MARC+ELISE | american oxygen

Marc & Elise

young girl hustlin' on the other side of the ocean ...

Me pupilles se posent sur sa silhouette. Il n’a pas changé. Il semble être toujours le même. Mon cœur cogne subitement bien plus fort contre ma poitrine et je tremble un peu. Mes mains serrent le volant avec une force dont j’ai toujours ignoré l’existence jusqu’à maintenant. Je ne pensais pas le revoir si vite. Pas maintenant en tout cas. Je ne suis pas prête. Je n’ai pas eu le temps de préparer ce que je vais lui dire. Je ne m’attendais pas à une telle réaction de ma part. J’ai toujours imaginé que je serais bien plus forte que ça. Mon sang circule tellement vite dans mon corps que je commence à en avoir mal au crâne. Lentement j’ordonne à mes paupières de se fermer. Je tente de respirer tout doucement. J’expire. J’inspire. J’expire. J’inspire. … Pourtant je recommence bien vite à paniquer. Je ne sais pas s’il m’a vu. Je ne pense pas. Enfin je ne l’espère pas. Ça me donne une longueur d’avance sur lui comme ça. J’ai deux solutions à présent. Soit je sors discrètement de ma voiture et je pars en courant. Soit je prends mon courage à deux mains et je lui fais face. Les deux idées me plaisent. Un soupir agacé s’échappe d’entre mes lèvres au moment où je laisse ma tête venir se poser contre l’appuie-tête du siège. Pourquoi c’est si dur ? Après tout c’est un individu lambda, un mec comme tous les autres. Prise d’une pulsion incontrôlable, j’ouvre la portière, attrape mon sac et sort de la voiture. J’ai l’impression que je vais m’écrouler sur le sol à tout moment. D’un geste sec je claque la portière et ferme le tout. Le même bruit se fait entendre à mes côtés. Je lève la tête et nos regards se croisent. Il me paralyse. Je viens de perdre l’intégralité de mes moyens au moment où nos regards se sont croisés. J’imagine que je suis aussi pâle d’un cadavre à cet instant précis. Il ne bouge pas non plus. On reste planté là comme deux idiots à s’observer. Mon estomac est en train de tourner dans tous les sens. J’ai toujours rêvé de ce moment mais je ne l’ai jamais pensé de la sorte. Il m’intimide. J’ai envie de le frapper et de me jeter dans ses bras en même temps. Je ne l’ai jamais oublié. Tous les autres ne m’ont pas aidé à l’oublier non plus. Depuis trois ans je n’ai fait que chercher des copies de lui. « Salut. » Et voilà la seule chose idiote que j’arrive à lui dire. J’ai l’air d’une cruche là. Il me faut rattraper cette erreur et le plus rapidement possible. Délicatement je passe une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je baisse la tête pour observer le bitume durant quelques secondes. Prise d’un éclair de génie, je simule une excuse bidon pour ne pas avoir à rester près de lui. « Je … J’ai cours, désolé. » Je me sens encore plus bête qu’il y a trente secondes mais je tourne les talons pour m’éloigner de lui alors il ne doit pas l’avoir remarqué. De toute façon je suis sûre qu’il s’en moque que j’ai cours ou pas. Il n’a très certainement rien à me dire. Il m’a déjà tout dit il y a trois ans. Enfin, presque tout.

Je commence tôt aujourd'hui, j'ai vraiment pas la foi d'aller en cours, je suis crevé, et pour une fois pas pour mes révisions, non pour Mackenzie, qui a dormi dans ma chambre cette nuit, enfin dormir est un bien grand mot, on a fait l'amour une bonne partie de la nuit avant qu'elle ne s'endorme sur le petit matin et moi que je ne somnole avant de me lever qu'une heure après pour me préparer. Après une heure à me préparer, je l'étais enfin et je pouvais quitter ma chambre mais il me manquait un petit détail, mon sac de cours, il était resté dans ma voiture quand je me suis garé hier soir, trop pressé de profiter de ma petite-amie, quel con obligé de faire un détour, enfin en regardant ma Rolex je vois que j'ai asse d'avance pour faire ce détour alors je fonce jusqu'au parking du campus. Arrivé à ma voiture, je l'ouvre en appuyant sur ma clé pour prendre mon sac et en refermant la portière et verrouillant les portes, je tombe nez à nez avec un fantôme, je veux pas y croire mais il faut croire qu'elle est là, devant moi, tout prêt, Elise, en chair et en os, trois ans après, elle n'a pas changée, toujours cette blonde aux yeux sublimes, magnifiques, elle a changée, elle est devenu encore plus femme, plus belle, c'est con à avouer mais c'est la vérité et là j'ai l'impression d'être un zombie ne sachant pas quoi faire jusqu'à ce qu'elle me sorte un "salut" ❝Salut.❞ lui dis-je à mon tour avant de la voir baisser la tête et de tourner les talons en me spécifiant qu'elle avait cours, qu'elle s'excusait ❝Elise, attend.❞ ajoutais-je la rattrapant pour venir me placer devant elle. ❝Qu'est-ce que tu fais ici ?❞ même pas un "comment tu vas depuis ces trois ans ?" non je voulais savoir ce qu'elle faisait ici, je pensais que Paris était son bébé et que pour rien au monde elle aurait voulu quitter sa France.