Holly-Jersey Wilson ►HAYDEN PANETTIERE

Ma vie est bien loin des contes de fées de la plupart des personnes sur le campus. Et je m'estime plutôt chanceuse d'être ou je me trouve aujourd'hui, car pour le coup, de la chance, j'en ai eu. Je suis née il y a 20 ans de cela, le jour de la St Valentin, donc le quatorze février. J'ai eu une famille heureuse, et j'avais déjà trois frères ainés présents dans la famille. Etant donc leur fille tant attendue, j'ai plutôt été accueillie comme le messie au sein de la famille Wilson. Hélas, argent ne va pas toujours avec bonheur. Mes parents n'avaient pas des emplois de dingue, pas de mini Bill Gates ou de Britney Spears. Nous étions juste les Wilson, cette famille qui trime pour pouvoir manger chaud le soir, et dormir avec un soupçon de chauffage. Pas besoin de dire que nous nous serrions les coudes. A seulement sept ans je faisais déjà la vaisselle pour que mes parents n'aient pas à la faire en rentrant du travail, tard le soir. Mes frères en revanche voulaient toujours que je n'en fasse pas trop pour que je prenne le temps d'étudier. Comment ça les pauvres sont idiots ? Je savais déjà lire un roman alors que je n'avais même pas six ans, mais ma véritable passion s'est révélée dans la science. Tous les soirs, je m'amuse à observer les étoiles en me demandant des tas de choses sur elles. « Pourquoi tu regardes les étoiles comme ça ? Elles vont pas se décrocher si tu clignes les yeux tu sais ! » M'a dit un jour ma meilleure amie, Chuck, alors que nous n'avions même pas dix ans. D'un air rêveur, je fixais le ciel, avant de balbutier « Tu ne te demandes pas toi, ce qu'il y a là haut ? » ... Je crois que c'est ça qui m'a pousser à étudier ça à Harvard, mais c'est une autre histoire. Chuck et moi, nous nous connaissions depuis l'âge de 6 ans. Enfin, j'avais six ans plutôt, et elle huit. Nous étions plutôt similaires, bien qu'elle soit plus artiste dans l'âme que physicienne comme moi. Cette alchimie aura duré jusqu'à mes quatorze ans. Jusqu'à ce que Chuck découvre ce que je n'ai encore jamais découvert : Sortir avec un homme. Celui qui l'a ouverte au monde et, par la même occasion, éloignée de moi. Nous nous sommes tout bêtement perdu de vue progressivement, elle aimait d'avantage traîner avec des hommes, et moi, je favorisais mes activités d'adolescente. Mes parents s'épuisaient au boulot, et mes frères ont du arrêter très tôt les études pour contribuer. Trop jeune et innocente, ils ont réussi à me tenir hors de leurs soucis financiers jusqu'à ce que j'atteigne mes dix huit ans. Je ne supportait pas d'être mise à l'écart, la petite princesse qui ne devait pas elle aussi se mettre à travailler ... J'éprouvais le besoin de me rendre utile ... Je pensais trouver un petit job tout bête, histoire de bosser et d'aider mes parents, mais également pouvoir aller à Harvard. Allez savoir comment je me suis laissée entrainer là dedans, mais j'ai terminé dans la prostitution. Que voulez vous, j'avais dix huit ans, et cruellement besoin de cet argent pour financer mes études et ne pas endetter mes parents ... C'était ça ou mettre un point final à l'astrophysique, et je ne pouvais pas me le permettre.

Mon corps devint alors ma source de revenu. On m'a volé mon innocence, et je n'ai jamais connu ce que c'était que de coucher en étant amoureuse. Pour moi, ce n'était plus qu'un jeu, une façon de gagner ma vie. J'ai enchaîné les clients, certains plus pervers et cons que d'autres, et certains, beaucoup plus respectueux. Cette machine infernale a duré jusqu'à mes 19 ans, vers la fin de ma première année de fac. S'il m'arrivait d'avoir des clients principalement vieux, certains étudiants en profitaient aussi. Parmi eux, il y avait lui : Keanu Bridgestone. Il est aussi à Harvard, un Eliot. Membre de l'élite richissime du campus, en somme. Je le voyait fréquemment, jusqu'à ce qu'alors que nous étions au lit, mon téléphone sonna. Rieur, il l'attrapa, pensant qu'il s'agissait d'un de mes clients. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il tomba sur un message de mon frère, me demandant si tout se passait bien dans le bar ou je travaillais, et disant que les parents avaient de nouvelles dettes... Je crois que c'est à cet instant que ma vie a été bouleversée. Je m'attendais à tout, tout sauf la réaction de Keanu. Découvrant donc que non seulement je cachais mon "occupation" à mes parents, mais qu'en plus je le faisais non pas par plaisir mais pour payer mes études et aider dans les dettes, il me demanda de cesser toute activité. J'arrêtais la prostitution, et en échange, il remboursait mes dettes familiales, subvenait aux besoins des Wilsons. Je n'ai pas compris pourquoi il faisait ça ... En échange, il me demanda juste une chose : Lui obéir à lui, et uniquement lui. S'il me demandait quelque chose, n'importe quoi, je devais m'y tenir.

A partir de là, je menais une vie calme, chez les Dunsters. Mes parents demandent encore par quel miracle ils ont pu s'en sortir ainsi. Moi, je peux me concentrer sur mes études, et parallèlement, j'entretiens cette relation "spéciale" avec Keanu. En un sens, c'est grâce à lui que je mène une vie calme, sans débauche, et jamais je ne le trahirais, jamais je ne manquerais à ses appels, ses demandes. Je lui dois la vie. Débarrassée de la prostitution, je mène ma deuxième année d'études jusqu'à sa fin désormais, prête à attaquer la troisième. C'est au cours de cette année en revanche, que j'ai fait une découverte incroyable. Me promenant dans les couloirs de la fac, j'ai croisé alors Chuck, en compagnie de quelques amies à elle. Celle-ci ne ma pas remarquée, ou pas reconnu tout bêtement, et je sentais un mal être chez elle que je ne pouvais comprendre ... Je la surveillais de loin, jusqu'à ce jour de mars ou j'ai appris qu'elle avait attenté à sa vie. Rumeurs ou pas, j'ai couru jusqu'à sa chambre, voulant m'assurer de son état. Les choses ont été tellement naturelles entre nous ... C'était comme si ces années venaient de s'évaporer, pour qu'on se retrouve toutes les deux, nous, notre complicité d'antan. Et je n'échangerais cela pour rien au monde.