cats will rule the world (cae)

folie,
voilà le mot qui qualifie ce que j'viens de faire.

j'ai jamais été très attiré par les animaux. gamine, on en a jamais eu à la maison et j'ai jamais ressenti le besoin d'en demander un à mon père. et en grandissant, ça n'a jamais vraiment changé. c'est pas que j'aime pas les animaux, c'est juste que j'ai jamais éprouvé le moindre besoin d'en adopter un.

jusqu'à aujourd'hui.
jusqu'à ce que je tombe sur ces yeux bleus.

j'ai même pas réfléchi, j'ai même pas envoyé de sms à caetana pour savoir si elle était opé pour que je ramène un chat à l'appart. j'l'ai pris et puis c'est tout. j'l'ai pris et j'l'ai ramené à la maison. en priant pour que ma petite portugaise n'y soit pas allergique ou n'aime pas les chats.

mais qui n'aimerai pas ces yeux bleus?
personne.

quand j'suis rentrée avec le chat, caetana n'était pas là. alors j'lui ai envoyé un petit message pour qu'elle ramène son cul et qu'elle voit ma surprise. "ramènes toi à la maison, faut que j'te montre un truc." puis je balance le téléphone dans un coin, laisses le chat s'amuser sur le canapé avant d'aller ouvrir une bouteille de vin blanc pour l'attendre.

allongée sur l’herbe en plein milieu du stade, les doigts de pieds en éventail tu profites qu’il n’y ait personne, que les matchs soient terminés. le terrain est enfin libre pour les solitaires qui veulent un peu s’éloigner de la foule, les gens comme toi quoi. t’as plus de partiels, plus de cours, t’as tout géré quasiment, t’es enfin en vacances. t’es à deux doigts de sombre dans un sommeil profond quand ton téléphone vibre, tu grognes un peu, puis quand tu vois que c’est esma et qu’elle a quelque chose à te montrer tu te redresses. un peu trop rapidement d’ailleurs. ta tête n’était pas pour. faut dire que t’as pas mangé grand-chose à midi, faut dire aussi que le joint que tu viens d’écraser et que le soleil qui te tape sur la tête n’arrange pas vraiment les choses. tu grognes une nouvelles fois. et te diriges en direction de la fontaine pour te foutre un peu d’eau sur le visage.
une fois que tu t’es remis les idées en place, tu te diriges vers la maison, t’es vraiment curieuse de savoir ce qu’esma doit te montrer et tu t’attends à tout, même si d’un autre côté tu n’as aucune idée de ce que cela peut être. tu entres, referme la porte en criant « j’suis lààààà. » t’entres dans le salon puis t’entends un miaulement, tu hausses un sourcil « esma ? esma ? j’ai entendu miaulé, j’ai entendu miaulé ! » dis-tu toute excitée « c’est ce que j’crois ? hein dis, dis ? » t’es comme une dingue, t’as toujours rêvé d’avoir un chat.

je me sers mon verre de vin,
j'me sens d'humeur à célébrer,
à célébrer ce nouveau colocataire.

verre en main, je retourne au salon rejoindre le bébé chat. j'l'observe quelque secondes du seuil de la porte. qu'est ce qu'il est mignon. c'est fou ce qu'une petite boule de poils peut être autant mignonne. je souris, j'ai l'air d'une idiote, j'le sais. mais j'm'en fous.

j'me demande juste,
le pourquoi du comment,
j'n'ai jamais voulu un chat.

quelques minutes plus tard, j'entends la porte d'entrée claquer. ça y est, ma petite portugaise est là. au cas où tu l'aurai pas entendu rentrer, la voilà qui se manifeste avec un bon "j’suis lààààà." du caetana tout craché. tu te lèves pour l'accueuillir, chat dans les bras mais au moment où elle rentre dans la pièce, le chat m'échappe des mains et tombe par terre, dans un miaulement. pour l'effet de surprise, on repassera.

"esma ? esma ? j’ai entendu miaulé, j’ai entendu miaulé !"
"c’est ce que j’crois ? hein dis, dis ?"

ce qu'elle est mignonne, c'est fou.

je souris, acquiesçant de la tête avant de me baisser pour ramasser la boule de poils caché sous le canapé. "surprise !" dis-je, en lui présentant le troisième membre de notre petite communauté. "qu'est ce que t'en penses?" que j'lui demande, un peu inquiète de ce qu'elle pourrait répondre. mais vu sa réaction, j'me doute qu'elle va être bien heureuse.