ALASKA ▼ I need to talk to you.

La soirée était presque terminé, mais j'avais déjà décidé de mettre les voiles, de me sauver ce cette situation cocasse presque blessante. Finalement, on se trompe toujours sur les personnes qui nous entourent. Assit par terre sur le goudron pas très loin de la salle où le bal se déroulait, je regardais le ciel, fumant ma clope. J'étais dans ma bulle, ne pensant plus à rien d'autre qu'aux étoiles illuminant ce ciel si peux éclairé. Je relogeais alors dans les mots de mon père quand il parlait de la nuit. Sa manière si douce et à la fois délicate de me raconter que les étoiles étaient de jolies pierres précieuses ajoutés peu à peu dans le ciel, reflétant si au court de notre vie nous avions été bon ou mauvaise. J'aimais tellement cette histoire qu'elle hantait mes pensées quand j'étais seul. Un souvenir beau et chaleureux que je ne pouvais ôter de mon esprit. Lentement je m'allongeais, profitant du vent foutant mon visage. Un peu de fraîcheur, c'était presque une bénédiction après une chaleur étouffante dans cette salle.

Je ne vais pas parler de ma soirée, je n'ai aucune envie de remuer le couteau dans la plaie. En un mot, je dirais simplement qu'elle a été catastrophique. C'est vrai quoi. J'avais vu du monde, mais ça ne m'empêchait pas de m'être senti terriblement seule. J'avais l'habitude d'être l'ami de tous, celle avec qui on s'amuse mais dont on ne prends pas de nouvelle. En même temps, c'était la grande histoire de ma vie. Être détesté par sa mère, oublié par son père. Je ne croyais plus en ce délire de l'amour et pourtant j'étais dévastée par ma dispute avec Hardin. Me revoilà à repenser à lui. Il était tellement plus facile pour nous de nous détester. Mais c'était moi tout cracher de flipper dès que je voyais un semblant d'attirance et c'était tout Hardin de fuir à partir du moment où il devait réfléchir sur les sentiments. J'avais fait de mon mieux pour fuir ça et ce soir, voilà que j'étais la fille la plus déprimée de la soirée à marcher à l’extérieur en faisant de mon mieux pour décuver. Je tenais mes chaussures à talon dans ma main, et je frottais mon bras pour chasser l'air frais avec l'autre. Mais tout à coup, mes pieds se prirent dans quelque chose de non identifié. Dans un hurlement, je m'effondrais sur quelqu’un qui était allongé par terre. Trop bourré certainement ? « Putain de merde ! » grognais-je en me relevant tant bien que mal. Rhys. Mon visage se transforme, j'étais confuse. Qu'est ce qu'il faisait allongé par terre ? « Tu fais quoi sérieux ? » alors que j'étais toujours plus ou moins sur lui.

M'ennuyant par terre, je tirai une taffe en regardant à présent la fumée blanche sortir de ma bouche. J'essayais même de faire des cercles avec la fumée mais ayant trop bu et n'ayant pas assez de concentration pour le faire, je n'y arrivais pas. C'est alors que soudainement une envie de me gratter le dos se faisait ressentir. Je ne pouvais la contenir, il fallait que je gratte ou sinon j'allais finir par mourir sous tant de souffrance que je pouvais transformer en bien être. Mes pieds collés au sol, puisque j'avais plié mes genoux en deux, je bougeais mon dos tout contre le sol. J'étais dans ma chemise blanche en flanelle et pourtant je n'avais aucun remord à détruire cette si belle matière face au sol. C'était si bon, une sensation délicieuse, agréable que j'aurai pu continuer beaucoup plus longtemps si quelqu'un n'était pas tombé par ma faute. Plus précisément à cause de ma position puisque j'étais allongé et accessoirement dans le noir. Me redressant sur les coudes,  plissant les yeux pour regarder cette forme féminine sur le sol. Elle avait visiblement fait un bisous au sol, que c'est mignon. Un sourire s'étirait sur mes lèvres alors qu'on me demandait ce que je faisais. Alaska ? Même en plissant les yeux je n'avais pas un meilleure vision mais c'était beau de rêver n'est-ce pas ? « Je regarde les.. Je fume quoi d'autre ? » Répliquais-je en ne voulant pas jouer le mec sensible, non je fumais juste ma clope dans mon coin allongé. Chacun sa position favorite. « Toi, qu'est-ce que tu branles ? » La boisson avait raison de mon vocabulaire fin et raffiné en habitude. Là, c'était pas du tout le même ton.

Putain, ça faisait mal de tomber comme ça. Mais le pire, c'était la surprise qui allait avec ! Bah ouais, il fait nuit et j'me prends les pieds dans un corps. Et si le mec avait été mort sérieux ? Puis putain, j'aurais pu me péter le nez ! Bon peut-être pas, mais ça fais mal. Et Rhys lui, il fait genre, il en a rien à battre. Il est plus mon ami ou quoi ? Puis c'est un orange nan ? Normalement, il est du genre à aider un peu quand même ? Bref, j'me démerde pour me relever et j'lui demande ce qu'il fait au passage. Il bug un peu et j'esquisse un sourire en roulant à côté de lui pour m'allonger moi aussi. « J'suis bourrée, mais pas conne quand même ! » dis-je en rigolant un peu. Je m'allonge et je vois les étoiles. « Haaaaaaaaaaaan, nannnnnnnnn tu regardes les étoiles ! » m'exclamais-je faussement surprise. Puis, il me demande ce que je fais moi, mais avec un langage fleurit « Rien pour le moment, mais ça peut s'arranger ! » dis-je en gloussant. J'lui attrape sa clope pour tirer dessus. « Tu as raison, les étoiles elles sont belles, mais m'ont toujours fait flipper ! » avouais-je en crachant la fumée et en lui redonnant sa cigarette.

Finalement la jeune femme venait peu à peu me rejoindre dans ma petite team des personnes ayant une vie assez inintéressante pour s'allonger terre sur le bitume en regardant les étoiles. Et même si j'avais feinté pour ne pas paraître le grand sensible que j'étais au fond, Alaska m'avait percé à jour. Remarque regarder le ciel et dire que j'étais allongé parce que je voulais fumer, c'était tout bonnement grillé d'avance. « Oh mais arrête, ferme ta bouche de mather. » Répondis-je frustré par la moquerie de la jeune femme avant de finalement sourire et de lui montrer que je plaisantais. « Fait flipper ? Pourquoi ? » Demandais-je interloqué, c'était pourtant un spectacle qui en valait la peine. « Tu compte partir toi aussi d'ici ? » Demandais soudainement, prenant dans un même temps des nouvelles de sa soirée. Comment l'avait-elle vécu ? Je pense qu'elle ne pouvait pas trouver pire que moi. Ma cavalière couchait avec un type que j'avais aidé parce qu'il était complètement soûl, et finalement, je m'étais fait des illusions pensant que je lui plaisais. Finalement, je ressentais de la jalousie, le genre de sentiment qui ne vous quitte pas, vous mordant atrocement le coeur pour ne pas s'en séparer. Il y a bien longtemps que j'avais reçu ce coup, la dernière fois c'était pour Addison. Fallait toujours qu'un homme se prenne la tête pour une femme, à croire qu'on ne pouvait déroger à la règle ultime de l'attachement.

Instinctivement, j'me mets à rire quand il me dit de la boucler. Ouais, c'est pas mon fort de faire c'qu'on me demande, surtout quand j'suis bourrée, enfin moins que t'à l'heure, mais encore un peu. Puis, je me surprends à regarder moi aussi les étoiles, c'est un beau spectacle, il a raison. Mais j'ai toujours eu une peur bleus des étoiles. On pourrait croire que c'est con, mais pas tant que ça en fait. « Bah, j'sais pas... ça nous rappel que l'on est rien. C'est infiniment grand, c'est l'infini et c'est le silence, l'inconnu. » J'hausse faiblement les épaules. J'suis sérieuse, il a pas intérêt de s'foutre de ma gueule à ce sujet. Mais non, il me parle simplement du bal. Vais-je y retourner ? Je n'arrive pas à sourire pour m'en moquer, alors j'lui réponds simplement, « J'crois que j'ai eu mon quota de merde pour ce soir ! » Je tourne mon visage pour le regarder alors que je ne le vois pratiquement pas. « Et toi ? » lui demandais-je en retour. Parfois, je voudrais m'éclipser bien plus loin. Me faire petite, histoire d'être en contradiction avec mes peurs et me rendre encore plus folle que je ne suis déjà.

J'aimais bien sentir le goudron sur ma peau, ce ressentit rêche sur mes coudes comme pour me rappeler que j'étais bel et bien sur terre. Que je ne suis pas dans ma chambre sur mon lit mais bien encore dans cet enfer appelé bal. Pourquoi j'avais décidé d'y aller déjà ? Pour m'amuser ? J'en avais marre de me prendre la tête aussi facilement, depuis quand d'ailleurs je me donnais des migraines pour quelqu'un. Non je devais absolument mettre un terme à cette mascarade. Face aux mots de la jolie mather, je restais presque bouche bée, une poète en herbe aussi, non ? Ou alors c'est l'alcool qui avait déboucher dans son cerveau une capacité encore inconnu. Je souriais dans le silence de cette nuit, me retenant de pouffer. Et dire qu'elle s'était moquée de moi. « Que c'est beeeeeau ce que tu dis. » Répliquais-je en souriant jusqu'aux oreilles tandis que je l'entendais se mouver contre le sol, sa tête bougeait me permettant de sentir ses cheveux dans ma nuque. « Que se passe-t-il dans la vie de miss Hamilton ? » Demandais-je bougeant ma tête vers la sienne, sentant bientôt son souffle chaud. C'était rassurant de l'a savoir près de moi dans un sens, et de sentir que je n'étais pas le seul mal à l'aise ici. « Moi c'est la même, un véritable enfer. » Dis-je en soupirant, sentant un vent frais nous parcourir le corps entier. Je frissonnais légèrement

J'étais vraiment allongée en train de regarder les étoiles ? En tout cas, je lui parlais et ça sortait naturellement. On dit que l'on parle plus facilement quand nous sommes allongé dans le noir complet. Et il y avait peut-être du vrai là-dedans. Je comprends quand même que Rhys est en train de se foutre de moi, ça s'attend à sa façon qu'il a de me dire que ce que j'ai dit était beau. Il avait aussi le droit de penser que c'était complètement stupide. Ou bien que J'étais complètement stupide ! Je me mets alors à rire et ça, c'est à cause de l'alcool. Je me tourne un peu plus vers lui explique brièvement que j'ai passé une affreuse soirée. Et il me demande alors plus de détail en se tournant lui aussi vers moi. J'hausse les épaules, parce que je ne sais pas quoi lui dire. « J'ai vu beaucoup de personne ce soir... pourtant, je me suis sentie incroyablement seule ! » lui avouais-je simplement. J'avais comme ce manque que j'avais l'impression de ne jamais pouvoir combler. « Mais ce n'est rien de grave... c'est une habitude pour moi, ça le restera » continuais-je ensuite. L'alcool me détendait assez pour dire des bêtises, mais aussi pour me confier. J'avais pas réellement envie de parler de mes problèmes ou encore de ma vie, mais parfois, laisser échapper quelques mots faisait un bien fou. Je lui retourne alors sa question, « Que s'est-il passé pour que tu vives un enfer ? » Il frissonnait, et j'étais pareille. Il faisait frais à cette heure et j'étais simplement vêtue de ma robe.

Il m'arrivait souvent de regarder le ciel quand j'étais petit. Me m'allonger sur l'herbe australienne, de regarder le ciel immensément bleu et de me demander ce que j'étais, moi dans cette grandeur ? Un moins que rien ? Un simple humain ? Une vie insignifiante ? Les questions venaient tambouriner à mon cerveau tandis que mes yeux bleu rejoignait cette même couleur dans le ciel. Ce n'est que plus tard que je faisais enfin attention à celui de nuit, révélant une toute autre facette de cette grandeur si belle, harmonieuse et étincelante. C'était inspirant et surtout reposant. On oubli toujours ses problèmes face au ciel, parce qu’il est si distrayant et magique. Une beauté visible nul part ailleurs. Tourner vers Alaska, je réfléchissais à deux à l'heure, me trouvant plutôt à l'aise là où j'étais. « Pourquoi seule ? Je ne comprend pas. C'est à cause d'un mec ? C'est toujours à cause d'un mec. » Répliquais-je en sachant très bien comment les femmes fonctionnaient. Nous sommes toujours la cause d'un problème qu'on le veuille ou non. « Aller raconte tête de gland. » Ajoutais-je en voyant soudainement qu'elle frissonnait. Prenant alors ma veste rempliée sur elle même derrière moi, je l'attrapais et couvrit les épaules de la jeune femme avant de répondre à mon tour. « Les femmes sont chiantes. Comme d'habitude j'ai envie de dire ? » Je devenais de moins en moins le Rhys distingué, mais plus le vrai, avec l'alcool on ne se cache plus et parfois faire tomber les masques c'est pas plus mal.

Est ce que c'était toujours un cause d'un homme ? Aucune idée. Bon ce soir, en tout cas, oui, c'était à cause d'un homme. D'Hardin plus particulièrement, mais je ne savais pas vraiment si c'était à 100% à cause de lui. J'veux dire, j'faisais déjà la gueule avant même de me prendre la tête avec lui. Je passais une soirée de merde et s'était tout. D'ailleurs, j'étais facilement irritable, au point d'avoir été taper une eliot pendant la remise des prix. Après je m'étais déjà enfuis pour tenir compagnie à mes amis mathers et picoler avec eux. Voilà comment j'en étais arrivée à regarder les étoiles avec Rhys. J'avais presque oublié qu'il m'avait posé une question quand il me fit redescendre du terre en me demandant de lui répondre. Tête de gland ? Je fronçais les sourcils en frissonnant. Il faisait tellement froid dehors. Rhys dût le remarquer puisqu'il déposa sa veste sur moi pour que je me réchauffe un peu. Il en profite pour me dire que les femmes sont chantes. Est-ce un message pour moi ? Il me court sur le haricot là. « J't'emmerde face de rat ! » m'exclamais-je en fronçant les sourcils. « Oui, c'est -en partie- à cause d'un homme, un homme avec qui je me suis disputais ! Mais il n'est pas la seule personne avec qui je me suis bagarrée ce soir ! » Je lui donne un coup de coude, « Et j'ai encore assez d'énergie pour me bagarrer avec toi monsieur ! »