisse paraitre ? Que je mette notre enfant au monde ? Dis le si on est lié plus que par ça ! » Je pris son bras pour l'entrainer à l'écart à l'abri des regards mais aussi des oreilles qui pouvaient trainer là, je n'avais aucune envie qu'on se retrouve encore une fois sur le devant de la scène.
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C’était une mauvaise idée cette discussion, je le pressentais. J’avais trop d’alcool dans le sang pour me dominer, et cela pouvait très bien me faire dire des choses stupides. Talya, elle, retrouva un peu de calme pour reprendre la parole. « Mais vas y, saute sur le premier venu, change d’air et passe à autre chose… » Oui voilà des choses stupides, je m’en doutais. Je l’écoutais ensuite m’assurer qu’elle n’allait pas devenir la représentatrice de l'infidélité… « Ouvre les yeux, si les gens t’ont élue c’est que tu l’es déjà. » rétorquai-je sur un ton cinglant avant de poursuivre : « Parlons en de tes fréquentations, en tout premier lieu ta super meilleure amie. T’as vu ce qu’elle vient de faire à Chase ? C’est du joli moi je dis que vous vous êtes bien trouvées toutes les deux. » Sienna qui avait dormi dans le même lit que Matthew, son ex, et tout cela sans en faire part à ce pauvre Chase qui avait du l’apprendre ce soir, en même temps que tout le campus, lors de la remise des prix de CS. Mon pauvre meilleur ami n’avait certainement pas besoin de cela, surtout qu’il avait perdu récemment ses parents. Et l’évocation de Matthéo, de leur nuit qui avait été si bien apparemment, cela me rendait malade de dégoût. Je ne cherchais même pas à le cacher, ce que Talya remarqua. Elle s’énerva en me rétorquant d’arrêter de penser à cela, qu’elle n’en avait rien à faire, avant de finalement me demander ce que j’attendais pour faire une croix définitive sur elle, si c’était seulement le bébé qu’elle portait qui nous liait encore tout en m’entrainant dans un coin plus calme, une bonne idée en soit vu comment le ton montait. Une fois à l’abri des regards, j’essayais de retrouver un peu mon sang froid, appliquant sans le vouloir le conseil de la jeune femme en chassant l’image que j’avais d’elle dans les bras de son meilleur ami pour me concentrer sur sa question : ce qui me retenait toujours près d’elle, ce qui m’empêchait de tourner la page… Le bébé y était pour beaucoup, mais honnêtement il n’y avait pas que cela. Et dans un élan de franchise, j’ouvris la bouche pour répondre, tout en sachant très bien que j’allais trop en dire : « Je peux pas faire une croix comme ça sur toi Talya… Tu crois que c’est facile de t’oublier ? Tu crois que c’est simple de ne plus t’aimer ? Ca me bouffe toute mon énergie. Ca fait peut être trois mois que tu galères pour te faire pardonner mais moi ça fait trois mois que je lutte avec moi même pour ne pas le faire. »  
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« Tu penses vraiment ça ? Tu penses vraiment que j'ai envie d'aller sauter sur le premier venu et que je représente parfaitement l'infidélité dans toute sa splendeur ? » Mon regard noir et dur se planta dans le sien, je n'avais aucune envie de céder là dessus, certes j'avais été infidèle, je ne me voilais pas la face là dessus mais pour représenter ce défaut, il en fallait surement un peu plus et si j'assumais mon infidélité j'étais bien loin de ne pas la regretter comme bon nombre. « Je représenterais l'infidélité comme jamais le jour où tu seras le plus grand cocu d'Harvard et même si t'es surement le plus célèvre à l'heure actuelle parce que CS s'amuse à remuer le couteau dans la plaie à chacune de ses interventions, je te promets qu'il y a une tonne de nanas qui trompent leur mec à longueur de journée et ne regrettent pas pour un sou. Tu veux me mettre dans le même panier ? Fais le et dis moi le tout de suite, au moins les choses seront claires entre toi et moi. » Si j'étais ça, ce truc répugnant là qu'il regardait depuis tout à l'heure alors oui je prendrais mes clics et mes clacs et ne serais plus un poids dans sa vie il pouvait se l'assurer. « Ce qu'elle vient de faire à Chase ? Il ne l'a même pas laissé parlé, pas laissé s'expliquer ! Il a juste cru ce qu'on lui a dit comme un idiot ! » J'adorais Chase et il avait été d'un profond soutien mais je n'étais pas en accord avec lui pour le coup. « Dis ce que tu veux sur Sienna et mon amitié avec elle, mais si j'ai encore la tête hors de l'eau aujourd'hui c'est en partie grâce à elle, alors elle n'est pas si mauvaise que ça tu ne crois pas ? » A moins qu'il souhaite clairement que je disparaisse de la surface de la planète. « Si nous on est similaire pour toi, toi tu es très différent de Chase alors ne te complais pas à vous croire semblable, quand t'as su les choses pour moi, t'as attendu que ça sorte de ma bouche pour le croire, lui c'est pas le cas. » Même en nous engueulant je trouvais à lui faire des compliments sérieusement qu'est ce qu'il me prenait ? Je l'attirais plus loin et là sa réponse me fis me tourner pour ne plus lui faire face, ne plus avoir son regard planté dans le mien, ne plus chercher à le capturer parce que je l'aime tout simplement. Ma main se déposa sur mon ventre, le bébé n'était aucunement évoqué dans ses paroles, il disait tout ce dont j'avais envie d'entendre, confirmant ses sentiments, son amour mais aussi sa volonté de ne pas me pardonner. Je n'avais plus envie d'hurler je sentais déjà les douleurs apparaitrent à l'endroit où étaient normalement mes abdos. Je finis par dire... « Alors c'est ça... Tu t'empêches de me pardonner... Tu n'essayes même pas de le faire... Tu te bats pour ne pas le faire... » Je tombais de haut, j'étais triste, désemparée... Je lui refis enfin face pour reprendre me rapprochant de lui dangereusement pour venir tout près, ses yeux dans les miens, les miens dans les siens et assez près pour que même si j'avais chuchoté il entende ma voix : « Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? Pourquoi tu m'as embrassé ? A l'hôpital, dans ta chambre ? Pourquoi t'as fait tout ça ? Le but c'est de me faire croire que ça va mieux pour mieux me briser ensuite quand tu m'annonceras que tu vas te marier le lendemain où t'auras réussi à recoucher avec moi ? » Ma voix avait légèrement déraillée sur le dernier mot l'émotion montant dans ma gorge et les larmes à mes yeux...
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Bien sur que non, je ne pensais pas cela d’elle… Mais c’était sous l’effet de la colère que ces mots s’étaient échappés de ma bouche ce qui me valut un regard dur de la jeune femme qui attendait ma réponse en m’expliquant qu’elle n’avait rien à voir avec toutes ces nanas qui trompaient leur mec à tout bout de champs. Je m’en fichais des autres filles, elles pouvaient bien faire ce qu’elles voulaient. Cet argument était loin d’être recevable. « Alors quoi si on le fait une fois et qu’on le regrette, ce n’est pas grave ? Ca ne compte pas ? Vas y explique moi combien de fois il faut tromper quelqu’un pour mériter ce statut d’égérie de l’infidélité ? » Puis le sujet dériva sur Sienna qui avait fait fort elle aussi lors des awards de CS. Forcément, Talya s’empressa de prendre la défense de sa meilleure amie en attaquant le mien qui, c’était vrai, n’avait pas laissé une minute à sa petite amie pour s’expliquer. « En même temps, vu la tête qu’elle tirait, ce qu’a balancé CS est surement vrai… » Je défendrais Chase malgré tout, même s’il m’avait caché mon statut de cocu pendant plusieurs semaines. Mais les paroles de mon ex ne me parurent pas complètement fausses pour autant, Sienna n’était pas si mauvaise. Elle était là pour Talya, elle fourrait toujours son nez dans nos histoires mais au final, parfois, cela nous rendait bien service. J’avais d’ailleurs encore en tête notre dernière discussion à la dunster et ce petit mieux entre nous risquait bien vite de s’évaporer si elle commençait à se payer la tronche de mon meilleur pote. « Ouais, pas si mauvaise… » reconnus-je finalement. Talya souligna ensuite certaines différentes entre ma réaction en mars dernier et celle de Chase ce soir. « Ils auraient du me remettre l’award du plus naïf surement, voilà tout… » Le fait que je n’aie rien voulu gober des paroles de Matthéo me paraissait tellement risible à présent et à distance des évènements. Et dire que j’avais eu tant de mal à croire qu’elle m’avait trompé, qu’elle avait brisé ma confiance, alors qu’aujourd’hui ça me semblait juste impossible de la lui redonner. Talya se tourna ensuite alors que je lui répondais avec franchise sur ce qui m’empêcher de tourner réellement la page. « Quand je t’ai dit que tout était fini je le pensais Talya. Je croyais que ça serait simple et puis finalement non. » Parce qu’il y avait ces fichus sentiments, parce qu’il y avait eu tous ces conflits, ces articles qui ravivaient la blessure, et puis il y avait toujours quelqu’un pour mettre son grain de sel, donner son avis. « Alors oui, je t’ai embrassé, mais c’était parce que j’en avais envie, que j’ai pas su m’en empêcher. Je veux pas te faire croire que ça va mieux, tout simplement parce que ça ne va pas mieux. » Je marquais une pause, ma voix était plus calme, plus posée. Et c’est avec une certaine gravité et une nuance de tristesse que je repris : « Regarde nous. Regarde moi. Je saute sur la moindre occasion : un article de CS, un discours maladroit, un stupide award. Tout est toujours un bon prétexte pour ébranler le peu de confiance que j’étais sur le point de te raccorder. Ca ne marchera pas Talya. »  
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Voilà qu'il interprétait mes paroles exactement comme je voulais éviter qu'il le fasse. Est ce que j'avais dit que si on trompait une fois son mec et qu'on le regrettait ce n'était pas grave ? Ou est ce que c'était plus facilement pardonnable ? Non je n'avais pas dit cela. « Est ce que je t'ai dit que ça ne comptait pas Priape ? Est ce que je t'ai déjà reproché de m'avoir quitté parce que je t'ai trompé ? Non surement pas j'aurais fait pareil à ta place mais je n'aurais surement pas mis ton nom en face de cette putain de catégorie ! » J'avais beaucoup trop de respect pour lui, même après une tromperie, même après tout ce qu'il voudrait, et encore plus depuis qu'il allait être le père de mon futur bébé. Je ne savais pas si ils faisaient parti des gens qui avaient contribué à mon élection à ce titre qui faisait tant de vagues entre nous, mais je voulais qu'il comprenne que ce n'était pas ma place. « Je n'ai pas été fidèle oui mais combien de fois je t'ai dit que si je pouvais remonter le temps je ne le ferais pas ? Et ça ne change rien que le moment ait été bon ou non ! Combien de fois je me suis demandée à haute voix ce qu'il avait bien pu se passer chez moi à ce moment là pour faire ça alors que ce n'est pas moi, ce n'est pas dans mes principes, pas dans mon éducation ? Alors si tu veux je mérite ce prix, ça me blesse si tu penses vraiment ça mais je suppose que t'en as rien à faire... » Je voulais juste qu'il comprenne que cette place de l'infidèle de service était surement due à quelqu'un d'autre, quelqu'un d'infidèle par nature... Enfin tout le monde sait que la plus grosse infidélité est celle qu'il y a dans un couple amoureux puisque c'est celle qui fait le plus mal, et nous en étions la preuve. Mais ce soir nous n'étions pas le seul couple à nous déchirer, Sienna et Chase le faisaient aussi et ça ne me plaisait pas du tout, au moins que l'une de nous deux soit heureuse quoi.. Et là ce n'était le cas pour personne ! « J'ai pas envie de m'étendre sur le sujet Sienna plus longtemps et sur Chase non plus, tu défendras toujours ton meilleur ami, je défendrais toujours ma meilleure amie, et si t'es convaincu qu'elle a un mauvais fond alors reste convaincu de ça, ça ne changera pas ma vie, même si je trouve Chase pas cool sur ce coup, ce n'est pas pour ça que je vais m'amuser à la descendre ! » Alors que lui passait son temps à remuer les rancoeurs entre la jeune dunster et lui. Ils me gonflaient sérieusement tous les deux à ne pas s'aimer mais à quoi bon essayer d'arranger les choses entre eux aujourd'hui alors qu'ils n'étaient plus vraiment amener à se reparler dans mon entourage comme j'étais séparée de Priape ? Qu'ils se débrouillent et que chacun reste à sa place dans son histoire. « Voilà, je suis infidèle, et t'es naïf, le compte est bon, on sait tous les deux que c'est les QUALITES qui nous représentent le plus ! » J'avais insisté sur le mot qualité pour accentuer mon ironie, sérieusement il n'avait rien de quelqu'un de naïf, autant que je n'avais rien comme ça au premier coup d'oeil de quelqu'un d'infidèle, et dans le plus profond de nous même ce n'était pas ce que nous étions mais je m'étais assez battue ce soir pour tenter de lui faire accepter cette idée, c'était une bataille perdue je le savais d'avance. J'avais finalement fait volte face pour ne plus l'avoir en face de moi pour encaisser ce qu'il disait, puis je m'étais rapprochée de lui, j'avais dit ce que j'avais à dire et il en faisait de même. A mesure que ses mots sortaient de sa bouche je sentais les larmes monter dans mes yeux comprenant qu'il n'y aurait pas de retour possible. Il n'y arrivait pas, il n'arrivait pas à me refaire confiance. Mes yeux se baissèrent lorsqu'il termina et plusieurs gouttes finirent pas dégringoler le long de mes joues avant que je ne souffle : « Ca ne marche pas parce que tu ne veux pas, tu l'as dit toi même... » Et parce que tout le monde se mêle de chose qui ne les regarde absolument pas ce qui fout le bordel à chaque fois dans l'amélioration qu'il y a. « Et parce que tu ne me laisses aucune chance de te prouver que tu peux me faire confiance... » J'avais l'impression de n'être qu'une bonne mère porteuse à ses yeux là actuellement car ce bébé c'était la seule chose sur laquelle il avait l'air de me faire confiance... Voilà à quoi j'étais réduite. Enfin j'étais une très mauvaise mère porteuse parce que j'étais bien mal en point et les mères porteuses ressentent surement moins les effets de la grossesse à force de porter des enfants. Moi alors que les symptômes du début s'étaient estompés, je reprenais cette boule au ventre, cette envie de vomir, des crampes en bas sur les côtés de mon ventre, je m'éloignais rapidement pour rejeter tout mon repas. Je savais très bien que ce n'était pas la grossesse la responsable dans l'histoire que ce n'était que la situation, le stress, la colère... Je pris rapidement un mouchoir dans ma pochette pour essuyer ma bouche et avalais un chewing gum, avec ce qui était sorti je n'avais surement plus grand chose dans l'estomac. « Sans ce bébé tu ne ferais même plus attention à moi et tu n'aurais plus une once de confiance... La seule confiance que tu me portes c'est sur mon rôle de mère et c'est aujourd'hui la seule chose que t'as envie de partager avec moi, et un baiser de temps en temps... Ca ne rime à rien... » Ce bébé était une erreur, nous aurions dû tous les deux décider de mettre un terme à cette grossesse même si c'était à contre coeur car c'était vraiment une erreur. « Pourquoi est ce qu'on a fait ça à notre bébé ? » Pourquoi est ce qu'on la laissé se développer assez pour venir au monde dans un milieu où ses parents ne seront pas là ensemble pour l'aider à lui faire affronter la vie ?
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« J’aurais été capable de monter sur scène, de leur dire de se la fermer, juste pour te défendre parce que tu vois, avant que tu ouvres la bouche je trouvais ça tout aussi ridicule que toi que tu sois ainsi affichée de la sorte… » Oui, j’avais eu envie de faire cela, j’avais trouvé ça exagéré qu’elle occupe cette place, qu’elle soit désignée pour ce prix… Et puis elle avait pris le micro, fait son speech, joué les fières en remerciant son meilleur ami. Je la revoyais même encore lui adresser un petit clin d’œil. Et là tout avait changé. La blessure s’était aussitôt rouverte et la colère m’avait submergé. « Ce que tu comprends pas c’est que c’est pas ce stupide award qui me fait péter un câble mais ta façon de réagir en le recevant. Tu ne peux pas me répéter sans cesse que tu regrettes, que tu voudrais remonter le temps et tout le blabla et agir ensuite de la sorte devant toute la fac… Tu peux pas afficher deux facettes aussi différentes… » Celle qui assume, qui s’amuse de son erreur, et celle qui regrette éperdument. Non, elle ne pouvait pas jouer sur tous les tableaux parce que notre entente était déjà bien trop fragile et ce genre d’attitude ne faisait que l’ébranler, la preuve en était avec cette nouvelle dispute. Les histoires qui déchiraient Sienna et Chase étaient différentes et cela ne nous regardait surement pas. Nous étions énervés tous les deux, c’était plutôt une bonne idée de clore le sujet car au final j’adorais mon meilleur ami et je commençais tout juste à enterrer la hache de guerre avec sa petite amie, alors s’aventurer dans un débat sur leur couple risquait de me faire changer d’opinion et avoir des paroles malheureuses. NAIF, INFIDELE. Nous voilà donc avec nos belles étiquettes formant un duo détonnant. La colère céda ensuite la place au calme, et à des aveux bien plus douloureux. C’était sur un ton grave que j’avais annoncé à la jeune femme, qui fuyait mon regard, que je n’y arriverais pas, que je n’étais pas capable de lui faire confiance à nouveau. On oscillait sans cesse entre le mieux et le pire, à essayer de se rapprocher pour s’éloigner de plus belle alors il était peut être temps d’ouvrir enfin les yeux sur ce que nous n’étions plus. On avait eu notre phase complice, proche, en osmose, et c’était maintenant fini, parce qu’il manquait l’ingrédient primordial qui faisait la réussite de tout couple : la confiance. Je baissais un instant les yeux alors que la petite voix de la jeune femme s’élevait pour me reprocher mon manque de volonté. Je la vis alors faire quelques pas pour s’éloigner, se pencher ensuite pour vomir… Je fis un pas vers elle, le visage inquiet : « Qu’est-ce qui se passe ? Je pensais que tu en avais fini avec les nausées ? » Mais Talya était déjà en train de s’essuyer la bouche. Elle me reprocha alors de ne faire attention à elle qu’à cause de notre bébé. « Arrête Talya, ne parle pas comme ça… » Oui cet enfant n’avait pas été –programmé-, oui il n’arriverait surement pas dans les meilleures conditions qui soit, mais lorsqu’on avait pris la décision de le garder, on était déjà séparés, on se doutait que ça serait compliqué. « J’aime ce bébé plus que tout. Qu’importe ce qu’il va advenir de nous, je serais là pour lui. » Et je savais que ce n’était surement pas ce qu’elle voulait entendre mais je n’allais pas lui dire qu’on allait se remettre ensemble juste pour le petit, parce que ça non plus, au final, ce n’était pas ce qu’elle voulait entendre… « Tu devrais aller te reposer maintenant… » conseillai-je. « On reparlera de tout ça à tête reposée… Tu as trop bu, je suis fatigué… Enfin non, tu es fatiguée et j’ai trop bu. » corrigeai-je alors. Oui voilà l’illustration parfaite de ce que pouvait donner une conversation dans ces conditions. J’avais dit tout haut ce que je pensais et je l’avais blessée. Mais au moins désormais, elle savait où j’en étais et à quel point notre avenir était incertain dans ma tête…
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