ANTONIA ✰ One more time.

Après un repas copieux à la cafétéria, je sortais de bâtiment en pensant déjà à mes prochains cours qui arrivaient à grand pas. Je me doutais de mon redoublement de cette année puisque j'étais arrivé en fin d'année mais ce n'est pas ce qui me faisait peur, bien au contraire. Même si j'avais accumulé du retard, j'étais bien décidé à me montrer combatif et à assumer mon retard bien qu'il ne s'agisse pas d’intellect. Passant une main dans mon cou, je soupirai en sentant une vive douleur à ce niveau-là, j'en avais presque des courbatures à rester sur ma chaise, à simplement regarder que le temps passe. J'avais envie de bouger, de reprendre mon boulot de mécanicien, plutôt que standardiste pour adolescent ayant besoin d'attention, j'étais tellement loin de tout ça. Pourtant c'était un excellent moyen d'être plus proche de ma matière dominante, la psychologie. Regardant mon téléphone, j'avais un message de mon boulot me demandant si je pouvais travailler ce soir, bien évidemment, c'est ce que j'allais faire. Je ne disais jamais non à un peu plus d'argent surtout en ce moment. Marchant dans la rue, je décidais de m'arrêter quelques minutes vers les casiers pour prendre quelques bricoles, je me préparais en ce moment pour l'année prochaine et en ce qui concernait les fourniture, c'était pas simple de se les acheter.

Le nez plongé dans mon casier, je réfléchissais avec attention à mon emplois du temps de la semaine que j'avais encore bien du mal à mémoriser. Je n'avais pas tenu un cours depuis deux ans et apprendre, mémoriser des notes ou bien un simple emplois du temps étaient encore bien difficile à mes yeux. J'avais besoin juste d'une remise en route d'un coup de pieds au derrière, ce que je faisais chaque jour depuis mon retour ici. De toute manière, je savais pertinemment que cette année était juste du bonus, je redoublais, c'était tout bonnement normal. Je n'avais pas été là cette année. Mais alors que mon attention porté sur mes cours de demain et de mes fournitures que j'avais besoin, un grand bruit métallique se faisait entendre et la petite porte de mon casier tremblotante attirait mon attention. Baissant les yeux, une femme brune visiblement sonnée avait tapé en plein dans mon casier, ce que je trouvais plutôt amusant en premier lieu. Antonia ? Mes yeux devaient me faire défaut ou bien rêvais-je ? La jeune Eliot se trouvait devant moi, se relevant et en me reconnaissant se montrait soudainement surprise. Du moins, elle jouait cette émotion, comment je le savais ? Antonia en rajoutait, et sans vraiment m'en rendre compte, je souriais, amusé. Elle ne changeait pas, je l'aimais vraiment comme ça. Après un long moment à l'a regarder, je finissais enfin par parler, et ainsi me montrer un tantinet expressif.  « Je n'ai pas eu le temps, excuse moi, tu veux des fajitas pour me faire pardonner ? » Je faisais un semblant de référence un peu hasardeux aux plats que nous mangions parfois au Brésil. Que de jolies souvenirs qui avaient bien faillis m'étrangler en repensant finalement à ce que nous avions fait la-bas. C'était assez étrange de se retrouver ici, en simple ami, comme si rien ne s'était jamais passé. Mais je ne pouvais oublier.

Je ne m'attendais pas à rencontrer de nouveau la jeune femme ici, pourtant c'était évident, elle était à Harvard et surtout, elle l'était restée. J'étais le seul à être parti sans rien dire, à fuir la mort qui me tournait autour. Mais reconnaître les têtes de mon passé avait toujours le don de me surprendre, et surtout de me rassurer au final. Prenant finalement mes affaires de mon casier pour les ranger dans mon sac à dos, je fermais la porte en fer pour refermer celle-ci et ainsi me concentrer d'avantage sur la jeune femme. « Fait maison ? Tu veux que je t'invite chez moi, directement ? Moi qui pensait t'inviter simplement au restaurant.. » Répliquais-je en ayant l'un d'entre eux en tête comme j'avais fait le tour depuis les trois mois que j'étais ici. Mais si elle préférait qu'on se retrouve à la maison, je n'en voyais pas l’inconvénient. Elle m'attrapait alors dans ses bras, et sans vraiment le vouloir, je me raidissais n'était pas habitué par ce genre d'action affectueux. Levant les bras après quelques secondes, je les posais sur son dos, en souriant, appréciant de l'a revoir à mon tour. « Dur ? Et bien ça dépend avec qui.. » Répliquais-je avec sincérité puisque ma rencontre avec Palmyr c'était mal déroulé, très mal. Antonia savait peut être la raison de mon absence mais ma la jeune Quincy et j'avais interdiction d'en parler. La jeune Eliot était la seule, et uniquement la seule à tout savoir. D'une certaine manière, je l'a mettais peut être en danger avec ma confidence pourtant c'était un réel soulagement de savoir que je pouvais en parler à quelqu'un et surtout de confiance. « En route ? » L'interrogeais-je du regard pour manger ce que nous avions en tête, au moins les préparer et j'étais très sérieux, j'avais envie d'avoir un moment avec elle. Je ne l'avais pas vu depuis près d'un an et demi, et même si nous avions échangé un tout autre discours la bas, c'était avant tout mon amie, et le temps passé avec moi est précieux.