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C’est fou comme il existait des personnes capablent de faire le bien dans ce monde. Comme si elle n’en avait que très peu croisé dans sa vie, Heather considérait presque ce garçon comme son sauveur. Ce qu’il était plus ou moins pour le petit bijou qu’il venait de lui apporter. L’animal semblait curieux de chaque coins et recoins de l’habitat et ne cessait d’aller et venir, reniflant, regardant, observant même son reflet dans les quelques portes vitrées des placards sur son passage. A croire qu’il semblait se demander si tous ses trésors étaient bien à lui ou non. Heather s’accroupit, glissant ses doigts sur le haut de la tête du chiot qui se mit à sautiller, essayant de chopper ses doigts. Elle, tout sourire, le laissa la mordiller un instant avant de lui montrer une place près du canapé, sur le tapis blanc et comme s’il avait compris, il se coucha pour regarder autour de lui. Tantôt son ancien maître, tantôt sa nouvelle maîtresse. Et Heather, elle releva à nouveau la tête pour observer le jeune homme. "Ah, au fait. Vous l'appelez comme vous voulez, je ne lui ai pas encore donné de nom. Quand je lui parle, je l'appelle Bonhomme. Et tenez, reprenez ça." Petit bonhomme ? Elle prit un instant de réflexion avant de sourire, ravie. Elle avait trouvé le nom de ce petit bébé. Fellow. Ce qui voulait dire petit bonhomme. Elle allait le dire à son sauveur mais fut couper par sa nouvelle initiative. Il lui rendait l’argent ? Intriguée, elle écouta attentivement son explication, reprenant l’argent qu’il avait déposé sur le canapé. "J'ai demandé du fric pour être sûr qu'il tombe chez quelqu'un d'installé, vous voyez ? Des étudiants dans mon genre qui vivent au jour le jour dans une vieille mansarde, y en a plein qui cherchent des animaux gratuits. Après, ce que l'animal est devenu quinze ans plus tard quand il est vieux et plus très en forme, c'est pas la joie, assez souvent. Mais vous, ça a l'air d'aller. Je regarde vos fringues, votre style... Vous allez faire ce qu'il faut. C'est pas juste un caprice de soir de déprime, je me comprends." Elle arbora un large sourire et sembla presque le toiser, sans méchanceté ou arrogance.« Je prends ceci pour un compliment. Par contre, j’avais un engagement avec vous alors acceptez l’argent parce que je vous loue pour la journée. Dis comme ça, ça fait péjoratif mais… j’ai besoin d’un chauffeur pour acheter tout ce dont j’ai besoin pour Fellow. Je vous confierai ma voiture, on brûlera mon essence. J’ai pas de permis et ma voiture à besoin d’être démarrée de temps en temps. Dites oui et vous ne le regretterez pas. »
Elle se pencha vers lui, appuyé sur l’accoudoir, l’implorant du regard. Elle aurait bien été capable de le supplier. Et s’il refusait, au pire, elle l’attachera et le torturera jusqu’à ce qu’il accepte. Un moyen comme un autre d’obtenir quelque chose que l’on veut par-dessus-tout. Mais elle avait de bonnes manières, aussi elle s’éclipsa à la cuisine pour attraper deux bières dont une qu’elle lui tendit en revenant près de lui. Elle ouvrit les ouvrit et s’installa sur le canapé face à lui, buvant une gorgée de la bière. Encore une fois, elle ne la boirait surement pas en entière pour ne pas risquer d’être légèrement sonné. Oui, la belle supportait l’alcool avec modération. Elle croisa les jambes, reportant son regard sur le petit être au sol, endormit cette fois. Et d’ailleurs, on pouvait noter un léger ronflement qui laissait présager que la nuit, peut-être devrait-elle utiliser des boules quies. En temps normal, elle aurait très bien pu ne pas offrir à boire à l’invité, ne même pas le faire rentrer à la maison. Mais elle se devait de le remercier, non ? Puisque c’était aussi grâce à lui qu’elle avait ce petit bout fripé dans sa vie d’autant plus qu’elle l’espérait depuis maintenant trois ans. Elle releva son regard vers le jeune homme et lui adressa un sourire poli.« J’espère ne pas être indiscrète mais... Est-ce que vous travaillez aux alentours ? Il me semble vous avoir déjà croisé mais sûrement que je me trompe. »
Allez, c’est sûr qu’il allait croire qu’elle le draguait. Bien qu’il soit mignon, elle n’allait tout de même pas lui sauter dessus comme une croqueuse d’homme. Bien qu’elle en croquait souvent. Elle était là, non pas pour se taper des mecs à longueurs de journée mais il est vrai – et sa sœur était peut-être du même avis – qu’il y avait un temps pour tout. Celui de travailler, celui d’étudier, celui de faire la fête et celui de faire des bêtises quitte à avoir des relations d’un soir. Heather ne rêvait pas spécialement d’une vie stable. Pas pour l’instant alors qu’elle n’était qu’une étudiante. Et bien qu’elle sache faire la différence entre étude et vie personnelle, elle ne voulait pas risquer de rater son examen parce qu’il faudrait qu’elle se dépêche de retrouver son petit ami. On sait tous que l’amour nous rend aveugle ou un peu bête sur les bords et que ça empêche souvent de réfléchir. N’avoir dans la tête que le visage de celui qu’on aime et plus des leçons révisées la veille. Impossible, pour elle, de penser à autre chose et son couple serait trop tumultueux en sachant qu’elle pensait plus au travail qu’au reste. Alors oui, en attendant, elle s’amusait quand elle le pouvait et quand elle le voulait. Elle avait aussi des principes et un certains respects des autres. Autant dire qu’elle évitait de sauter sur les gens pour ne pas les effrayer.« Dans tous les cas, pour en revenir à Fellow, vous pourrez venir le voir quand vous le souhaitez, la porte vous sera toujours ouverte. »
Et elle était sincère. Qu’il vienne prendre des nouvelles ou bien qu’il veuille voir l’évolution de la boule de poil n’était pas un mal. Au contraire. Elle lui offrit un autre sourire avant de porter la petite bouteille à ses lèvres et de prendre une nouvelle gorgée bien méritée. En plus, il faisait chaud aujourd’hui et la fraicheur de la boisson était un véritable atout qu’elle partageait sûrement avec l’inconnu face à elle.
S’il lui avait dit de vive voix que le prénom qu’elle avait donné au chiot était moins agréable, il est certain qu’elle aurait été très vexé. Elle n’a pas pour habitude qu’on lui dise les choses telles quels et, bien entendu, elle lui aurait répondu de manière effrontée. Grand heureusement, il avait gardé ça pour lui et aucune tension n’avait donc pu s’installer. Quoi qu’il en soit, leur journée allait être riche en rebondissement. Elle avait trouvé un bon moyen de lui faire accepter l’argent et elle se devait d’accomplir le reste e son engagement. A savoir : sortir avec lui pendant cette journée et aller acheter tout les biens pour accueillir le nouveau compagnon à quatre pattes. "Je ne le regretterai pas, hein ? Je regrette rarement," et ceci, elle l’espérait bien. Un sourire franc aux lèvres, elle se leva, reposant sa bière à demi entamée pour se rendre jusqu’à sa chambre et enfiler une autre tenue. Une robe un peu plus longue d’une autre couleur. Les femmes ont toujours besoin de se changer plusieurs fois dans la journée et vu sa garde-robe plus que remplie, elle pouvait bien se permettre de salir nombreuses des tenues. Elle déposa un petit gilet en laine blanche sur ses épaules qui ressemblait plus à un cache-cœur qu’autre chose.
Encore heureux qu’il ne lui ait pas précisé qu’il n’avait pas le permis, elle aurait sûrement reconsidérer sa demande pour changer contre le taxi. Un chauffeur à leur disposition aurait été bien mieux qu’une rencontre frontale avec un platane. Mais il fallait espérer qu’il ne lui dise pas à la fin de leur course ou elle risquerait de lui tirer les oreilles plus que de raison pour avoir mené sa vie en danger sans le moindre scrupule. Quant à son ancien emploi, elle n’en gardait pas le souvenir. Elle s’était souvent rendu dans les bibliothèques mais quant à savoir si elle l’avait déjà vu là-bas… c’était délicat à confirmer. "Je passerai de temps en temps, j'ai l'impression que ça vous fera plaisir à tous les deux." La surprise se lu sur son visage et un sourire amusé vint ourler ses lèvres. Elle attrapa son sac, vérifiant qu’elle avait tout ce dont il lui fallait pour faire chauffer son compte en banque plutôt que le spécimen face à elle et ne tarda pas à lui faire une réflexion lourde de sens.« Vu tout ce que vous me racontez, je vais finir par croire que vous n’êtes qu’un petit vantard. Je demanderai à vérifier plus tard. »
Ses propos pouvaient très bien passer pour une réelle incitation à la débauche dans les heures à venir comme elles pouvaient être totalement innocente. Au moins, elle restait tout à fait évasive et ne passait pas pour une salope finie. Elle se pencha et attrapa Fellow dans ses bras, le calant d’une main contre sa poitrine tandis que l’autre attrapait son sac qu’elle faisait glisser sur son épaule. Elle s’engagea jusque dans le hall et glissa, à ses pieds, ses escarpins noirs. Elle prit ses clés et ouvrit la porte, la refermant une fois tous dehors pour verrouiller la porte d’entrée. Le garage était collé à l’habitation et elle du passer par un petit chemin de terre. Ses talons aiguilles ne s’enfonçaient pas dans le sol et l’on pouvait aisément remarquer la dexterité de ses mouvements. L’on pouvait aisément s’apercevoir de l’habileté et le professionnalisme de son enjambé à ne pas risquer de se vautrer sur l’herbe fraichement coupée.« Moi, c’est Heather, et je propose que l’on se tutoie. Voici mon bijou. »
Elle releva la porte du garage et une voiture de sport y apparut. Une voiture d’une somme extravagante qu’il valait mieux bichonner. Vu les milliers de dollars qu’elle avait mise là-dedans, mieux valait en prendre soin pour ne pas se suicider. Elle lança les clés en direction du jeune homme qui les rattrapa facilement avant de prendre place sur le siège passager, déposant le petit chiot à ses pieds. On ne sait jamais, des fois qu’il soit malade, mieux valait éviter qu’elle tâche ses vêtements. Elle enclencha sa ceinture et laissa le jeune homme faire ce qu’il fallait pour commencer à se mettre en route. Comme à son habitude à chaque fois qu’elle se trouvait dans une voiture, elle ne put s’empêcher d’appuyer sur le lecteur CD et laisser diffuser une musique qui eut tôt fait de la conquérir. Elle n’était pas non plus du genre à mettre le son à toute blinde, elle aimait être la seule à en profiter et au moins, on se faisait moins remarquer. Enfin, ça, c’était juste quand elle n’était pas dans la voiture de Danny. Elle tourna son visage vers Cam et le gratifia d’un sourire.« Si tu me ramenes vivante à la maison, tu auras même le droit à un pourboire. »