EUGIO ▼ you will kill me

J’étais totalement surpris de cette situation, j’avais pourtant réagi au quart de tour quand ces lèvres ont touché les miennes. Mais j’avais pourtant la sensation d’avoir trompé Eugene. J’étais parti peu de temps après, je ne savais pas trop quoi faire. Devais-je le dire à Eugene ? Si je ne lui disais pas, j’allais clairement me sentir mal et il allait se questionner à propos de mon malaise. Si je lui disais, il allait me tuer. En fait, dans tous les cas il allait me tuer, même si je n’étais pour rien. Tom non plus d’ailleurs, il est tout simplement complètement bourré et shooté pour se rendre compte de la situation. Je pris un verre d’eau pour me remettre les idées en place. Je vis finalement Eugene se diriger vers moi, je souris et prend sa main dans la mienne pour lui embrasser le haut de celle-ci. Je savais qu’il fallait que je lui dise, mais je le connaissais… Il allait partir au quart de tour et vouloir m’étrangler tout de suite, alors que je ne suis qu’une victime là-dedans. Je joue doucement avec ces doigts avant de lui faire un demi-sourire. Je vais te dire quelque chose parce qu’il faut que tu le saches mais… Tu ne t’énerves pas avant que j’ai fini d’accord ? dis-je en plongeant mon regard dans le sien. S’il savait comment j’étais mal de ce baiser, je n’aurais voulu qu’embrasser que lui et pourtant …

Faire des courbettes, des sourires de situations, essayer de ne pas trop se la péter alors qu'il en avait toutes les raisons au monde, voilà en quoi était rythmé la soirée du jeune allemand. Il s'était décidé à ne pas gâcher sa soirée, ni celle des autres, par respect envers son copain qui finirait de toute évidence un jour par le quitter à force de ses excès. Ainsi, il s'était résigné à borie son vin goulûment, à rires aux blagues moyennes des autres invités et à accompagner ses amies à danser. Moment auquel Elio eut un besoin d'air frais et se réfugia sur la terrasse. Loin d'être désorienté sans lui, Eugene décida de ne pas jouer au copain collant nan plus et de le laisser seul quelques moments. Qui sait, il pourrait tomber sur des potes à lui et ne pas se sentir gêné de sa présence. Néanmoins, vint le moment où la séparation était de trop et Eugene avait besoin de voir son champ de vision totalement submergé par la beauté sans faille de son petit ami. Il le retrouva ainsi assez vite et c'est avec un sourire énorme qu'il se posta devant lui. Comme d'habitude, Elio se comporta comme un gentleman et vint lui prendre les mains pour lui déposer quelques baisers qui n'étaient jamais de trop. « Oyé mon coeur, je t'ai tant manqué que ça ? » s'exclama avec gaieté Eugene, heureux de le retrouver si doux. Mais ce qui suivit le fit légèrement tressaillir, et non pas d'excitation. Le regard inquiet, Eugene en perdit toute beauté. « J'imagine que je vais avoir besoin de boire un peu » concréta-t-il en portant à ses lèvres son verre de vin et en l'enfilant en une seule gorgée. Maintenant, maintenant il était prêt à entendre et comme il se savait incapable de ne rien promettre, il préféra ne rien dire et rester silencieux, animé à présent par un douloureux mal de ventre. Il avait beau lui caresser ses doigts, le regarder avec ses yeux merveilleux, rien ne fit mouche.

Je ne pouvais qu'être bien en la présence d'Eugene, cela pouvait me calmer et me faire sourire. Même dans cette situation, je savais qu'il fallait que je lui dise pour ce baiser voler mais je craignais de sa réaction. Je penche la tête sur le côté en le voyant s'avancer vers moi, il est sexy dans cette tenue. Je ne peux pas dire le contraire malheureusement. Je lui pris ses mains et lui embrassa le dessus de celle-ci avant de sourire en entendant ses paroles. Tu es beaucoup trop populaire à mon goût, tu n'as pas arrêté de discuter une seule minute... Comment arrives-tu à te faire autant d'"ami" si on peut dire. dis-je avec un sourire au coin moqueur. Je finis par prendre la décision de lui parler, je ne l'ai pas trompé loin de là. Je n'étais pas coupable mais je n'ai pas aimé l'entendre dire qu'il allait devoir boire. Il était inquiet cela se voyait. Tu n'as pas besoin de boire... Je ne suis pas coupable, je l'ai repoussé... Un mec m'a embrassé par surprise... MAIS je l'ai repoussé et je n'ai pas répondu Eugene. dis-je en posant ma main sur son bras. Je savais qu'il allait encore monter sur ses grands chevaux et vouloir m'étrangler mais je n'étais pas coupable de la situation... J'ai juste été gentil avec ce mec alors que je ne le connaissais pas. Il était bourré et drogué et voilà... Il s'en souviendra pas demain et je m'en souviendrai pas non plus. dis-je en en remettant ma cravate en place même si elle l'était déjà.

Pour être un copain parfait, il était obligatoire de savoir mettre la pommade à son autre moitié. Ici, vanter la capacité à tisser des liens en soirée. Eugene souriait bêtement en entendant les compliments que lui envoyait Elio. Avant de se demander s'il ne s'agissait pas d'un moyen pour lui faire baisser ses barrières dans le seul but de lui dire quelque chose qui ne lui plaira pas. Et c'était fait, il avait annoncé au jaloux maladif qu'était Eugene qu'il avait embrassé un autre type. Pour se donner du courage et éviter une réaction trop sanguine, il avait directement levé son verre à ses lèvres afin de s'imbiber l'estomac et calmer ses nerfs. Et là, contre tout attente, Eugene s'apaisa. Les mots qui suivirent, l'hésitation à formuler une défense crédible devant un juge des plus sévères, rien que ces quelques aspects avaient suffit à calmer le furieux allemand. Instinctivement, il prit Elio dans ses bras. Il avait eu peur, mais vraiment peur. Un soulagement qu'il vint directement confier à son compagnon. « J'ai eu peur .. J'ai tout le temps peur de te perdre en vrai » s'exclama-t-il, la voix assez basse, signe de son soulagement. Il resserra son étreinte autour du top modèle avant de continuer. « Tu m'as rendu complètement gaga, je t'aime à un point .. Et profite car tu ne l'entendra pas de nouveau en public » termina-t-il sur une ultime touche de malice. C'est vrai qu'avouer ses sentiments c'était un exercice toujours très difficile pour l'allemand, mais cela s'améliorait avec le temps, et avec Elio surtout. Mais alors que tout semblait rentrer dans l'ordre, Elio, lui aussi désireux de passer à autre chose, vint quand même mettre Eugene de mauvais poil. D'un coup, il quitta le confort de ses bras et vint plutôt lui jeter son vin blanc au visage. « T'es sérieux ? On l'excuse car il est bourré et drogué ? C'est une pute, un point c'est tout ! Et moi je vais m'en souvenir demain, et pendant pas mal de temps même » conclut-il en lui tournant les dos. Il allait le frapper s'il posait son regard sur lui. Dans 5 minutes, y'aurait moins de risque.