(palmyr) you're so beautiful, it hurts.

Le bal. Cette soirée que j'attendais depuis des mois. Je portais enfin ma robe sur mesure, noire, échancrée sur le devant, avec une longue traine parsemée de pierres précieuses. Tout était parfait. Certes, ce n'était pas le thème des Eliots qui avait été retenu, mais celui-ci n'était pas trop mal non plus, au contraire. Les décorations étaient je dois le reconnaître sublimes. Je n'aurais manqué cette soirée pour rien au monde. Puis je dois quand même remercier Victoria, parce que sans elle je ne serais clairement pas là ce soir. Je ne me voyais pas venir seule après que mon supposé cavalier,m'ait viré comme une malpropre au profit d'une autre. On discute à notre table, on apprend à se connaître et on se découvre beaucoup plus de points en commun que prévu. Comme quoi, les apparences sont parfois trompeuses. La soirée s'annonce très intéressante. Puis, je décide quand même de me rendre aux toilettes pour voir l'état de mon maquillage, et faire si besoin quelques retouches. Après en avoir informé ma cavalière, je me lève en attrapant les pans de ma robe avant de me diriger donc vers les toilettes. Poussant la porte de celle des dames, je me postais devant le grand miroir. Sortant mon rouge à lèvres beige de ma pochette, je le réappliquais soigneusement sur ma bouche, pressant mes lèvres par la suite l'une contre l'autre. Puis ce fut le tour de mes yeux légèrement bridés, qui recevèrent une dose supplémentaire de mascara. Concentrée, mes yeux sont cependant attirés par une crinière blonde, flamboyante que je reconnaîtrais entre mille. Mes yeux se posent sur Palmyr, longuement, sans un mot. Sa robe lui va comme un gant et ne fait que ressortir sa beauté. C'est indéniable, elle est magnifique. Après quelques secondes, je retourne à mes occcupations. "T'aurais peut-être dû prendre une robe moins moulante. Celle-là te boudine tellement que j'en ai mal aux yeux, c'est ignoble."
" Déclarais-je à son intention, d'une voix neutre continuant d'appliquer mon mascara. Les trois filles présentes s'esclaffèrent avant de quitter les lieux, nous laissant seules.

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❝ you're so beautiful
it hurts. ❞
YUMI-BLUE PARKER & PALMYR RUTHERFORD / YUMIR ♥.

Le bal est commencé, l'ambiance est déjà installé et je ne peux m'empêcher de cesser à regarder le décor présent. Ils se sont donnés à fond les Lowells pour la peine. J'ai l'impression d'être un enfant de cinq ans dans un boutique de bonbons tant je m'émerveille devant des détails ridicules. L'effet enchanted forest est présent et c'est pour le mieux.. Enfin, je l'espère. Après un moment, je reporte mon attention sur Tamsin puis rapidement il dévie vers les robes de toutes les étudiantes présentes. Je me sens moins seule en sachant que je ne suis pas la seule à avoir sortie le grand jeu. Puis, mon attention est de nouveau reporté sur Tamsin. Après un moment, je m'excuse rapidement auprès d'elle pour prendre le chemin des toilettes. Marcher avec cette robe d'Elie Saab me donne l'impression que j'avance à petits pas tellement elle est encombrante pour le coup. Note à moi-même : prendre une robe différente la prochaine fois. Oui, parce que, elle prend vraiment beaucoup de place et ce n'est que du tissu. Le trajet me semble durer dix minutes avant que ma main pousse la porte des toilettes féminines. Comme toutes les filles présentent, je me pose devant le miroir pour m'assurer que ma coiffure, couronne de fleurs et maquillage sont toujours intactes. J'y suis allé mollo sur le maquillage et heureusement parce que je n'ai pas envie de ressembler à une toile à la fin de la soirée. « T'aurais peut-être dû prendre une robe moins moulante. Celle-là te boudine tellement que j'en ai mal aux yeux, c'est ignoble. » Je pivote la tête pour regarder Yumi. La belle Yumi. Elle est sublime. Je suis plus occupée par sa beauté que par les rires des trois filles présentent. Au bout de quelques secondes, nous sommes toutes les deux. Intéressant. « Ça tombe bien parce que je ne l'ai pas enfilé pour toi. » Répondis-je avec un haussement d'épaules. J'avoue que j'aurais aimé que ces mots me blessent moins, mais je ne laisse rien paraître. Je suis une grande fille. « Mais je te remercie tout de même, c'est trop gentil de ta part. » Ajoutais-je en reportant mon attention sur la couronne de fleurs dans mes cheveux.

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Je la scrute. Je l'admire. Non, je la dévisage. Je la regarde avec dédain. J'admire sa beauté ? Merde. Putain. Ca fait chier. Pourquoi elle ? Pourquoi elle, une fille, une putain de nana, je me lasse pas de la regarder ? Pourquoi je pourrais l'observer se maquiller pendant des heures ? Pourquoi j'ai envie de remettre en place cette petite mèche blonde rebelle qui s'est échappée de sa couronne de fleurs juste là, à coté de son oreille ? Sa peau a l'air si douce, si chaude. Si... Merde. C'est une fille, je peux pas dire ça d'une fille. C'est pas possible ! J'aime les mâles, plus que tout. Ce sont eux qui m'attirent. Eux qui me font vibrer. Alors je dois clairement me reprendre en main et vite avant qu'elle ne remarque que je la fixe avec un regard qui n'est pas aussi hargneux que je le voudrais. "Et encore heureux, parce que même avec ça je te toucherais jamais sale gouine." Disais-je alors les dents serrées. C'était dur de la regarder; ça me fait voir la vérité en face. Elle, je ne la vois pas comme les autres filles. Du moins, plus. C'est peut-être pour ça qu'elle m'énerve autant. Et puis cette gentillesse qu'elle affiche m'horripile. J'ai horreur des gens dans son genre, qui pensent qu'en étant souriants, serviables, tout ira pour le mieux. Non, c'est pas comme ça que ça marche. La vie, c'est pas les bisounours. Y'a pas les gentils d'un coté, et de l'autre les méchants. Non, il y a juste les forts et les faibles, les pauvres et les riches. Faut qu'elle le comprenne. Décidément, sa confrérie lui allait comme un gant; parmi tous ces abrutis drogués au bonheur elle y avait parfaitement sa place. "Alors, tu t'es trouvée un minou à brouter pour ce soir ?" Mes mains se posent sur mes hanches, crispées. Je suis tendue. Je suis vulgaire, aussi oui. Mais c'est plus fort que moi. Et puis qu'est-ce que ça pourrait me faire qu'elle soit venue accompagnée d'une fille, sérieux ?! Yumi, tu déconnes.

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YUMI-BLUE PARKER & PALMYR RUTHERFORD / YUMIR ♥.

Elle est vache, Yumi. Pas dans le genre animalier, mais dans le genre où elle semble ne pas avoir de filtres. Pourtant, elle m’intrigue. C’est con à dire seulement c’est la vérité. Y a un truc qui ne tourne pas rond avec elle et je suis déterminée à savoir ce que c’est. Quitte à me faire traiter de tous les noms de sa part et d’endurer les commentaires borderline homophobe. Mais ça, ça va, j’ai pris l’habitude avec Andy. En quelque sorte. Et même si j’aimerais dire que ce qu’elle dit ne me touche pas, y’a le pincement au cœur qui est là. Une personne saine d’esprit est toujours touchée lorsque des commentaires de ce genre viennent te percuter. C’était la vie. Puis, elle me fait rire. Une personne qui se défend autant comme elle c’est parce qu’elle a un truc à cacher. Un truc qu’elle repousse et qu’elle ne veut pas accepter. J’ai presqu’envie de lui dire à quel point elle est mignonne, mais je me retiens. Ce n’est probablement pas le bon moment ni même la bonne soirée. « Vraiment ? Un minou à brouter ? » Je m’attendais à mieux de ta part, Yumi. J’hausse les épaules, secoue la tête et regarde mon reflet dans le miroir quelques secondes. Avec une main, je vais chercher un pan de ma robe format XXL et je soulève celui-ci. Plus pratique lorsque je veux marcher. Lentement, mais sûrement je me dirige vers la sortie des toilettes sauf que je m’arrête en face de l’Eliot. « Ça te fait tomber bien bas tout ça. » Après tout, en 2015, l’homosexualité c’était accepté. Puis, doucement, je m’approche un peu plus d’elle. « Je ne sais pas de quoi tu as peur, ma chère, mais crois-moi tu n’attraperas pas une maladie en me touchant ou même en me côtoyant. » C’était dommage, en réalité, qu’elle soit comme cela. Vraiment. Je fais encore un pas me retrouvant pratiquement nez-à-nez avec Yumi-Blue. « Peut-être qu’au fond, ça cache quelque chose. » J’arque un sourcil en la regardant dans les yeux. Le problème c’est qu’elle est belle. Vachement belle. Et qu’elle me plaît, un peu, malgré son côté bitch.

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Pourquoi passer par quatre chemins ? Pas mon genre. Puis je vois pas pourquoi je devrais prendre des gants avec elle pour lui exprimer le fond de ma pensée. Je ne l'aime pas, elle est lesbienne, elle est gentille. Elle est tout ce que je déteste. Alors faudra qu'elle s'y habitue de toute façon. Et puis qu'est-ce que je fous là même, à prendre la peine de lui parler ? J'ai autre chose à faire. Je devrais rejoindre Victoria histoire qu'on aille draguer deux trois Winthrops. Parce que c'est le bal, et passer ma soirée là, dans les toilettes à discutailler avec Palmyr c'est pas trop ce que j'avais imaginé. Mais c'est plus fort que moi. Comme si mes pieds rehaussés dans mes talons sont incapables de bouger et cloués au sol. Je suis là, les bras croisés à coté de la sortie entrain de la regarder se faire une retouche maquillage. Comme s'il n'y avait pas meilleur spectacle. Non, il n'y a pas meilleur spectacle. Enfin si. Peut-être. Je sais plus. Elle semble étonnée par mes mots, surprise. Mais je ne bronche pas, et hausse un sourcil. A quoi elle pensait s'attendre ? A des compliments sur sa beauté ? Jamais. "Mais qui t'es, pour me dire ça ? Et de toute manière, tu resteras toujours en dessous de moi." C'est vrai quoi, mes quelques petits mots l'ont blessée à ce point ? J'ai baissé dans son estime ? Comme c'est dommage. J'affiche un air hautain, arrogant, le menton levé. Puis la voilà qui se rapproche de la sortie. Enfin, c'est ce que je crois. Non, elle se plante devant moi. Elle est proche de moi, trop même. J'ai envie de la pousser fort pour l'obliger à ce reculer. Pour qu'elle comprenne qu'elle n'a pas à faire ça et que son corps aussi proche du mien ça me dégoûte; ça me met mal à l'aise. Mais c'est tout le contraire qui se déroule. Ce sont mes pieds à moi qui m'obligent à reculer, jusqu'à heurter le mur. Mon regard est fixé sur son visage, j'ai l'impression d'être là mais à la fois perdue dans mes pensées. Pourquoi elle me rend comme ça ? "Ne prend pas tes rêves pour des réalités. J'ai peur de rien, encore moins de toi. C'est juste que tu m’écœures. T'afficher comme ça avec des femmes c'est sale. Tu te crois tout permis. J'aime pas les femmes. Et même si c'était le cas tu me dégoutterais toujours." J'avais lâché tout cela les dents serrées, la mâchoire crispée. Et pourtant, avoir tout déballé ne me soulageait pas.

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YUMI-BLUE PARKER & PALMYR RUTHERFORD / YUMIR ♥.

« Mais qui t’es pour me dire ça ? Et de toute manière, tu resteras toujours en dessous de moi. » Une Eliot tout craché. Toujours là à se penser supérieure aux autres alors qu’en vrai, ce n’était pas vrai. Tout le monde était égal. Pas étonnant qu’elle n’est jamais été dans mes choix cette confrérie. Je ne m’y sentirai jamais à ma place. Être entouré de tous ses gens prêts à te poignarder à la moindre faiblesse, non merci. Je préférai mourir, sérieusement. Puis, je regarde Yumi lever le menton, signe favori de toute la confrérie semblerait-il. J’essaie de garder mon sérieux face au sentiment soudain de Yumi de devoir me prouver qu’elle est en haut de moi. C’est une situation amusante, pour ma part en tout cas. Je me trouve toujours à quelques centimètres d’elle et je penche la tête vers la droite lorsque j’entends les clacs de ses talons reculer. Est-ce qu’elle serait mal à l’aise, la petite ? Il semblerait bien. Intéressant. Dans un sens. La voix de Yumi me parvient jusqu’aux oreilles, mais j’écoute à moitié ce qu’elle me dit. Mes yeux détaillent son visage. C’est malheureux qu’une aussi belle femme puisse agir de cette manière. Malheureusement, je n’y peux rien. « Tu as terminé de cracher ton venin ? » Demandai-je en soulevant une main en l’air et l’approcher de cette robe qui lui va bien afin d’en retirer un truc. Imaginaire. C’est seulement pour sa réaction. Juste pour savoir qu’est-ce que Yumi va faire en voyant qu’une atrocité dans mon genre touche à sa robe. Sa précieuse robe. « Oh, dis-moi, est-ce que tu sens que tu vas choper un truc quelconque maintenant que mes doigts ont touchés ta robe ? » Mon sourcil est toujours arquer et je patiente quelques secondes. Durant ces quelques secondes, je continue de détailler la réaction, posture de Yumi. Je sens que quelque part, elle est mal à l’aise. Pourquoi ? Voilà la question que je me pose. « Tu n’as pas mal à la mâchoire à force de serrer celle-ci ? » Parce qu’une personne qui serre sa mâchoire, c’est voyant. Tout le monde le sait. Et moi, j’en rajoute une couche en effleurant son visage avec ma main. Je joue avec le feu, mais je suis ok avec ça. J’en viens même à l’apprécier. À apprécier d’embêter l’Eliot avec le fait que je sois attirée vers la gente féminine. Même si elle me voyait comme un monstre, je n’y pouvais rien. Je n’avais pas choisi d’être attiré vers les femmes et je n’allais certainement pas me cacher. Nous étions en 2015, l’homosexualité était acceptée. Du moins, ici. Et jamais au monde, j’allais cacher un truc de cette envergure. Je m’affirmais. Et c’était l’important. « C’est dommage… » Murmurai-je en haussant légèrement les épaules. Dommage que tu sois aussi belle, mais tellement intolérante.

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