❝ Now that the pain is done, no need to be afraid,
we don't have time to waste,
just tell me that you'll stay. ❞
Elle avait raccrochée. Je n’avais rien compris à ma vie, je dois bien le comprendre. Roxanna avait l’air d’avoir un peu bu, certainement pour fêter la fin des examens, mais ça m’étonnait quand même, qu’elle soit allée jusqu’à se bourrer la gueule. Parce que aller boire un verre pour fêter la fin de l’année, c’était une chose, mais boire jusqu’à en être saoule, c’était autre chose. Peut-être était-elle un peu stressée ? A cause des examens, à cause de cette histoire avec Samara, à cause de la leucémie…Je savais que je ne lui rendais pas du tout la vie facile, et parfois, je m’en voulais vraiment de lui faire vivre ça. Ça pourrait même paraitre presque égoïste de ma part d’avoir commencé une relation amoureuse sachant que je risquais de récidiver, mais honnêtement, jamais je n’aurais cru que celui-ci serait réapparu aussi vite. Peut-être à cause de mon comportement à risque depuis plusieurs mois ou plusieurs années, plutôt ? Mais ce qui était sûr, c’était que ma petite amie avait l’air vraiment mal au téléphone. Mais qu’elle m’ait raccrochée au nez comme ça…ça m’avait assez surpris, surtout après ce que je venais de lui dire. Sacré vent n’est-ce pas ? J’étais complètement crevé, j’avais commencé la chimio hier, et je commençais déjà à sentir les effets de cette merde : la fatigue, les nausées. Surtout la fatigue. Mais il fallait que j’aille voir Roxanna, je voulais m’assurer qu’elle allait bien. Certes, elle n’était pas dans son état normal, mais quand on est saoul, on dit tout haut ce qu’on pense tout bas, sans même réfléchir aux conséquences. Je décidais alors de sortir de la maison des Mather, j’enfilais un sweat-shirt par-dessus mon tee-shirt car il faisait encore assez frais dehors, et je lassais rapidement mes chaussures pour sortir de la confrérie. Heureusement pour moi, la maison des Cabots n’était pas loin du tout et encore une fois, heureusement pour moi, étant l’ex-meilleur ami de la présidente de cette maison, une bonne partie des filles me connaissaient et je pus entrer sans grande difficulté. Je me doutais bien que je devais avoir une tête qui fait peur, j’étais extrêmement pâle, et j’avais de belles petites cernes sous les yeux. Bref, en mode BG. Montant les escaliers, je me retrouvais vite face à la porte de la jeune femme, toquant avant de crier du plus fort que je pouvais pour être sûr qu’elle m’entende, « Roxanna… ouvre-moi s’te plais… »
(Jude Montgomery)