L'AVANT PERTE DE CALEB.
Aussi dingue que cela puisse bien paraître pour quiconque le connaissant bien à ce jour, fut un temps ou Walter était un mignon petit garçon à la chevelure bouclée toute dorée et aux grands yeux bleus expressifs à souhait. Il n'a jamais été un véritable ange (ça a notamment été tout un drame pour le déraciner de son Australie natale lorsqu'il avait quinze ans, alors que la famille Rutherford déménageait à Honolulu), mais il n'a pas toujours été ce garçon aux airs un peu mélancoliques. Il a toujours eut son petit caractère, cette habileté à s'exprimer devant les autres sans ressentir le besoin de se cacher derrière qui que ce soit tout en aspirant parfois à être un peu seul. Il n'a jamais été timide, pas plus que de raison et n'a jamais vraiment assumé son statut d'aîné. Son petit frère Caleb n'avait que quelques mois de moins que lui. Il était tout aussi apte à jouer les grands frères protecteurs envers leur petite soeur, Palmyr. Cela ne signifiait pas que Walt aimait moins sa benjamine, ou qu'il était moins décidé à casser en mille morceaux toutes les personnes susceptibles de blesser sa soeur, non. Juste qu'il a toujours été de ceux qui fuient assez les responsabilités. Walter a toujours eut du mal à composer avec les attentes des autres. Il a besoin d'avancer à son rythme et son rythme a toujours été, disons le franchement... Lent. Walter ne se presse jamais et si vous le lui demandez, il ne fera que ralentir, histoire de bien vous manifester son mécontentement. Têtu comme un âne. Ses proches estiment pourtant qu'il pourrait faire de grandes choses, si seulement il voulait bien se motiver dans cette optique. Il n'est en effet pas dépourvu de talents. C'est un très bon dessinateur qui ne cultive pas du tout ce côté artistique qui le caractérise pourtant en partie. En général, il se met à griffonner sans vraiment y penser et avec une facilité déconcertante. Et puis, quelqu'un commet l'erreur fatale de venir l'encourager à continuer. Walter est comme un oiseau ou un animal sauvage. Il ne faut pas le brusquer. Il faut l'approcher en douceur, en prenant des précautions pour ne pas l'effrayer. Si vous le mettez direct devant le fait accompli, il se raidira dans la seconde et lâchera ses affaires de dessin. C'est assez exaspérant, mais ses proches se sont fait à l'idée : il est comme ça. On ne le changera plus, c'est foutu. En dehors de son aptitude au dessin et à la peinture, Walter est un sportif. Durant son enfance, ses parents l'ont poussés à pratiquer une large palette de sport et il y a prit goût. Tout au long des années, il a développé un goût pour la compétition, même s'il préfère largement les sports individuels aux sports en équipes. (pour sa défense, c'est peut-être mieux tout le monde, il n'est pas franchement hyper facile à vivre donc voilà) Lorsqu'il a fallut faire un choix pour ses études (études dans lesquels il a toujours été assez peu investi), c'est le sport qui l'a sauvé.
LE PASSAGE DIFFICILE QUI S'ETERNISE.
Walter est performant et même s'il a du mal à s'impliquer dans quelque chose, quand c'est le cas, rien ne l'arrête. En sport, il aspire à gagner plus que tout au monde et il donne tout ce qu'il a dans cette optique. Sa ténacité lui a permit de décrocher son entrée à Cambridge, avec sport en guise de domaine majeur. Ca a fait plaisir à ses parents. Walt pour sa part se serait senti tout aussi à sa place (peut-être plus) dans une université moins côté, mais de l'avis de ses proches, on ne refuse pas Harvard. Alors il est entré à Harvard. Il était loin d'être le plus investi dans la vie de l'université, mais il avait intégré une confrérie de fêtards et au sport il gérait. C'était là tout ce pour quoi il avait signé. Il était bien, avançant dans sa petite bulle sans trop songer à l'avenir, comme s'il pouvait rester étudiant éternellement, jusqu'à ce qu'il y eut un drame. Un taré avec des bombes, menaçant de faire exploser Harvard et le frère et la soeur de Walt qui n'ont pas été au bon endroit. Walter fut plus ou moins en sécurité, se trouvant alors au sein du complexe sportif, mais ce ne fut donc pas le cas de tout le monde. Palmyr parvint à s'en tirer, mais pas Caleb. Il perdit la vie des suites de l'explosion. C'est ainsi que Walter découvrit qu'il n'y a rien de plus dévastateur que de perdre un frère. Walt n'est pas stupide, il sait que tout le monde nait et que tout le monde meurt, mais dans son esprit sans doute un peu naïf, il ne s'était jamais imaginé perdre son frère et encore moins si tôt. Il n'avait jamais songé qu'il puisse ne pas être en sécurité à Harvard. Il n'avait en rien anticipé tout ça, comment aurait-il pu et ça n'en a été que plus difficile à digérer encore. Ca lui est tombé dessus comme un coup de massue et quelque chose en lui s'est brisé en chemin. Comme s'il n'était plus tout à fait lui sans Caleb. Comme si on lui avait sèchement arraché un bout de lui et qu'il était maintenant incomplet. Tout ce qu'il sait c'est que ça ne sonne pas normal de vivre comme ça et que de ce fait, il a l'impression d'être comme coincé dans un état de végétation. Il a toujours été un peu je m'en foutiste, très "je fais les choses à mon rythme alors lâchez moi", mais depuis le décès de son frère, c'est pire. Il ment, il fume plus que jamais, (un véritable pompier) il se drogue, plus que jamais aussi. Il part en vrille et il ne s'arrête pas. Il faut dire que après le décès de son frère, ses parents ont divorcés et même si ça ne sonne pas comme une bonne excuse, toujours est-il que Walter se sent désormais comme un étranger au sein de sa propre famille. La mort de Caleb a tout fait voler en éclats et Walter n'a rien eut d'autres à faire que de regarder les braises retomber, alors qu'il se faisait lui-même dévorer à petit feu. Il n'est plus que l'ombre de lui-même et semble avoir perdu goût à tout.
LE RE-MARIAGE DE MAMAN.
Walter ne tentait même pas de feindre l'enthousiasme. Il passait son temps à camoufler la vérité, à dissimuler combien sa vie était partie en fumée à la mort de son frère et puis, il y avait ces quelques moments où il n'avait pas envie de mentir. Le week-end du mariage de sa mère comptait parmi eux. Elle était à la bourre et Walt était sérieusement partagé entre la joie et l'ennui pour ce qui était de la situation. Il n'était pas foncièrement agréable de poireauter, mais il n'avait pas non plus envie de revoir sa mère vu ce qui l'attendait juste après. Assit sur un banc avec sa petite soeur, il fourra sa main dans l'une des poches de son manteau en coton bleu marine et en sortit un paquet de clopes. Il en extirpa une et l'alluma en deux-deux, à l'aide d'un petit briquet sans lequel il ne faisait pas un pas. Il s'était mit à fumer il y a longtemps et fut un temps où il le cachait. Il rentrait aussi vite que possible à la maison à l'époque, histoire de pouvoir bien se laver les dents avant d'embrasser sa mère, le tout après avoir planqué briquet et cigarettes dans son tiroir de sous-vêtements. Maintenant, tout le monde savait et il n'avait plus à se soucier de sauver les apparences à ce niveau. Il s'autorisait à fumer comme un pompier, même s'il savait pertinemment que sa mère n'était pas fan. Peu importe, il n'était pas fan non plus de son futur beau-père. Chacun sa concession. « Désolée pour le retard ! Je suis tellement contente de vous voir » Walter releva les yeux à ces mots et découvrit sa mère, se ruant sur eux, l'air mi stressé, mi fatigué, mi enthousiaste. De ce que ses parents en racontaient, lorsqu'il était petit, il avait l'habitude d'être une véritable boule d'amour et d'enthousiasme. C'est drôle comme on change en grandissant. Maintenant, il n'y avait que ce grand blond a l'air légèrement renfrogné. Il faisait un peu tâche d'ailleurs, au côté de sa mère et de sa soeur qui s'enlaçaient, heureuses de se revoir. Walter avait cesser de verser dans ce genre de choses il y a un moment. Sa mère finit par lâcher sa soeur pour tourner son regard vers lui et Walter écrasa sa cigarette contre une poubelle, la mâchoire un peu tendue. « Je jurerais que tu as encore grandi » il dut se retenir de rouler des yeux. Il était un peu vache. Il aimait sa mère, évidemment, mais la rancune qu'il éprouvait n'aidait définitivement pas à le rendre un brin plus affectueux. Même s'il avait sans doute passé l'âge de pleurnicher car ses parents divorcent, ça n'en restait pas moins difficile à vivre. Comme s'ils n'en avaient déjà pas assez enduré. Alors voilà, il peinait un peu à faire preuve d'enthousiasme à la perspective de ce week-end où il allait devoir enfiler un costume choisi par sa mère et feindre d'être le fils éperdument heureux pour sa petite maman alors qu'il en avait très gros sur le coeur. Sa mère le serra à son tour dans ses bras, ignorant son expression un brin fermée. Elle lui déposa un gros baiser sur la joue et il s'efforça de se déraidir un peu. « Tu m'as manqué » souffla-t'elle affectueusement avant de s'écarter et de taper dans ses mains, l'air jovial. « Bon, en route ! Des essayages de dernière minute nous attendent ! » Il ne pu plus retenir un soupire.
Welcome to the real world. It sucks.
You're gonna love it.
Walter essaie de se relever, mais ce n'est pas gagné. Sans doute qu'il se laisse couler depuis trop longtemps, ce qui donne maintenant des airs d'impossible à la remontée. Après un gros passage difficile (en gros, il n'allait quasiment plus en cours), son père a dut beaucoup le pistonner pour qu'il reste à Harvard et redouble son année. Papa sachant trouver les mots (et ayant bien la pression, étant juste mortifié à l'idée de devoir éventuellement annoncé que son aîné avait dut quitter la prestigieuse université de Cambridge), ça s'est finalement arrangé et il a réussi à arracher la promesse à son fils de se remettre à bosser. Bon, effectivement il repart en cours, mais on ne peut pas dire qu'il soit vraiment à nouveau tout feu tout flamme. Il a l'air éteins, tout bêtement, sauf quand il fait du sport.
EN BREF.
Il dessine super bien, même s'il est bien loin de faire l'étalage de ce talent. Il peut passer des semaines sans toucher un crayon ou un pinceau et dès lors qu'on a le malheur de l'encourager à s'y mettre, c'est foutu. Il a une sainte horreur qu'on lui force la main. ✬ C'est un amoureux des chips parfumées au poulet. C'est son péché mignon. Ca et les fraises couvertes d'une dose conséquente de chantilly. ✬ Jusqu'ici, il n'est sorti qu'avec des blondes. Les longues chevelures blondes lui font définitivement de l'effet. ✬ Il semble incapable de finir quoi que ce soit. Il commence des choses mais ne les terminent jamais. Un très bon exemple à ce sujet est l'énorme fresque murale qu'il a entamé dans son appartement à Cambridge et qui représente des contes stylisés. C'est totalement inachevé et en stand-by depuis des années. ✬ Il n'est pas très fan des démonstrations d'affection. C'est pas forcément sa tasse des thés, même s'il prend un peu sur lui, selon la situation. ✬ Il sait mentir quand il veut et maîtrise l'art du regard "tu es mort à mes yeux", bien glacial et tout. ✬ Il n'aime pas dormir tout seul, mais sa dernière histoire d'amour remonte à un bail. Ca fait longtemps qu'il n'a pas été le petit ami de quelqu'un. Il est plus dans l'optique être le coup d'un soir de quelqu'un, en ce moment. En même temps, il n'arrive pas à s'occuper de sa propre personne, alors comment pourrait-il prendre soin d'une fille ? ✬ Il n'aime pas beaucoup les enfants, il n'a pas vraiment la fibre paternelle. Ses parents lui ont toujours dit que ça lui viendrait un jour. Mouais. ✬