« Chapter one ~ Une enfance envolée, une enfance volée. »
Il était là, mais il n'y était pas vraiment. Sa tête était dans les nuages, rêvant d'une vie qu'il n'aurait jamais. Rêvant de la vie qu'il aurait voulu avoir, celle que son père lui a enlevé dès son plus jeune âge. Le dos contre le mur, le petit garçon de 7 ans essayait de retenir les larmes qui coulaient sur ses joues sans succès. Il savait que son père n'était pas vraiment lui-même. Il puait l'alcool, il était soûl, il ne savait pas ce qu'il faisait. C'était ce que le petit Gabriel se disait, car il l'aimait son papa, lorsqu'il était sobre. Il l'aimait son père lorsqu'il arrivait avec des fleurs pour sa mère et un nouveau jouet pour lui. Il l'aimait jusqu'à ce qu'il le frappe à nouveau. Il l'aimait jusqu'à ce qu'il ait des bleus sur les bras, sur les jambes, jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable de marcher et qu'il se retrouve dans son cocon, qu'il se retire des autres et que son sourire qui était si présent auparavant, disparaisse avec les vieux souvenirs de son enfance qui s'était envolé depuis longtemps.
« Chapter two ~ I could really use a wish right now »
Maman est partie. Maman n'est plus là. Il a 16 ans, Gabriel. Il a 16 ans lorsqu'il est témoin de l'assassinat de sa mère. Son père l'avait battu à mort. Gabriel s'était caché dans le placard et il l'avait entendu crier jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un bruit. Il l'avait entendu crier, mourir sans qu'il puisse y faire quelque chose. Il n'avait pas pu aider sa mère, elle lui avait interdit et il l'avait écouté. Mais maintenant, elle n'est plus là pour le protéger. Elle n'est plus là et Gabriel est seul. Et il l'entend. Il entend sa voix qui lui hurle de sortir de sa cachette. Il l'entend lui dire qu'il n'y échapperait pas, qu'il allait y passer lui aussi. Il est soûl, il est enragé et il le cherche partout. Gabriel est recroquevillé sur lui-même, il a les yeux fermés, il se balance de gauche à droite et pleure silencieusement. Il a peur, oh oui, il a peur. Il panique, on dirait que les murs se referme sur lui, et puis il l'entend. Il est près et il va le trouver. Il va le trouver. Gabriel ferme les yeux et prie. Il prie fort pour que son père le tue vite, il prie afin que sa mère le protège. Et il prie, il prie et il prit un coup. Et un autre. Il est replié sur lui-même, il se protège du mieux qu'il le peut tandis que son père le frappe de toutes ses forces, qu'il se défoule sur lui. Et lentement, Gabriel sombre dans l'inconscience. Lentement, il perd son énergie, la douleur explose de partout et avant de sombrer dans le trou noir, il réussit à dire une phrase. « Je te déteste. »
« Chapter three ~ Le beau temps après l'orage, est-ce vraiment vrai? »
Le réveil est douloureux. Où est-il? Il a beau vouloir ouvrir les yeux, la lumière l'aveugle et le force à les refermer immédiatement. Il a mal partout. Malheureusement, il se rappele de tout. Il se rappele de sa mère, il se rappele de la rage dans les yeux de son père, de sa course jusqu'au placard. Il se rappele les cris de mort de sa mère, les rires de son père, puis ses cris quand il le cherchait partout. Il se rappele son sourire de victoire lorsqu'il a ouvert le placart et chaque coup qu'il a reçu. Le jeune homme ne bouge pas. Il respire mal, il panique, il ne sent plus ses pieds, il se sent engourdit et sombre à nouveau dans l'inconscience. [...] Il sort. Il sort enfin de l'hôpital. Oui, il sort. Mais il aurait préféré mourir. Il est en chaise roulante. Il doit réapprendre à marcher, il doit réapprendre à vivre, il doit réapprendre à parler. Mais parler, il le peut. Il ne veut pas. Il a peur. Son père est toujours en liberté, il cours toujours et personne ne sait où il se trouve. Et lui, il est seul et perdu dans un grand monde, il est seul et il ne peut pas être seul. Il ne veut pas être seul. Et il ne le sera pas. Il est dans un foyer d'accueil, ils sont sympathiques et ils veulent l'adopter. Mais, est-ce une bonne idée? Est-ce la bonne décision à prendre? Il ne le sait pas. Mais, pour son propre bien, pour sa protection, il change de nom et de prénom. En l'honneur de sa mère, elle qui était si croyante, choisis Jean-Baptiste comme prénom, Salomon comme deuxième prénom.
« Chapter four ~ Mon art, ma délivrance, mon soulagement. »
Un regard sombre, puis joyeux, un éclat de rire général et une caméra qui tourne. C'est le quotidien de Jean-Baptiste et ses amis, ceux qu'il a rencontré dans cette école spéciale, là où chacun a son handicap, permanent ou en voie de guérison, comme l'est J.-Baptiste. Depuis qu'il les a rencontré, il poste des viédos sur YouTube et sur les autres médias sociaux. C'est le seul endroit où il peut être lui-même, en avant des caméras. Il était totalement différent, il était différent devant les caméras. Il était souriant, toujours de bonne humeur et énergique. C'est ça qui l'a aidé. C'est ça qui l'a aidé à passer à travers les épreuves qu'il a vécu, c'est grâce à ça qu'il est reconnu à travers le pays par les fans des youtubeurs. Il vit pour son art désormais, il vit pour ça, maintenant.
« Chapter five ~ Je ne veux que collectionner les moments de bonheur désormais. »
Harvard. Au début, lorsque ses parents lui avait proposé Harvard comme université, J-B avait éclaté de rire. Bien qu'il ait les notes nécessaires, puisqu'il avait toujours prit ses études à coeur, en plus d'avoir un QI plus élevé que la moyenne, il n'avait pas confiance en lui et en ses capacités. De plus, il était en chaise roulante jusqu'à nouvelle ordre, allaient-ils l'accepter? Puis, il avait prit leurs paroles en considération, et sans en avoir parlé à personne, il avait été faire l'inscription, nourrisant un espoir de pouvoir étudier à Harvard. Qui ne voudrait pas étudier à Harvard, hein? Et puis, il avait attendu. Encore et encore, jusqu'à cette journée-là. Cette journée où il avait reçu la lettre et il l'avait ouvert lentement et s'il aurait pu sauter de joie, il l'aurait fait. « Nous avons la joie de vous annoncer que vous êtes accepté à Harvard, félicitations. »